Le contrôle de l'environnement, dis-tu ?
Tu veux parler de l'extérmination du loup en France (qui est ensuite remonté via l'Italie, il y a peu) ?
Ou de la perte de certains animaux de troupeaux, due au loup, alors que ces animaux auraient de toute façon fini abattus et auraient (dans la filière laitière) été exploités avant ça, pour des humains pouvant s'en passer en grande partie ? Alors qu'on pourrait augmenter la protection (avec des chiens par exemple), ou tolérer un certain taux de perte ? C'est à l'État après d'indemniser les pertes.
Spoiler : Ou de la surpopulation de sangliers, à laquelle les chasseurs sont directement liés, et qu'ils continuent d'entretenir ? :
Spoiler : Ou bien du gibier qui est élevé pour être relâché et chassé (bizarre vu qu'il y a déjà des effectifs à réguler) :
Spoiler : Ou peut-être de celui qui est élevé pour être chassé en captivité, dont des sangliers... ben, y'a pas déjà assez à faire avec les populations à réguler ? :
Spoiler : Ou encore de la concurrence avec le loup ressentie par certains chasseurs (loup qui chasse entre autres... les sangliers) ? :
Bref. Tu ne vois pas un "petit" SURcontrôle ? Un NOUS D'ABORD, plutôt qu'une recherche d'une meilleure cohabitation ?
Et si tu parles du contrôle basique de nos ressources (ce peut être notre vie, notre dignité, notre nourriture, notre logement/habitat, etc.), ben oui, à un moment on va avoir un impact s'il n'y a pas d'autres solutions*.
Ah mais, je t'ai déjà parlé de ça, un exemple ici :
Deoxys a écrit : ↑dimanche 18 août 2024 à 23:25On ne peut justifier nos actions en situation ordinaire, par ce que l'on ferait en situation très critique.
Finalement, cette notion de contexte est centrale dans le véganisme.
C'est pas une histoire de "ouhhh pas bien de tuer !"
Mais de "tuer (et exploiter) si on peut ne pas le faire, c'est forcément moins préférable, donc continuer malgré tout constitue une injustice que l'on pourrait ne plus encourager".
Spoiler : Un autre exemple récent où j'en parle :
*Et en l'occurrence...
[Maintenant que j'y pense, 9,1 millions de tonnes de céréales françaises serviraient à alimenter les animaux d'élevage (voir le site web-agri.fr), et les sangliers en raffolent. Ce qui j'imagine n'aide pas à réguler leurs populations. Tout ça alors que les produits animaux ne nous sont plus nécessaires, ou au minimum, que nous pourrions réduire leur consommation...]Spoiler :
Et justement, l'instinct de survie intervient en situation critique (cf. citation plus haut).Se doit non mais a besoin oui (jusqu'à qu'il touve le moyen de le compenser les carences ).
Et c'est là on se trouve le nœud du problème dans la discution, car à partir du moment où l'être humain peut compenser les apports de la viande par un autre moyen, le militantisme vegan pense que ça doit être une loi/devoir partagé par tous ceux qui le peuvent et pas un uniquement une option. Moi je pense que ça doit être une option pour diverses raisons (dont le contrôle de l'environnement qui fait partie de l'instinct de survie).
Ensuite : "besoin", à partir du moment où c'est compensable, non, du coup.
Au fait :
Deoxys a écrit : ↑mardi 20 août 2024 à 21:00Le fait de manger de la viande est un choix personnel (pas d'avoir à manger, qu'on puisse s'en passer ou non ne relevant pas d'un choix mais d'un fait).Hydrean a écrit : ↑mardi 20 août 2024 à 15:39Le fait d'avoir à manger de la viande est un choix personnel comme le fait de ne pas en manger et de compenser.Eh bien prenons l'exemple d'un chien dans la rue : taper ce chien si cela est évitable, c'est injustifiable et sanctionnable, n'est-ce pas ? Malgré un éventuel plaisir, donc intérêt, humain ? Parce que ce serait de la violence gratuite, on est bien d'accord ?
Alors pourquoi manger un animal si cela est évitable, ce qui a des conséquences bien plus graves (terminales même), cela ne pose pas de problème ? C'est pourtant tout aussi optionnel que de frapper le chien dans la rue. Mais bizarrement (et toujours aux yeux de personnes qui en mangent, rien que ça ça devrait mettre la puce à l'oreille), là, ce n'est plus de la violence gratuite.
Et si dans l'exemple plus haut on choisit personnellement de frapper le chien du coup ?
L'idée ici n'est pas de dire que les gens ont l'obligation d'arrêter (la décision finale dépend effectivement des gens). Elle est de mettre en évidence les implications éthiques, qui elles demeurent, quel que soit le choix final.
Toujours pas de dogme mais je vais développer ça plus bas où tu en reparles avec une nouvelle définition.On en revient encore à la boucle dogmatique moralisatrice.
Rien de moralisateur non plus : on peut agir, c'est tout.
Après, que les gens agissent ou pas, comme dit plus haut et dans ma réponse à lepton, ça reste un choix personnel de consommation.
En revanche ça n'enlève pas les implications de cette consommation.
lepton a très bien répondu sur l'argument biologique :Je considère surtout que l'être humain est biologiquement omnivore et qu'il est passé d'un état de " je me nourri de ce que qui est disponible dans mon environnement (via agriculture, pêche, chasse etc) " à "je me nourri de ce que j'achète" . Il n'y a pas de jugement particulier mis à part sur la qualité de ce qui est acheté mais ça concerne tout les régimes alimentaires adoptés.
lepton a écrit : ↑jeudi 22 août 2024 à 14:45Je pense qu'il faut se méfier des explications biologiques, car la biologie ne définit pas ce qui est bien éthiquement.
Par exemple une fille de 14 ans peut avoir un enfant avec un homme de 60 ans. Biologiquement ça se défend.
Mais cela pose (à raison évidemment) un immense problème éthique...
Dans le même registre, ce n'est pas parce notre héritage génétique nous a conféré a une dentition d'omnivores, qu'on doit se sentir obligés de manger des animaux.
J'ajouterai, par rapport à l'appel à la nature, que l'être humain fait plein de choses bénéfiques, pas du tout naturelles. Prendre une contraception. Soulager les douleurs de l'accouchement/faire des césariennes safe. Soigner/opérer des maladies autrefois incurables. Recourir à un système d'urgences qui fait venir des ambulances pour secourir des personnes qui par le passé auraient été condamnées. Permettre à des bébés de survivre grâce à des couveuses. Accéder facilement – du moins pour les populations qui en ont la chance — à toutes sortes de nourritures. Etc.
C'est marrant, comme les personnes qui usent de l'appel à la nature lorsqu'il s'agit du régime omnivore, ne veulent curieusement pas pour autant le retour au contexte du passé.
À croire que c'est plutôt une justification qu'une raison cohérente.
De toute façon, ça reste un simple prétexte dans un cadre normatif. Ici une chose naturelle est jugée bonne car rentrant dans la norme, alors qu'une autre chose pourtant naturelle comme le fait de ne pas s'épiler pour une femme, sera stigmatisée. C'est pas qu'une chose soit naturelle ou pas qui nous importe, mais qu'elle rentre ou non dans nos schémas de pensée. Après, toutes les justifications sont bonnes.
Tu ne pourrais pas car les fruits n'apportent pas suffisamment à eux seuls.Et en toute transparence, je me suis déjà dit en croquant un fruit que j'aime "Si je ne n'aimais pas manger de la viande, je pourrais me satisfaire d'être fructivore"
Ah et : la plupart des végés aimaient la viande hein.
Deoxys a écrit : ↑jeudi 15 août 2024 à 0:14Une autre raison (toujours uniquement d'un point de vue gustatif), c'est de penser que les personnes végétaliennes sont foncièrement différentes des carnistes, qu'elles n'aimaient pas la viande ou autres, ou qu'elles n'y étaient pas attachées. Que ce serait inné un peu.
J'étais totalement dans ce cas-là, en plus de mon manque de connaissances sur la cuisine végétalienne : "je ne pourrais jamais être végane", "je sais que je devrais arrêter, mais c'est trop bon" (sous-entendu "je ne fais pas partie de celleux qui le peuvent").
Sauf certaines personnes qui n'aimaient effectivement pas les produits animaux, on est bien loin de la réalité : la majorité, ce sont en fait des ex-carnistes, qui ont dû se forcer à arrêter.
Hé oui, on est toustes dans le même bâteau à la base !
Mais cognitivement, c'est bien plus confortable de s'imaginer le contraire, de s'imaginer que si ces personnes sont véganes, c'est que ça devait être plus facile pour elles, que ça leur correspond (et pas à soi).
Parce que si on les voit comme faisant partie du même bâteau que soi initialement... qu'est-ce que ça veut dire de soi et de ses propres choix alimentaires ?
Autant pour la B12 OK.En revanche, si le sujet avait été orienté sur le fait de considérer l'absence de vitamine B12, de fer ou de tout autre nutriment apporté par les produits animaux comme non problématique, au point de ne pas avoir à prendre de compléments, j'aurais vu cela comme une anomalie. Mais personne ne l'a fait.
Autant pour le fer... il n'y en a pas que dans les produits animaux, je précise au cas où.
Spoiler : En parlant de ça :