AsperGuerre a écrit :Pourquoi fait-on systématiquement un lien entre l'autisme et les "signes visibles" ?
Qui est "on" ?
S'il s'agit uniquement des professionnels, alors : il leur faut des choses sur lesquelles se baser. Et souvent leur formation et leur expérience sont basées sur l'observation. Comme en plus il y a des cas visibles, ils ne sortent pas de cette habitude.
Par "visible", j'entends visible pour un professionnel qui sait quels signes chercher. Parfois c'est visible pour tous, parfois c'est discret mais un bon professionnel le remarque. Comme quand le psychiatre qui m'a diagnostiqué m'a dit que le premier contact dans la salle d'attente était atypique parce que mon sourire social était trop faible et le temps de regard trop court pendant la poignée de main.
Par contre, je pense qu'un bon professionnel sait aller au delà, poser au moins quelques questions pour se faire une idée.
Se baser sur l'observation est d'autant plus essentiel s'il n'y a pas d'avis extérieur, ou éventuellement certains tests, parce que se baser uniquement sur l'avis de quelqu'un n'est pas plus fiable (je pense au cas de personnes qui se sont énormément renseignées sur les TSA, et peuvent s'y reconnaitre au point de ne plus être très objectives sur elles-mêmes, principalement quand une autre pathologie est présente).
Un TSA peut parfaitement être un handicap invisible en société, mais visible chez un spécialiste. Ca dépend du niveau d'observation et de connaissance des observateurs, mais aussi de l'autiste lui-même qui peut savoir plus ou moins bien se comporter selon les situations et différents paramètres (fatigue, nombre de personnes, connues ou non, lieu, aspects sensoriels, etc).
Je suis "invisible" dans certaines circonstances (par ex : un café asperger dont j'ai l'habitude, où je connais tout le monde et où d'autres attirent bien plus l'attention), dans d'autres c'est "évident" (par ex : premier entretien au centre expert Asperger, dixit mon interlocuteur). Au quotidien, je mets mal à l'aise, je peux être perçue comme froide et distante, bizarre, très fatiguée, idiote, pédante, je "fais peur" (je l'ai jamais compris celle-là), etc.
Même si c'est un fonctionnement cérébral, le handicap qui en résulte finit forcément par être visible dans certaines situations. Mais pas forcément dans un cabinet de psy, je suppose.
Pour prendre un exemple extrême : je n'imagine pas qu'un autiste, même léger et bien compensé, arrive à tenir plusieurs jours de fête avec de nombreuses sollicitations sociales, du bruit et tout ce qui va avec sans à un moment en arriver à craquer, devoir absolument s'isoler, ou laisser tomber le masque.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.