De nombreux jeux en ligne, notamment League of Legends, sont devenus des terrains hostiles pour les joueuses. Sous l’influence croissante de la sous-culture incel, ces espaces numériques perpétuent insultes, stéréotypes et exclusions, réduisant considérablement les bénéfices que les femmes peuvent tirer de leur expérience de jeu.
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D’importantes recherches (Drenten, J., Harrison, R.L., Pendarvis, N.J., 2023) ont été menées pour documenter et comprendre les problèmes de harcèlement et d’abus au sein de communautés « toxiques » de joueurs de jeux en ligne comme celle de League of Legends (LOL). Aucune cependant n’a cherché à comprendre ce que perdaient les femmes joueuses par rapport aux hommes joueurs à cause de ces abus. Pour le même investissement, la violence entre joueurs et joueuses et les pratiques toxiques qui en découlent entraînent une modification des bénéfices tirés de la consommation du jeu pour les femmes.
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Les résultats de notre ethnographie (Dessart, L., Cova, B., Davignon, N., 2024) mettent en lumière trois types de bénéfices attendus du jeu qui échappent en partie aux joueuses : les bénéfices utilitaires, sociaux et symboliques.
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On peut se demander pourquoi certaines femmes s’obstinent à participer à un jeu en ligne qui les met mal à l’aise et les désécurise.
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De manière plus générale, il n’y a jamais de perte totale des trois catégories de bénéfices, et certaines joueuses sont satisfaites de ce qui reste, qu’il s’agisse principalement de bénéfices utilitaires, sociaux ou symboliques, ou d’une combinaison de ces trois types de bénéfices.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
Idéal aussi inaccessible que frustrant, remis en cause par les féministes, l'édifice viril se fissure. Pourtant, ses défenseurs sont plus virulents que jamais. La série VIRIL explore avec humour et recul les enjeux historiques, esthétiques, sociologiques - et passionnants - posés par la virilité et ses impasses.
Et s'il était épuisant de vouloir à tout prix être un homme fort, puissant, invulnérable ? Depuis ses grands principes nés dans l’Antiquité jusqu’à la révolution féministe des années 70, l'histoire d'une virilité non seulement illusoire mais meurtrière pour les hommes.
Et si la prétendue crise de la masculinité n'était qu'une nouvelle tentative pour réaffirmer une hiérarchie entre les sexes, les femmes étant bien sûr différentes mais surtout inférieures aux hommes, et leur revendication d’égalité dangereuse. Retour sur les courants masculinistes d’hier et d’aujourd’hui et sur la violence qu’engendrent les canons virilistes de la masculinité.
Dans le monde du travail comme dans celui de la politique, les valeurs et les représentations viriles forgent les imaginaires et inspirent les comportements, recomposant encore et encore des discours de domination, voire racistes. Est-on enfin prêt à se libérer de la virilité ?
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
Dans de nouveaux articles, Vox et The Economist rapportent qu'en 1990, l'économiste Amartya Sen, lauréat du prix Nobel, avait étudié les taux de natalité en Asie, en Afrique du Nord et en Chine, et en avait tiré d'alarmantes conclusions.
Il avait calculé que plus de 100 millions de femmes étaient «manquantes» et que, d'une manière ou d'une autre, des parents avaient privilégié l'arrivée d'un garçon dans leur foyer. Finalement, selon les derniers chiffres, le nombre annuel de naissances masculines excédentaires est passé d'un pic de 1,7 million en 2000 à environ 200.000, ce qui le ramène dans la norme biologique de natalité de 105 garçons pour 100 filles. Le déclin des préférences genrées à la naissance au cours des vingt-cinq dernières années aurait permis de «sauver» 7 millions de petites filles.
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À ce jour, des pays qui présentaient autrefois des ratios de naissance filles-garçons très déséquilibrés –comme la Corée du Sud, où près de 116 garçons naissaient pour 100 filles en 1990– affichent désormais des ratios normaux, ou quasi normaux.
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Cependant, il reste encore beaucoup à faire: ce changement n'étant pas visible partout dans le monde. Dans le nord-ouest de l'Inde, les taux de natalité excessivement majoritaires en faveur des garçons demeurent la norme et, dans certaines régions d'Afrique subsaharienne, la discrimination postnatale –alimentation moins bonne, soins médicaux de moins bonne qualité, etc.– est toujours présente.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
La montée de l’extrême droite en Europe n’est plus une anomalie politique ou une simple tendance électorale. C’est le reflet d’une crise structurelle qui traverse nos sociétés. Dans leur expansion, ces mouvements ont trouvé un allié efficace et stratégique : l’antiféminisme.
Cette réaction n’est pas seulement symbolique. C’est devenu l’un des principaux axes de mobilisation politique et émotionnelle, en particulier chez les jeunes hommes. L’antiféminisme fonctionne comme un canal d’expression du mal-être social et comme une porte d’entrée vers des discours encore plus radicaux.
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L’extrême droite n’est plus l’héritage des personnes âgées désabusées. Il séduit également une jeunesse qui perçoit son avenir comme bouché et qui cherche des explications immédiates et des solutions simples.
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Ce changement idéologique répond à de multiples facteurs. L’European Policy Centre identifie les causes structurelles : la précarité de l’emploi, la désindustrialisation, la rupture des liens communautaires et l’idéal néolibéral de la réussite individuelle. Ce contexte a érodé la figure de l’homme comme « soutien de famille », laissant de nombreux jeunes en manque de référence claire concernant leur identité et leur appartenance.
Dans ce vide symbolique, les discours masculinistes offrent une réponse. Ils promettent de rétablir un ordre supposé naturel, où les hommes retrouvent autorité et visibilité. Ils ne font pas appel à la justice, mais à la nostalgie et au ressentiment.
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Il ne s’agit pas de blâmer les jeunes hommes, mais de comprendre quels sont les besoins, les manques et les frustrations qui sous-tendent leur adhésion à ces idéologies. Beaucoup d’entre eux ne trouvent pas d’espaces où ils peuvent se sentir écoutés.
La solution réside dans la reconstruction de discours qui revalorisent l’égalité en tant que bien collectif, qui désactivent l’identification haineuse et qui proposent des modèles de masculinité ouverts, diversifiés et démocratiques.
Les jeunes ne sont pas devenus spontanément plus machistes ou xénophobes. En revanche, l’extrême droite a été capable d’interpréter et de canaliser leur désorientation émotionnelle.
Il est essentiel de comprendre cela pour relever le défi posé. Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement le vote des jeunes, mais la possibilité d’un futur en commun. Et avec lui, la possibilité même d’une démocratie plurielle et inclusive.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
Publié le 23/06/2025 15:52
Mis à jour le 23/06/2025 15:54
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Quatorze individus ont été interpellés à la suite de la Fête de la musique, suspectés d'avoir injecté des produits à des inconnues. Beaucoup de jeunes femmes ont été admises à l'hôpital.
Ils pensaient profiter de la Fête de la musique, mais la soirée a viré au cauchemar, particulièrement pour les femmes. Une jeune Bordelaise dit avoir été piquée à son insu dans la foule. Elle se filme à l'hôpital où elle est prise en charge et affirme ne pas être la seule. "Juste avant moi, il y a une fille qui s'était fait piquer", témoigne-t-elle en se filmant avec son portable.
Un "appel à piquer des femmes"
Partout en France, le ministère de l'Intérieur a recensé 145 victimes de piqûres, certaines prises en charge par les pompiers, d'autres se sont rendues d'elles-mêmes à l'hôpital. Des analyses toxicologiques ont été réalisées pour savoir si des substances leur avaient été injectées. Au total, 14 individus ont été interpellés : âgés de 19 à 44 ans, la moitié d'entre eux est de nationalité française et un sur deux est déjà connu des services de police. Un "appel à piquer des femmes" aurait optimisé ce phénomène d'une ampleur inédite, selon Éric Henry, délégué national Alliance police nationale.
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Diagnostiquée hyperactive (TDAH mixte), autiste et anxieuse