En parler à l'école ou pas ?

Discussions portant plutôt sur le point de vue des parents d'enfants autistes ou Asperger, par exemple : j'ai un problème avec mon enfant, que puis-je faire ?
Antigone
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Re: En parler à l'école ou pas ?

Message par Antigone »

J'ai essayé de tout lire mais c'est assez foisonnant et il y a des "profils" différents donc difficile de faire une réponse. De toutes façons on ne peut décider ni à la place d'un enfant, ni à la place d'un ado, ni de leurs parents. Après je peux vous donner mon ressenti en tant qu'enseignante.
Bon déjà, je suis désolée de voir que certain.e.s ont eu des expériences désastreuses avec des enseigant.e.s, des profs etc et je le regrette. Je ne fais pas de corporatisme en prêchant pour ma paroisse (je sais que certain.e.s collègues peuvent être infect.e.s) mais.... je suis comme @petitnuage j'aimerai bien qu'on relativise. :roll: de ce que je vois la majeure partie des enseignant.e.s font de leur mieux. Ce n'est pas une petite minorité qui "agit bien" alors que les autres maltraitent les élèves avec TSA à dessein... Ce sont des être humains certes majoritairement NT, avec leurs préjugés et leurs problématiques individuelles. Même les collègues qui me "heurtent" le plus ont à coeur l'intérêt de leurs élèves. Mlaheureusement, ielles sont trop souvent mal formées, peu informées et ont leur propre vision de l'enfant, de l'école...et oui, manquent de souplesse (ce qui est - à mon avis - hilarant parce qu'on reproche souvent aux personnes TSA de ne pas s'avoir s'adapter, d'être trop routinier mais je vous jure qu'entre mes collègues et moi, j'ai l'impression d'être un acrobate du cirque du soleil niveau souplesse et adaptabilité par rapport à elles :D )

Pour ce qui est d'informer l'enseignant.e, je dirais que ça dépend de l'enseignant.e. Le problème c'est qu'apparemment elle a déjà noté des choses, et qu'elle va sûrement commencer à proposer son propre diagnostic. et si elle a commencé à dire l'enfant ne me regarde pas dans les yeux, c'est qu'elle l'a déjà classé Autiste. Mes collègues le font à longueur de temps et j'adore quand les professionnels leur envoie les bilans et leur disent que bah non en fait, il est pas autiste. :D Souvent, on ne va pas se le cacher c'est ce qu'il y a autre chose, mais beaucoup d'enseignants n'ont de l'autisme que la vision "il est dans son monde, il ne parle pas ou très peu il regarde pas dans les yeux = autiste. J'en ai eu deux comme ça dont on m'a dit "bon y a pas encore de diagnostic mais c'est sûr il est autiste. Bilan : un avec tellement de troubles dys qu'il n'arrivait plus à savoir qu'il était et l'autre avec un problème neuro sans lien avec le TSA.
Personnellement en tant qu'enseignante j'ai envie de savoir, voir j'en ai besoin, précisément pour m'adapter. Je regrette de lire que certains estiment qu'il vaut mieux ne rien dire sinon on les classe dans les cas désespérés. Plus on a d'informations sur un enfant, plus on communique avce les familles (et ce quelque soit le profil de l'enfant), mieux on travaille. Si je comprends comment l'enfant fonctionne je réussis mieux à l'intéresser, à travailler avec lui.elle. Ca parait évident. ET je n'ai jamais laissé un enfant de côté en me disant "bon bah on ne peut plus rien faire." Au contraire, et j'ai vu beaucoup de collègue le faire aussi, je lutte parfois contre les familles dans l'intérêt dans l'enfant. Parfois je remplis moi-même les dossiers MDPH parce que je sais que les familles ne le feront pas, dans la mesure du possible je prends contact avec les orthophonistes, les médecins (si la famille est OK) pour avoir le plus de pistes possibles et j'écoute tous les conseils... même si je ne suis pas toujours en capacité de les appliquer.
Et comment reprocher aux enseignant.e.s de ne pas bien faire leur travail si ils.elles n(ont pas les bonnes informations ?
Je comprends l'appréhension, la prise de risque (en effet, on peut tomber sur un enseignant maladroit, ou juste maquant d'empathie) mais je ne crois pas que se taire puisse être bénéfique. Au contraire. Cela risque d'ouvrir la porte aux rumeurs, aux spéculations... Je suis de l'avis de la personne qui proposait de dire à l'enseignante 'oui nous avons noté nous aussi le profil un peu particulier. Nous le prenons au sérieux, nous consultons des professionnels , plusieurs pistes sont ouvertes et nous vous tiendrons au courant si nous avons des informations qui puissent aider notre enfant ou vous aider, ou un diagnostic." Cela permet de dire à l'enseignante que vous n'êtes pas dans le déni, mais que pour l'heure c'est aux professionnels de trancher et pas à elle. Ce n'est pas grand chose mais comme nous rencontrons beaucoup de familles qui ne réagissent pas face aux difficultés de l'enfant, nous nous sentons obligées de faire à leur place souvent (est-ce bien ou mal, je n'en sais rien mais c'est comme ça...) Personnellement quand je sais que la famille a pris les choses en main, je me sens soulagée et je me détend plus face à l'enfant. Parce que je me dis, bon je ne suis pas toute seule, on va trouver des solutions pour l'aider... ce sera sûrement long (ça tous les enseignants savent que pour le moindre bilan il y a des délais interminables + les délais de traitement des dossiers de demandes d'aide etc ) mais on va y arriver. Il faut savoir que souvent un enseignant qui demande de l'aide pour un.e élève sait pertinemment que sa demande n'a aucune chance d'aboutir avant la fin de l'année scolaire et que pour lui, ou elle, de toutes façons c'est "trop tard". Mais iel pense à l'enfant et à ses futur.e.s enseigant.e.s ...

Quant à prévenir les parents, alors là je dirais NON et avec beaucoup moins d'hésitations. Cela ne les regarde absolument pas. est-ce que vous demandez à un parent dont l'enfant est dyslexique de faire un communiqué ? Non. Auant un diagnostic peut impacter la façon dont l'enseignant.e travaille autant ça ne change rien pour les parents et les autres enfants. (jusqu'au CM en tout cas). Au contraire, laissez les enfants découvrir le vôtre sans à priori (transmis consciemment ou non par leurs parents) et vous serez peut être surpris.e.s ... Souvent les petits ont des antennes. Ils n'ont aucune idée de ce qu'est être autiste ou autre, et ils s'en moquent mais ils voient bien que leur camarade est différents et ils se montrent spontanément plus compréhensifs. Je suis toujours étonnée de voir que lorsqu'on "adapte" les règles de vie pour un enfant avec des troubles du comportement (par exemple, on ne va rien dire si il se lève en plein milieu de l'histoire alors qu'on l'aurait fait avec les autres) aucun ne crie à l'injustice. Comme si ils savaient instinctivement que 'lui c'est pas pareil'
Quand les enfants grandissent, si ils ont des comportements vraiment déroutants, cela peut être utile de parler de l'autisme pour expliquer notamment les maladresses sociales. Mais là c'est à l'enfant TSA de décider, qui quand comment
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PeJ
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Re: En parler à l'école ou pas ?

Message par PeJ »

Bonjour.
Au risque de vous contredire.
la méconnaissance entraine le harcelement.
Si vous n'expliquez pas à vos petits ce qu'est la difference, que les TSA sont differents, au meme titres que les gens de couleur, rien ne changera et l'enfant autiste sera rejete car ne comprend pas les codes sociaux.

Le comportement different, la façon de penséer d'agir, fait peur, agresse les gens, inquiete ...
Et ça a un nom : l'autisme
Donc pour ma part, je pense que plsu le monde est informé est mieux ça sera.
- TSA diagnostiqué en 2021-2022 -
- HPI et dyspraxique diagnostiqué en 2023 -

Ma petite chaine autisme
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Lilas
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Re: En parler à l'école ou pas ?

Message par Lilas »

Merci pour ta contribution, Antigone.
Je ne suis pas concernée par le sujet mais je l'ai trouvée très intéressante, constructive et vraiment positive.
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Mes romans (sur l'autisme, mais pas que) : Et mon blog d'auteure : https://lilasnoir.over-blog.com/
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Lapintéressé
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Re: En parler à l'école ou pas ?

Message par Lapintéressé »

Je plussoie Lilas.

PeJ, tu soulèves une autre question, qui serait ce qu'est la différence. Je me contrefiche de la couleur de mes interlocuteurs, comme de leur pointure de chaussons d'ailleurs, du nom de leur grand-oncle, ou je ne sais quoi d'autre. Cela n'a aucun impact sur le comportement de la personne.
Et effectivement, les petiots s'en fichent. Encore l'an passé, avec pourtant des grands (dizaine d'années), appliquer des règles un peu arrangées pour les activités de motricité fine pour un gamin dyspraxique, cela n'a suscité aucun questionnement. Au contraire, ils l'ont tous épaulé, et j'admets que cela m'a très agréablement surprise.

A la rigueur, des questions se posent s'il y en a de la part des camarades, mais j'aurais plutôt tendance en ce cas à mettre l'accent sur les similarités. Il y a un album pour enfants, Tous pareils, qui justement montre ce qu'on a tous en commun au-delà des particularités de détail.
TSA.
Antigone
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Re: En parler à l'école ou pas ?

Message par Antigone »

Les enfants, surtout en maternelle, sont des êtres profondément sociaux (si ils ont été tenu suffisamment à l'écart de ces foutus écrans) et cherchent juste des copains avec qui jouer. Si le copain est vert, avec six bras et un oeil, ils n'y font même pas attention du moment qu'il est capable de jouer à loup glacé. :D Quand nous accueillons des enfants allophones, ils arrivent toujours à trouver un langage pour communiquer. Les difficultés commencent quand l'enfant est complètement "déconnecté" du groupe, qu'il n'a aucun centre d'intérêt avec eux ou qu'il est violent. Dans les premiers cas, je n'ai jamais constaté de harcèlement mais par contre ils vont aller vers lui plusieurs fois, et en constatant que l'enfant ne répond pas/ne réagit pas, ils abandonnent. Lorsque l'enfant est violent là ça devient très difficile... c'est le seul cas où je fais des "points" avec eux, en expliquant que non le copain.pine n'est pas "méchant" mais qu'il a du mal à se contrôler pour diverses raisons (que je détaille ou non en fonction de leurs questions) et qu'il ne faut pas hésiter à venir voir l'adulte. Les fois où j'ai accueilli un élève avec TSA sévère là je leur ai dit A. n'aime pas du tout qu'on le touche, pour lui ça fait mal alors il réagit trop fort. Il ne le fait pas exprès pour vous embêter.
De mon expérience les questions des enfants viennent de leurs parents en réalité. C'est le parent qui dira "oui t'as vu il est bizarre machin il est austiste" alors que pour leur enfant machin n'est pas bizarre puisqu'il aime les voitures. Par contre un autre enfant qui ne les aime pas pourrait l'être... C'est pour ça que je pense qu'il ne faut surtout rien leur dire. Aussi parce qu'avec les whatsapp,facebook de parents les infos circulent n'importe comment, déformées (récemment on a eu une "grève des parents" parce que quelqu'un sur le whatsapp des parents avait été dire qu'avec les nouveaux programmes d'éducation à la vie affective on allait, en MATERNELLE, expliquer aux enfants comment faire l'amour :shock: :shock: :crazy: Le docu envoyé à tout le monde était un fake, pioché sur un site complotiste et évidemment personne n'a réfléchi une seconde avant de continuer à le diffuser...)

Enfin, je ne dis pas qu'il ne faut pas éduquer aux différences et neuroatypies. Loin de là. Mais commencer en disant vous voyez X il est autiste donc il est comme ci comme ça et vous devez être gentils avec lui me parait encore plus discriminant pour l'enfant. Mieux vaut être prête (d'où l'intérêt de communiquer à l'enseignante) à répondre aux éventuelles questions (pourquoi il ne parle pas ? Pourquoi il aime pas courir ? Pourquoi il a une AESH ? ) mais en s'adaptant aux besoins des élèves et aux spécificités de l'enfant en question. Car on le sait bien tous les enfants autistes sont différents. Les réponses varieront d'une année sur l'autre
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Re: En parler à l'école ou pas ?

Message par Soline34 »

Et comme tu le dis aussi tout dépend de l’âge des enfants aussi. Pour un enfant de maternelle tout est à la fois « étrange » mais « normal ». (Une voiture avance toute seule par exemple…) Donc à moins qu’un adulte proche de l’enfant l’amène à stigmatiser l’enfant, le petit ne devrait pas le faire.
C’est davantage quand ils sont plus grand (primaire) que la notion de normalité (au sens de majorité) commence à être bien plus concrète et que les discriminations peuvent apparaître. Et au collège c’est festival, hélas…
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daphnée
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Re: En parler à l'école ou pas ?

Message par daphnée »

Soline34 a écrit : vendredi 25 avril 2025 à 12:59 J’avais l’impression qu’au contraire au lycee c’était beaucoup plus « paisible » socialement parlant 😢
Pareil mais je pense que ça dépend des cas ( des établissements, des personnes harcelées, ce qu'elles font pour s'adapter...).
Pré-diagnostic autisme.
Diagnostiquée non autiste par un CRA mais rdv bientôt pour autre avis.
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daphnée
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Re: En parler à l'école ou pas ?

Message par daphnée »

Effectivement en maternelle c'est un peu tôt pour expliquer ça aux enfants ( l'autisme) mais à l'enseignant pourquoi pas.

Quant aux enfants plus grands, je pense que certains auront une meilleure tolérance s'ils sont au courant, et d'autres, désolée, mais s'ils ont un fond méchant, je pense pas que ça soit garanti que toute la classe respecte l'enfant autiste...

C'est beaucoup une question d'éducation. C'est pas de la faute de l'enfant, mais un enfant qui a un mauvais exemple à la maison ou qui subit lui-meme des violences etc, ou à qui on ne pose pas de limites concernant le respect des autres, va pas forcément s'auto-reguler...

Là je pense que c'est plutôt à l'école de veiller au respect de chacun. Ça pose un problème de surveillance et de communication dans la classe car évidemment ceux qui embêtent les autres le font derrière le dos des adultes.

C'est un grand sujet. Que l'enfant soit différent parce qu'il est autiste, parce qu'il a des séquelles d'un AVC, quelle que soit la raison, il mérite le respect...

J'ai lu dans l'actualité qu'une élève d'un établissement d'inclusion (ULIS) s'est faite étrangler ( grosse marques rouges sur le coup) et tabasser par d'autres élèves et l'établissement a essayé de dissimuler / déformer les faits aux parents (!!).

Donc voilà, c'est une responsabilité collective et en parler ou pas je pense que rien n'est blanc ou noir...
Une autre possibilité c'est de lister les traits autistiques en les citant sans nommer l'autisme.
Par exemple : untel ne va pas beaucoup regarder les autres dans les yeux ( et c' est tout); pas la peine que les enfants en plus se servent d'une étiquette comme insulte.
Après d'un autre côté, de façon théorique, commettre une infraction pénale à l'encontre d'une personne faible en connaissance de cause est une circonstance aggravante.
Dans ce sens, le dire est utile 😅
Parfois certains ne le disent pas de peur que l'étiquette suive l'enfant dans la vie adulte. Est-ce que ce dernier voudra le dire ou pas , s'adaptera bien ou pas ...
C'est un choix difficile pour les parents.

Que conseillent les psys?
Pré-diagnostic autisme.
Diagnostiquée non autiste par un CRA mais rdv bientôt pour autre avis.
Esquirol
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Re: En parler à l'école ou pas ?

Message par Esquirol »

Mon enfant est seulement en pré-diagnostic pour le TSA, mais TDAH confirmé. Je suppose qu'on peut légitimement se poser les mêmes questions concernant le TDAH et bien d'autres profils neuro-atypiques, mais je parlerais tout de même essentiellement pour le TDAH.

Pour ma part, la question de parler aux enseignants du TDAH ne s'est pas posée, puisque c'est la maîtresse de cp qui a évoqué la première un TDAH pour petit écureuil... moi je pensais avoir un gamin simplement plus turbulent et étourdi que la moyenne : après tout, il avait beau être particulièrement agité chez la pédiatre (une sorte d'effet blouse blanche ?), elle n'a jamais rien soupçonné, et a même rejeté l'hypothèse d'un TDAH quand j'ai évoqué avec elle les soupçons de la maîtresse. J'ai donc naturellement tenu au courant la maîtresse aux différentes étapes du diagnostic. Et deux ans plus tard, je fais de même avec sa maîtresse actuelle, qui est donc au courant non seulement pour le TDAH, mais aussi des soupçons de TSA, TAG et HPI. Idem pour la direction, le psy scolaire même s'il ne l'a encore jamais vu, le CLAE, et même les encadrants dans les activités extrascolaires : toute personne amenée à prendre la responsabilité de petit écureuil est informée dès que possible.
D'une part, ça permet que les adultes :
- ne le réduisent pas à un gamin pénible et mal élevé qui doit passer ses journées devant les jeux vidéos et faire tout ce qu'il veut à la maison (je caricature bien sûr, mais ce n'est pas si loin de la réalité parfois)
- tiennent compte de ses particularités : non, il ne fait pas exprès de remuer et faire du bruit sans arrêt, de couper la parole, de donner la réponse à voix haute quand la consigne est de l'écrire sur l'ardoise, de recommencer à chanter alors qu'on le lui a reproché 2 min avant, de se lever 10-15 fois pendant le repas à la cantine, de ne pas écouter les consignes jusqu'au bout, etc.
- me tiennent au courant car ils observent un changement dans son comportement (petit écureuil semble fonctionner par phases de quelques semaines, devient du jour au lendemain plus ou moins agité, distrait, bruyant, solitaire, autonome, etc.) dans leur groupe d'enfants, ce qui me permet parfois de faire des liens avec ce que j'observe à la maison (donc hors groupe de pairs), et de tenir au courant les professionnels du soin qui le suivent.
- se forment éventuellement lorsqu'ils prennent conscience que dans le cadre de leur travail, ils ont parmi leurs élèves des neuro-atypiques chaque année, et que quand on sait comment s'adapter, ça se passe mieux pour tout le monde.
Informer le personnel, c'est de mon point de vue l'aider à être bienveillant malgré tous les débordements de petit écureuil. Car il faut bien reconnaître que son comportement peut parfois être très pénible, et que si on n'a pas en tête que petit écureuil est neurologiquement incapable de se contrôler plus de 5 minutes sauf s'il a de la lecture pour se canaliser, on peut vite en venir à détester ce gosse turbulent qui perturbe le fragile équilibre du groupe.

Pour ce qui est des autres enfants de la classe, je n'ai pas fait de démarches particulières. Mais Petit écureuil est bavard et très fier d'avoir "les neurones qui font n'importe quoi" (selon sa propre expression), je ne doute pas le moins du monde qu'au moins la moitié des enfants de son école sait désormais que le TDAH, ça engendre "la bougeotte du corps et du cerveau" (toujours pour reprendre les termes de petit écureuil). Ceci dit, il n'a pas eu de problème de moquerie ou de harcèlement, et le fait que lui-même assume sa différence et ait plutôt tendance à en rire qu'à en pleurer fait de lui une proie moins abordable.

Quant aux parents d'élèves, je ne crie pas sur les toits que petit écureuil a un TDAH, mais je ne le cache pas non plus. Avec certains, j'en parle davantage, souvent parce que petit écureuil et leur enfant sont copains, ou parce que leur enfant a aussi un trouble/handicap et qu'on échange nos peines et nos joies, nos trucs et astuces aussi. Si on me fait la remarque que petit écureuil est très brusque quand il joue, je le dis (et bien sûr je rappelle au principal concerné qu'il doit faire attention aux autres) ; si on me complimente sur son hyper sociabilité aussi. Le TDAH fait partie de lui. S'il avait une couleur de cheveux atypique, je ne lui mettrais pas de perruque pour la cacher. C'est exactement pareil pour son TDAH. Et puis je trouve important que, à une époque où même des professionnels du soin nient encore l'existence même d'un trouble, le grand public voit que ce trouble existe bel et bien, et que même le meilleur copain de leur enfant (ou leur propre enfant) peut en être porteur.
Encore une fois, je ne garderai peut-être pas cette position s'il y avait des soucis de moquerie, harcèlement ou autres "gentillesses". Jusqu'à présent, je n'ai eu affaire qu'à des étonnés, des curieux, mais jamais à des malveillants. Si les autres parents acceptent, comprennent, tant mieux, je veux bien même informer, expliquer, renseigner, etc. S'ils pensent que les "mauvais" comportements de petit écureuil sont dûs à une mauvaise éducation, qu'ils prennent le relais, on en reparlera quand ils auront craqué. :mryellow:
Maman d'un petit écureuil de 8 ans diagnostiqué TDAH et en pré-diagnostic TSA, HPI et TAG.