Bon déjà, je suis désolée de voir que certain.e.s ont eu des expériences désastreuses avec des enseigant.e.s, des profs etc et je le regrette. Je ne fais pas de corporatisme en prêchant pour ma paroisse (je sais que certain.e.s collègues peuvent être infect.e.s) mais.... je suis comme @petitnuage j'aimerai bien qu'on relativise.


Pour ce qui est d'informer l'enseignant.e, je dirais que ça dépend de l'enseignant.e. Le problème c'est qu'apparemment elle a déjà noté des choses, et qu'elle va sûrement commencer à proposer son propre diagnostic. et si elle a commencé à dire l'enfant ne me regarde pas dans les yeux, c'est qu'elle l'a déjà classé Autiste. Mes collègues le font à longueur de temps et j'adore quand les professionnels leur envoie les bilans et leur disent que bah non en fait, il est pas autiste.

Personnellement en tant qu'enseignante j'ai envie de savoir, voir j'en ai besoin, précisément pour m'adapter. Je regrette de lire que certains estiment qu'il vaut mieux ne rien dire sinon on les classe dans les cas désespérés. Plus on a d'informations sur un enfant, plus on communique avce les familles (et ce quelque soit le profil de l'enfant), mieux on travaille. Si je comprends comment l'enfant fonctionne je réussis mieux à l'intéresser, à travailler avec lui.elle. Ca parait évident. ET je n'ai jamais laissé un enfant de côté en me disant "bon bah on ne peut plus rien faire." Au contraire, et j'ai vu beaucoup de collègue le faire aussi, je lutte parfois contre les familles dans l'intérêt dans l'enfant. Parfois je remplis moi-même les dossiers MDPH parce que je sais que les familles ne le feront pas, dans la mesure du possible je prends contact avec les orthophonistes, les médecins (si la famille est OK) pour avoir le plus de pistes possibles et j'écoute tous les conseils... même si je ne suis pas toujours en capacité de les appliquer.
Et comment reprocher aux enseignant.e.s de ne pas bien faire leur travail si ils.elles n(ont pas les bonnes informations ?
Je comprends l'appréhension, la prise de risque (en effet, on peut tomber sur un enseignant maladroit, ou juste maquant d'empathie) mais je ne crois pas que se taire puisse être bénéfique. Au contraire. Cela risque d'ouvrir la porte aux rumeurs, aux spéculations... Je suis de l'avis de la personne qui proposait de dire à l'enseignante 'oui nous avons noté nous aussi le profil un peu particulier. Nous le prenons au sérieux, nous consultons des professionnels , plusieurs pistes sont ouvertes et nous vous tiendrons au courant si nous avons des informations qui puissent aider notre enfant ou vous aider, ou un diagnostic." Cela permet de dire à l'enseignante que vous n'êtes pas dans le déni, mais que pour l'heure c'est aux professionnels de trancher et pas à elle. Ce n'est pas grand chose mais comme nous rencontrons beaucoup de familles qui ne réagissent pas face aux difficultés de l'enfant, nous nous sentons obligées de faire à leur place souvent (est-ce bien ou mal, je n'en sais rien mais c'est comme ça...) Personnellement quand je sais que la famille a pris les choses en main, je me sens soulagée et je me détend plus face à l'enfant. Parce que je me dis, bon je ne suis pas toute seule, on va trouver des solutions pour l'aider... ce sera sûrement long (ça tous les enseignants savent que pour le moindre bilan il y a des délais interminables + les délais de traitement des dossiers de demandes d'aide etc ) mais on va y arriver. Il faut savoir que souvent un enseignant qui demande de l'aide pour un.e élève sait pertinemment que sa demande n'a aucune chance d'aboutir avant la fin de l'année scolaire et que pour lui, ou elle, de toutes façons c'est "trop tard". Mais iel pense à l'enfant et à ses futur.e.s enseigant.e.s ...
Quant à prévenir les parents, alors là je dirais NON et avec beaucoup moins d'hésitations. Cela ne les regarde absolument pas. est-ce que vous demandez à un parent dont l'enfant est dyslexique de faire un communiqué ? Non. Auant un diagnostic peut impacter la façon dont l'enseignant.e travaille autant ça ne change rien pour les parents et les autres enfants. (jusqu'au CM en tout cas). Au contraire, laissez les enfants découvrir le vôtre sans à priori (transmis consciemment ou non par leurs parents) et vous serez peut être surpris.e.s ... Souvent les petits ont des antennes. Ils n'ont aucune idée de ce qu'est être autiste ou autre, et ils s'en moquent mais ils voient bien que leur camarade est différents et ils se montrent spontanément plus compréhensifs. Je suis toujours étonnée de voir que lorsqu'on "adapte" les règles de vie pour un enfant avec des troubles du comportement (par exemple, on ne va rien dire si il se lève en plein milieu de l'histoire alors qu'on l'aurait fait avec les autres) aucun ne crie à l'injustice. Comme si ils savaient instinctivement que 'lui c'est pas pareil'
Quand les enfants grandissent, si ils ont des comportements vraiment déroutants, cela peut être utile de parler de l'autisme pour expliquer notamment les maladresses sociales. Mais là c'est à l'enfant TSA de décider, qui quand comment