Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
aspi_rateur a écrit : ↑samedi 12 octobre 2024 à 7:16
Je me reconnais un peu dans vos témoignages.
Personne ne veut de moi, au travail (dans le sens où on me préfère quand je suis à distance, et quand je viens sur site c'est : "ah m.... il est là", et on fait comme si j'existais pas) comme en dehors. L'amour je ne cherche même pas.
J'ai cependant la chance de travailler depuis 5 ans dans la même entreprise. Certes c'est difficile, certes les gens sont hostiles, moqueurs, manipulateurs et méprisants, certes il y a des périodes où je ne souhaite plus vivre à cause de tout ça, mais j'ai un pied dans l'emploi et j'essaie de ne pas trébucher.
Concernant le fait de parler de son TSA (c'est le principal objet de mon message sur ce topic) : moi j'en ai parlé. Peut-être que ça a un impact positif dans mon cas, dans le sens où je pense que ma situation aurait été pire si je n'avais rien dit. C'est pour ça que je conseille, si c'est possible pour vous, d'en parler. Pour moi ça donne une excuse pour être "bizarre". J'en ai parlé deux fois : une fois ça a failli très mal finir pour moi, une autre fois j'ai conservé mon emploi (c'est mon emploi actuel).
Tu dis que ta présence au travail ne semble pas réellement désiré pour finir par "ça a peut être eu un impact positif pour moi"
Du coup, il est où l'impact positif ?
En effet, plutôt qu'un impact positif, c'est un impact "moins négatif" si je peux dire. Car j'ai pu conservé mon emploi.
Et pour nuancer ce que j'ai écris, c'est ma présence en tant qu'être humain qui dérange, pas mon travail. Je te l'accorde, ça ne vend pas du rêve...
As-tu déjà eu l'occasion de demander ce qui gêne tes collègues dans ton comportement? Ce serait peut-être l'occasion de lever certains malentendus et d'expliquer ce qu'est l'autisme et ses répercussions sur les interactions. Même si, pour certains, ça ne changera rien, et ceux-là j'ai envie de te dire ne t'en soucie pas, pour beaucoup d'autres, tu pourrais être très surpris. Quand les gens ne te comprennent pas, se trompent sur tes intentions,ils peuvent se sentir agressé par ta différence et donc te rejette par principe de précaution. Mais, même pour eux, être dans cette peur et cette gêne est désagréable et perturbant mais ils ne feront pas l'effort de venir vers toi, c'est à toi de le faire. A ce moment là, il est important que tu ne le prenne pas personnellement, ce n'est pas toi en tant que personne mais ce que tu représente à leurs yeux, à toi de la faire évoluer par une communication apaisée sur ton handicap.
Ah, moi je suis plus "clivante" : il y a toujours eu des gens qui m'appréciaient beaucoup et d'autres qui ne me supportaient pas.
Dans la vie privée, c'est facile du coup, faut juste ne fréquenter que la première catégorie de gens. Au boulot c'était un peu plus compliqué malheureusement, donc à un moment j'ai dû apprendre à beaucoup prendre sur moi et à masquer... Ça m'épuise mais ça fonctionne...
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
Flower a écrit : ↑lundi 14 octobre 2024 à 15:19
Ah, moi je suis plus "clivante" : il y a toujours eu des gens qui m'appréciaient beaucoup et d'autres qui ne me supportaient pas.
Dans la vie privée, c'est facile du coup, faut juste ne fréquenter que la première catégorie de gens. Au boulot c'était un peu plus compliqué malheureusement, donc à un moment j'ai dû apprendre à beaucoup prendre sur moi et à masquer... Ça m'épuise mais ça fonctionne...
Je suis aussi obligée de masquer notamment quand les gens m'énervent, ce qui arrive souvent. Il est rare que je comprenne la logique des gens avec qui je travaille mais ils sont plutôt bienveillants ou au moins neutres avec moi alors je ne le montre pas. J'ai besoin de travailler de toute façon, mes filles sont encore étudiantes je n'ai pas le choix.
J'ai également eu des échecs professionnels dont je n'ai toujours pas compris les raisons. On ne me reprochait pas mon boulot, ils étaient contents de ce que je faisais ( sauf 1x on ne m'a pas vraiment dit ce qu'on me reprochait mais ils m'ont fait un sale tour) mais il y avait toujours un petit truc. On me trouvait des excuses qui n'en était pas vraiment.
1- mon 1er job j'ai commencé par de l'intérim, puis ils m'ont passé en CDD car très content de ce que je faisais. Au bout de au bout de 18m mon manager me parle de me passer en CDI. Ce qui devait être qu'une simple formalité c'est compliqué pour je ne sais quelle raison. On m'a demandé de passer des tests de personnalité. Chose que j'ai faite. Je n'ai jamais eu le résultat mais par contre on m'a annoncé que malheureusement suite au test il ne pouvait me faire un CDI. Mon manager a tout fait pour faire changer son manager mais rien n'y a fait.
2- mon 2eme job dans 1 société de service a été catastrophique. Je n'ai pas passé la période d'essai. On a demandé des avis sur moi à une personne avec qui je ne travaillais pas. Je la voyais 1x par semaine et juste parce que j'étais dans le même bureau qu'elle. Les 3mois de période d'essai sont passés, officiellement j'étais en CDI car ils ne m'ont pas prolongé. Sauf que le lendemain ou surlendemain on me convoque dans le bureau du directeur d'agence. Ils sont 2 le directeur et un manager. Ils m'expliquent qu'habituellement ils prolongent automatiquement la période d'essai et que dans mon intérêt il faut que je signe la prolongation de la période d'essai bien sûr en anti datant. J'étais perdue, naïve . J'avais peur. J'ai signé. 2j plutard on a mis fin à la période d'essai et on m'a renvoyé chez moi comme une malpropre. J'ai mis un an à m'en remettre et retrouver un job.
3- c'est arrivé l'année dernière, ça faisait 7a que j'étais ds ma boîte actuelle. Je me suis donnée à fond , on m'a donné de plus en plus de responsabilités. On m'a fait des promesses d'évolution, j'ai eu des primes exceptionnelles car on était contents de mes performances. Puis l'année dernière j'ai eu des problème de santé. J'ai subi 2 grosses interventions chirurgicales. Tout ça l'année ou on m'annonçait une évolution. Je m'en suis voulu tout le long de mon AT. Je n'ai pu reprendre qu'à mi temps, ma charge de travail était déjà trop importante pour un temps complet mais à 50% c'était juste impossible. Je me suis noyée. Puis mon manager n'a pas eu le courage de m'annoncer que je n'aurai pas l'évolution promise depuis 2a. Pire je l'ai découvert par moi même. Ça a été violent pour moi. J'ai littéralement explosé au sens physique du terme. Puis j'ai cherché des explications. La seule chose qu'on m'a reproché c'est de faire trop de choses qui ne sont pas de ma responsabilité. Pourtant on ne m'a pas reprochait de mal faire ce qui l'était au contraire je n'ai eu que d'excellent retour. On m'a reproché d'être mal à l'aise lors d'une réunion avec le top management une unique. J'ai fini en Burnout. Je viens juste de reprendre le boulot après 11m d'arrêt
Tous ces échecs je les ai eu avant de savoir que j'avais un TSA. Mais depuis le diagnostic je mets certains mots sur ce que j'ai vécu. Je pense que l'année dernière c'est un meltdown que j'ai vécu. J'étais dans une rage comme je n'ai jamais eu. Je m'en voulais énormément car je ne comprenais pas. J'ai tapé dans les murs à m'en faire mal j'ai passé une radio... J'ai énormément pleuré. Bref j'étais mal.
Aujourd'hui je me reconstruit dans la même boîte mais un nouveau poste.
TSA sans Déficience intellectuelle diagnostiqué en Libéral en 2024
En Burnout
On essaie souvent de nous culpabiliser car c'est plus facile pour eux afin que l'on se plaigne pas.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
LiorahDouge a écrit : ↑mardi 19 novembre 2024 à 15:41
J'ai également eu des échecs professionnels dont je n'ai toujours pas compris les raisons. On ne me reprochait pas mon boulot, ils étaient contents de ce que je faisais ( sauf 1x on ne m'a pas vraiment dit ce qu'on me reprochait mais ils m'ont fait un sale tour) mais il y avait toujours un petit truc. On me trouvait des excuses qui n'en était pas vraiment.
1- mon 1er job j'ai commencé par de l'intérim, puis ils m'ont passé en CDD car très content de ce que je faisais. Au bout de au bout de 18m mon manager me parle de me passer en CDI. Ce qui devait être qu'une simple formalité c'est compliqué pour je ne sais quelle raison. On m'a demandé de passer des tests de personnalité. Chose que j'ai faite. Je n'ai jamais eu le résultat mais par contre on m'a annoncé que malheureusement suite au test il ne pouvait me faire un CDI. Mon manager a tout fait pour faire changer son manager mais rien n'y a fait.
Après. je dirais que cyniquement, quelqu'un qui ne veut pas embaucher/promouvoir une autre personne trouvera toujours une façon de refuser. Un refus de passage en CDI pour des tests de personnalité me parait un motif assez mince.
2- mon 2eme job dans 1 société de service a été catastrophique. Je n'ai pas passé la période d'essai. On a demandé des avis sur moi à une personne avec qui je ne travaillais pas. Je la voyais 1x par semaine et juste parce que j'étais dans le même bureau qu'elle. Les 3mois de période d'essai sont passés, officiellement j'étais en CDI car ils ne m'ont pas prolongé. Sauf que le lendemain ou surlendemain on me convoque dans le bureau du directeur d'agence. Ils sont 2 le directeur et un manager. Ils m'expliquent qu'habituellement ils prolongent automatiquement la période d'essai et que dans mon intérêt il faut que je signe la prolongation de la période d'essai bien sûr en anti datant. J'étais perdue, naïve . J'avais peur. J'ai signé. 2j plutard on a mis fin à la période d'essai et on m'a renvoyé chez moi comme une malpropre. J'ai mis un an à m'en remettre et retrouver un job.
C'est surtout complètement illégal de refaire signer un prolongement de période d'essai après la fin de la 1ère période d'essai (à plus forte raison s'il y'a rupture de celle-ci après ; si encore, il y'avait signature du contrat promis à la fin...), et il y'a jurisprudence pour ce genre de cas : https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/ ... 0007417103
Mais bon, ça ne sert plus à rien de retourner le couteau dans la plaie peut-etre (désolé pour les éventuels regrets)
Diagnostiqué TSA sans déficience intellectuelle le 12/08/2022
Il faudrait faire un jour une liste des postes ou types de sociétés (selon le métier) qui devraient être déconseillés aux TSA. Même si certains TSA s'épanouissent là-bas, il y en a beaucoup plus qui en souffrent. Par exemple, éviter les métiers de supports ou le poste d'ingénieur dans une ESN. Mais il y a des TSA qui s'y plaisent.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
