Je voyais un psychiatre qui, au bout du second RDV, m'a prescrit un neuroleptique puissant. Au fond, il n'a pas mal fait : c'était un médicament indiqué en cas d'anxiété (mon cas). Sachant que j'avais essayé, sur prescription d'un médecin généraliste (en l'absence de mon médecin traitant habituel et face à l'urgence d'un arrêt maladie), un autre traitement avant celui-ci, que je n'avais pas supporté. Il m'avait d'ailleurs demandé de quel médicament il s'agissait, sans que je ne parvienne à me souvenir ni à retrouver d'ordonnance... En cela, il me semble qu'il a fait de son mieux.
Je n'ai pas supporté ce second médicament non plus.
Pourtant, au début, je pensais qu'il me réussissait, puisqu'il me calmait effectivement. Une faible dose suffisait à obtenir des effets très marqués. J'étais satisfaite !
D'ailleurs, les réactions favorables de ma famille (habituée à se coltiner une sauvageonne) accentuaient la bonne nouvelle...
Malheureusement, le médicament ne permettait pas de réguler l'origine profonde du problème, comme le fait le méthylphénidate à l'heure actuelle (du moins pour les symptômes relevant du TDAH — mais aussi de l'anxiété).
Passé la satisfaction d'enfin pouvoir "être posée"
(et moins chiante), je me suis peu à peu rendue compte que ça ne faisait que me shooter. Pourtant emballée dans un premier temps [faut dire que je voulais m'en sortir], j'ai commencé à déprimer, le médicament ne faisant pas que me calmer mais réduisant aussi considérablement ma motivation — y compris dans le cadre des loisirs.
Par "loisirs" j'entends intérêts restreints dont j'avais besoin pour me sentir bien et fixettes (dues au TDAH) auxquelles mon cerveau se droguait littéralement. Au départ, c'était prometteur : j'arrivais à ne plus me divertir de manière obsessionnelle, super ! Oui, mais en fait je n'arrivais plus à me divertir. Je déprimais de plus en plus, n'avais plus envie de rien faire... Je me souviens avoir dit au psychiatre que j'avais besoin de "ce moteur", même s'il était coûteux et handicapant. En y repensant, effectivement, hors de question d'entraver mon fonctionnement (par contre le réguler au mieux comme maintenant, oui).
Ceci, ajouté à la somnolence importante, la prise de poids, l'hyperactivité cérébrale qui ramait mais qui persistait en toile de fond... je n'ai pas pu continuer à le prendre très longtemps.

J'en ai parlé au psychiatre, qui n'a pas insisté ni sur ce médicament ni sur un autre ;
ne pas arrêter ou réduire sans avis médical.
Et pourtant, le médicament fonctionnait très bien, c'est juste moi qui ne l'ai pas supporté.
Sauf erreur de ma part
(n'étant pas très calée en chimie/biologie/tout ça), il me semble que l'action "brute" d'un médicament est toujours la même.
Si je reprends l'exemple du
méthylphénidate : la molécule, elle s'en fout de débarquer dans un cerveau avec ou sans TDAH. Elle aura exactement la même action dans les deux cas.
Par contre, le cerveau lui, il s'en fout pas :
- s'il a un déséquilibre que la molécule peut rétablir par son action, celle-ci lui sera bénéfique (bénéfice plus complexe que cela en réalité selon la tolérance individuelle aux effets secondaires et/ou les commorbidités, voire à la molécule elle-même [allergie]) ;
- s'il n'a pas ce déséquilibre, alors la molécule aura la même action que dans le premier cas, mais n'ayant rien à rééquilibrer, celle-ci n'engendrera pas les mêmes effets/conséquences.
C'est pour ça que ce stimulant donnera des résultats "contradictoires" (en surface) chez des personnes hyperactives, en les "calmant" (je dirais plutôt en les
régulant), alors que son action est bien celle d'un stimulant.
Je fais peut-être un grossier raccourci en prenant cet exemple (très différent des autres médicaments dont il est question sur ce fil), mais j'y vois une bonne façon d'illustrer à quel point la construction cérébrale est importante dans la réaction aux médicaments.
