MrMétaphysique a écrit : ↑lundi 22 mai 2023 à 12:24
Il n'y a littéralement rien en commun entre TSA et borderline. Il suffit d'ouvrir le DSM pour le constater. Pourquoi s'acharner à dire le contraire ? Et pourquoi venir y ajouter le haut potentiel (qui n'est même pas un diagnostic) et le TDAH ? On nage en pleine confusion. Et borderline n'est pas "une particularité", mais bien un trouble de la personnalité, c'est-à-dire une maladie.
Ce qu'explique précisément l'autrice de l'article que j'ai cité, c'est que diagnostiquer un trouble borderline à la place d'un trouble du spectre de l'autisme chez une femme adulte est une erreur diagnostique fréquente, et qu'elle-même est passée par la case "suspicion de borderline" avant d'être clairement identifiée comme ayant un TSA. Elle s'interroge sur cette possible confusion, puisque les deux n'ont a priori rien à voir, et en arrive à la conclusion que ce n'est finalement pas si "déconnant" de comparer les deux, de les confondre, tout en gardant à l'esprit que les deux troubles peuvent se chevaucher. Je t'invite à lire son article dans son intégralité, elle expose tout cela avec beaucoup de clarté et d'intelligence.
Quant au parallèle avec le TDA/H, c'est en raison de l'impulsivité qui le caractérise. Mais encore une fois, lis son article.
Je suis d'accord cependant que le terme "particularité" pour parler du trouble borderline n'est pas approprié. Seul le haut potentiel est une particularité neurologique, le trouble borderline, le TSA et le TDA/H sont des troubles (acquis pour le premier, inné pour les deux autres). De plus, l'hyper-sensibilité qu'elle dit "constitutive" des personnes à haut potentiel n'est peut-être pas systématique. La seule définition scientifique que l'on a du haut potentiel, c'est un QI égal ou supérieur à 130. Il semblerait que les personnes à haut potentiel seraient aussi des personnes hyper-sensibles pour la majorité, mais je crois que tout le monde ne s'accorde pas sur ce point, d'autant que l'on n'a pas, à ma connaissance, de moyen objectif de mesurer la sensibilité de quelqu'un.
Pilea a écrit : ↑dimanche 21 mai 2023 à 21:40
J’ai trouvé une thèse récente :
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03355137v1/document
A partir de la page 67.
Je viens de la lire, on voit aussi bien les différences entre le PTSD et le trouble borderline.
(Ça n’a pas trop d’intérêt mais bon, je le dis quand même, j’ai un PTSD complexe, je ne suis pas borderline, j’ai des copines qui sont border et les manières de fonctionner sont totalement différentes.)
Des symptômes peuvent se chevaucher mais ça reste deux troubles distincts.
Je te remercie pour ce document !
Oui, c'est parce que le TSPT complexe et le trouble borderline ne se recoupent pas complètement que j'ai proposé d'appeler ce dernier "trouble de stress post-traumatique cristallisé"... mais le chevauchement entre les deux troubles est tellement important qu'il n'est pas impossible qu'ils soient à terme considérés tous deux comme un trouble de stress post-traumatique complexe (peut-être en le divisant en type I/type II, le premier correspondant au TSPT complexe actuel, le second à celui que l'on appelle pour l'instant le trouble borderline ?).
Il est aussi intéressant de constater que l'auteur de cette thèse souligne bien à plusieurs reprises que le terme "borderline" est stigmatisant, et qu'envisager ce trouble comme un cas particulier de trouble de stress post-traumatique pourrait être positif à cet égard.
C'est également ce qui est souligné dans cet autre article de blog :
https://dcaius.fr/blog/2019/05/symptome ... quotidien/
"Nota bene : je songe à faire un article dédié, mais vous aurez peut-être remarqué que les symptômes ressemblent aux descriptions du trouble de la personnalité borderline (TPB). Les deux diagnostics se ressemblent énormément, au point où certain·e·s survivant·e·s se sont insurgées contre le diagnostic de TPB qu’iels considèrent être une pathologisation du trauma en trouble de la personnalité qui culpabilise les survivant·e·s, en effaçant la responsabilité des violences genrées notamment. Il y aurait beaucoup à écrire sur le sujet, je me contenterai pour le moment de dire que, très pragmatiquement, les ressources sur le SPT-C et sur le TPB sont susceptibles de vous aider si vous avez reçu l’un ou l’autre des diagnostics. Si vous avez un diagnostic de trouble de la personnalité borderline, n’hésitez pas à vous renseigner sur le stress post-traumatique complexe et vice-versa."