L'amour, toujours l'amour...

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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daphnée
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par daphnée »

Zebra3 a écrit : mercredi 6 novembre 2019 à 1:22 Je reviens sur ce paragraphe de Lulamae :
lulamae a écrit : dimanche 3 novembre 2019 à 9:47L'alexithymie, pour reprendre les préoccupations de Zebra3, peut effectivement entrer en ligne de compte, du fait qu'on n'aura pas connaissance de ses propres sentiments, et donc tendance à en projeter l'ombre sur le/la partenaire, mais autant chez l'un(e) que chez l'autre, et peut induire aussi des réactions violentes ou coléreuses, ou des silences prolongés, qui peuvent alors s'expliquer par la gêne d'être sommé(e) de répondre à des questions ou explorations sur l'état du couple, et de se sentir poussé(e) dans ses retranchements par le besoin de savoir et de questionner de l'autre. Personnellement, ce type de questionnement intrusif et intime peut me faire assez vite devenir très désagréable, c'était déjà le cas lorsque j'avais un compagnon.
Peux-tu développer un peu ? Je ne suis pas sûr de bien saisir.
Tu parles de la gêne "d'être sommé de répondre à des questions ou explorations sur l'état du couple", dans l'absolu, venant du partenaire, c'est légitime non ? (dites-moi si je me trompe, n'ayant jamais été en couple peut-être que je ne sais pas :oops: )
Ce que tu veux dire c'est que la gêne est donc causée non pas par le conjoint qui pose des questions, mais par l'alexithymie, qui t'empêche de bien connaître tes propres sentiments et de donner des réponses ?
Et donc que ce qui serait "normal" et légitime pour la bonne santé du couple et ne causerait pas de soucis sans alexithymie, devient problématique lorsqu'il y a alexithymie, en entrainant gêne, en entrainant un sentiment d'être poussé dans ses retranchements en devant répondre à des questions auxquelles l'alexithymique est dans l'incapacité de répondre ?
Un peu comme si on demandait à un illettré de lire un texte ?
Tu parles de questionnement intrusif et intime, mais à nouveau, pour la bonne santé du couple ces questionnements ne sont-ils pas nécessaires ?
Je ne veux pas donner l'impression que je juge hein, j'essaie de comprendre exactement où est le problème.
C'est comme s'il y avait une 3ème entité invisible entre les 2 conjoints, que cette entité est l'alexithymie, qu'elle fout la merde entre les conjoints mais qu'ils ne voient pas que le problème ne vient pas du conjoint, mais de l'alexithymie entre les deux.
C'est d'autant plus étonnant que dans ton cas tu es consciente d'être alexithymique, mais ça te pousse quand même rapidement vers l'énervement, alors on peut imaginer quand la personne alexithymique n'a pas conscience de l'être (et est impulsive).
Si je demande ça aussi c'est parce que ça me donne des pistes sur le comportement de mon père, qui a tendance à éviter toute discussion un tant soi peu profonde.
:lol: Mon père aussi^^

Mais pour revenir à ce qui est de ma "relation" ou ex-"relation" ( :lol: )... j'hésite entre trois choses :

- soit je me voile la face, et ce mec n'est pas amoureux de moi mais m'utilise :innocent: et dans ce cas y'avait de quoi brouiller les pistes parce que plein de choses me donnaient des espoirs... pas forcément l'espoir qu'il change (quoique, c'était limite), mais au moins l'espoir que notre relation était forte

- soit il est vraiment alexithymique, parce que ça a tout l'air... c'est comme si m'avouer qu'il m'aimait était tabou, ou comme s'il n'y avait pas accès ... En fait vous savez quoi? j'y comprends rien.
Je ne sais pas si l'alexithymie est l'excuse qui m'arrange... Mais cette relation est vraiment incompréhensible, trop incompréhensible pour être expliquée simplement... j'écarte donc assez facilement la 1ère hypothèse
Je pense aussi au penchant de certaines personnes à voir l'amour différemment…

- j'ai pensé à une 3ème hypothèse de manipulation, mais si c'est ça à l'heure d'aujourd'hui je ne le vois pas du tout avec clarté (là le fait que des éléments aient brouillé mes pistes auraient une explication)
Modifié en dernier par daphnée le mercredi 6 novembre 2019 à 23:09, modifié 2 fois.
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daphnée
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par daphnée »

lulamae a écrit : mercredi 6 novembre 2019 à 8:21 Pour sortir de cela, je pense qu'il est nécessaire d'être patient(e), de poser ses questions mais d'accepter une réponse différée, le temps que le questionnement fasse son chemin. Il est préférable d'être effectivement capable de se comprendre et d'exprimer ses besoins ou limites.
Je ne suis toutefois pas d'un grand optimisme, et pour ma part j'ai un tel déficit en compréhension de l'implicite et une telle impuissance à m'exprimer clairement à l'oral (à l'écrit ça va mieux) que j'ai renoncé à entretenir de nouvelles relations intimes. Je me contente des relations familiales nécessaires.
J'envie les personnes qui ont cette patience :roll:

J'ai aussi un déficit de compréhension de l'implicite et des difficultés à l'oral, moins à l'écrit.
Mais je ne pense pas être alexithymique au point de ne pas savoir quand est-ce que j'aime quelqu'un. Pour les autres émotions, ou ressentis, je pense l'être un peu.

C'est dommage que tu aies renoncé à des relations :innocent: Tu pourrais trouver quelqu'un qui te correspond :innocent:
lulamae a écrit : mercredi 6 novembre 2019 à 8:21 (autres actes ont accompagné cette attitude inquisitrice, comme espionner mon mot de passe et aller sur ma messagerie perso, prendre des photos ou captures d'écran de numéros - de parents d'élèves sur un post-it, par exemple - c'était devenu tout un dossier à charge).
Là je crois que y'a deux cas de figure
- soit ça m'aurait fait peur (une sorte de besoin de la personne qui espionne d'avoir un contrôle sur moi)
- soit j'aurais, selon le contexte, conclu que la personne a un peu perdu le contrôle et été emporté à ce point par la peur d'être trahie... ce qui me parrait pardonable ^^
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par Zebra3 »

lulamae a écrit : mercredi 6 novembre 2019 à 8:21
la gêne est donc causée non pas par le conjoint qui pose des questions, mais par l'alexithymie, qui t'empêche de bien connaître tes propres sentiments et de donner des réponses ?
Et donc que ce qui serait "normal" et légitime pour la bonne santé du couple et ne causerait pas de soucis sans alexithymie, devient problématique lorsqu'il y a alexithymie, en entrainant gêne, en entrainant un sentiment d'être poussé dans ses retranchements en devant répondre à des questions auxquelles l'alexithymique est dans l'incapacité de répondre ?
Oui, c'est cela que je veux dire (en gras). Toutefois j'ai deux réserves à apporter : d'une part, il peut être légitime de chercher à comprendre son partenaire, bien sûr, mais je pensais à une situation de couple vécue où c'était devenu étouffant, et cela allait de pair avec une jalousie imaginaire qui est devenue irrespirable (autres actes ont accompagné cette attitude inquisitrice, comme espionner mon mot de passe et aller sur ma messagerie perso, prendre des photos ou captures d'écran de numéros - de parents d'élèves sur un post-it, par exemple - c'était devenu tout un dossier à charge).
D'autre part, l'alexithymie n'est pas d'un seul côté : couplée avec un déficit en théorie de l'esprit, elle peut faire que l'un ait du mal à s'expliquer, à développer ses sentiments, et que l'autre focalise sur ce qu'il ne comprend pas, et sur l'autre, ce qu'il/elle pourrait lui cacher, et finalement s'oublier, et oublier de vivre ses propres sentiments, parce qu'il se projette trop dans l'autre.
Cela se base sur l'analyse que j'ai faite d'une situation vécue, et non de théories psychologiques.

Pour sortir de cela, je pense qu'il est nécessaire d'être patient(e), de poser ses questions mais d'accepter une réponse différée, le temps que le questionnement fasse son chemin. Il est préférable d'être effectivement capable de se comprendre et d'exprimer ses besoins ou limites.
Je ne suis toutefois pas d'un grand optimisme, et pour ma part j'ai un tel déficit en compréhension de l'implicite et une telle impuissance à m'exprimer clairement à l'oral (à l'écrit ça va mieux) que j'ai renoncé à entretenir de nouvelles relations intimes. Je me contente des relations familiales nécessaires. :mrgreen:
(Note : Dans ce message ALX = alexithymie)

Ok merci Lulamae, c’est très intéressant à comprendre.
Quand on pense que 10% de la population serait ALX, combien d’engueulades, de jalousie, de ruptures, de déchirures, voire plus grave (violences physiques ou sexuelles si impulsivité ?) arrivent à cause de ça ?
Je trouve ça sidérant. Je mettrais ça en ouverture du 20h. Et quand on voit les difficultés que ça te pose, quand bien même tu en es parfaitement consciente, on n’imagine pas les dégâts dans des familles où il n’y a pas de prise de conscience (avec un ou deux parents ALX).
Il me semble également fort probable que ça joue dans la stratégie d’adaptation en « déni et arrogance », car quand on ne peut biologiquement pas identifier la source d’un problème comme venant de soi, on peut logiquement en conclure qu’il vient d’autrui.

Pour la situation dont tu parles, ton partenaire était peut-être lui aussi ALX ou ayant des difficultés de ToM (je ne fais pas de diagnostic à l’emporte-pièce hein, simplement j’avais lu sur le forum wrong planet un sujet qui parlait d’une personne non diag mais avec forte suspicion d’autisme qui faisait exactement pareil, la nana qui avait créé le sujet expliquait que son mec espionnait son portable, qu'il psychotait au moindre contact masculin qu’il y avait dedans, etc. A posteriori il était conscient qu'il avait mal agi mais il préférait mettre de la distance que de se tourmenter dans la relation, aussi bien pour lui pour lui que pour elle).

Aujourd’hui je comprends tout ça mais dans ma famille ça s’est traduit en plusieurs années où mon père se mettait à faire les 100 pas en psychotant dès que ma mère avait 2 minutes de retard sur l’heure à laquelle elle avait dit qu’elle rentrait… Et leurs histoires de couple m’ont bien amoché. Je pense que ma mère est également un peu ALX. Entre mes parents il n’y a pas vraiment de limite, chacun connait le mot de passe de messagerie de l’autre et si j’appelle le portable de ma mère rien ne dit que c’est pas mon père qui va décrocher, bref, pas de limites, ma mère était assez intrusive avec moi aussi d’ailleurs, pas par volonté de contrôle, mais par amour/dévotion à sa famille, absence de limite. C’est en thérapie que j’ai appris à mettre des limites.

Dans ton cas un psy de couple (psy ou conseillé) ne serait-il pas fortement conseillé pour aider le couple à tenir ?
Pas quelqu’un à voir régulièrement mais quelqu’un que le couple rencontre occasionnellement, quand une difficulté, une incompréhension pointe ?
Ca peut permettre de temporiser déjà, je veux dire par là, plutôt que d’avoir une discussion qui monte en tension, quand un point pose soucis il s’agirait de se dire « ok là on a du mal, on va noter le problème (genre chacun le rédige de son côté), on prend RDV avec le psy et en attendant on vit sans se prendre la tête ».
Ca permet aussi d'avoir une tierce personne neutre, pas investie dans le couple, donc d'avoir plus(+) confiance (sauf si l'un des conjoints est un manipulateur hors-paire qui arrive à manipuler le psy :crazy: ).
Bon il faut un bon psy parce qu’il va devoir combler/deviner/interpréter ce que l’ALX ne permet pas de mentaliser et faire le pont entre les 2 conjoints.

@Daphnée, concernant ta relation (ou ex-), désolé mais là je doute que quiconque puisse t’aider. Comme tu dis, c’est peut-être l’ALX mais c’est tellement difficile à saisir, ne serait-ce que succinctement.

Après j’ai déjà entendu que certaines personnes n’ont pas de sentiments amoureux. Ils ne tombent pas amoureux, jamais. Lorsque ton ex(?) dit qu’il ne t’aime pas, l’a-t-il déjà été auparavant ?
S’il ne l’a jamais été ce ne serait pas une réponse infaillible mais une possible indication.
Statut : Proche d'éventuel(s) aspie(s) et/ou TDA/H. Personnellement, probable tendance TDA, doué, zébré :mryellow: éventuellement tendance aspie. Je vais peut-être faire un bilan neuropsy...
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par lulamae »

daphnée a écrit : mercredi 6 novembre 2019 à 23:07 Mais je ne pense pas être alexithymique au point de ne pas savoir quand est-ce que j'aime quelqu'un. Pour les autres émotions, ou ressentis, je pense l'être un peu.
Il se peut qu'il ne sache pas à quoi cela correspond d'aimer, s'il a déjà ressenti ça mais que ça s'est mal passé, il peut aussi ne pas vouloir une relation. Et l'effet miroir peut manquer aussi : si tu l'as ressenti, mais que tu n'as pas pu comparer verbalement autour de toi avec ce que cela fait aux autres, tu peux ne pas savoir si c'est vraiment ça, ne pas avoir d'éléments de référence.
Tu me diras, mes éléments de référence c'était les romans classiques, donc la passion ou l'amour courtois. Je doute que les romans de chevalerie ou Anna Karénine aient pu m'aider à grand-chose en amour... :naugty:
lulamae a écrit : C'est dommage que tu aies renoncé à des relations :innocent: Tu pourrais trouver quelqu'un qui te correspond :innocent:
Je ne le vis pas mal, ce n'est pas un renoncement par dépit, c'est réfléchi. J'ai mieux à faire de mon temps, et ce n'est peut-être juste pas mon truc. Ca ne me manque pas (et puis j'ai 51 ans, j'ai fait ma vie à ce niveau déjà, j'ai eu des expériences, j'ai été mariée 18 ans avant d'avoir ce compagnon dont je parlais).
Daphnée a écrit :
lulamae a écrit : mercredi 6 novembre 2019 à 8:21 (autres actes ont accompagné cette attitude inquisitrice, comme espionner mon mot de passe et aller sur ma messagerie perso, prendre des photos ou captures d'écran de numéros - de parents d'élèves sur un post-it, par exemple - c'était devenu tout un dossier à charge).
Là je crois que y'a deux cas de figure
- soit ça m'aurait fait peur (une sorte de besoin de la personne qui espionne d'avoir un contrôle sur moi)
- soit j'aurais, selon le contexte, conclu que la personne a un peu perdu le contrôle et été emporté à ce point par la peur d'être trahie... ce qui me parrait pardonable ^^
J'ai essayé de comprendre et de lui pardonner, mais il a recommencé. Il y avait d'autres problèmes, donc j'ai fini par rompre.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par lulamae »

Zebra3 a écrit : Dans ton cas un psy de couple (psy ou conseillé) ne serait-il pas fortement conseillé pour aider le couple à tenir ?
Pas quelqu’un à voir régulièrement mais quelqu’un que le couple rencontre occasionnellement, quand une difficulté, une incompréhension pointe ?
Ca peut permettre de temporiser déjà, je veux dire par là, plutôt que d’avoir une discussion qui monte en tension, quand un point pose soucis il s’agirait de se dire « ok là on a du mal, on va noter le problème (genre chacun le rédige de son côté), on prend RDV avec le psy et en attendant on vit sans se prendre la tête ».
Ca permet aussi d'avoir une tierce personne neutre, pas investie dans le couple, donc d'avoir plus(+) confiance (sauf si l'un des conjoints est un manipulateur hors-paire qui arrive à manipuler le psy :crazy: ).
Bon il faut un bon psy parce qu’il va devoir combler/deviner/interpréter ce que l’ALX ne permet pas de mentaliser et faire le pont entre les 2 conjoints.
La relation est terminée depuis assez longtemps (2017), j'ai rompu. C'est toutefois un conseil qui peut servir sur ce sujet, je trouve qu'effectivement une tierce personne aidant à poser les choses et à communiquer pourrait aider.

Intéressant ce que tu écris sur tes parents.

Pour les problèmes de violence dans le couple, il y a aussi autre chose qui peut ressembler à l'alexithymie, c'est la sidération due aux traumatismes ; certaines personnes ont même un passage à l'acte violent également, qui les fait déconnecter d'avec elles-mêmes, alors qu'elles ont subi des violences... Si tu prends le cas des mauvais traitements dans l'enfance qui se reproduisent, par exemple...

Les situations sont complexes dans ce domaine, il me semble. Je pense qu'à un moment donné, surtout si on a des enfants, lorsqu'on se retrouve en situation de mal-être affectif, de violences, il faut "sauver sa peau", surtout si c'est une situation qui s'est déjà produite. On ne peut pas toujours faire quelque chose pour l'autre, et il faut garder en tête sa propre naïveté sociale.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Message par daphnée »

Zebra3 a écrit : jeudi 7 novembre 2019 à 3:57
lulamae a écrit : mercredi 6 novembre 2019 à 8:21
la gêne est donc causée non pas par le conjoint qui pose des questions, mais par l'alexithymie, qui t'empêche de bien connaître tes propres sentiments et de donner des réponses ?
Et donc que ce qui serait "normal" et légitime pour la bonne santé du couple et ne causerait pas de soucis sans alexithymie, devient problématique lorsqu'il y a alexithymie, en entrainant gêne, en entrainant un sentiment d'être poussé dans ses retranchements en devant répondre à des questions auxquelles l'alexithymique est dans l'incapacité de répondre ?
Oui, c'est cela que je veux dire (en gras). Toutefois j'ai deux réserves à apporter : d'une part, il peut être légitime de chercher à comprendre son partenaire, bien sûr, mais je pensais à une situation de couple vécue où c'était devenu étouffant, et cela allait de pair avec une jalousie imaginaire qui est devenue irrespirable (autres actes ont accompagné cette attitude inquisitrice, comme espionner mon mot de passe et aller sur ma messagerie perso, prendre des photos ou captures d'écran de numéros - de parents d'élèves sur un post-it, par exemple - c'était devenu tout un dossier à charge).
D'autre part, l'alexithymie n'est pas d'un seul côté : couplée avec un déficit en théorie de l'esprit, elle peut faire que l'un ait du mal à s'expliquer, à développer ses sentiments, et que l'autre focalise sur ce qu'il ne comprend pas, et sur l'autre, ce qu'il/elle pourrait lui cacher, et finalement s'oublier, et oublier de vivre ses propres sentiments, parce qu'il se projette trop dans l'autre.
Cela se base sur l'analyse que j'ai faite d'une situation vécue, et non de théories psychologiques.

Pour sortir de cela, je pense qu'il est nécessaire d'être patient(e), de poser ses questions mais d'accepter une réponse différée, le temps que le questionnement fasse son chemin. Il est préférable d'être effectivement capable de se comprendre et d'exprimer ses besoins ou limites.
Je ne suis toutefois pas d'un grand optimisme, et pour ma part j'ai un tel déficit en compréhension de l'implicite et une telle impuissance à m'exprimer clairement à l'oral (à l'écrit ça va mieux) que j'ai renoncé à entretenir de nouvelles relations intimes. Je me contente des relations familiales nécessaires. :mrgreen:
(Note : Dans ce message ALX = alexithymie)

Ok merci Lulamae, c’est très intéressant à comprendre.
Quand on pense que 10% de la population serait ALX, combien d’engueulades, de jalousie, de ruptures, de déchirures, voire plus grave (violences physiques ou sexuelles si impulsivité ?) arrivent à cause de ça ?
Je trouve ça sidérant. Je mettrais ça en ouverture du 20h. Et quand on voit les difficultés que ça te pose, quand bien même tu en es parfaitement consciente, on n’imagine pas les dégâts dans des familles où il n’y a pas de prise de conscience (avec un ou deux parents ALX).
Il me semble également fort probable que ça joue dans la stratégie d’adaptation en « déni et arrogance », car quand on ne peut biologiquement pas identifier la source d’un problème comme venant de soi, on peut logiquement en conclure qu’il vient d’autrui.

Pour la situation dont tu parles, ton partenaire était peut-être lui aussi ALX ou ayant des difficultés de ToM (je ne fais pas de diagnostic à l’emporte-pièce hein, simplement j’avais lu sur le forum wrong planet un sujet qui parlait d’une personne non diag mais avec forte suspicion d’autisme qui faisait exactement pareil, la nana qui avait créé le sujet expliquait que son mec espionnait son portable, qu'il psychotait au moindre contact masculin qu’il y avait dedans, etc. A posteriori il était conscient qu'il avait mal agi mais il préférait mettre de la distance que de se tourmenter dans la relation, aussi bien pour lui pour lui que pour elle).

Aujourd’hui je comprends tout ça mais dans ma famille ça s’est traduit en plusieurs années où mon père se mettait à faire les 100 pas en psychotant dès que ma mère avait 2 minutes de retard sur l’heure à laquelle elle avait dit qu’elle rentrait… Et leurs histoires de couple m’ont bien amoché. Je pense que ma mère est également un peu ALX. Entre mes parents il n’y a pas vraiment de limite, chacun connait le mot de passe de messagerie de l’autre et si j’appelle le portable de ma mère rien ne dit que c’est pas mon père qui va décrocher, bref, pas de limites, ma mère était assez intrusive avec moi aussi d’ailleurs, pas par volonté de contrôle, mais par amour/dévotion à sa famille, absence de limite. C’est en thérapie que j’ai appris à mettre des limites.

Dans ton cas un psy de couple (psy ou conseillé) ne serait-il pas fortement conseillé pour aider le couple à tenir ?
Pas quelqu’un à voir régulièrement mais quelqu’un que le couple rencontre occasionnellement, quand une difficulté, une incompréhension pointe ?
Ca peut permettre de temporiser déjà, je veux dire par là, plutôt que d’avoir une discussion qui monte en tension, quand un point pose soucis il s’agirait de se dire « ok là on a du mal, on va noter le problème (genre chacun le rédige de son côté), on prend RDV avec le psy et en attendant on vit sans se prendre la tête ».
Ca permet aussi d'avoir une tierce personne neutre, pas investie dans le couple, donc d'avoir plus(+) confiance (sauf si l'un des conjoints est un manipulateur hors-paire qui arrive à manipuler le psy :crazy: ).
Bon il faut un bon psy parce qu’il va devoir combler/deviner/interpréter ce que l’ALX ne permet pas de mentaliser et faire le pont entre les 2 conjoints.

@Daphnée, concernant ta relation (ou ex-), désolé mais là je doute que quiconque puisse t’aider. Comme tu dis, c’est peut-être l’ALX mais c’est tellement difficile à saisir, ne serait-ce que succinctement.

Après j’ai déjà entendu que certaines personnes n’ont pas de sentiments amoureux. Ils ne tombent pas amoureux, jamais. Lorsque ton ex(?) dit qu’il ne t’aime pas, l’a-t-il déjà été auparavant ?
S’il ne l’a jamais été ce ne serait pas une réponse infaillible mais une possible indication.
Si si ! il m'a dit qu'il a déjà été amoureux deux fois (je crois), et qu'il tombe très rarement amoureux…
Mais quand j'ai abordé le sujet de nous deux, la première fois il m' a dit qu'il ne s'était pas posé la question, la deuxième fois, qu'il fallait prendre notre temps…

Et actuellement il dit qu'il ne m'aime pas, mais pour moi ça n'a rien de concluant.
Vu l'ensemble des éléments que je connais, enfin je ne vais pas rentrer dans le détail, car en effet, c'est compliqué pour vous de me donner votre avis là-dessus. C'est même difficile pour moi de vous convaincre de mes propres impressions.
Et encore il y a pas mal d'éléments dont je n'ai pas parlé (même en dehors de la relation), sur des blocages qu'il pourrait avoir. Bref.
Moi voilà ce qui m'intéresse c'est de savoir comment raisonnent les personnes alexithymiques ou autistes pour voir si ça m'aide à percer un mystère que je n'ai toujours pas élucidé :lol: ...
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daphnée
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Message par daphnée »

lulamae a écrit : jeudi 7 novembre 2019 à 8:11
daphnée a écrit : mercredi 6 novembre 2019 à 23:07 Mais je ne pense pas être alexithymique au point de ne pas savoir quand est-ce que j'aime quelqu'un. Pour les autres émotions, ou ressentis, je pense l'être un peu.
Il se peut qu'il ne sache pas à quoi cela correspond d'aimer, s'il a déjà ressenti ça mais que ça s'est mal passé, il peut aussi ne pas vouloir une relation. Et l'effet miroir peut manquer aussi : si tu l'as ressenti, mais que tu n'as pas pu comparer verbalement autour de toi avec ce que cela fait aux autres, tu peux ne pas savoir si c'est vraiment ça, ne pas avoir d'éléments de référence.
Tu me diras, mes éléments de référence c'était les romans classiques, donc la passion ou l'amour courtois. Je doute que les romans de chevalerie ou Anna Karénine aient pu m'aider à grand-chose en amour... :naugty:
lulamae a écrit : C'est dommage que tu aies renoncé à des relations :innocent: Tu pourrais trouver quelqu'un qui te correspond :innocent:
Je ne le vis pas mal, ce n'est pas un renoncement par dépit, c'est réfléchi. J'ai mieux à faire de mon temps, et ce n'est peut-être juste pas mon truc. Ca ne me manque pas (et puis j'ai 51 ans, j'ai fait ma vie à ce niveau déjà, j'ai eu des expériences, j'ai été mariée 18 ans avant d'avoir ce compagnon dont je parlais).
Daphnée a écrit :
lulamae a écrit : mercredi 6 novembre 2019 à 8:21 (autres actes ont accompagné cette attitude inquisitrice, comme espionner mon mot de passe et aller sur ma messagerie perso, prendre des photos ou captures d'écran de numéros - de parents d'élèves sur un post-it, par exemple - c'était devenu tout un dossier à charge).
Là je crois que y'a deux cas de figure
- soit ça m'aurait fait peur (une sorte de besoin de la personne qui espionne d'avoir un contrôle sur moi)
- soit j'aurais, selon le contexte, conclu que la personne a un peu perdu le contrôle et été emporté à ce point par la peur d'être trahie... ce qui me parrait pardonable ^^
J'ai essayé de comprendre et de lui pardonner, mais il a recommencé. Il y avait d'autres problèmes, donc j'ai fini par rompre.
Les relations sont parfois compliquées :lol: .
Parfois, c'est vraiment bien d'être célibataire :lol:
Si tu vis bien ta décision c'est l'essentiel. :bravo:
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par Tugdual »

Au Palais de la Découverte jusqu'en Août 2020 :
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
fayette
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par fayette »

Je suis séparée de mon conjoint depuis 4ans je passe beaucoup de temps dans mon canapé à lire😃
Je vivais cette solitude très bien ...mais depuis 2 semaines je me plais à rêver j’aimerais être amoureuse
Si seulement je pouvais rencontrer quelqu’un comme moi sensible gentil cultivé ......👍👍👍😉
Faut croire que l’automne me ‘travaille’!!
Les autres c’est au printemps non?
TSA diagnostiquée en juillet 2019 dans un CRA
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cléa
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par cléa »

fayette a écrit : jeudi 14 novembre 2019 à 20:22 Je suis séparée de mon conjoint depuis 4ans je passe beaucoup de temps dans mon canapé à lire😃
Je vivais cette solitude très bien ...mais depuis 2 semaines je me plais à rêver j’aimerais être amoureuse
Si seulement je pouvais rencontrer quelqu’un comme moi sensible gentil cultivé ......👍👍👍😉
Faut croire que l’automne me ‘travaille’!!
Les autres c’est au printemps non?
Bonjour @fayette . Je me pose également cette question! J'ai pu lire que cette saison à sa part d'influence sur l'orientation des pensées.
Sur l'instant, j'étais déçue de lire que cet état correspondait à un mécanisme biologique inconscient.

Et enfin, j'ai décidé de profiter de ce condiment "de saison" lol pour travailler consciemment mon rapport aux autres.
Pas pour faire une rencontre, parce-que dans mon cas il n'y a pas vraiment manque à combler mais afin de mieux appréhender ce qui est extérieur, être moins stressée etc.
En route pour savoir quel est le type exact d'autisme de ma fille.
Je trouve ici un échange instructif et cordial
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Tugdual
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par Tugdual »

TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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cléa
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par cléa »

Bonjour. Je trouve cet article intéressant @Tugdual

Aussi m'y retrouve un peu. Les commentaires concernant la qualité des attentions ou prestations ne me parlent pas ou me perturbent.

Je n'arrive pas a déterminer pourquoi mais en lisant ici je me dis peut-être est-ce lié à un décalage entre la perception de soi-même et celle de l'autre.

Surtout lors de phases perfectionnistes.

Ou pire : Lorsque je reçois un compliment pour quelque chose par ailleurs blâmé.

Est-ce que d'autres sont dans ce cas :?:
Je préfère largement qu'on me sourisse, qu'on mange avec enthousiasme, qu'on partage un rire, voir trinquer ou un "tape m'en cinq" (si vraiment on connaît bien l'autre)

Ou alors un compliment mais rapide, qui ne pèse pas trop lourd.

Paradoxalement, il m'arrive de trop faire si je suis invitée.

Mais, parmi ceux qui me connaissent vraiment et ont partagé mon quotidien, ont eu à se plaindre de l'absence de compliments. Il semble que recevoir des félicitations, des appréciations, des manifestations genre "timbre de voix chaleureux" leur était nécessaire dans leur estime de soi et motivation quotidienne.. Difficile de montrer combien l'autre compte, sans cette expressivité..

Ceux qui sont atypiques / autistes, quelles difficultés ou facilités avez-vous dans la réception ou l'émission de reconnaissance ?
En route pour savoir quel est le type exact d'autisme de ma fille.
Je trouve ici un échange instructif et cordial
2N3055
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par 2N3055 »

J'ai une fois croisé une jolie fille (de mon âge) magnifiquement habillée et maquillée style 1920
Je lui ai spontanément dit qu'elle était magnifique, mais voilà, elle a plus tard été déçue parce qu'elle croyait que je la draguais.
Je suis incapable de reconnaître l'état d'esprit des personnes à qui je parle, et chaque fois, je me retrouve dans cette situation.
J'ai donc décidé de ne plus jamais dire quoi que ce soit qui puisse être interprété comme un compliment de drague (d'après les neurotypiques.)
C'est chiant : je suis obligé de tout analyser avant de le dire :evil:

C'est un exemple vécu un peu représentatif de mon vécu, et j'en rigole pas, c'est un vrai problème pour moi :evil:
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rauw
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par rauw »

2N3055 a écrit : samedi 16 novembre 2019 à 13:17 J'ai une fois croisé une jolie fille (de mon âge) magnifiquement habillée et maquillée style 1920
Je lui ai spontanément dit qu'elle était magnifique, mais voilà, elle a plus tard été déçue parce qu'elle croyait que je la draguais.
Je suis incapable de reconnaître l'état d'esprit des personnes à qui je parle, et chaque fois, je me retrouve dans cette situation.
J'ai donc décidé de ne plus jamais dire quoi que ce soit qui puisse être interprété comme un compliment de drague (d'après les neurotypiques.)
C'est chiant : je suis obligé de tout analyser avant de le dire :evil:

C'est un exemple vécu un peu représentatif de mon vécu, et j'en rigole pas, c'est un vrai problème pour moi :evil:
De ce que j'ai pu lire sur d'autres forums, les hommes NT évoquent également assez régulièrement ce genre d'expériences. Parmi leurs arguments, il était question du féminisme contemporain qui n'y serait pas étranger. Ainsi, des remarques telles que ci-dessus pourraient être interprétées comme de la drague ou du harcèlement.
2015 : Aucune démarche
2018 : Étiqueté schizophrène
2021 : Diag "oral" (non officiel, plutôt suspicion) TSA/aspie par un neuropsy, pas sûr de vouloir confirmer par un test
2024 : Diag par une psychiatre, et neuropsy (toujours sans test...)
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cléa
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Re: L'amour, toujours l'amour...

Message par cléa »

2N3055 a écrit : samedi 16 novembre 2019 à 13:17
Je lui ai spontanément dit qu'elle était magnifique, mais voilà, elle a plus tard été déçue parce qu'elle croyait que je la draguais.
A-t-elle été déçue que ce ne soit pas de la drague ou au contraire par ce que ce propos la gênait ?

Ici, un peu pareil, il y a parfois un détail qui attire mon attention chez quelque un, ne serait-ce que savoir ou il ou elle à acheté un chapeau mais j'hésite et j'abandonne de peur que ce soit pris comme une familiarité. (sauf quand je connais bien la personne)

Ce n'est pas facile parfois tant il y a d'expressions subtiles qui passent entre les gens dans un contexte typique oui :|

Ca serait tellement plus simple si les gens n'allaient pas toujours interpréter au delà des mots :)

Puis il y à un certain paradoxe lorsque les gens font tout pour soigner leur mise, parfois beaucoup, et ensuite vouloir passer invisible :)

Pareil, ça m'arrive d'apprécier l'esthétique des gens hommes et femmes. mais ne même plus savoir regarder.
En route pour savoir quel est le type exact d'autisme de ma fille.
Je trouve ici un échange instructif et cordial