cuillère a écrit : ↑mercredi 18 septembre 2019 à 19:14
Nicolas83 a écrit : ↑mercredi 18 septembre 2019 à 17:33
cléa a écrit : ↑mercredi 18 septembre 2019 à 16:57
Je classe tout dans la catégorie Amour vu que je ne possède pas toutes ces nuances que je perçois ailleurs.
Mais je pense que cela est plus facile a admettre pour les autistes!
Je pense que tu mets le doigt sur quelque chose d'essentiel. Pour moi, l'amour est universel et la passion amoureuse n'a rien à voir avec le véritable amour, qui doit être serein. Je pense que c'est en grande partie le mouvement romantique qui a imposé culturellement et socialement une vision fausse et, de mon point de vue, assez destructrice de l'amour. Le fait que tu n'adhères pas à cette vision est probablement lié à ton autisme mais je pense que, dans le fond, c'est toi qui es dans le vrai.
Bonjour
En fait, dans l'autisme, la culture ne va pas de soi.
Et effectivement, dans la tradition judéo-chrétienne de notre culture, les gens sont encore très influencés par le dogme : amour = possession. Regardez par exemple Chrétien de Troyes, puis tous les romans européens et nord-américains qui y ont succédé. Chaque fois, c'est la même chose : des histoires de trahison, d'infidélité, d'adultère, etc. Et encore aujourd'hui, ces gens-là ("neurotypiques") sont stupéfaits quand ils découvrent qu'à l'autre bout du monde, l'amour n'est pas possessif.
Vos messages sont vraiment très intéressants et touchants, j'avais donc envie d'y répondre. Pour moi, il n'y a pas de plus grand amour possible que ce que j'appelle l'amour tenace : tenir à n'importe qui (n'importe quoi) sans chercher à le posséder, ni à l'influencer
Bonjour cuillère.
Lorsque tu parles de l'autiste pour lequel la culture ne va pas de soi, cela me parle.
Je pense que le besoin d'appartenance est plus fort pour les neuro typiques.
La culture est aussi souvent occasion de rassemblements qui saturent les autistes.
Ma famille écoutait des documentaires du monde entier, et j'apprécie toujours de m'informer au sujet de différentes cultures et modes de vie.
A ce sujet, je pense ne pas avoir développé d'intérêt particulier pour la culture de ma région. Et puise dans celles que j'observe la beauté et l'esprit. Tout en gardant un sens critique. Il est aussi dommage que le tissu culturel fonde et laisse place à l'uniformité.
l'Amour possession dont tu parles, c'est un monde aux sentiments contradictoires et confus. Je me souviens m' être demandée pourquoi dit-on ma mère, mon père, mes enfants, mon amour. Cherché s'il n'y avait pas plus neutre.
Un jour, dans un documentaire j'ai vu une jeune femme asiatique étonnée que l'on dise "mon" s'agissant d'une personne et que chez-elle on employait plutôt "son" et "sa"
Si des gens sont étonnés voir choqués que la conception de l' Amour puisse être différente ailleurs, il est possible que ce soit leur besoin d'appartenance et d'assurance qui soit heurtés.
Les cultes / religion donnent une voie à suivre par leurs lois et coutumes qui imprègnent le tissu social au delà des croyants même.
Et bon nombre commandent la modération des sentiments et la lutte contre mauvaises pulsions.
Il est probable que certaines aient été manipulées pour déstabilisation / division de la fraternité à des fins de possession.
Oui, beaucoup d'histoires tournent autour de la trahison et c'est parfois répétitif voir anxiogène.
Concernant la culture et son groupe, j'ai quelques exemples marquants. J'ai souvenir qu'ado, à un repas de famille, mon père m'avait tendu du sucre arrosé de liqueur. Devant mon refus, un membre avait lancé -Tu agis comme s'il te faisait une mauvaise blague. Où ma mère avait déclaré -Tu serais davantage notre fille si tu prenais du vin.
Pourtant, leur école est la sobriété.
Ça parle vraiment de la tendance à associer appartenance et respect des traditions.
Plus tard, lorsque j'ai rencontré celui qui deviendrait mon époux, certains étaient outrés du fait qu'il ait plus de 9 ans que moi.
Et que nous puissions nous comprendre malgré les différences de nos milieux culturels, voir sa dite mécréance.
Pourtant, eux-mêmes avaient des origines diverses gommées, et loin de connaître leurs propres cultes.
Je pense que l'autisme peut faire dépasser les codes, les conventions sociales.
Et garder un regard critique ou on se place au dessus de son groupe et non pas au coeur afin de voir ce qui est bon et juste, mais aussi ce qu'il faudrait y changer.
Aussi de ne pas souffrir de "syndrome d'infidélité" quand on refuse la viande par exemple ou qu'on adopte une coutume venue d'ailleurs.
La possession, ça ressemble plus a celui qui cherche un rocher auquel s'accrocher dans la tourmente qu'a de l'Amour.
Dans l' Amour, chacun devrait s'y sentir libre et confiant.
En route pour savoir quel est le type exact d'autisme de ma fille.
Je trouve ici un échange instructif et cordial