Cela n'aurait pas la même valeur à mes yeux, mais je pense que l'impression que tu décris est en lien avec la difficulté à distinguer l'intention réelle des gens, à comprendre ce qu'ils pensent véritablement. Je trouve qu'il est difficile de savoir quand quelqu'un est sincère ou ne l'est pas, quand quelqu'un est "sympa" par réel intérêt ou par simple politesse. Je ne pose jamais de questions aux autres par "simple politesse", alors quand les gens le font je ne le remarque pas et je pense qu'ils sont amicaux comme de vrais amis. C'est ce qui fait de moi quelqu'un de socialement naïf, je suppose.
Socialement naïf, oui sans doute un peu. Je crois qu'il m'avait dit à peu près la même chose mais il parlait de son enfance/adolescence (sous-entendu qu'il avait réussi à dépasser le problème - ce dont je doute un peu parfois).
C'est un peu compliqué à décrire.
J'ai parfois l'impression qu'il éprouve plus de sympathie pour un politicien ou un chroniqueur radio que pour des gens qu'il côtoie tous les jours et qui seraient au moins un peu triste si demain il avait un accident, même si ces gens sont "moins intéressants" que des intellectuels médiatisés.
Il mélange les opinions des gens avec leurs sentiments aussi (et là je ne parle même pas du fait qu'une personne peut prétendre avoir telle opinion et aller à l'encontre de ces principes annoncés à voix haute, ça ça peut le rendre fou de rage).
Il n'y a pas qu'un problème de sincérité.
Mon affection et mon amitié sont sincères, or il le sait très bien, pourtant quand il est en colère après moi il me balance une variante du "on ne se connait pas" ou "on se connait peu". A chaque fois ça me fait mal et, une fois la douleur passée, je trouve ça complètement incohérent ou déphasé.
J'ai lu dans les témoignages ici que souvent les NAT n'aiment pas qu'on essaye de "voir en eux" et qu'ils ont l'impression qu'on ne peut pas les comprendre. Du coup, je me suis dit que c'était un moyen de me dire que je ne pourrai jamais le comprendre et que ce n'était pas la peine d'insister. OU bien c'est peut-être une manière d'exprimer sa déception ?
(Encore une fois le mélange entre les opinions des gens et leurs sentiments.)
Ensuite, il y a une grosse part de perception dans le "on se connaît peu". Qu'est ce que peu ? (Peu pour lui ? Peu pour moi ?)
Mais ces réflexions s'opposent quand même aux faits et à ses propres paroles passées (quand il me dit "tu es la personne que je vois le plus après ma famille et mes professeurs", peut-on alors dire qu'on se connaît peu ?).
Pour en revenir au propos initial : il a aussi peut-être l'impression de mieux connaître des gens qu'il côtoie tous les jours mais avec qui il n'y a pas de réel attachement (camarades de promo, membres des mêmes associations, followers/followings...), qu'une personne qu'il voit moins souvent et à qui il parle moins régulièrement mais de trucs plus intimes et qui fait pourtant attention à lui ?
Et normalement une relation se fait à deux, je ne sais pas si quelqu'un peut-être l'ami de quelqu'un d'autre sans que ce soit réciproque.
Ou alors c'est moi qui suis socialement naïve et pas lui.
mais son affection est un poids pour moi.
Ça je ne l'avais pas compris jusqu'à récemment, jusqu'à ma dispute avec mon ami aspie.
Comme il a besoin de se sentir apprécié et utile, je me suis dit que je pouvais le démontrer mon affection sans la minimiser.
Et en fait ça a fait pire que mieux. J’envahis son espace, ça le fait culpabiliser, ça lui donne l'impression d'avoir une obligation morale et du coup ça ne lui plaît pas.
C'est très très déstabilisant pour moi (j'ai envie de dire en tant que NT mais tous les NT ne sont pas aussi sensibles que moi).
Parce qu'en gros c'est comme s'il fonctionnait à l'inverse de moi :
- en gros, il prend du plaisir en ma compagnie si je suis bienveillante mais distante car il n'a pas de pression.
- moi je prend du plaisir en sa compagnie parce qu'il est bienveillant, mais si je sens trop d'indifférence ça me mine de l'intérieur car j'aurais cette même impression que si je parlais à un agent d'accueil aimable.
Franchement, c'est un peu décourageant car trouver des gens compatibles pour entretenir des amitiés fiables c'est pas évident. Alors quand on trouve quelqu'un de bienveillant, qui a la même honnêteté, les mêmes opinions, plusieurs goûts en commun, qu'il y a un lien intellectuel et émotionnel qui se tisse mais que ce qui bloque c'est la façon de percevoir et de recevoir l'affection, ça donne vraiment envie de se claquer la tête contre le mur !