Jonquille57 a écrit :
En fait, tu prends comme vérité les textes qui t' arrangent et dans lesquels tu aimerais trouver une vérité. Ceux qui ne te plaisent pas, tu les critiques et dis que leurs auteurs n' y connaissent rien... C'est une façon de se rassurer, mais ce n'est pas forcément la vérité...
C'est vrai pour tous les domaines, pas que pour le sujet autour de l'autisme. A partir de bac+1, on apprend à chacun comment un raisonnement scientifique se construit et comment on peut analyser les informations que nous lisons/écoutons/voyons. Quelles sont les hypothèses de départ, comment se pose le problème, comment on procède pour le résoudre, comment on arrive à la conclusion, et quelles sont les marges d'erreur. Quand on lit dans la presse beaucoup d'âneries, on doit avoir la capacité de trier le grain de l'ivraie.
On peut constater que beaucoup de textes que Jean reprend et nous présente, ont des manques au niveau des hypothèses, ou bien utilisent des corrélations douteuses, ou n'ont rien de scientifique malgré le nom des participants. Ils sont plus là pour défendre une idée couramment admise, ou sont un justificatif nécessaire de production pour valider l'octroi de budget, ou pour promouvoir l'usage de produits pharmaceutiques. Ils manquent souvent d'éthique aussi.
A ce sujet, j'écoutais hier une interview radiophonique du Pr Axel Khan, qui parlait du "trouble neurologique" dont il était affecté quand il était plus jeune, où il s'emportait et devenait hystérique quand il ne comprenait pas le monde qui l'entourait (cela vous rappelle quelque chose ?), et qui avait été amené nu devant un amphi de médecine par un grand médecin et professeur, et il avait été la risée de toute l'assemblée; le professeur expliquant que ce pauvre gosse allait servir de cobaye pour montrer aux étudiants un cas d'hystérie en public. Le jeune Axel comprenant le sens de la situation, n'a rien cédé et a refoulé sa colère, ce qui a fâché le prof et l'affaire s'est terminée plus vite que prévue. Axel Khan a indiqué aux auditeurs qu'en ces temps anciens, l'éthique médicale n'était pas au niveau attendu, et que c'est cette bassesse humaine qui l'avait poussé plus tard à mettre en place en France avec l'appui des pouvoirs publics, un conseil de déontologie et d'éthique.
Je ne suis pas sur que ces temps anciens soient si loin.
Jonquille57 a écrit :Les diagnostiques ne sont pas faits par des médecins généralistes qui ont l'habitude de soigner des angines, mais bien par des spécialistes qui connaissent l'autisme ( je parle de ceux que l'on rencontre dans les CRA ).
On aimerait le croire.
Jonquille57 a écrit :Si l'on cherche un vrai diag, ce n'est pas juste pour laisser tranquilles les NT qui sont autour. Ce serait alors nier la souffrance que beaucoup d'autistes vivent. Le diagnostique sert avant tout à les aider pour mieux vivre...
On a déjà parlé dans de nombreux écrits de cet apitoiement des NT à croire que les autistes souffrent. Ils souffrent surtout du regard des autres, et de voir qu'on veut les soigner pour qu'ils ressemblent au comportement des NT. C'est dans la majorité des cas, le comportement des NT autour d'eux qui déclenchent les réactions disproportionnées qu'on leur reproche ensuite. En les mettant dans un environnement non stressant, ces réactions sont divisées par deux. Reste qu'il est vrai qu'on ne peut pas toujours aller dans ce sens. Mais n'accusons pas les autistes de tous les maux, la société a aussi sa part dans ces réactions.
Jonquille57 a écrit :Est-ce que les autistes ont le recul nécessaire pour s'auto-analyser et analyser leurs comparses ? Il est toujours difficile de juger ce que l'on est, autiste ou NT, d'ailleurs. On a beau se regarder dans un miroir, on ne voit pas la même chose que celui qui nous regarde...
Les autistes ont autant le droit de se décrire et de décrire le monde qui les entoure, qu'ont ce droit les NT qui sont majoritaires. Ne pas leur accorder ce droit est un déni d'acceptation de l'autre qui est différent, et une certaine forme de racisme, en les classant tous dans un même groupe vu comme négatif pour la société.
Avis personnel bien sur.