manu a écrit :J'ai pas suivit cette discussion, juste survolé un peut, mais manifestement j'ai crus lire qu'il n'y avait pas d'échange possible.
Or on ne peut "analyser de la façon dont ont est perçut dans l'échange avec l'autre" que si l'échange fonctionne.
On peut fournir deux fois plus d'effort, mais si il n'y a pas d'interlocuteur l'"auto-analyse" ne peut que rester en suspend car elle a besoin de l'échange comme socle
C'est tout à fait ça, Manu.
Merci pour lien que tu donnes Lila.
Ce que tu écris est riche d'enseignements. A un moment donné, tu écris ceci :
"J'ai compris que ma tendance à la solitude pouvait inquiéter ou vexer les NTs (dépression, snob...). J'ai appris à expliquer ce besoin, et à rassurer les gens sur le fait que j'allais bien, et que je les respectais, que je ne les méprisais pas. Je me suis parfois un peu plus souvent mêlée à eux, pour leur faire plaisir, mais dans la mesure où ça ne me gênait pas. "
Eh bien, Ogawa qui est assez lucide sur ce qui l'entoure, (Mars qui connait très bien Ogawa le rappelle d'ailleurs assez souvent)a bien compris que le fait qu'il ressente le besoin de se mettre à l'écart des autres, d'aller régulièrement au CDI interpellait et gênait les élèves de sa classe. L'un d'entre eux avec qui il a quelques échanges lui a dit que s'il voulait être intégré dans la classe, il fallait qu'il se socialise un peu. Alors, comme toi, Lila, il s'est forcé à rester plus avec eux, à partager davantage de temps avec eux. Il est donc allé au foyer avec eux où il a dû supporter de la musique qu'il n'apprécie pas, il a dû les regarder jouer à des jeux qui ne l'intéresse que très peu ... Il s'est aussi forcé à aller manger avec eux au self alors qu'il ne se sentait pas toujours très bien accueilli.
Ceci pour se faire accepter, pour un peu plus "faire comme eux".Il est égelement moins remonté à l'internat se reposer dans sa chambre ; ceci pour passer plus de temps avec les autres, comme tout le monde.
Mais il y a 3 semaines, il a compris que tous ses efforts étaient inutiles.Les autres ne saisissent pas sa différence.Et c'est bien là la cause du problème.
Tu as raison Jonquille, je crois que plus qu'un docteur, c'est peut-être quelqu'un d'extérieur à la famille qui connaît bien le SA et Ogawa qui devrait intervenir auprès des élèves pour leur parler de la différence de celui-ci.
Jonquille57 a écrit :En écrivant, je pense à une chose : comment Ogawa se voit-il ? Ou du moins, comment perçoit-il sa différence ? Il me semble ( mais peut-être que je me trompe ) que les autistes ( je dis autiste et non aspie, car je pense aussi à Mysterio qui n'est pas aspie ) n'ont parfois pas vraiment conscience de leur différence et se demandent parfois pourquoi ils ne sont pas accepté.. Du genre : " Pourquoi parler de mon autisme alors que cela ne se voit pas ? "
Je crois qu'Ogawa est très lucide. Il a bien conscience du fait qu'il semble différent aux yeux des autres. Il serait je crois en mesure de citer un certain nombre de ce qui est différent chez lui. C'est pourquoi il fait tant d'efforts pour se fondre dans la masse et se faire accepter.
Il essaye de modifier sa façon d'être avec les autres, sa façon de faire, de s'habiller, de se coiffer même. Non pas pour être un mouton mais pour se sentir reconnu et accepté.Ceci ne l'empêche pas d'être très fier d'être aspi. Il ne renie pas sa différence, il essaie de vivre le mieux possible avec.Toutefois cela l'épuise ; le vide même. Mars pense même que c'est là l'origine de sa très grande fatigabilité. C'est aussi une force par contre. Car c'est cela qui le fait évoluer, progresser.
Lila a écrit :Pour moi, le fait de comprendre qu'il y a une différence et qu'il faut faire l'effort de s'auto-analyser reste un premier pas indispensable
C'est ce qu'il ne cesse de faire. Essayer de comprendre. De comprendre les autres, se comprendre soi-même, se remettre sans cesse en question. Il fait son petit bonhomme de chemin et progresse. Les progrès réalisés sont même énormes.Mais il souffre.
"En essayant continuellement, on finit par réussir. Donc : Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche" J. Rouxel
Devise Shadok