Rudy, désolé si mon message était un peu raide, mais reconnais que le tien aussi. A 29 ans je n'ai encore jamais été en couple (ni même connu d'aventures, mais je ne les cherche pas particulièrement) alors ça m'énerve un peu de me faire donner des leçons de bonnes moeurs par des femmes qui n'ont pas spécialement eu une vie monastique. J'ai aussi subi du harcèlement au collège, quoique pas au même degré que toi. Et ça ne me plaît pas qu'on diffuse ou entretienne des préjugés sexistes sous prétexte d'en dénoncer d'autres. Je sais que ce genre de scrupule est démodé dans certains milieux, mais je sais aussi à quoi m'en tenir sur les milieux en question!!
Raide...? Dans le sens ? Je n'ai pas mal pris ton message en soit. Je comprends la révolte sous jacente. Moi, au contraire, j'ai reconnu une part de ce que tu as dit : C'est peut-être la seule chose que j'ai compris. J'avais pas saisi que tu avais utilisé un ton sarcastique en fait.
Après, je ne vois pas où je t'ai donné une leçon de bonne moeur... Moi, j'ai juste raconté mon vécu, c'est tout. Et, bon, il faut avouer que sur ce sujet là : genre, féminisme, sexisme, rapport homme-femme etc... je ne suis pas sans curiosité intellectuelle, ni sans expérience. Dire que le sexe n'est pas à effacer de la séduction, et que je trouve cela naïf de penser qu'un homme n'y est pas intéressé (de même qu'une femme), ce n'est pas tant une façon de te donner une leçon de morale qu'émettre une chose qui me semble vrai.
Effectivement, généraliser comme je l'ai fait, d'une façon aussi courte, je n'aurai pas dû (j'ai rectifié mes paroles, et je le concède que c'était un peu bourrin). Par contre, je suis désolée, mais, si les femmes éprouvent une peur monstre à se promener la nuit et ne serait-ce que prendre le métro, il y a une raison aussi. J'ai lu récemment un article où, par prévention, on demandait aux femmes comment aménager le métro pour ressentir moins cette insécurité. Vraiment?? Mais, merde, qu'est-ce que cela change qu'on mette plus de lumière dans un métro pour ne pas ressentir la peur d'être agressée sexuellement? Pourquoi chercher à adapter les femmes (on a quand même créer des capotes avec un système pour broyer les éléments indésirables), l'environnement, faire tout plein d'aménagement, alors qu'il y a juste une chose à faire: Éduquer les gens?
Je crois qu'il n'y a pas une seule femme dans mon entourage qui n'a pas été violé dans son intimité, sa dignité de femme, d'une façon ou d'une autre, et c'est pas le résultat d'une quantité infime d'homme, c'est pas le résultat d'une exception. C'est une culture. Combien de fois j'ai entendu, après qu'une femme se soit faite violée ou harcelée : « Elle l'avait bien cherchée, cette pu*** habillée en jupe ? », plutôt que de se dire : « Les hommes n'ont aucun droit sur les femmes, à aucun moment, ni pour aucune raison, et ce n'est pas acceptable » ? Et ce genre de chose, on l'entend autant chez les hommes que chez les femmes. Bah, ça, c'est la preuve d'une certaine culture. Et une femme aura beau porter un col roulé et s'habiller en sac à patates, ça changera rien au fait que ça soit une femme, et que, puisqu'elle est une femme, son image est tracée dans le regard de la société depuis des siècles. Il n'y a qu'à voir le nombre de publicité où la femme sert de plante verte sexy de présentation du produit, qui ne choquent absolument personne puisque c'est relativement admis. J'avais même fait une exposition de sensibilisation auprès de jeunes sur la condition féminine, et bien, les préjugés ont, effectivement, la vie dure, même pour notre jeune génération. Après, je ne peux écrire ici tous le réseaux de pensée que je peux avoir à ce sujet. Ce serait trop long. Mais tout ça pour dire que, le préjugé que j'ai pu énoncer, il vient aussi d'une réalité à prendre en compte, et il était bien réel au moment où je l'ai vécu.
Alors oui, heureusement, il y a des hommes qui relèvent le niveau. Des hommes qui aiment les femmes comme des êtres humains à part entière. Et oui, les hommes sont aussi victimes de leur condition : un homme doit être viril, fort, courageux, performant, protecteur... Les hommes sont des connards, les hommes sont ceci, cela. Mais en dépit de cela, des siècles d'héritage et de transmission, d'éducation, et de martèlement, ça n'a pas aucun impact dans la société d'aujourd'hui. Maintenant, comme tu l'as dis, nous avons une expérience de vie totalement différente. Je te parle de la vision que j'en ai, et toi, tu parles de la tienne. Il y a pas de vérité universelle.
Une vie monastique, pour toi, ça veut dire, une vie pleine de vertu, de morale ou de sagesse? Alors, oui, je n'ai pas eu une vie « monastique », mais, je ne vois pas bien le rapport en fait... il ne me semble pas avoir jugé les personnes qui avaient eu moins de relations que moi. Moi, le concept de la pu** et la sainte, ça me dépasse. Je suis humaine. Comme tout le monde, j'aime lorsque je trouve l'amour, sincère, serein, respectueux, authentique, réciproque. Et ce n'est pas parce que j'ai eu plusieurs relations que je n'ai aucune morale, ni aucune valeur, ni aucun sentiment amoureux, ni aucun idéal de vie, si c'est à cela que tu pensais. Je différencie très bien les relations que j'ai eues jeune, et celles que j'ai aujourd'hui.
Par contre, désolée, j'ai mal compris la fin de ton message : « Je sais que ce genre de scrupule est démodé dans certains milieux, mais je sais aussi à quoi m'en tenir sur les milieux en question!! ». Il faudrait que tu précises.
Cela dit, ces débats sont intéressants (même si je m'en prends plein la gueule
).
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.