Faites-vous la différence entre grossièreté et vulgarité ?

[Nel Blu]

Pour moi, la vulgarité définit quelqu'un dans son comportement, son attitude. Alors que la grossièreté s'arrête à l'usage de mots crus, pour exprimer sans (fausse) pudeur des propos qui ont besoin de la force de ces mots. Après tout si les mots grossiers existent, c'est qu'ils doivent bien servir à quelque chose non ?

Oui, mais j'ai pas toujours compris à quoi..
Par exemple s'exclamer " putain",( je le fais ) ..
à y penser pourquoi faire une invocation des prostituées lorsque je m'énerve par exemple.C'est quoi la force à dire " ho péripatheticiennes et travailleurs et travailleuses du sexe par delà la vie et le trépas , babylone la décadente et youporn, je jure et conjure en vos noms hooooo!" ?


Des fois le sens me déplait.pour les grossièretes le fait que ce soit souvent un mélange de violence et de sexualité, ou d'homophobie larvee entre autres.. EDit : aussi celles qui parlent des gens fous-tarés-déficients-pas intelligent(et d'autres auxquelles j'pense pas)... j'aime pas le fond que ça véhicule.
Je me demande aussi pourquoi c'est certains mots qui sont plus forts
Si on pourrait pas faire en sorte que d'autres mots nous semblent aussi forts..
Si aussi employer certains mots ne prédisposent pas à certaines idées
Après certaines grossieretés sont très imagées, et je crois aussi font partie de la richesse de vocabulaire.D'ou que je garde celles que je profère meme si elles me semblent absurdes des fois, il m'arrive d'accentuer dessus, d'en attraper de nouvelles que je repete pendant certains temps, dont les images me font marrer ..( lol,dans ma famille mon père est champion des grossieretés crues et imagées , je lui demanderai un florilège peut-etre pour ce sujet ?) Mais dans l'ensemble j'en dis pas trop.

[misty]

Je suis d'accord avec l'idée que la vulgarité est plus une question d'attitude là où la grossièreté concerne le langage. Ce qui est pratique, parce que du coup les gens vulgaires (genre la mère de famille de 45 balais fringuée comme une strip-teaseuse moldave entre rose barbie et imprimés panthère ), j'ai pas besoin d'attendre qu'ils ouvrent la bouche pour commencer à courir

[Crépuscule]

Pour être honnête j'ai parfois du mal à faire - vraiment - la différence entre les deux sens, mais il y a un sens de vulgaire qui me pose problème, déjà l'étymologie : du latin vulgus, "le commun des hommes", "le peuple" ou "la partie la moins noble de la population", donc, j'imagine, par rapport à une supposée élite, qui se penserait supérieure ? Se croirait autorisée à utiliser les autres, à marcher sur leurs vies, considérant qu'elle aurait des besoins supérieurs, voire se croirait autorisée à parler de morale ou à faire la charité...
Qu'est-ce qui est vulgaire dans ce cas ? D'ensuite croire qu'on aurait des bonnes manières et une belle éducation ? Une distinction ?
Ou l'élégance serait ailleurs ?

Je me sens concerné par le sujet d'autant plus que j'ai des origines plutôt populaires et que j'évolue dans un monde d'ouvriers par mon travail... Que je n'ai pas le sentiment d'être toujours bien élevé, d'autant que j'ai parfois un goût pour la provocation et les gros mots, enfin un plaisir... Et que je peux éprouver un sentiment d'injustice à être jugé par des gens qui se penseraient "mieux éduqués" J'ai reçu assez peu d'éducation étant donné que j'ai souvent été livré à moi-même étant jeune...

j'ai le souvenir par exemple de ma tante qui n'était ni une personne cultivée ni distinguée, mais qui possédait une vraie sagesse naturelle, qui respectait les gens peu importe leur origine, couleur de peau etc... On se sentait respecté, et sans qu'elle fasse de grands discours ni de grandes théories, elle n'était pas dans la théorie ni dans le discours, mais il y avait une vraie intelligence, du genre qu'on n'apprend pas à l'école...

Les bonnes manières et la bien-pensance ne sont ni vulgaires ni grossières, elles sont d'un autre ordre, mais par contre la provocation éventuellement à base de grossièretés qui irait à l'encontre de leur hypocrisie serait un bienfait si j'ai bien compris

Dans des situation de stress important, d'énervement, ça m'arrive de sortir une panoplie de grossièretés, mais j'ai franchement du mal à dire si c'est "vulgaire" ou "grossier"

Quand suis à vélo en ville par exemple : on se fait souvent agresser par des comportements dangereux et lâches il faut bien le dire de la part des certaines voitures. Dans ces cas là, il m'arrive de me sentir réellement agressé, mis en danger et pas respecté, je peux sortir un "gros con", "connard" ou pire que ça, bien je crois que c'est aussi lié à un stress et une sensibilité de ma part plus importants que la moyenne, mais j'ai du mal à dire si dans ces cas je suis grossier ou plutôt vulgaire... Je n'en suis pas plus fier que ça, mais c'est pour donner un exemple concret...

Par exemple un show travesti dans la tradition du cabaret prout-prout pouet pouet ça serait plutôt vulgaire ? Enfin bien sur avec un genre d'humour que personnellement j'adore... Si c'est avec de l'humour c'est encore vulgaire ?

[dpld]

Effectivement ce n'est pas faux.

Ceci est possible mais bien souvent je ressens les gens grossiers comme vulgaires et lycée de versailles... Même moi je me trouves parfois vulgaire et de ce fait peut être grossière. Quoique non, il doit y avoir une différence entre les deux mais où se situe-t-elle ?????

Pour moi, la vulgarité définit quelqu'un dans son comportement, son attitude. Alors que la grossièreté s'arrête à l'usage de mots crus, pour exprimer sans (fausse) pudeur des propos qui ont besoin de la force de ces mots. Après tout si les mots grossiers existent, c'est qu'ils doivent bien servir à quelque chose non ?

[freeshost]

Si je vous dis "Merde !", vous trouvez cela grossier ? vulgaire ? les deux ?

Idem pour "Ferme ta gueule !" et "J'ai la gueule en feu !" (après avoir bouffé du piment vert) ? ou encore "Arrête de faire la gueule !" (la moue) "Arrêter de gueuler !" ?

[Rudy]

Pareil, j'ai eu une foulure des neurones. Pareillement, je vois une nuance, sans arriver à mettre le doigt dessus. J'utilise le mot "grossier", lorsque les choses sont faites de manière imparfaite. Lorsque je l'utilise pour les autres, "il est grossier", c'est qu'il manque de délicatesse, de diplomatie. Il est rustre, franc, sans nuance. Il est à contre courant des normes et des conventions sociales.

La vulgarité, c'est autre chose pour moi. Ça tient aussi d'un manque de délicatesse, mais, pas vis à vis des normes sociales. Je l'utilise davantage lorsque quelqu'un me choque dans son comportement. Ça a davantage un caractère moral que normatif. Quand un homme harcèle une nana dans la rue, je ne le trouve pas grossier, je le trouve surtout vulgaire. Le vulgaire, je trouve ça horripilant, dégoûtant. Le vulgaire, c'est un peu comme de la médiocrité.

Je supporte davantage le grossier, que le vulgaire. Je peux facilement être grossière, alors que je détesterai être vulgaire.

[géromine]

... novlangue ? c'est quoi ça ?

Novlang : l'expression vient du roman 1984 de George Orwell.
Dans l'usage courant aujourd'hui, elle signifie langue de bois, faux discours, langage creux, sans sens autre que de " faire bien ".
A la limite, n'importe quels mots peuvent faire l'affaire s'ils sont bien prononcés et dans des phrases syntaxiquement correctes.

Une explication par un insoumis et qui dit parfois des grossièretés, il a également des propos non politiquement corrects (y'a comme un bug dans la vidéo, du coup on la voit deux fois avec ou sans les mots mais je trouve que ça appuie merveilleusement le sujet ) :



Un petit dictionnaire subversif


Et pour revenir au sujet, c'est pas si simple cette histoire de vulgarité/grossièreté parce que c'est aussi culturel et les deux mots ont plusieurs sens.
Dans cette définition, le mot grossier a au moins cinq sens idem pour vulgaire .

[Loup]

J'aime beaucoup Franck Lepage.

[géromine]

Moi aussi, et les conférences gesticulées sont parfois des bijoux de connaissance et d'humour (par exemple, la conférence l'eau ça chie visible sur youtube est une merveille à mon sens et celle sur la paysannerie aussi. Hum faut que j'alimente mon topic sur les conférences internet tiens ... ).

Dommage que la SCOP le Pavé n'ait pu tenir debout très longtemps. Je dis ça mais les contre pouvoirs sont toujours dans des positions si inconfortables que s'ils deviennent pérennes c'est souvent parce qu'ils entrent dans la norme.

Du coup, l'important c'est que des voix continuent à s'élever contre toute injustice. L'art, la poésie, la révolte me semblent indispensables à toute époque et ce n'est pas la position du confort qui est la leur. Bref, c'est un tout autre débat ...

[Alone3545]

Les mots grossiers englobe les mots vulgaire mais aussi dans les mots très familiers à la limite de l'impolitesse.

Un mot simplement grossier :"Tu m'engueule" ou "Gros porc"
Un mot vulgaire sera violent ou traitera des parti intime de manière salace: "enculé" ou "enculer" en est un exemple.

Un mot injurieux est souvent vulgaire mais peut-être aussi seulement grossier. Tous les mots vulgaire ne sont pas injurieux : "Dégueuler".

Pour dire le mot vomir, de manière grossière: "Gerber", de manière vulgaire: "Dégueuler".

Je préfère dire: vider mon estomac sur la table, on comprends!

Seul les mots grossier peuvent être utilisé uniquement à l'oral si ils ne sont pas injurieux mais dans quelques circonstances particulières entre amis.

L'argot c'est encore autre chose! La thune! C'est en banlieue qu'on dit ça! Il y a aussi des argot pour chaque milieu, cela dépends du milieu que l'on fréquente.
"T'a vu la meuf et son mec? Il se la pète grave avec sa caisse" pour dire: "T'a vu la femme, il se vante considérablement avec sa voiture!"