Je n'ai pas eu le "courage" de tout lire.
Cette envie, je l'ai eu souvent, j'ai même essayé, sans y parvenir, peut-être parce qu'au fond il manqué de la conviction.
Je viens de prendre un diagnostique en pleine tête, pas celui du SA qui a été écarté au profit d'un HPI, mais celui d'une maladie génétique invalidante, et qu'en plus j'ai transmise à mes enfants.
Il y a d'abord le "déni", pas de ce que l'on a appris, il y a eu des mots de posés, et c'est très bien, fini l'errance diagnostique, mais le déni de cette nouvelle étiquette, le déni de "ben non, même avec tous les efforts du monde je ne serai jamais comme tout le monde"... Et après, toute la culpabilité du monde : non je ne suis pas une mère "normale", non je ne suis pas une épouse "normale", non il y a plein de choses "normales" que je ne peux pas faire... cette impression d'avoir "trompé" mon mari sur "la marchandise"... Mais surtout vis à vis de mes enfants, qui vont devoir eux aussi faire avec le handicap, le leur, le mien. Mes enfants qui ne sont pas bien dans leur peau, l'ambiance à la maison qui est explosive... Bref, la culpabilité d'être une mauvaise mère.
Alors c'est un espèce de constraste énorme entre mon paraître serein, gai, mon livre qui vient d'être édité, tout ça... et la tempête intérieur dévastatrice qui me rabache sans cesse que je suis juste un truc "raté", défaillante à jamais, un boulet pour mes proches... Mon cousin a décidé de mettre fin à sa vie il y a quelques mois à peine, lui aussi avait le sentiment d'être un raté, un boulet, et il a laissé derrière lui un vide immense, et de ce vide je tire une force : même si les gens ne nous le disent pas, ils nous aiment, comme nous sommes, avec nos défaut, notre maladie et c'est tout...
Je vous "offre" ce court extrait écrit par un psy(je ne sais pas quoi) qui me sert de mantra :
Le suicide. A noter que s'il est réussi, c'est l'handicap majeur pour le thérapeute
Dans la dépression, l'apparition de pensées ou d'envies suicidaires sont fréquentes, habituelles et normales.
La folie ne vous guette pas ! Probablement, dans la même situation mon sentiment serait le même.
A un instant précis, le suicide semble être LA solution idéale voire la seule solution possible.
Le problème est que le suicide est la solution " sans futur " c'est à dire définitive, sans possibilité de retour et prise à un instant précis pour une situation généralement provisoire.
Du fait de la maladie, alors que la moindre décision est un calvaire, celle de mourir peut envahir l'esprit.
Je sais, c'est facile pour moi, tranquillement à mon bureau, d'écrire que ce n'est pas la bonne solution. La souffrance des autres reste lointaine et théorique. Pourtant, ce n'est pas LA SOLUTION.
Ce n'est pas non plus de la lâcheté ni du courage. Ce serait plutôt un leurre, un piège, un mythe, un artefact, bref un quelque chose directement produit par la maladie.
Comme la grippe donne la fièvre, la dépression engendre le risque suicidaire. En traitant l'un, on corrige l'autre.
La suite est là :
http://www.esculape.com/fmc2/depressionsuicide.html