En finir (avec la vie), la seule solution...

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Tempus Fugit
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par Tempus Fugit »

Tempus fugit, on n'en est pas encore à changer le titre, hélas...
essaie de ne pas refléchir en neurotypique stp.
il ne s'agi pas du titre. mais d'une autre façon de voir les choses. la plupart des gens qui veulent mourir disent " je ne veux plus vivre" mais leur phrase n'est pas complète par ce qu'ils devraient dire " je ne veux plus vivre comme ca" et a ce moment ca change tout, par ce que des connections vont se faire dans leur cerveau et la ils vont se dire "ah mais oui! comment j'ai envie de vivre au fait?" et c'est a ce moment que ca va commencer a bouger par ce qu'il se mettre a trouver des solutions, au lieu de patauger et de tourner en rond dans une impasse.
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Rose
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par Rose »

Arduina, c'est à ton mari de décider. Pour Jo, après avoir tu son SA pendant des années (et je crois avoir bien fait vu le contexte), il m'arrive de le dire pour expliquer une situation à une personne donnée et cela se passe bien le plus souvent. Et une ouverture se fait du style:" ah, c'est pour ça..." une compréhension.
Je crois que c'est plutôt quelque chose qui se dit de manière individuelle, pour obliger à une réaction individuelle et non de groupe. Et en fait Jo aime mieux ne pas être là quand je le dis à la personne. Mais il a remarqué que les personnes sont "plus cools" avec lui après.
@ Tempus. ce serait gentil d'arrêter avec les réflexions
Tempus Fugit a écrit :essaie de ne pas refléchir en neurotypique stp.
Elles n'ont pas cours ici et peuvent sembler "agressives" envers les NT. Ce sujet a déjà été abordé. Il y a des forums "réservés" aux SA et AHN, pour se défouler si besoin.
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WinstonWolfe
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par WinstonWolfe »

Tempus Fugit a écrit :je ne veux plus vivre comme ca
Souvent je me suis dit "j'aimerais mourir". Puis j'ai trouvé que la phrase "j'aimerais disparaître" correspondait mieux. Enfin, j'ai compris que c'était "disparaître" dans le sens de "se cacher". Donc, maintenant, j'essaye d'organiser ma vie de façon à pouvoir me cacher quand j'en ai besoin, suspendre le cours des choses le temps que j'en ai besoin. Les mots sont vraiment importants. Il faut du temps et du calme et de l'attention pour les suivre sur leur chemin.

Et parfois, certaines phrases, on ne les comprend pas. Alors il faut les garder pour y revenir plus tard.
(Diagnostiqué autiste en 2013, à 40 ans)
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Je sème des cailloux, ils m'échappent des doigts,
Mais je prends bien garde qu'ils ne mènent à moi.
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par Tugdual »

Très juste, Winston ...
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Tempus Fugit
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par Tempus Fugit »

Rose a écrit : @ Tempus. ce serait gentil d'arrêter avec les réflexions
Tempus Fugit a écrit :essaie de ne pas refléchir en neurotypique stp.
Elles n'ont pas cours ici et peuvent sembler "agressives" envers les NT. Ce sujet a déjà été abordé. Il y a des forums "réservés" aux SA et AHN, pour se défouler si besoin.
@Rose, se serait gentil aussi de ne pas me faire dire ce que je n'ai pas dis. depuis quand neurotypique c'est une insulte? Il ne semblait que c'était une configuration de l'esprit qui fait penser différemment. Re-lis ce que j'ai écris, relis comment Elle l'a comprit et relis comment je lui est expliqué. Donc c'est a toi de ne pas me dire ca par ce que la c'est moi qui me sens agressée.
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par Laura Ingalls »

Felixia a écrit :En tout cas, ici, chaque fois que j'ai parlé de diag', que ce soit pour Taz voire pour moi ces dernières semaines, On a essayé de m'en dissuader, avec comme argument ultime : "et ça changerait quoi pour toi/lui ? tu t'en sors très bien sans/il s'en sort très bien sans, ca n'a donc aucun interet." (d'accord, je viens juste de t'expliquer pendant une Xaine de minutes ce que ca pourrait changer dans sa vie (c'est vrai que dans la mienne pas grand chose, si ce n'est de savoir), presente et surtout future, mais non rien à faire, j'ai parlé dans le vide ... *colère* )

On m'a sorti à peut près le même argument! "de toute façon, nous on sait que tu l'es, ça t'apportera quoi de plus?" et quand j'ai dis que je ne me sentais pas légitime de dire à X ou Y que j'étais aspie alors qu'aucun médecin ne l'a confirmé "qu'est-ce que t'en as à foutre qu'un médecin le confirme, personne ne va venir vérifier".............y a des fois, je me pose vraiment des questions.....


Courage Arduinna, je ne suis pas douée pour trouver les bons mots au bon moment, je suis même carrément très nulle, je suis désolée. J'aimerais savoir quoi faire et quoi dire d'autre.
"L'autisme n'est pas contagieux et je trouve que c'est bien dommage d'ailleurs!" J. Schovanec

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Pupuce
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par Pupuce »

.............
Modifié en dernier par Pupuce le lundi 20 novembre 2017 à 13:18, modifié 1 fois.
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Bubu
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par Bubu »

A l'annonce de mon diagnostic, au début, j'étais plutôt satisfait : enfin quelque chose de concret, tout s'explique !
Maintenant je suis un peu dans le même état d'esprit que ce monsieur diagnostiqué. Je me dis que finalement ça ne m'a servi à rien, je baisse les bras.
J'essaye depuis peu de relativiser, d'aller de l'avant, rencontrer d'autres aspis, prendre contact avec des associations, trouver du boulot,etc ... mais c'est dûr et très anxiogène pour moi, et j'ai souvent l'impression que mes efforts sont vains. (Il faut dire que je suis en plus dépressif, et que j'ai un traitement probablement à vie)
Mais, comme très justement dit, je ne veux plus vivre comme ça. C'est le principal, ça donne des objectifs plutôt que de broyer du noir toute la journée.
L'important c'est d'aller de l'avant, positiver.
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
Manduleen
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par Manduleen »

Je n'ai pas eu le "courage" de tout lire.

Cette envie, je l'ai eu souvent, j'ai même essayé, sans y parvenir, peut-être parce qu'au fond il manqué de la conviction.

Je viens de prendre un diagnostique en pleine tête, pas celui du SA qui a été écarté au profit d'un HPI, mais celui d'une maladie génétique invalidante, et qu'en plus j'ai transmise à mes enfants.

Il y a d'abord le "déni", pas de ce que l'on a appris, il y a eu des mots de posés, et c'est très bien, fini l'errance diagnostique, mais le déni de cette nouvelle étiquette, le déni de "ben non, même avec tous les efforts du monde je ne serai jamais comme tout le monde"... Et après, toute la culpabilité du monde : non je ne suis pas une mère "normale", non je ne suis pas une épouse "normale", non il y a plein de choses "normales" que je ne peux pas faire... cette impression d'avoir "trompé" mon mari sur "la marchandise"... Mais surtout vis à vis de mes enfants, qui vont devoir eux aussi faire avec le handicap, le leur, le mien. Mes enfants qui ne sont pas bien dans leur peau, l'ambiance à la maison qui est explosive... Bref, la culpabilité d'être une mauvaise mère.

Alors c'est un espèce de constraste énorme entre mon paraître serein, gai, mon livre qui vient d'être édité, tout ça... et la tempête intérieur dévastatrice qui me rabache sans cesse que je suis juste un truc "raté", défaillante à jamais, un boulet pour mes proches... Mon cousin a décidé de mettre fin à sa vie il y a quelques mois à peine, lui aussi avait le sentiment d'être un raté, un boulet, et il a laissé derrière lui un vide immense, et de ce vide je tire une force : même si les gens ne nous le disent pas, ils nous aiment, comme nous sommes, avec nos défaut, notre maladie et c'est tout...

Je vous "offre" ce court extrait écrit par un psy(je ne sais pas quoi) qui me sert de mantra :
Le suicide. A noter que s'il est réussi, c'est l'handicap majeur pour le thérapeute
Dans la dépression, l'apparition de pensées ou d'envies suicidaires sont fréquentes, habituelles et normales.
La folie ne vous guette pas ! Probablement, dans la même situation mon sentiment serait le même.
A un instant précis, le suicide semble être LA solution idéale voire la seule solution possible.
Le problème est que le suicide est la solution " sans futur " c'est à dire définitive, sans possibilité de retour et prise à un instant précis pour une situation généralement provisoire.
Du fait de la maladie, alors que la moindre décision est un calvaire, celle de mourir peut envahir l'esprit.
Je sais, c'est facile pour moi, tranquillement à mon bureau, d'écrire que ce n'est pas la bonne solution. La souffrance des autres reste lointaine et théorique. Pourtant, ce n'est pas LA SOLUTION.
Ce n'est pas non plus de la lâcheté ni du courage. Ce serait plutôt un leurre, un piège, un mythe, un artefact, bref un quelque chose directement produit par la maladie.
Comme la grippe donne la fièvre, la dépression engendre le risque suicidaire. En traitant l'un, on corrige l'autre.
La suite est là : http://www.esculape.com/fmc2/depressionsuicide.html
Manduleen

Neuro-pas-typique, HPI bilantée, diagnostiquée Syndrome Ehlers-Danlos (SED)... Deux loustics neuro-pas-typiques et SED aussi.
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Lupine
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par Lupine »

Je n'ai pas tout lu car je suis en deuil depuis ce matin par dessus ma dépression que je me traine depuis un moment, mais je me permet de transmettre le seul conseil que m'ont donné l'équipe médical qui me suit : "Le suicide est une maladie du silence, on passe à l'acte si on n'en parle pas, en parler c'est déjà décanter un peu la chose." Ils m'encouragent à en parler en détails avec eux quand j'ai vraiment des pulsions, ça peut paraitre un peu bizarre ou cru, mais ils me demandent de leur dire si j'ai déjà des idées de comment passer à l'acte, de leur expliquer lesquelles en détails, quand etc... Et le fait d'en parler autant, m'a toujours permis de "repousser l'échéance", comme si on dégonflait un ballon prêt à craquer. Donc tant que la personne en parle, il reste toujours un espoir de "mieux"... Il faut aussi surveiller les pics de bien-être pendant les périodes de dépression car c'est souvent trompeur (la dépression atteint son apogée à ce moment-là).

Voilà, je ne sais pas si ça peut aider.
Diagnostiqué(e) en février 2014.
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Mars
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par Mars »

Arduinna, pendant plusieurs jours je n'ai pas su quoi dire...
Tu as posé la question de donner ou pas le diagnostic au travail. Si l'emploi de ton mari est menacé et qu'il a une RQTH (à condition qu'il veuille bien la demander, ce qui n'est pas gagné, je le comprends fort bien), il sera plus difficile de lui faire des misères. Par ailleurs, son poste de travail pourrait être aménagé.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
tulipetulipe
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par tulipetulipe »

Moi, j'ai eu de fortes envies suicidaires vers mes 20 ans mais je ne voulais pas vraiment mourir, je voulais ne plus souffrir et je n'avais l'espoir d'aucune solution. A l'époque je vivais chez mes parents dans un contexte très difficile et j'ai fuis en partant vivre avec un homme alcoolique et violent, ce n'était pas une bonne solution, mais cet homme a vraiment failli me tuer et j'ai réalisé que je ne voulais pas vraiment mourir quand il a réellement failli m'étrangler et j'ai fuis à nouveau. Après, j'ai vainement essayé de m'insérer durablement dans le monde du travail pendant une vingtaine d'années. Effectivement, maintenant, je sais que je n'y arriverais jamais alors il ne faut pas que je fasse une priorité de réussir ma vie professionnelle sinon je n'ai effectivement plus qu'à me supprimer. Ma priorité, c'est ne ne pas souffrir à nouveau comme j'ai souffert au travail ces dernières années, alors c'est soit je trouve une solution pour travailler sans trop souffrir soit j'accepte de ne plus travailler. Arduina, je pense que si ton mari souffre trop au travail, il ne faut pas qu'il hésite à demander tout ce qui peut lui rendre la vie plus facile. Je ne fréquente pas grand monde mais quand c'est nécessaire, je ne donne pas forcément mon diagnostic, je préfère expliquer ce qui me gêne, par exemple, "le bruit même s'il semble normal pour d'autre personne, me fatigue beaucoup, j'ai besoin de m'isoler un peu"
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Jean
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Re: En finir (avec la vie), la seule solution...

Message par Jean »

Quand je viens sur le forum, j'ai du mal à venir sur un sujet de ce type.

Et pourtant, je devrais le faire, compte tenu du thème.

Je me repose désormais sur l'équipe qui vient d'être formée. Et ouf : je comprends les échanges, et mon intervention n'était pas indispensable.

Il y a une responsabilité difficile, mais en même temps honorable.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans