La nécessité d'une réponse nationale urgente aux décès prématurés des personnes autistes
AUTISTICA
Traduction d'une brochure d'Autistica, organisme britannique.
https://www.autistica.org.uk/wp-content ... crisis.pdf
Introduction
De nouvelles études confirment le niveau véritable de la crise de la mortalité cachée chez les autistes. L'inégalité des fins de vie pour les autistes présentées par ces données sont honteuses, mais nous ne devons pas oublier les personnes et les familles réelles derrière ces statistiques.
Chaque mort est une tragédie personnelle et un affront national. Depuis tant d'années, la société et le système de santé ont ignoré les voix de familles dévastées ayant perdu inutilement des êtres chers autistes, bien trop tôt. C'est aujourd'hui fini. Nous ne pouvons pas tolérer une situation dans laquelle tant de personnes autistes ne verront jamais leur quarantième anniversaire.
Les autorités nationales et locales, les organismes de financement de la recherche et les professionnels du secteur, tout autant que la NHS et les prestataires de services, ont tous une responsabilité dans l'intensification de leurs actions et la résolution de ce problème. Autistica s'investit totalement dans son rôle, en ayant levé au moins dix millions de livres britanniques de financements nouveaux, par le biais de notre fonds Autism Lifesavers Fund pour trouver des réponses et commencer à sauver des vies.
Jon Spiers
directeur général,
Autistica
- à propos de l'autisme
En Grande Bretagne, une personne sur cent est autiste, un trouble du développement qui affecte la façon dont une personne communique, et s'associe avec les autres. L'autisme affecte aussi les relations au monde extérieur. L'autisme est un spectre, ce qui veut dire que, alors que tous les autistes partagent certaines difficultés, l'autisme les affecte de manières particulières. Quelques personnes autistes peuvent vivre des vies indépendantes mais la plupart d'entre eux ont des difficultés d'apprentissage ou des problèmes de santé parallèles qui requièrent souvent une assistance spécifique à vie, comme les problèmes de santé que nous affrontons tous dans le processus normal de vieillissement.
De nombreuses familles et personnes autistes ont exprimé des craintes quant aux décès prématurés chez les personnes autistes. Une nouvelle étude novatrice confirme désormais le véritable niveau de la crise de la mortalité dans l'autisme : L'espérance de vie des personnes autistes est inférieure de 16 ans à celle de la population générale. Pour les personnes souffrant d'autisme et de difficultés d'apprentissage les perspectives sont encore plus terribles, elles décèdent plus de trente ans plus tôt que la population générale.
Des études dans le monde entier ont confirmé que les personnes autistes présentent un risque accru de mort prématurée. Fin 2015, une grande étude suédoise a renforcé encore ce problème par l'analyse d'une très grande, et de haute qualité, base de données pour comparer à la population générale les personnes autistes, et les autistes atteints de difficultés d'apprentissage.
Deux découvertes sont particulièrement frappantes par rapport à la population générale :
- - Les personnes autistes adultes affectées de difficultés d'apprentissage sont quarante fois plus susceptibles de mourir prématurément d'une affection neurologique, l'épilepsie étant la cause majeure du décès.
- Les personnes autistes adultes sans difficultés d'apprentissage sont neuf fois plus susceptibles de mourir par suicide.
Pourtant il y a toujours très peu de sensibilisation et de compréhension de ce niveau de décès prématuré pour les 700 000 personnes autistes britanniques, et en conséquence toujours très peu d'initiatives pour tenter de le réduire. Cette crise cachée requiert une réponse nationale. Notre rapport présente les preuves et propose des recommandations pour une action par les autorités locales et nationales, les organismes de financement de la recherche et les professionnels du secteur, tout autant que le NHS et les prestataires de services. Ces recommandations comprennent un appel :
- - aux organismes de financement de la recherche à collaborer pour améliorer rapidement notre compréhension de la mortalité prématurée des personnes autistes.
- au gouvernement d'établir un programme national de la mortalité des autistes et de s'engager dans une collecte de données sensiblement améliorée.
- aux professionnels de développer des plans clairs et spécifiques pour prévenir les décès prématurés des autistes.
Il a été prouvé que les personnes autistes[1] ont un risque de mort prématuré supérieur au double de celui de la population générale[2][3]. En moyenne, les personnes dans le spectre de l'autisme meurent beaucoup plus jeunes que les personnes non autistes. Fin 2015, une grande étude suédoise a analysé une très grande base de données de haute qualité qui a permis d'établir des comparaisons entre la population générale, les personnes autistes, et les personnes autistes atteintes de difficultés d'apprentissage. L'étude a découvert que les personnes autistes mouraient plus de 16 ans avant les personnes non-autistes. Les adultes autistes atteints de difficultés d'apprentissage ont été constatés comme mourant plus de 30 ans avant les personnes non-autistes[4].
Les personnes autistes risquent de mourir plus jeunes de pratiquement toutes les causes de décès possibles. Elles font face à des difficultés sociales, culturelles et sensorielles qui peuvent contribuer à une mortalité prématurée[5]. L'étude suédoise nous apprend que les deux causes principales de mort prématurée dans l'autisme sont l'épilepsie et le suicide[6]. Ces causes principales de décès de personnes autistes s'accordent avec les solides recherches concluant que les personnes autistes présentent un risque accentué de problèmes de santé mentale, comme la dépression ou l'anxiété,[7] les troubles neurologiques, et particulièrement l'épilepsie,[8][9] et d'autres maladies dont le diabète et les maladies cardiaques.[10]
Les découvertes de la recherche dans des domaines proches comme les maladies mentales graves[11] et les handicaps de l'apprentissage[12] ont aussi révélé des différences de mortalité importantes, mais le niveau d'années de vie perdus dans l'autisme apparaissent comme bien plus grandes que celles constatées dans d'autres domaines mieux étudiés. Les travaux de grande qualité sur les interventions dans ces autres domaines de préoccupations peuvent offrir les moyens de trouver rapidement des réponses spécifiques pour le cas de l'autisme.
- "Autistica a identifié un dramatique échec dans la fourniture de soins de santé aux personnes autistes en Grande Bretagne. Il y a urgence que les services de santé donnent la priorité à une réduction du risque, et que la communauté de la recherche s'engage dans l'identification du risque, la fourniture de solutions et d'interventions innovantes."
Professeur Michael Kerr, université de Cardiff
- "Le taux élevé de mort prématurée dans l'autisme présenté dans ce rapport m'attriste mais ne me choque pas. J'ai moi-même beaucoup de difficultés avec ma propre épilepsie ; une crise à un mauvais moment dans un mauvais endroit peut me tuer, et cela me terrifie. Cela m'inquiète pour l'avenir de mes deux filles, qui toutes deux sont autistes. Les recommandations de ce rapport ne seront jamais suivies trop tôt, et j'espère qu'elles inciteront les financiers et les services de santé à agir le plus rapidement possible."
parent autiste
Entre 20% et 40% des personnes autistes souffrent aussi d'épilepsie et ce taux augmente régulièrement avec l'âge - à comparer au taux de prévalence de 1% rencontré dans la population générale[13]. Dans la population typique, le risque d'épilepsie est plus grand dans les premières années de vie, et se réduit au cours de l'enfance, puis reste stable, sans augmenter à nouveau avant le grand âge[14][15][16]. Pour la majorité des personnes autistes développant des symptômes d'épilepsie, les crises n'apparaissent pas avant l'adolescence, bien plus tard que la moyenne[17][18]. Cela suggère que les déclencheurs sous-jacents de l'épilepsie peuvent être différents dans le cas de l'autisme.
Les adultes autistes affectés d'un handicap de l'apprentissage ont été identifiés comme étant presque 40 fois plus susceptibles de décéder du fait d'un trouble neurologique par rapport à la population générale - la cause principale étant l'épilepsie[19]. En dépit de la très grande prévalence des crises épileptiques chez les personnes autistes et du taux de mortalité dà» à l'épilepsie, il n'y a eu pratiquement aucune recherche pour établir si les traitements utilisés pour l'épilepsie sont sà»rs ou efficaces dans le cadre d'une population autiste. Plus de recherches sont de toute urgence requises sur les relations entre l'épilepsie et l'autisme, et l'impact de l'épilepsie sur l'espérance de vie des autistes adultes.
Le suicide et l'autisme
Après les maladies cardiaques, le suicide est désormais la principale cause de décès prématuré chez les adultes autistes sans handicap d'apprentissage. En effet, la récente étude suédoise a découvert que les autistes adultes et sans difficultés d'apprentissage rattachées sont plus de 9 fois plus susceptibles (relativement à la population générale) de commettre un suicide[20].
Le rapport récent de la Mental Health Taskforce a identifié les personnes autistes comme ayant un plus grand risque d'être affectés par des problèmes de santé mentale[21]. En effet, la recherche indique que 70% des personnes autistes souffrent d'une affection comme l'anxiété ou la dépression, et que 40% d'entre eux souffrent d'au moins deux affections de santé mentale[22]. Quand ces problèmes apparaissent conjointement à l'autisme, les difficultés peuvent ne pas être diagnostiquées ni soignées.
De multiples études suggèrent qu'entre 30% et 50% des personnes autistes ont envisagé le suicide[23][24][25]. Une étude a découvert que 14% des enfants autistes ont eu des pensées suicidaires, à comparer aux 0,5% des enfants au développement typique[26]. Une autre étude récente sur les adultes affectés du syndrome d'Asperger a découvert que les deux tiers des participants ont eu toute leur vie des pensées suicidaires et qu'un tiers des participants ont organisé ou tenté un suicide[27].
Alors qu'il existe certainement des exemples de bonne pratique dans certains lieux, les statistiques comparatives indiquent que la majorité des services de santé mentale ne sont pas suffisamment qualifiés pour satisfaire les besoins des personnes autistes affectés de problèmes de santé mentale supplémentaires, dont les pensées suicidaires. D'innombrables témoignages personnels illustrent la façon dont cela affecte les vies des personnes autistes et de leurs proches[28].
- "En tant qu'adulte ayant reçu tardivement un diagnostic d'autisme, à la suite d'une lutte permanente avec des problèmes de santé mentale liés à l'autisme, je suis bouleversée par ces statistiques. J'espère que ce rapport mettra en avant le problème sérieux du décès prématuré, de sorte que les personnes autistes puissent vivre plus longtemps des vies plus heureuses."
Susan, une adulte autiste
- ""Trois études récentes de grande qualité ont révélé le taux épouvantablement élevé de pensées et de comportements suicidaires, de suicides réussis chez les autistes adultes. Notre récente étude a montré que 66% des adultes autistes ont considéré le suicide tout au long de leur vie. Ce taux est considérablement plus élevé que pour des patients psychotiques, un groupe à haut risque pour lequel le suicide a fait l'objet de recherches approfondies.
Ces résultats démontrent la nécessité urgente de plus de recherches pour éviter le suicide chez les autistes adultes - il n'y a actuellement pas d'évaluations ou de programmes disponibles pour ces personnes. Une première étape absolument impérative est de systématiquement inscrire les diagnostics d'autisme dans les données gouvernementales récoltées habituellement. Cela permettra une recherche de grande envergure nécessaire sur le risque de suicide et sa prévention dans l'autisme, et à terme réduire les inégalités tragiques rencontrées par ces personnes."
Dr Sarah Cassidy, Université de Coventry
En outre d'une moins bonne santé neurologique et mentale, les personnes autistes rencontrent aussi une condition physique moindre que la population générale et sont plus généralement susceptibles de mourir prématurément d'un large spectre de problèmes de santé physique. En effet, de multiples études ont découvert que la plupart des autistes adultes ont un risque significativement accru pour la plupart des maladies, dont les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les attaques cérébrales et les problèmes circulatoires ou respiratoires.
Pourquoi les personnes autistes meurent-elles prématurément ?
Nous ne le comprenons pas complètement. Il est probable que des facteurs sociaux et biologiques jouent un rôle, mais le degré de leur implication pour chaque cause de décès n'a pas été établi. Les découvertes de la génétique et de la neuroscience ont établi que les origines biologiques de l'autisme sont liées à celles de l'épilepsie, des troubles de l'humeur et de l'anxiété[29][30].
Nous savons que les personnes autistes :
- - peuvent avoir un régime alimentaire réduit, un accès limité à l'exercice physique et un recours accru aux médicaments
- font face à des pressions sociales et culturelles, dont le harcèlement, une pression à se conformer (qui peut entraîner la 'dissimulation' de problèmes sérieux) et une isolation sociales
- sont sujets à la dépression, l'anxiété et les surcharges sensorielles
- peuvent devoir faire face à des difficultés significatives dans l'accès aux soins.
Différences de genre
L'étude suédoise a découvert que le risque global de décès était dans l'ensemble comparable pour les hommes et les femmes autistes. Toutefois, le détail est plus complexe. Globalement, les hommes autistes ont un risque relatif plus grand d'un décès prématuré du fait d'affections des systèmes nerveux ou circulatoires. Mais les femmes autistes affectées d'un handicap de l'apprentissage ont le risque de décès prématuré le plus grand pour les deux sexes. Les femmes autistes avaient aussi deux fois plus de risques d'une mort par suicide (une découverte s'appuyant aussi sur la recherche britannique[33]). Ces découvertes mettent en évidence la nécessité d'une meilleure compréhension des différences entre les genres et, quand c'est nécessaire, d'interventions ciblées.
Comment pouvons-nous réduire significativement la mortalité prématurée des personnes autistes ?
- "Le niveau choquant de décès prématurés et de suicide parmi les personnes du spectre autistique devrait être une prise de conscience pour les gouvernements et les fournisseurs de service dans le monde entier : une démonstration dramatique que le harcèlement, le manque de soutien, un suivi médical inadapté tout au long de la vie, une allocation insuffisante des ressources pour la création de solutions de logement et d'emploi, et un échec à rechercher énergiquement de nouveaux traitements pour l'anxiété chronique et les crises, se paie d'un coût terrible. En tant que société, nous ne pouvons plus nous permettre de perdre de cette façon des vies humaines et des compétences si précieuses."
Steve Silberman, auteur de NeuroTribes : l'héritage de l'autisme et comment penser plus intelligemment les personnes pensant différemment
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[5]: Hirvikoski, T. et al. (2015). Premature mortality in autism spectrum disorder. The British Journal of Psychiatry, 207(5).
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