Etudes en fac

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Jean
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Etudes en fac

Message par Jean »

Malgré le handicap, Florian étudie en fac
« Des efforts sont faits dans les universités, même s'il faut donner un coup dans la fourmilière de temps à autre », juge Florian Favrel, étudiant en deuxième année de master de droit public à l'UBO. « Des efforts sont faits dans les universités, même s'il faut donner un coup dans la fourmilière de temps à autre », juge Florian Favrel, étudiant en deuxième année de master de droit public à l'UBO.
Seuls 20 % des lycéens en situation de handicap poursuivent des études supérieures. Le témoignage de Florian Favrel, étudiant à l'Université de Bretagne occidentale.
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Alors que 80 % des lycéens poursuivent leurs études dans l'enseignement supérieur, une fois le bac en poche, les lycéens en situation de handicap ne sont que 20 % à suivre cette voie. Un chiffre qui n'étonne pas Florian Favrel. « Je connais beaucoup de personnes handicapées qui ont préféré suivre des cours par correspondance. »

Âgé de 24 ans, Florian est atteint de polyarthrite rhumatoïde, ce qui le contraint à se déplacer en fauteuil roulant. Étudiant en deuxième année de master de droit public, il a apporté son témoignage lors de la table ronde sur la prise en charge du handicap organisée samedi à l'occasion des portes ouvertes de l'Université de Bretagne occidentale (UBO).

« Bonne écoute »

« Quand je suis arrivé à la faculté j'étais un peu perdu. Heureusement que les relais associatifs existent », raconte-t-il. Mais il admet que les justificatifs de handicap et les démarches administratives à accomplir peuvent être lourdes.

Les bonnes volontés ne manquent pas. Florian rend hommage à la « bonne solidarité entre étudiants ». En raison de son handicap, la prise de notes est difficile. Les enseignants en tiennent compte. Certains mettent leur cours en ligne sur Internet, d'autres le fournissent sous forme de polycopiés. Une aide précieuse mais qui n'a rien d'obligatoire.

Concernant l'accessibilité des bâtiments de l'UBO aux handicapés, Florian juge la situation « plutôt bonne », même si quelques améliorations sont encore à apporter.

Les portes des amphithéâtres restent trop lourdes pour qu'il puisse les ouvrir seul. Il ne peut emprunter sans une aide extérieure l'ascenseur qui mène au premier étage de la bibliothèque universitaire.

Florian estime qu'il bénéficie d'une « bonne écoute » de la part de l'UBO. « Un jour, l'ascenseur du restaurant universitaire est tombé en panne. Je l'ai signalé. Il a été réparé dans la journée. »

Après son master, Florian Favrel envisage de faire une école d'avocats à Rennes. Son parcours reste tout de même l'exception plutôt que la règle. Samedi, lors de la table ronde, les intervenants ont constaté que le passage dans l'enseignement supérieur n'a rien d'évident pour les lycéens en situation de handicap.

Peu d'incitation à poursuivre

« De nombreuses familles sont inquiètes à l'idée que l'accompagnement à la fac soit moins développé qu'au lycée », explique Nicolas Souveton, administrateur national à la Mutuelle des étudiants (LMDE) et chargé des questions sur le handicap.

Néanmoins, « depuis plusieurs années, les présidents d'université prennent beaucoup plus en compte la problématique du handicap », estime Éric Chenut, administrateur national de la Mutuelle générale de l'Éducation nationale (MGEN) et président du collectif Droit au savoir.

Mais il dénonce tout de même un problème d'information à l'égard des handicapés, qui devrait se faire dès le secondaire : « Le lycéen en situation de handicap n'est pas suffisamment incité à poursuivre ses études. Les lycéens en situation de handicap sont souvent dispensés des stages en entreprises. Or, ce n'est pas une manière de les aider, car ils ratent une occasion de se projeter dans le monde du travail et donc de vouloir poursuivre leurs études. »
Ouest-France
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Jean
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Re: Etudes en fac

Message par Jean »

Handicap. L'université pour tous
22 mars 2012 - Le Télégramme - Brest

Chaque année,la cellule handiversité accompagne les étudiants en situation de handicap pour faciliter leur accès aux études supérieures à l'UBO: plusieurs dispositifs sont mis en place pour s'adapter au mieux à leurs besoins.

L'année dernière, ils étaient 135, tous handicaps confondus, à étudier à l'UBO. Qu'ils soient en fauteuil, malvoyants, atteints de surdité ou de maladies invalidantes, ils sont accueillis chaque année par la cellule handiversité, qui va suivre leur parcours de A à Z et leur proposer des dispositifs sur mesure.

Un accompagnement humain

«Nous nous occupons de chaque étudiant au cas par cas: concernant l'accessibilité des bâtiments, notamment pour les personnes dites "à mobilité réduite", les principaux aménagements que l'on retrouve dans tous les établissements sont les ascenseurs, les plans inclinés, les trottoirs... Des places de parking spécifiques sont accordées aux personnes possédant des véhicules équipés, à proximité immédiate des bâtiments. Certains vivent en résidence universitaire, des chambres sont donc aménagées en fonction des besoins. Il reste encore des progrès à faire, par exemple l'accessibilité physique des bâtiments pour les personnes malvoyantes ou sourdes: des repères sonores ou visuels», explique Kader Boudarène, responsable de la cellule handiversité à l'UBO.

Adaptations aux cours

Bien sûr, il faut aussi penser à ces handicaps non visibles: pour les personnes malvoyantes, tout un dispositif est mis en place pour suivre les cours (lire le témoignage de Julien, ci-dessous). Pour la surdité, deux moyens sont déployés actuellement : la création de contrats étudiants pour la prise de notes, avec des exigences de clarté et de lisibilité vérifiées par les enseignants, ou encore la présence d'un interprète en langage des signes. «C'est un système qui marche très bien et qui rend l'accompagnement plus humain», constate Kader Boudarène. Le handicap invisible, c'est aussi la prise en compte des troubles intellectuels, cognitifs, comme l'autisme, ou des maladies psychiques: les cas sont suivis médicalement et les cursus s'adaptent, toujours en fonction des besoins. Les troubles du langage, comme la dyslexie, sont également traités.

Et après?

À la fin des études, la cellule handiversité est toujours présente pour faciliter au mieux l'insertion professionnelle des étudiants en situation de handicap. «C'est la finalité de tout le travail d'équipe que nous avons mené au long du cursus d'un étudiant. On leur facilite les démarches, comme par exemple avec le forum Handirecrut', qui s'est déroulé la semaine dernière. Notre collaboration avec Handisup Bretagne est très précieuse et nous permet d'ouvrir des portes aux diplômés», conclut Kader Boudarène, qui continue chaque année à accueillir et suivre individuellement chaque cas avec son équipe.

L'UBO, une université handi'accueillante

Dans le cadre de sa politique en faveur de l'intégration des étudiants en situation de handicap, l'Université de Bretagne occidentale a choisi de mener plusieurs grandes actions, en ce mois de mars. La première d'entre elles s'est tenue le 15mars: le forum Handirecrut' aidait les jeunes à trouver un stage, un job d'été ou un emploi.
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Tables rondes et ateliers

Aujourd'hui, une seconde action sera menée dans le cadre de la campagne Handivalides, organisée tous les ans. Grâce à des ateliers de mise en situation, des témoignages et des rencontres avec des professionnels, le but est de sensibiliser le plus grand nombre au handicap à l'université. Pour cela, plusieurs rendez-vous, ouverts à tous, sont fixés : de 10h à 12h, table ronde «Handicap à l'université: entre représentation et mobilisation, quel rôle pour les étudiants valides?», à la salle d'animation culturelle du Clous, sur le site du Bouguen. Puis, de 12h à 16h30, ateliers ludiques de mises en situation, dans le hall de la faculté de lettres.

Du sport aussi

Organisé par le comité départemental handisport du Finistère, et en partenariat avec le club Handisport de Brest, le championnat de France de boccia se déroulera d'aujourd'hui à dimanche, au gymnase universitaire. Discipline paralympique spécifique aux personnes en situation de grand handicap physique, la boccia est pratiquée avec des balles en cuir et peut être apparenté à la pétanque: deux équipes s'opposent, la première lance une sorte de cochonnet, appelé «jack». Le but est ensuite d'envoyer les balles le plus près possible du «jack» pour marquer des points.

«Tout est adapté pour me permettre d'étudier l'anglais»

«J'ai été scolarisé dans une école primaire de voyants en région parisienne. J'ai ensuite étudié à l'Institut national des jeunes aveugles (Inja) et, pour des raisons pratiques, comme les facs parisiennes sont éparpillées sur plusieurs sites, j'ai déménagé en Bretagne, d'abord à Quimper, puis à Brest, où j'ai été très bien reçu par Kader Boudarène et l'équipe de la cellule handiversité de l'UBO. Je leur dois beaucoup. Mon handicap, j'ai appris à l'accepter, et maintenant je vis en résidence universitaire. J'ai refusé de bénéficier des services d'un auxiliaire de vie, j'apprends à me débrouiller, à être indépendant. Au niveau de la faculté, les énoncés des examens sont retranscrits en braille, j'enregistre mes cours, et les copies des profs sont envoyées à un organisme qui me les numérise: je peux y accéder avec n'importe quel ordinateur par le biais d'un lecteur d'écran vocal. Quand on veut, on peut, c'est mon credo. Et, comme l'écrivait Saint-Exupéry, dans "Le petit Prince" : "L'essentiel est invisible pour les yeux"».
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Julien, 24 ans, en troisième année d'anglais, étudie à la faculté Segalen. Il bénéficie d'aménagements spécifiques pour mener à bien sa licence.

«Le handicap ne doit pas empêcher de faire des études»

«En tant qu'auxiliaire de vie, mon rôle consiste à aider Mathieu dans les gestes du quotidien qu'il ne peut pas accomplir tout seul, comme prendre des notes, enlever sa veste, prendre l'ascenseur, etc. Nous passons une trentaine d'heures par semaine ensemble. Mon rôle est d'être présent, de le seconder, mais je ne cherche jamais à l'influencer, je respecte ses choix. «Mathieu n'a jamais eu de problèmes d'intégration: par exemple, il a été élu délégué de classe les deux premières années de sa licence. Cette intégration, c'est aussi un travail d'équipe: les enseignants, le secrétariat, la cellule d'accueil des étudiants handicapés, tout le monde participe à créer cette bonne ambiance générale. «Je crois que, si un jeune a envie de faire des études supérieures, le handicap ne doit pas être un obstacle. Les parents sont souvent inquiets mais, en pratique, tout est fait pour que ces étudiants rencontrent le moins de difficultés possible».
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Rodolphe Henning est auxiliaire de vie depuis quatre ans. Il accompagne au quotidien Mathieu, étudiant en L3 atteint de myopathie.
Ubo Roi.

Le festival de la création étudiante se poursuit, ce jeudi, à 20h30, à la salle du Clous, avec des projets transdisciplinaires (vidéo, chant, théâtre), des documentaires radio inédits, «Les trois âges», de Buster Keaton (ciné-concert). Sans oublier que, pendant tout le festival, Jonathan Le Borgne expose ses photos à Cub'Ink (116, rue Jean-Jaurès) en partenariat avec 'Tacle. Tous ces événements sont en entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles. Conférence. L'Angleterre et la France dans la caricature: «Regards croisés sur les représentations des dirigeants politiques dans la caricature française et britannique de la fin du XVIIIe siècle à nos jours». Aujourd'hui et demain, à la faculté Victor-Segalen. Vivre la francophonie. Dans le cadre de la Semaine internationale de la francophonie, la faculté de lettres propose, demain, une série de témoignages. L'accueil se fera à 13h30, en salle A009. Dégustation. Une dégustation de sandwiches aura lieu, aujourd'hui, au Ru de la fac de lettres, à partir de 11h30. Les plus sollicités prendront place sur la carte.

«Notre politique: répondre à toutes les demandes. C'est du cas par cas» Kader Boudarène, responsable de la cellule handiversité.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
DedeTurbo

Re: Etudes en fac

Message par DedeTurbo »

C'est très beau tout ça, mais je me demande si on parle bien de la même UBO parce que mon expérience personnelle est loin d'être aussi transcendante. Ce que j'ai gagné en allant à l'UBO ? Rien. J'ai plus perdu qu'autre chose: ma passion, ma (déjà faible) confiance en moi. Leur réponse à un comportement différent ? Le rejet et le jugement. Insinuations en classe (l'auditeur libre ceci cela .... ), sobriquet , refus d'aide en TP (tu es chiant qu'on me disait). Résultat : je ne sais plus quoi faire, et je me retrouve encore plus inhibé qu'avant. :crazy:
Pas sûr que ce soit très constructif tout ça, mais cet article me dégoute au plus haut point et je ne pouvais pas me taire (même si j'aurais sans doute dû)
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Etienne
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Re: Etudes en fac

Message par Etienne »

Euh je viens de monter des dossiers en IPAG pour préparer des concours.

Je suis tombé sur une mission handicap qui a beaucoup de moyen est très efficace(c'est sûr avec Ségolène comme chef,on peut pas trouver mieux pour conduire une bonne politique de handicap en fac à Poitiers...)...

Moi je pointrais surtout ce qui se passe et se qui se fait dans les entreprises.....
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Jonquille57
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Re: Etudes en fac

Message par Jonquille57 »

C'est ce qui me gêne souvent dans ce genre d'articles ou de témoignage : on a parfois l'impression que les choses sont idylliques, que la solution est enfin là, car vraiment, elle fonctionne, mais on se rend vite compte que les cas décrits sont loin de représenter la majorité. Alors, je sais, des exemples positifs peuvent donner espoir, mais quand on n'y a pas accès, ça nous donne une belle jambe et une fois de plus, on se dit " Pourquoi pas pour moi ? ".
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mashka
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Re: Etudes en fac

Message par mashka »

Étienne, tu est de Poitiers ?? :o
Le problème en ce bas monde est que les imbéciles sont sûrs d’eux et fiers comme des coqs de basse cour, alors que les gens intelligents sont emplis de doute.
Diagnostiquée asperger+HP
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Etienne
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Re: Etudes en fac

Message par Etienne »

Bah j'y viens si l'ipag retient ma candidature.

Je réside a Limoges pour l'instant.
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Mars
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Re: Etudes en fac

Message par Mars »

Pour Dedeturbo : je n'ai, hélas, pas de très bons échos de l'accueil des étudiants aspies à l'UBO. Nous avons rencontré plusieurs fois des responsables de HandiU et autres organismes mais sans résultats probants, dans les faits. Il reste encore beaucoup de travail de sensibilisation à faire.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
DedeTurbo

Re: Etudes en fac

Message par DedeTurbo »

Bonjour Mars et merci pour votre réponse.

Suite à cette triste expérience, je pense aller à l'université de Rennes. J'ai failli abandonné mes études, perdre ma passion. Je ne vais quand même pas laisser 2-3 rigolos qui n'ont ni la reconnaissance de leurs pairs ni de 'leurs' élèves me harceler et me détruire. Je suis relativement confiant quant à mon inscription à Rennes dans la mesure où les mauvais traitements que j'ai subis ne peuvent être qu'exceptionnels , car normalement condamnés. En plus de difficultés classiques, je n'avais plus aucune confiance en les 'enseignants' (un grand mot vraiment .....) ou leurs cours, c'était une impasse. Je n'osais plus aller en cours, et je n'en avais de toute façon même plus envie : quel interêt j'en retirais ?

Je tourne une page en déménageant à Rennes, je veux passer outre cette rancoeur, redécouvrir de belles choses
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Re: Etudes en fac

Message par Mars »

Si ta démarche est définitive, surtout prends contact avec Handisup de Rennes.
Je connaissais l'ancienne responsable, très active, j'espère qu'il en est de même actuellement.
Il faut savoir que leurs moyens financiers ont été pas mal amputés, hélas.
En cas de difficultés, surtout ne reste pas isolé, reprends contact avec nous le cas échéant (qui ne se produira pas, je l'espère)
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
DedeTurbo

Re: Etudes en fac

Message par DedeTurbo »

Merci pour vos conseil Mars.

Effectivement je vais informer Handisup dès mon arrivée à Rennes. Si ça peut éviter que je me fasse marcher dessus en toute impunité .... Et si les choses arrivaient à déraper -mais ne parlons pas de malheur- au moins j'aurai un interlocuteur compétent vers qui me tourner, voire à qui demander de l'aide.
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Re: Etudes en fac

Message par Jean »

Une nouvelle Charte pour les universités
sur le site de l'association Droit au Savoir

Charte Université Handicap
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