
Une jeune peintre à qui je m'intéresse a posté une photo d'un formulaire qu'elle a rempli pour je ne sais quoi. A "métier" elle a mis "artiste. peintre. sirène."
Et j'ai reçu un diagnostic de ma fille: je suis une licorne. "Parce que ça ressemble beaucoup à un cheval, mais qu'en même temps c'est vraiment différent. C'est spécial aussi, dur à expliquer et un peu magique."

Franchement, je me sens effectivement beaucoup plus proche de la licorne que de l'hpi, ou de l'Asperger. Pour la simple et bonne raison que la licorne, je vois ce que c'est, c'est un terme que je comprends.
L'autisme, l'Asperger et l'armée des hpi, hqi, surdoués et cie en revanche, plus je cherche et moins je comprends concrètement de quoi il s'agit. Ca fait presque 6 mois que je décortique ces notions, là j'arrive à la chair du crabe et je suis encore plus perdue que quand j'ai commencé.
Et puis le diagnostic "licorne" émane d'une des personnes les plus importantes pour moi, qui me connaît très bien... J'ai attendu 6 mois un rdv dans un centre nommé "expert psy" pour aboutir à 30 minutes de charabia new-age réchauffé genre "éloge de la différence" doublé d'un discours nauséabond sur l'intelligence "supérieure". J'en suis ressortie très très meurtrie.
Ma psy m'a fait remarquer hier qu'en prenant le volant et continuant à rouler dans l'état de crise où j'étais j'avais fait quelque chose de dangereux à la fois pour moi et pour les autres. Je n'y avais pas pensé. Et je crois vraiment que 2 ou 3 expériences supplémentaires de ce type pourraient me rendre dépressive voire suicidaire. Chose que je ne crois pas avoir déjà vécu.
Elle m'a dit (comme beaucoup) que je ne pouvais pas rester là dessus. Sauf que moi je crois que je n'ai pas les capacités physiques ni émotionnelles pour aller plus loin dans ce genre de démarches. Il est clair pour elle et pour la majorité des gens qui me connaissent que j'ai des difficultés de communication, une hypersensibilité et un émotionnel très envahissants. Hors là il s'agit de prendre contact avec des inconnus pour leur expliquer mes difficultés à expliquer. Et à l'autre bout, il y a un petit côté loterie: des gens très compétents, soucieux d'aider et compréhensifs ou alors des bourrins qui peuvent te démolir.
Tout ça pour tenter d'obtenir un diagnostic dont je ne saisis pas le sens. Comment peut-on se voir refuser un bilan à un endroit et récolter un diagnostic positif 80 bornes plus au sud? J'ai vu que c'était arrivé à des gens ici et ça me laisse dubitative... Trop, en fait...
Je suis férue de sémantique et les termes même me questionnent. Haut potentiel... Dans une maison, la chambre en haut et le salon en bas, je pige. Là c'est haut par rapport à quoi? Pour potentiellement faire quoi? Sans compter le "haut/sur-quelque chose" qui me dérange franchement, surtout après le discours que j'ai entendu lundi. Je sais que ce n'est pas tout le monde qui en parle comme ça, mais en cherchant sur des forums j'ai vu que c'était quand même un peu répandu... Et ça m'évoque un peu trop Aldous Huxley et son "meilleur des mondes". Sans jugement ni généralité, juste ressenti perso et donc subjectif.
Pareil pour Asperger... Au début le terme a été crée pour des enfants de sexe masculin. Maintenant il est élargi, mais je ne vois pas jusqu'où. Je ne comprends pas. Pas plus que je ne comprends ces listes de diagnostics qu'on voit partout de gens qui sont morts depuis parfois des siècles. Einstein, Michel-Ange, Mozart et compagnie... D'ailleurs Mozart ça m'interpelle un peu parce que du peu que j'en sais il est souvent décrit comme très mondain voire superficiel et aimant le faste. Au contraire de Schubert, assez communément admis comme très introverti, aimant s'isoler et bosseur obsessionnel, que je n'ai encore jamais vu cité. En un mot comme en cent, ça me dépasse... Que ce soit d'arriver à diagnostiquer des gens morts et enterrés, ou de piger à quoi ça sert.
Par ailleurs, avez-vous vu le film "le soliste"? Parce que je trouve qu'il pose plein de questions intéressantes aussi...
Voilà pour le pavé (désolée). J'espère pouvoir continuer à échanger avec vous et avoir ma place ici en tant que licorne. Parce que je pense vraiment que je vais m'en tenir à ce diagnostic là
