Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
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Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Journal Ouest-France du 28/12/2013 - Edition : Brest - Rubriques : Landerneau Ville
Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Céleste Java, devant une de ses toiles en cours de finition, toujours discrète, se dissimule derrière ses cheveux.
On peut la croiser dans une tour de la Capitale ou devant un mur, à Landerneau, avec ses bombes de couleur. Rencontre avec l'artiste, chez elle.
Portrait
« Céleste », pour avoir étudié l'astronomie avec un de ses fils passionné par le sujet, et « java » comme La java des bombes atomiques, de Boris Vian. Même si la jeune femme pétillante assure changer régulièrement l'origine de son nom de graffeuse, il n'en reste pas moins qu'il illustre à la fois le côté joyeux et sombre de l'artiste.
Cette double personnalité, Céleste tient à la conserver, tout comme elle préserve sa famille et son intimité. C'est donc loin des flashs des photographes qu'elle trace son chemin.
Céleste a perfectionné son talent à l'école des arts appliqués Duperré à Paris. Finalement, c'est à Brest que la Dinannaise s'installe avec sa famille. « Je cherchais un centre ressource autisme, car mon second enfant est autiste. » Comme ses fils grandissent, elle se tourne de plus en plus vers la peinture.
Suivre la mode ? Pas son truc
La graffeuse se met en quête de la « meilleure école généraliste pour mon fils autiste, raconte-t-elle avec un sourire tendre. Je l'ai trouvée à Sainte-Anne, à Landerneau. » Elle pose alors ses pinceaux dans la cité de la Lune.
Son jeune fils lui confiait, il y a peu : « J'aime beaucoup ce que tu fais maman car c'est surréel. Au-delà de la réalité. C'est dans le rêve, et mon activité préférée, c'est la rêverie. » Le souvenir de cette remarque la touche encore beaucoup. Elle qui aime tant partager sa passion, ses rêves, son monde imaginaire.
Cela fait treize ans que Céleste peint. L'artiste reconnaît avoir eu « beaucoup de chance car j'ai rencontré des gens qui travaillaient dans le milieu de l'art et qui ont cru en mon travail ».
L'un de ses amis, Julien Feraille (responsable de l'Espace création E. Leclerc et adepte du street art) souligne une personnalité « créatrice, généreuse, passionnée - la lumière de la lune - et un côté torturé - la profondeur de la nuit ».
Exposer dans sa ville
Après avoir exposé dans des endroits emblématiques comme Paris, Londres ou, plus près de nous, aux Capucins à Brest pour Crimes of Minds, après des articles élogieux, la Bretonne garde les pieds sur terre. « Ce que j'aime, c'est créer. Un jour, à Londres, un galeriste m'a demandé d'être plus graff pour être plus vendeur, comme c'est à la mode. J'ai refusé. » Le mercantilisme ne fait pas partie de son univers.
Arrivée à Landerneau en 2006, Céleste a créé, cette année-là, pour la première fois, sur un mur de la ville, avec Benjamin Duquenne, une fresque de vingt-deux mètres de long et de cinq mètres de haut. On y voit de grands tentacules prenant naissance sur le crâne d'un visage de femme qui vous fixe, des formes ovoïdes et de longues ellipses. Une initiative de Julien Feraille, largement appréciée par les visiteurs. « Les gens sont très ouverts. Au départ, le street art était associé au vandalisme. Maintenant, plus du tout. »
Toujours dans un esprit de partage, Céleste goûte au plaisir de peindre dans la rue car « c'est visible de tous, et gratuit. C'est mettre de l'onirisme dans un monde difficile, mercantile. Les gens décrochent une fraction de seconde de leur quotidien, et s'échappent un peu. »
Prochaine étape du rêve de Céleste, faire venir à Landerneau, des artistes de rue contemporains et exposer dans sa ville !
Contact. http://www.celeste-java.com
Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Céleste Java, devant une de ses toiles en cours de finition, toujours discrète, se dissimule derrière ses cheveux.
On peut la croiser dans une tour de la Capitale ou devant un mur, à Landerneau, avec ses bombes de couleur. Rencontre avec l'artiste, chez elle.
Portrait
« Céleste », pour avoir étudié l'astronomie avec un de ses fils passionné par le sujet, et « java » comme La java des bombes atomiques, de Boris Vian. Même si la jeune femme pétillante assure changer régulièrement l'origine de son nom de graffeuse, il n'en reste pas moins qu'il illustre à la fois le côté joyeux et sombre de l'artiste.
Cette double personnalité, Céleste tient à la conserver, tout comme elle préserve sa famille et son intimité. C'est donc loin des flashs des photographes qu'elle trace son chemin.
Céleste a perfectionné son talent à l'école des arts appliqués Duperré à Paris. Finalement, c'est à Brest que la Dinannaise s'installe avec sa famille. « Je cherchais un centre ressource autisme, car mon second enfant est autiste. » Comme ses fils grandissent, elle se tourne de plus en plus vers la peinture.
Suivre la mode ? Pas son truc
La graffeuse se met en quête de la « meilleure école généraliste pour mon fils autiste, raconte-t-elle avec un sourire tendre. Je l'ai trouvée à Sainte-Anne, à Landerneau. » Elle pose alors ses pinceaux dans la cité de la Lune.
Son jeune fils lui confiait, il y a peu : « J'aime beaucoup ce que tu fais maman car c'est surréel. Au-delà de la réalité. C'est dans le rêve, et mon activité préférée, c'est la rêverie. » Le souvenir de cette remarque la touche encore beaucoup. Elle qui aime tant partager sa passion, ses rêves, son monde imaginaire.
Cela fait treize ans que Céleste peint. L'artiste reconnaît avoir eu « beaucoup de chance car j'ai rencontré des gens qui travaillaient dans le milieu de l'art et qui ont cru en mon travail ».
L'un de ses amis, Julien Feraille (responsable de l'Espace création E. Leclerc et adepte du street art) souligne une personnalité « créatrice, généreuse, passionnée - la lumière de la lune - et un côté torturé - la profondeur de la nuit ».
Exposer dans sa ville
Après avoir exposé dans des endroits emblématiques comme Paris, Londres ou, plus près de nous, aux Capucins à Brest pour Crimes of Minds, après des articles élogieux, la Bretonne garde les pieds sur terre. « Ce que j'aime, c'est créer. Un jour, à Londres, un galeriste m'a demandé d'être plus graff pour être plus vendeur, comme c'est à la mode. J'ai refusé. » Le mercantilisme ne fait pas partie de son univers.
Arrivée à Landerneau en 2006, Céleste a créé, cette année-là, pour la première fois, sur un mur de la ville, avec Benjamin Duquenne, une fresque de vingt-deux mètres de long et de cinq mètres de haut. On y voit de grands tentacules prenant naissance sur le crâne d'un visage de femme qui vous fixe, des formes ovoïdes et de longues ellipses. Une initiative de Julien Feraille, largement appréciée par les visiteurs. « Les gens sont très ouverts. Au départ, le street art était associé au vandalisme. Maintenant, plus du tout. »
Toujours dans un esprit de partage, Céleste goûte au plaisir de peindre dans la rue car « c'est visible de tous, et gratuit. C'est mettre de l'onirisme dans un monde difficile, mercantile. Les gens décrochent une fraction de seconde de leur quotidien, et s'échappent un peu. »
Prochaine étape du rêve de Céleste, faire venir à Landerneau, des artistes de rue contemporains et exposer dans sa ville !
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
J'aime bien son univers un peu sombre,
qui n'est pas sans m'évoquer Bilal ...
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TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Cela tombe bien.
Exposition jusqu'au 11 mai 2014, tous les jours à Landerneau.
1975 - 1997 : la bande dessinée fait sa révolution...
On se fait une sortie en groupe ?
Exposition jusqu'au 11 mai 2014, tous les jours à Landerneau.
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On se fait une sortie en groupe ?
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Joli programme, c'est tentant ...
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Il suffit de programmer un café-rencontre à Brest - ou Morlaix - un samedi, et de négocier un tarif de groupe à Landerneau (entre Brest et Morlaix).
Puis d'organiser l'hébergement, et le co-voiturage.
On lance une procédure d’inscription pour les personnes intéressées ?
Puis d'organiser l'hébergement, et le co-voiturage.
On lance une procédure d’inscription pour les personnes intéressées ?
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Tu parlais donc sérieusement ...
Tu verrais ça quand ? Mars ou Avril,
quand les journées s'allongent ?
Tu verrais ça quand ? Mars ou Avril,
quand les journées s'allongent ?
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Le prochain café rencontre à Brest serait le 22 février sous réserves de vérification.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Outre le 22 février à Brest, il y a aussi le 18 janvier à Morlaix.Tugdual a écrit :Tu parlais donc sérieusement ...
Ainsi donc, Tugdual, tu crois que je ne parlais pas sérieusement !
Cela aurait été "at l'inside moon plain grey" !
Cela n'a pas pu m'arriver plus d'une fois (par doigt des 4 membres de quintuplés) dans les dernières semaines. Et, normalement, çà ne doit pas se voir.
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
J'aime beaucoup son travail.
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Des fois, j'hésite, je me demande ...Jean a écrit :Ainsi donc, Tugdual, tu crois que je ne parlais pas sérieusement !
Le week-end du 18 Janvier j'ai déjà
quelque chose de prévu, mais pour
le 22 Février je suis libre comme l'air.
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Quid de ce café-rencontre ?Mars a écrit :Le prochain café rencontre à Brest serait le 22 février sous réserves de vérification.
Cela se confirme-t-il ?
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
C'est confirmé : salle réservée.
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Alors il n'y a plus qu'à voir ça de plus près !
Bon, il est temps que je me mette à bosser ...
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
allez-y vous me raconterais après.
Orbite quelque part entre la voie lactée et Orion :Aspie:
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Re: Céleste Java, graffeuse de Londres à Paris
Landerneau - 16 mai 2015Céleste Java. Des toiles à l'univers urbain
© Le Télégramme - http://www.letelegramme.fr/finistere/la ... 630556.php
Céleste Java révèle sur ses toiles son univers onirique peuplé de visages captivants.
Ses visages poétiques constellent un univers pictural engendré par l'instinct, parcouru par un flux onirique. La tête dans les toiles, Céleste Java aime aussi se mettre au pied du mur pour y projeter ses inspirations d'art urbain. Elle sera à l'oeuvre cet après-midi, à Loperhet.
Elle a choisi le prénom Céleste en référence à sa fascination pour les corps stellaires merveilleux découverts par l'astronomie. « Java, c'est pour la chanson de Boris Vian " La java des bombes atomiques ". C'était quelqu'un de libre, qui ne portait pas de jugement de valeurs ». Si l'explication de son nom d'artiste n'a pas toujours été la même au fil d'une carrière de peintre devenue un plein-temps il y a seulement quelques années, Céleste Java a toujours considéré l'art comme l'expression spontanée d'une perception purement sensorielle. « Je peins comme je le sens, c'est instinctif, en lien avec l'humeur du moment ». Le contact avec la toile devient alors organique pour celle qui peint parfois avec le doigt.
Moments de rêve à partager
Mais, comme tout travail artistique, celui de la Landernéenne diplômée d'une école d'art parisienne, est traversé par des influences. En observant les visages bleutés de Céleste Java, on pense à Enki Bilal. La fan de Metal Hurlant ne repousse pas la comparaison. « J'apprécie aussi les oeuvres de Hans Giger (graphiste et plasticien qui créa, entre autres, le personnage d'Alien, NDLR). Pourquoi ? C'est très difficile de mettre en mots des rapports sensoriels et sensuels », s'excuse-t-elle presque. De toute façon, il n'y a pas besoin de phrase pour s'entendre avec les figures allégoriques de Céleste Java : « Des femmes viennent parfois me dire qu'elles se retrouvent beaucoup dans les regards sur mes toiles. J'ai un côté poète et introvertie mais j'aime beaucoup partager mes moments de rêve avec les gens. C'est pour cela que je peins dans la rue ».
Expérience londonnienne
Dans cette perspective d'invitation à détacher son esprit du morne réel de la ville, Céleste Java joue du contraste, bombe colorée à la main : « J'ai peint sur des murs de Kergaradec quelque chose qui tranche avec le mercantilisme ambiant ». À Brest toujours, en juillet 2013, elle a participé au projet Crimes of Minds invitant plusieurs artistes contemporains à s'exprimer sur les murs des Capucins. Mais c'est à Paris et à Londres qu'elle s'adonne le plus souvent au street art : « Dès que je peux je file en Angleterre pour collaborer avec Solo One dans le quartier populaire de Brixton ». En revanche, Céleste Java n'a pas trop cherché l'inspiration à Landerneau, ville que cette mère de trois enfants habite depuis neuf ans. Signalons simplement une oeuvre créée en collaboration avec Benjamin Duquenne sur un mur de l'ex bâtiment Le Fur (zone du Bois-Noir), détruit l'an dernier.
Fresque en direct au Trimaran
La fresque qu'elle réalisera cet après-midi, au Trimaran, à Loperhet (à partir de 14 h), laissera donc une trace unique dans le pays de Landerneau-Daoulas. Invitée par l'association Unis-Sons, organisatrice d'un festival rock et d'un marché des artisans au Trimaran, Céleste Java fera danser ses bombes et son onirisme sur une toile de 10 m sur 1,60 m. Une performance qui pourrait se transformer en pièce de prestige sous quelques années. Ses toiles commencent à gagner les salles de vente nationales (le 30 mai à Marseille, le 11 juin à Paris, au profit d'une association d'autisme). Céleste Java est la première à ne pas tirer de plans sur la comète mais avec un nom et un talent pareils, rien ne s'oppose à ce que sa cote finisse par décoller.
© Le Télégramme - http://www.letelegramme.fr/finistere/la ... 630556.php
Céleste Java révèle sur ses toiles son univers onirique peuplé de visages captivants.
Ses visages poétiques constellent un univers pictural engendré par l'instinct, parcouru par un flux onirique. La tête dans les toiles, Céleste Java aime aussi se mettre au pied du mur pour y projeter ses inspirations d'art urbain. Elle sera à l'oeuvre cet après-midi, à Loperhet.
Elle a choisi le prénom Céleste en référence à sa fascination pour les corps stellaires merveilleux découverts par l'astronomie. « Java, c'est pour la chanson de Boris Vian " La java des bombes atomiques ". C'était quelqu'un de libre, qui ne portait pas de jugement de valeurs ». Si l'explication de son nom d'artiste n'a pas toujours été la même au fil d'une carrière de peintre devenue un plein-temps il y a seulement quelques années, Céleste Java a toujours considéré l'art comme l'expression spontanée d'une perception purement sensorielle. « Je peins comme je le sens, c'est instinctif, en lien avec l'humeur du moment ». Le contact avec la toile devient alors organique pour celle qui peint parfois avec le doigt.
Moments de rêve à partager
Mais, comme tout travail artistique, celui de la Landernéenne diplômée d'une école d'art parisienne, est traversé par des influences. En observant les visages bleutés de Céleste Java, on pense à Enki Bilal. La fan de Metal Hurlant ne repousse pas la comparaison. « J'apprécie aussi les oeuvres de Hans Giger (graphiste et plasticien qui créa, entre autres, le personnage d'Alien, NDLR). Pourquoi ? C'est très difficile de mettre en mots des rapports sensoriels et sensuels », s'excuse-t-elle presque. De toute façon, il n'y a pas besoin de phrase pour s'entendre avec les figures allégoriques de Céleste Java : « Des femmes viennent parfois me dire qu'elles se retrouvent beaucoup dans les regards sur mes toiles. J'ai un côté poète et introvertie mais j'aime beaucoup partager mes moments de rêve avec les gens. C'est pour cela que je peins dans la rue ».
Expérience londonnienne
Dans cette perspective d'invitation à détacher son esprit du morne réel de la ville, Céleste Java joue du contraste, bombe colorée à la main : « J'ai peint sur des murs de Kergaradec quelque chose qui tranche avec le mercantilisme ambiant ». À Brest toujours, en juillet 2013, elle a participé au projet Crimes of Minds invitant plusieurs artistes contemporains à s'exprimer sur les murs des Capucins. Mais c'est à Paris et à Londres qu'elle s'adonne le plus souvent au street art : « Dès que je peux je file en Angleterre pour collaborer avec Solo One dans le quartier populaire de Brixton ». En revanche, Céleste Java n'a pas trop cherché l'inspiration à Landerneau, ville que cette mère de trois enfants habite depuis neuf ans. Signalons simplement une oeuvre créée en collaboration avec Benjamin Duquenne sur un mur de l'ex bâtiment Le Fur (zone du Bois-Noir), détruit l'an dernier.
Fresque en direct au Trimaran
La fresque qu'elle réalisera cet après-midi, au Trimaran, à Loperhet (à partir de 14 h), laissera donc une trace unique dans le pays de Landerneau-Daoulas. Invitée par l'association Unis-Sons, organisatrice d'un festival rock et d'un marché des artisans au Trimaran, Céleste Java fera danser ses bombes et son onirisme sur une toile de 10 m sur 1,60 m. Une performance qui pourrait se transformer en pièce de prestige sous quelques années. Ses toiles commencent à gagner les salles de vente nationales (le 30 mai à Marseille, le 11 juin à Paris, au profit d'une association d'autisme). Céleste Java est la première à ne pas tirer de plans sur la comète mais avec un nom et un talent pareils, rien ne s'oppose à ce que sa cote finisse par décoller.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans