Comme promis je vous propose d'exposer mon expérience concernant la création et la maintenance d'un commerce en ligne avec des interactions sociales très limitées, voire aucune, du moins durant les premières années.
Je ne révélerais pas l'adresse de mon site pour le moment car je ne souhaite pas encore que mes clients/banquiers/comptable etc. fassent le lien entre ma boutique et le SA ! Ça changera surement mais pas aujourd'hui. J'espère que vous le comprendrez. Sachez juste que je fais plusieurs dizaines de milliers de ventes par an et que j'ai un CA à 6 chiffres. Je le fais seule à environ 3/4 temps (en fonction des périodes).
Pour commencer je suis comme vous : je déteste les rendez-vous (je suis même phobique des rendez-vous

Ces points sont très importants pour un projet tel que celui-ci et toutes les démarches qui vont suivre découlent de ces deux points :
- S'appuyer entièrement sur ses "superpouvoirs" et les développer (


- Trouver des solutions pour pallier les handicaps (

Pour créer un commerce en ligne il faut :
UNE (bonne) IDÉE/PRODUIT à vendre à trouver dans ce que vous aimez/connaissez, les choses qui vous font plaisir, pour lesquelles vous êtes capables de travailler des heures, mes bonnes expériences. Je suis certaine que n'importe quelle boutique basée sur un intérêt spécifique et donc une niche a toutes les chances de marcher !
Il faut ensuite vérifier qu’il n’existe pas 20 boutiques déjà en place sur le créneau en tapant simplement les mots clés avec et sans fautes d’orthographe dans Google. Oublions donc les bijoux, les vêtements, les jouets, les produits bios, les produits pour bébé, etc. les 10 premières pages de Google en sont remplies.
L’idéal est de créer une nouvelle offre avec plusieurs idées ou éléments croisés.
Dans l’absolu il est possible de créer un commerce en ligne sur un créneau déjà saturé mais il faut pour cela investir dans un logiciel solide et payer un référenceur ultra compétent (ce qui ne se trouve pas à tous les coins de rues et coûte relativement cher).
UN OU DES FOURNISSEURS que l’on peut le plus souvent trouver sur Internet. Ne pas hésiter à visiter les Google étrangers si l’on maitrise des langues car les e-commerçants français sont des français, c’est-à-dire qu’ils parlent… le français uniquement, si bien que non seulement les fournisseurs francophones sont surexploités mais les fournisseurs étrangers sont inconnus en France. Cette option peut permettre de belles nouvelles idées sur le marché français. On peut devenir le premier importateur français d’un produit très recherché en ne faisant qu’échanger des mails avec un très poli et très fiable fournisseur chinois !!
UN LOGICIEL de vente en ligne que l’on peut faire faire par un professionnel si on a les moyens (une boutique solide et sérieuse clés en main vaut au minimum 6000 €). On a ainsi un support technique permanent ainsi qu’un référencement Pro.
Mais il est possible de commencer quasi gratuitement avec les solutions http://www.oxatis.com/offres-creation-site-marchand.htm et http://www.ekmboutique.fr/ qui offrent une première structure de qualité, un référencement compris et ne nécessitent pas de diplôme d’ingénieur pour parvenir à un résultat correct. Il est possible de passer à une boutique plus conséquente après avoir correctement testé le marché.
Dépenser de l’argent dans les campagnes adwords que Google ne manque pas de proposer est inutile. Cela crée juste plus de visites non qualifiées et donc pas davantage d’achats.
A noter qu’il est également possible de vendre sur Ebay, Amazon ou le Boncoin. Je pense qu’un site de vente personnel en amont est un plus. N’oublions pas qu’il faut rassurer le client sur Internet.
UNE STRUCTURE JURIDIQUE sachant que ce qui se passe sur Internet est facilement vérifiable, il est illusoire (et dangereux) de compter passer inaperçu très longtemps avec un commerce qui marche.
Il est également illégal de commercer (au-delà des ventes mobilières des particuliers) sur Internet sans afficher les Mentions Légales, dont le fameux numéro de SIRET dont seule une personne régulièrement inscrite dispose. En outre les clients qui ont peur sur le Web (et qui ont, toutes proportions gardées, raison), vérifient ce genre d’information. Sans SIRET comment puis-je être sûr de la personne à qui j’envoie de l’argent ?
La structure Auto-Entrepreneur permet (certaines choses vont changer en 2014 mais j’ignore lesquelles, sans doute pas la procédure d’inscription), d’avoir une activité déclarée sans surcoût et sans surprise. En tant que commerce, on déclare mensuellement ou trimestriellement le Chiffre d’Affaires sur lequel on paye immédiatement 23%. Au début et/ou si l’on n’est pas imposable il vaut mieux ne pas opter pour le prélèvement libératoire de l’impôt.
La création d’une activité sous ce statut se fait sans aucun rendez-vous ni échange téléphonique, en remplissant un simple formulaire sur le site http://www.lautoentrepreneur.fr/. En dehors des autorisations spécifiques à votre activité il n’y a aucune autre obligation puisque tout est centralisé à cet endroit.
UN COMPTE BANCAIRE qui peut parfaitement être le vôtre pour commencer car en tant qu’Entreprise Individuelle (cas du statut Auto-entrepreneur), le patrimoine de l’entreprise et celui de l’entrepreneur sont confondus. Pour ceux qui s’en sentent capables, il est préférable d’ouvrir un compte Pro. Séparer les comptabilités est plus facile à gérer, le compte pro montre également votre sérieux à votre banquier (pour plus tard) et on pourra y installer un TPE (terminal de paiement virtuel) lorsque vous installerez une « vraie » boutique. En attendant, le compte perso avec les solutions présentées plus haut va très bien.
UN COMPTABLE n’est obligatoire que pour des structures plus importantes et/ou à partir du moment où l’on a besoin d’un bilan (pour un logement, un prêt, etc.). J’ai opté pour le comptable en ligne et j’en suis fort satisfaite. Non seulement il est plus compétent que le bureau local mais il est également moins cher !
Les factures sont scannées et envoyées par Dropbox, les bilans transmis par pdf. Il y a au minimum une explication de bilan par an mais cela reste de la compta simplifiée.
UN SERVICE CLIENT ce qui est un point délicat car le service client fait ou défait un commerce en ligne… Il est possible de limiter très largement les soucis avec les béquilles suivantes :
- Un site clair et facile à utiliser qui contient le maximum d'informations
- Un abonnement à des labels comme Fianet qui permet de rassurer les clients
- une FAQ détaillée et accessible, la même chose pour les Conditions Générales de Vente (obligatoires)
- Une mise en avant de l'échange par mail dans le site
- Un standard qui répond pour vous (standard en ligne : 29 €/mois), qui donne des plages horaire de téléphone réduites et qui surtout est accessible par un numéro choisis en 08... Le mien dit carrément que nous répondons par mail en quelques heures, ce qui est vrai.
- Un protocole de réponses très précises sur lesquelles se baser au début de la conversation
- Si vraiment le téléphone est impossible il existe des services de secrétaires à distance qui peuvent le prendre en charge
Pour rassurer tout le monde : j'existe depuis 4 années, j'ai environ 1000 visites qualifiées/jour et je n'ai pas deux appels par semaine. Sur ces quelques appels, la grande majorité pose une simple question et ne veut pas s'éterniser, l'autre est passionnée par la même chose que vous et la conversation devient très intéressante. Les mécontents préfèrent toujours écrire ce qui laisse le temps de réfléchir à la réponse. L'idée est quand même d'avoir le moins de mécontents possible !

La suite pour demain !
N'hésitez pas à faire des remarques ou à poser des questions.
