J'espère ne pas avoir mal cherché, auquel cas je déplacerais mon message dans le bon topic sans rechigner.
J'aimerai savoir comment se sont passées vos études supérieures, et qu'avez-vous fait comme études ?
Avez-vous fait des études en rapport avec votre personnalité ou pas ?
Personnellement, je suis souvent radicale.
J'ai fini par croire ces autres qui me disaient tout le temps qu'il fallait faire du théâtre ou une activité à forte sociabilité pour faire évoluer la timidité et apprendre les codes de la communication et les clés des interactions.
Alors après le bac, j'ai décidé de faire des études d'infirmière. Quoi de mieux pour me guérir ? m'étais-je dit.
Avant tout, c'était l'enseignement théorique qui m'intéressait, donc j'adorais les cours théoriques.
Seulement, mon profil a vite fait tache parmi les gens de la classe.
Les élèves, pas de soucis, ce fut les années où on m'a le plus toléré. On me laissait seule quand j'en avais besoin, et on me laissait approcher lorsque je le souhaitais. On me laissait écouter sans participer, et on me laissait participer quand je le voulais.
J'ai trouvé ça rassurant cette attitude tolérante pour des futurs infirmiers.
Ce sont les seules années où j'ai connu une telle tolérance avec "mes pairs".
(encore que j'ai connu certains problèmes avec des filles qui m'avaient intégrée de force dans leur groupe pour recopier mes notes de cours (elles discutaient en classe elles au lieu d'écouter). En ayant marre de ces filles bruyantes, j'ai changé de rangée sans rien dire. Elles sont devenues odieuses par la suite).
Le problème, c'était avec les profs et les moniteurs de stage.
Mon attitude interpellait, étrangement puisque j'étais calme (je croyais passer inaperçue au milieu des autres).
Je fus prise en grippe en stage, de nombreuses fois. Par le personnel ou par des monitrices.
Psychologiquement c'était très dur. Et lorsque c'est trop dur, je me referme, jusqu'à en devenir mutique. Ca ravivait l'intolérance des autres.
Une fois en stage, une infirmière s'est étonnée. Elle m'a dit sur un ton qui marquait son incrédulité/mépris "Tu es toujours comme ça ? Même avec les enfants ?"
Comme ça ? :/ ... Ne comprenant pas vraiment, je me suis forcée à sourire et à dire non. Je ne sais pas si je fus très convaincante, j'en doute.
Mais c'est vrai que lorsqu'elle m'a dit ça, j'étais dans une pièce avec d'autres étudiantes. Elles parlaient entre elles, et j'étais la seule à l'écart, ne réagissant pas à ce qui se disait autour de moi, avec mon air de fantôme sans doute, toute calme et semblant neutre.
Une autre, dans un autre lieu de stage, s'amusait à s'acharner sur moi. Il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas avec mon attitude. Je n'ai rien compris du tout.
Après coup, je me dis que heureusement que je n'ai jamais eu un fond méchant, j'aurais pu devenir tueur en série

J'ai essayé de détester les gens, mais je n'ai jamais réussi à le faire. Je me demande pourquoi.
Certains profs ne m'aimaient pas, certains autres me prenaient en pitié j'avais l'impression. Ca m'en donnait envie de pleurer lorsqu'un prof acceptait gentiment de me guider personnellement pour m'aider à intégrer une pratique. J'avais l'impression que c'était un cadeau. Vu la méchanceté dont faisaient preuve d'autres profs.
La dernière année, certaines profs ont fait/dit des choses pour m'inciter à abandonner (on m'a parfois saqué injustement, dit des choses blessantes)
"Tu n'as pas le profil d'une infirmière !"
Mais moi j'étais prête à l'entendre, si ça avait été dit avec gentillesse. Ca m'aurait été constructif si on m'avait expliquée pourquoi. Je voulais le savoir. Mais j'avais peur de le demander, de peur que ça me soit dit pour me faire mal.
J'avais bien remarqué que c'était socialement beaucoup trop dur pour moi. Mais j'ai continué jusqu'au dernier cours théorique, après quoi j'ai arrêté, suicidaire que j'étais devenue.
Ce qui m'a permis de tenir, en stage, ce sont certains patients. J'ai rencontré des gens très gentils même si je n'ai jamais réussi à interagir comme d'autres le faisaient avec eux.
Ces 3 années ont été horribles, ce fut une grosse erreur d'orientation qui a plombé les 10 années qui ont suivi.
Reste à voir ce que je vais pouvoir faire maintenant pour rectifier, pour me construire un projet professionnel qui soit en adéquation avec ce que je suis.