Je suis parfois "à côté de la plaque"...
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Je suis parfois "à côté de la plaque"...
J'ai beau savoir que "à priori" cela semble "normal".. Mais, je souffre vraiment d'avoir souvent l'impression d'être "à côté de la plaque"..
Du plus loin que je me souvienne, cela a toujours été ainsi.
Enfant, ma façon de parler, mon langage un peu trop recherché, mes sujets de prédilection me faisaient passer au mieux pour prétentieuse.
A l'adolescence, les conversations qui passionnaient mes camarades (pas de vraie copine à cette époque) me semblaient inaccessibles, je n'y comprenais pas grand chose.
Depuis toujours, j'ai fait d'énormes efforts pour m'intégrer, poussée (fort) par des parents pour qui je devais être comme les autres. Cela passait par des heures à regarder, écouter, analyser. Je l'ai fait, seule, avec des désastres et des victoires.
Cela m'a permis, adulte, de paraître..
Depuis que j'ai croisé, au détour d'un forum, quelqu'un (au passage : merci ) qui a mis des mots sur ma vie, je comprends mieux ce décalage, ce paraître.
Mais..
Malgré tout, même si je sais paraître et donner le change, en réalité je me sens toujours décalée.
Lors de discussions en famille, de partage sur un forum, etc.. il arrive toujours un moment où je suis à côté de la plaque. Cela peut être à cause d'un moment d'absence (où je ne contrôle plus tout), à cause d'un dérapage de la conversation sur un sujet que je maîtrise (je me lâche), à cause d'un sujet sensible (où je mets les pieds dans le plat), etc.. Les conséquences sont diverses : un "blanc", la conversation qui s'éteind, des gens qui ignorent mon intervention, etc..
Dans ces moments là, j'ai l'impression de perdre pied, je me sens vraiment mal, j'angoisse. Je ne suis plus capable de contrôler les choses. Le plus souvent, je suis obligée de sortir de la pièce de peur de m'effondrer..
Est-ce que certains de vous connaissent cela?
Est-ce que cela fait partie de mon côté aspie ou d"autre chose?
Du plus loin que je me souvienne, cela a toujours été ainsi.
Enfant, ma façon de parler, mon langage un peu trop recherché, mes sujets de prédilection me faisaient passer au mieux pour prétentieuse.
A l'adolescence, les conversations qui passionnaient mes camarades (pas de vraie copine à cette époque) me semblaient inaccessibles, je n'y comprenais pas grand chose.
Depuis toujours, j'ai fait d'énormes efforts pour m'intégrer, poussée (fort) par des parents pour qui je devais être comme les autres. Cela passait par des heures à regarder, écouter, analyser. Je l'ai fait, seule, avec des désastres et des victoires.
Cela m'a permis, adulte, de paraître..
Depuis que j'ai croisé, au détour d'un forum, quelqu'un (au passage : merci ) qui a mis des mots sur ma vie, je comprends mieux ce décalage, ce paraître.
Mais..
Malgré tout, même si je sais paraître et donner le change, en réalité je me sens toujours décalée.
Lors de discussions en famille, de partage sur un forum, etc.. il arrive toujours un moment où je suis à côté de la plaque. Cela peut être à cause d'un moment d'absence (où je ne contrôle plus tout), à cause d'un dérapage de la conversation sur un sujet que je maîtrise (je me lâche), à cause d'un sujet sensible (où je mets les pieds dans le plat), etc.. Les conséquences sont diverses : un "blanc", la conversation qui s'éteind, des gens qui ignorent mon intervention, etc..
Dans ces moments là, j'ai l'impression de perdre pied, je me sens vraiment mal, j'angoisse. Je ne suis plus capable de contrôler les choses. Le plus souvent, je suis obligée de sortir de la pièce de peur de m'effondrer..
Est-ce que certains de vous connaissent cela?
Est-ce que cela fait partie de mon côté aspie ou d"autre chose?
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Re: Je suis parfois "à côté de la plaque"...
Bonsoir Alena,
Peux tu définir ce que tu entends par "parfois"?
Tout le monde fait des faux pas dans la vie.
Mais tout le monde n'a pas le don d'en faire aussi systématiquement que nous.
J'ai envie de dire, le plus important avec cette différence, c'est de l'assumer et de s'assumer, même si c'est sûrement difficile quand on n'a été entouré toute sa vie de neurotypiques.
Essaie de cibler plutôt l'idéal de trouver des gens qui acceptent ton "décalage", d'expérience je crois que c'est assez rare. Mais ça te fatiguera moins.
Peux tu définir ce que tu entends par "parfois"?
Tout le monde fait des faux pas dans la vie.
Mais tout le monde n'a pas le don d'en faire aussi systématiquement que nous.
J'ai envie de dire, le plus important avec cette différence, c'est de l'assumer et de s'assumer, même si c'est sûrement difficile quand on n'a été entouré toute sa vie de neurotypiques.
Essaie de cibler plutôt l'idéal de trouver des gens qui acceptent ton "décalage", d'expérience je crois que c'est assez rare. Mais ça te fatiguera moins.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Je suis parfois "à côté de la plaque"...
Disons que c'est un "parfois" qui ressemblerait beaucoup à un "souvent" voire même plus...
J'assume mieux depuis que j'ai découvert le monde des aspies. Je me sens moins isolée et (comme me le répétait mon ex) moins "handicapée de la vie"..
Mais il n'en reste pas moins que cela me fait perdre tous mes moyens .
J'assume mieux depuis que j'ai découvert le monde des aspies. Je me sens moins isolée et (comme me le répétait mon ex) moins "handicapée de la vie"..
Mais il n'en reste pas moins que cela me fait perdre tous mes moyens .
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Re: Je suis parfois "à côté de la plaque"...
Ce que tu décris fait sûrement partie d'un côté aspie.
Est-ce que c'est suffisant pour un diagnostic ? C'est un autre problème.
En attendant, cela peut donner des pistes de compréhension.
Est-ce que c'est suffisant pour un diagnostic ? C'est un autre problème.
En attendant, cela peut donner des pistes de compréhension.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Je suis parfois "à côté de la plaque"...
Salut.
Tu as quel age ? (ne réponds que si ce n'est pas indiscret)
Parce que c'est très lié à l'age.
On finit par comprendre et intégrer les choses "naturelles" qui pour nous ne le sont pas, mais cela prend des années, voire des décennies.
Ça m'a fait exactement pareil que toi, notamment au lycée. L'ayant remarqué, j'évitais de poser des questions. Du coup j'étais moins ridicule mais je restais avec mes doutes.
Tu as quel age ? (ne réponds que si ce n'est pas indiscret)
Parce que c'est très lié à l'age.
On finit par comprendre et intégrer les choses "naturelles" qui pour nous ne le sont pas, mais cela prend des années, voire des décennies.
Ça m'a fait exactement pareil que toi, notamment au lycée. L'ayant remarqué, j'évitais de poser des questions. Du coup j'étais moins ridicule mais je restais avec mes doutes.
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Re: Je suis parfois "à côté de la plaque"...
@ Pastille : Ce n'est pas indiscret du tout, j'ai 36 ans. En effet, j'ai bien remarqué qu'avec le temps, les choses évoluent.
@ Jean : En fait, lorsque j'ai commencé à me poser des question sur le syndrome d'asperger, ce n'est pas ce décalage dans les discussions qui m'a "sauté aux yeux".
Et là, j'avoue que je me pose des questions sur une éventuelle relation entre le fait d'avoir des difficultés à assurer une discussion dans un groupe et le syndrome d'asperger.
En ce moment, j'éprouve le besoin de comprendre comment je fonctionne et l'envie de retrouver une certaine sérénité en arrêtant de "faire semblant". En fait, j'ai envie d'être moi.
Du coup, je me pose beaucoup de questions..
@ Jean : En fait, lorsque j'ai commencé à me poser des question sur le syndrome d'asperger, ce n'est pas ce décalage dans les discussions qui m'a "sauté aux yeux".
Et là, j'avoue que je me pose des questions sur une éventuelle relation entre le fait d'avoir des difficultés à assurer une discussion dans un groupe et le syndrome d'asperger.
En ce moment, j'éprouve le besoin de comprendre comment je fonctionne et l'envie de retrouver une certaine sérénité en arrêtant de "faire semblant". En fait, j'ai envie d'être moi.
Du coup, je me pose beaucoup de questions..
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Re: Je suis parfois "à côté de la plaque"...
Je connais bien cette impression ...Alena.L a écrit :Malgré tout, même si je sais paraître et donner le change, en réalité je me sens toujours décalée.
Que ce soit dans une vraie conversation ou via un forum,
il m'arrive très souvent de ne pas comprendre les articulations
logiques entre certaines répliques (ou de saisir bien plus tard).
Je pense que c'est ce qui provoque mon sentiment de décallage :
les répliques s'échangent de manière fluide, naturelle, et visiblement
tout le monde est à l'aise, sauf moi, tout absorbé que je suis
dans mes efforts d'analyse ... et aussi pour donner le change ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Je suis parfois "à côté de la plaque"...
Je connais ça aussi, que ce soit en famille, avec les amis, ou même à l'école.
Pas les mêmes préoccupations, le même état d'esprit, des décrochages fréquents vers ailleurs...
Et parfois, je ne saisis pas ce qui les motive, surtout quand ils parlent de soirées, d'aller se "bourrer la gueule".
D'autres, c'est impalpable, c'est ténu et sourd, et pourtant bel et bien là.
C'est assez déstabilisant, mais je m'y fait, j'avoue le diagnostic, ou la démarche, y est pour quelque chose.
Pas les mêmes préoccupations, le même état d'esprit, des décrochages fréquents vers ailleurs...
Et parfois, je ne saisis pas ce qui les motive, surtout quand ils parlent de soirées, d'aller se "bourrer la gueule".
D'autres, c'est impalpable, c'est ténu et sourd, et pourtant bel et bien là.
C'est assez déstabilisant, mais je m'y fait, j'avoue le diagnostic, ou la démarche, y est pour quelque chose.
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"
En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
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Re: Je suis parfois "à côté de la plaque"...
Tugdual a écrit :Je pense que c'est ce qui provoque mon sentiment de décallage :
les répliques s'échangent de manière fluide, naturelle, et visiblement
tout le monde est à l'aise, sauf moi, tout absorbé que je suis
dans mes efforts d'analyse ... et aussi pour donner le change ...
Loup a écrit :Pas les mêmes préoccupations, le même état d'esprit, des décrochages fréquents vers ailleurs...
Voilà, c'est ce que je ressens. Cela me rassure beaucoup de ne pas être seule dans ce cas.Loup a écrit :D'autres, c'est impalpable, c'est ténu et sourd, et pourtant bel et bien là.
C'est assez déstabilisant [...]
Comme je l'ai dit plus haut, j'essaie de comprendre. Je suis épuisée de vivre en faisant toujours semblant. J'ai l'impression d'attaquer chaque journée comme une guerre contre moi. J'ai besoin de m'accepter comme je suis pour retrouver un peu de sérénité.
Je ne sais pas trop comment expliquer ce qui suit, mais je vais essayer..
J'ai toujours vécu avec d'énormes difficultés.
Il se trouve que l'une de mes tantes rencontre elle aussi les mêmes problèmes depuis toujours. Mes parents, refusant que je suive les traces de ma tante, m'ont toujours "poussée" et ont toujours voulu croire a un problème médical "physique" : "tu es malade, on va trouver ce que tu as et on va te soigner".
J'ai donc eu plusieurs diagnostiques suivant les médecins que je rencontrais : spasmophilie, épilpsie, dépression, voire même caprice..
Mes parents refusaient catégoriquement que je rencontre un psy -chiatre ou -chologue de peur qu'il m'enferme en hôpital psychiatrique à défaut de comprendre ce que j'avais (là, à l'époque, ils avaient certainement raison!).
Le diagnostique de mon médecin d'enfance étant resté le plus marqué dans nos esprits (diagnostique :"cinéma" et caprices / ordonnance : la pousser et la laisser se débrouiller seule), j'ai vécu poussée (le mot est faible) par mes parents et je me suis toujours crue atteinte d'une maladie mentale ("tarée" était mon mot d'adolescente!) et faible..
Enfin bref, il y a quelques mois j'ai découvert le syndrome d'asperger.
J'ai pensé à ma tante, sans même penser à moi.
En voulant faire part de ce syndrome à ma mère puis à ma soeur, j'ai reçu un vrai choc quand elles m'ont dit me reconnaître complètement dans les différents traits du profil, exemples à l'appui..
Pour la première fois de ma vie, je rentre "dans les cases".
Cela m'a permis de comprendre beaucoup de réactions que j'ai eues ou que j'ai encore parfois, la fatigue inapropriée que me procurent certaines situations, mes difficultés avec l'école (alors que j'adore apprendre), mes difficultés avec l'emploi...
J'ai toujours très mal vécu ces échecs car ils me renvoyaient une image très négative de moi. Mon ex-mari me disait d'ailleurs régulièrement que j'étais une "handicapée de la vie"!
Mais, au fur et à mesure que je comprends tout ce que le syndrome d'asperger englobe, j'arrive à me "pardonner" toutes ces difficultés ou situations.
Voilà pourquoi j'essaie de comprendre.
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Re: Je suis parfois "à côté de la plaque"...
Moi aussi je suis parfois à côté de la plaque, surtout pour des sujets taboo me concernant
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- Prolifique
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- Enregistré le : lundi 9 août 2010 à 22:08
- Localisation : Bretagne
Re: Je suis parfois "à côté de la plaque"...
c'est aussi l'histoire de ma vie...
le plus important est de reussir a se comprendre soi meme, ca va bien mieux apres et on est moins critique avec soi, plus indulgent, ca facilite la vie.
En cela le diag d'asperger m'a enorment aidé.
le plus important est de reussir a se comprendre soi meme, ca va bien mieux apres et on est moins critique avec soi, plus indulgent, ca facilite la vie.
En cela le diag d'asperger m'a enorment aidé.
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
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Re: Je suis parfois "à côté de la plaque"...
Le diagnotisque, j'y pense.. Mais pour l'instant, je ne fais qu'y penser!
Je ne me sens pas encore prête à officialiser, ça me fait peur (je ne sais même pas pourquoi).
Je prends quelques renseignements, par ci par là. Mais je suis du Calvados et, pour le moment, je n'ai pas eu de très bon échos sur le CRA.
Si un jour, je trouve un "bon" professionnel ça me décidera peut-être !!
Je ne me sens pas encore prête à officialiser, ça me fait peur (je ne sais même pas pourquoi).
Je prends quelques renseignements, par ci par là. Mais je suis du Calvados et, pour le moment, je n'ai pas eu de très bon échos sur le CRA.
Si un jour, je trouve un "bon" professionnel ça me décidera peut-être !!