Suradaptation
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Suradaptation
Le sujet a peut-être déjà été traité mais je lance malgré tout un nouveau post après avoir parcouru dans la section Pratique du forum le post MDPHement parlant.
Une des questions qui y est soulevée est apparemment de savoir comment sortir de la suradaptation ? Lo le dit très bien ainsi que Francesca, après des décennies de compensation, nous sommes épuisés, au bout du rouleau, etc... et ce n'est rien de le dire. Nous ressentons viscéralement le besoin de lâcher prise, de retrouver notre fonctionnement naturel mais chaque jour la vie nous l'interdit.
En ce qui me concerne, avec les années (52 ans bientôt), je suis disons comme formatée. Je ne sais plus être naturelle, hormis vraiment quand je craque complètement et m'enfonce dans la dépression.
Depuis que je connais ce forum et que j'ai entrepris les démarches auprès du CRA, je m'apperçois que je compense du matin au soir
La suradaptation est à l'aune du trouble....envahissante.
Me lever le matin et anticiper la journée des mes proches : de quoi vont ils avoir besoin ? que vais-je leur faire à manger ? Bref, tenir compte des besoins et attentes des gens qui dépendent de moi ou qui simplement m'aiment est un effort colossal mais incontournable.
Leur sourire même, au réveil, ne m'est pas naturel
Toujours garder à l'esprit que je ne suis pas seule au monde et que le regard que l'on porte sur moi a des conséquences sur la façon dont sont perçus mes enfants, mon compagnon, etc...
Du coup, penser à mon apparence, à ma démarche, à contrôler mes impulsions, à ne pas avoir l'air trop maussade, à ne pas parler toute seule dans la rue, ne pas faire de commentaires à voix haute quand quelque chose me gène ou me choque, à ne pas être trop familière avec le sdf de la boulangerie, etc...
Je me suis rendu compte que je me suis auto-formatée. Pour certaines choses je n'arrive plus à fonctionner autrement, naturellement, et parfois même quand je suis seule tant les automatismes sont puissants.
Comme quelques un des plus âgés d'entre nous, j'ai eu une éducation un peu terroriste : menaces, punitions, injonction de faire des efforts, etc... et çà a marché, je suis toujours dans l'effort et c'est en train de me tuer. Il y a bien longtemps que j'ai entamé mon capital d'énergie vitale, je suis au-delà de la réserve .
Etre naturelle supposerait donc de prendre conscience de tout ce que j'ai fait comme efforts pour m'adapter tant bien que mal (et je suis loin d'avoir fini , ce que je découvre me fait peur) et me mettrait en position de foutre en l'air toute ma vie familiale.
J'ai envie de confronter mon expérience à la vôtre.
Parmi toutes les stratégies conscientes que vous avez mises en place, quelles sont celles qui vous semblent les plus faciles à "désinstaller" ?
Par exemple moi, j'ai tendance à me parler quand je marche dans la rue ou quand je suis seule en général et même si je fais très attention, çà finit toujours par se produire. J'ai donc pris l'habitude quand je réalise que l'on me regarde (heureusement je ne me parle pas très fort ! ) de me mettre à chantonner ce qui socialement passe beaucoup mieux.
Si j'étais seule au monde je m'en ficherais éperduement du regard des autres, mais j'habite une petite ville et je veux épargner mes filles. Elles ont déjà eu à souffrir du côté atypique de notre famille là où nous vivions avant alors je fais tout pour limiter les dégâts.
C'est un exemple parmi des milliers, qui peut passer pour drôle, mais épuisant car il nécessite une vigilence de tous les instants : je fais tout mes déplacements à pieds ou en bus.
A bientôt
Mumbzh
Une des questions qui y est soulevée est apparemment de savoir comment sortir de la suradaptation ? Lo le dit très bien ainsi que Francesca, après des décennies de compensation, nous sommes épuisés, au bout du rouleau, etc... et ce n'est rien de le dire. Nous ressentons viscéralement le besoin de lâcher prise, de retrouver notre fonctionnement naturel mais chaque jour la vie nous l'interdit.
En ce qui me concerne, avec les années (52 ans bientôt), je suis disons comme formatée. Je ne sais plus être naturelle, hormis vraiment quand je craque complètement et m'enfonce dans la dépression.
Depuis que je connais ce forum et que j'ai entrepris les démarches auprès du CRA, je m'apperçois que je compense du matin au soir
La suradaptation est à l'aune du trouble....envahissante.
Me lever le matin et anticiper la journée des mes proches : de quoi vont ils avoir besoin ? que vais-je leur faire à manger ? Bref, tenir compte des besoins et attentes des gens qui dépendent de moi ou qui simplement m'aiment est un effort colossal mais incontournable.
Leur sourire même, au réveil, ne m'est pas naturel
Toujours garder à l'esprit que je ne suis pas seule au monde et que le regard que l'on porte sur moi a des conséquences sur la façon dont sont perçus mes enfants, mon compagnon, etc...
Du coup, penser à mon apparence, à ma démarche, à contrôler mes impulsions, à ne pas avoir l'air trop maussade, à ne pas parler toute seule dans la rue, ne pas faire de commentaires à voix haute quand quelque chose me gène ou me choque, à ne pas être trop familière avec le sdf de la boulangerie, etc...
Je me suis rendu compte que je me suis auto-formatée. Pour certaines choses je n'arrive plus à fonctionner autrement, naturellement, et parfois même quand je suis seule tant les automatismes sont puissants.
Comme quelques un des plus âgés d'entre nous, j'ai eu une éducation un peu terroriste : menaces, punitions, injonction de faire des efforts, etc... et çà a marché, je suis toujours dans l'effort et c'est en train de me tuer. Il y a bien longtemps que j'ai entamé mon capital d'énergie vitale, je suis au-delà de la réserve .
Etre naturelle supposerait donc de prendre conscience de tout ce que j'ai fait comme efforts pour m'adapter tant bien que mal (et je suis loin d'avoir fini , ce que je découvre me fait peur) et me mettrait en position de foutre en l'air toute ma vie familiale.
J'ai envie de confronter mon expérience à la vôtre.
Parmi toutes les stratégies conscientes que vous avez mises en place, quelles sont celles qui vous semblent les plus faciles à "désinstaller" ?
Par exemple moi, j'ai tendance à me parler quand je marche dans la rue ou quand je suis seule en général et même si je fais très attention, çà finit toujours par se produire. J'ai donc pris l'habitude quand je réalise que l'on me regarde (heureusement je ne me parle pas très fort ! ) de me mettre à chantonner ce qui socialement passe beaucoup mieux.
Si j'étais seule au monde je m'en ficherais éperduement du regard des autres, mais j'habite une petite ville et je veux épargner mes filles. Elles ont déjà eu à souffrir du côté atypique de notre famille là où nous vivions avant alors je fais tout pour limiter les dégâts.
C'est un exemple parmi des milliers, qui peut passer pour drôle, mais épuisant car il nécessite une vigilence de tous les instants : je fais tout mes déplacements à pieds ou en bus.
A bientôt
Mumbzh
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Re: Suradaptation
Un des moyens est de privilégier la solitude. Quand on est seul, on peut être naturel. Même pour écrire je suis un peu formatée. Tu vois écrire :quand "ON" est une hérésie pour moi, mais je me force régulièrement à l'employer car je sais que si j'écris: "Je", je cours le risque d'être moins bien comprise.
Donc, quand je suis seule, je suis moi. Pour le fait de parler dans la rue, ne t'inquiètes pas, tout le monde le fait maintenant, l'oreillette en place, dans son mobile.
L'adaptation est envahissante et difficile, et fatigante, mais personnellement, c'est aussi ce que j'ai voulu pour mon fils, parce que j'avais l'impression à l'époque que c'était la seule solution, qu'il fallait à tous prix s'intégrer dans la société.
Désinstaller tes habitudes? mais tu dis toi-même que dans ton village le regard des autres est important; il paraît donc difficile de désinstaller ces stratégies de survie. (du moins pour moi, c'est ce que cela a été une stratégie de survie)
Chez toi, tu peux parler à ta famille et leur dire que certaines choses te demandent trop d'efforts et que tu as besoin d'être aidée pour ne pas t'épuiser. (je ne parle pas d'aide matérielle là, mais d'acceptation de toi-même).
Cela dépend de l'âge de tes enfants. S'ils sont ados, je ne suis pas sûre que ce soit le moment. J'ai dit à une de mes filles, il y a onze jours seulement (elle a 27 ans!!!) que les voyages en voiture m'angoissent, que ce sont deux heures très difficiles quand je dois aller chercher l'un ou l'autre à la gare. Avant je parlais d'écologie, de prix du gasoil...
Mes enfant comprennent, mais ados, non, je n'aurais rien dit, et Dieu merci, j'ai eu la force de mener cette vie harassante jusqu'à leur âge adulte. Mes enfants (sauf Jo bien sûr) me voyaient comme originale, spé (!), une artiste quoi... et me faisaient les recommandations d'usage pour les conseils de classe, les rencontres avec d'autres parents...
L'adaptation m'a sauvé la vie je dirais, et c'est la naissance de mes enfants qui m'a obligé à m'adapter alors que j'avais laissé tomber.
J'ai réussi à ne plus sourire sur commande quand je n'en ai pas envie. Je crois que c'est la seule"adaptation" que j'ai arrêtée consciemment.
Donc, quand je suis seule, je suis moi. Pour le fait de parler dans la rue, ne t'inquiètes pas, tout le monde le fait maintenant, l'oreillette en place, dans son mobile.
L'adaptation est envahissante et difficile, et fatigante, mais personnellement, c'est aussi ce que j'ai voulu pour mon fils, parce que j'avais l'impression à l'époque que c'était la seule solution, qu'il fallait à tous prix s'intégrer dans la société.
Désinstaller tes habitudes? mais tu dis toi-même que dans ton village le regard des autres est important; il paraît donc difficile de désinstaller ces stratégies de survie. (du moins pour moi, c'est ce que cela a été une stratégie de survie)
Chez toi, tu peux parler à ta famille et leur dire que certaines choses te demandent trop d'efforts et que tu as besoin d'être aidée pour ne pas t'épuiser. (je ne parle pas d'aide matérielle là, mais d'acceptation de toi-même).
Cela dépend de l'âge de tes enfants. S'ils sont ados, je ne suis pas sûre que ce soit le moment. J'ai dit à une de mes filles, il y a onze jours seulement (elle a 27 ans!!!) que les voyages en voiture m'angoissent, que ce sont deux heures très difficiles quand je dois aller chercher l'un ou l'autre à la gare. Avant je parlais d'écologie, de prix du gasoil...
Mes enfant comprennent, mais ados, non, je n'aurais rien dit, et Dieu merci, j'ai eu la force de mener cette vie harassante jusqu'à leur âge adulte. Mes enfants (sauf Jo bien sûr) me voyaient comme originale, spé (!), une artiste quoi... et me faisaient les recommandations d'usage pour les conseils de classe, les rencontres avec d'autres parents...
L'adaptation m'a sauvé la vie je dirais, et c'est la naissance de mes enfants qui m'a obligé à m'adapter alors que j'avais laissé tomber.
J'ai réussi à ne plus sourire sur commande quand je n'en ai pas envie. Je crois que c'est la seule"adaptation" que j'ai arrêtée consciemment.
"Ne le secouez pas, cet homme est plein de larmes." Charles Dickens.
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Re: Suradaptation
Mumbhz, est-ce que lorsque tu es toute seule quelque part tu parviens à lâcher prise et être "toi-même" (disons, débarrassé de ta carapace d'adaptation) ? Peut-être que tu aurais besoin de moments dans la semaine pour te ressourcer, un endroit où tu serais libre d'être toi-même sans contraintes, sans crainte de jugement etc ?
Comme je sais pas, un jour à l'écart, ou bien profiter quand tu sais que tu vas avoir une journée sans enfants sans mari à la maison pour rester tranquille avec toi-même et te ressourcer ? (En ayant anticipé ce jour, ça doit être possible de ne même pas avoir à sortir acheter du pain ou faire des courses)...
C'est peut-être difficilement réalisable je sais pas, je ne fais que poser des hypothèses :/ Mais ça te ferait peut-être du bien.. ?
Comme je sais pas, un jour à l'écart, ou bien profiter quand tu sais que tu vas avoir une journée sans enfants sans mari à la maison pour rester tranquille avec toi-même et te ressourcer ? (En ayant anticipé ce jour, ça doit être possible de ne même pas avoir à sortir acheter du pain ou faire des courses)...
C'est peut-être difficilement réalisable je sais pas, je ne fais que poser des hypothèses :/ Mais ça te ferait peut-être du bien.. ?
Compagnon NPTT (neuro-pas-très-typique) d'aspicot -> HPI confirmé
Et Annihilator assumé :p
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Re: Suradaptation
la "surradaptation" est obligatoire si on veut garder un certain "statut" de normalité apparente.
je n'ai aps le courage de developper ce qui pourtant m'inspire bcp mais je susi vraiment fatiguée ce matin..
j'ai aussi enormemnt souffert de totut ça. surtout au travail, je pense que c'estl a que j'ai du faire bcp bcp trop.Mais ds le quotidien aussi.
je parle aussi toute seule, (ds la maison et dehors et comme toi je me surveille pour que ça ne se voit pas trop, idem petit village...)mais a la maison ca ne me gene pas.
comme dit mizton ce qui fait du bien c'est de vrais moment de décompensation, ceux ou tu peux être toi, sans contraintes du tout. sans obligation, sans controles.
j'en ai regulierement besoin, et a m'aide bcp.
je fais de la musique aussi qui m'aide a me ressourcer sans "surcompenser". et puis je me repose bcp mais ça c'est parce que en ce moment je le peux.ca n'est pas tjrs l cas. mais ça aide!
et puis depuis que j'ai compris que j'etais concernée par el SA j'ai laisé omber bcp de choses dans le control et ca soulage. je fais moins atention a certaines choses pas trop graves (balancements, tics, )et ca fatigue un peu moins. me gene encore toutes les sensations bruits, couleurs etc mais ça aussi je sais pourquio aujourd'hui. je limite mes sorties ds ces lieux la, e aux heures "critiques".
hier je suis allée au mac do, (ça faisait des années que je n'y avais pas mis ls pieds!! ça a bcp changé..) et impossible d'attendre, un monde fou, des files longues et surtout, des gens absolument partout!! un bruit assourdissant...je me suis demandée comment font les gens, les enfants, pour pouvoir manger tranqulement au milieu de tous ces autres gens inconnus, de cette foule amassée/serrée!...brr..je susi sortie ausitot et ai pris un sandwich plus loin.
mais bref, il y des petites "batailles" que je gagne; d'autres que je ne suis ps prete a gagner...mais c'est moi. je ne veux plus tricher.
je reviendrai lire ce post sur la surcompensation parce que le sujet m'interese.
je n'ai aps le courage de developper ce qui pourtant m'inspire bcp mais je susi vraiment fatiguée ce matin..
j'ai aussi enormemnt souffert de totut ça. surtout au travail, je pense que c'estl a que j'ai du faire bcp bcp trop.Mais ds le quotidien aussi.
je parle aussi toute seule, (ds la maison et dehors et comme toi je me surveille pour que ça ne se voit pas trop, idem petit village...)mais a la maison ca ne me gene pas.
comme dit mizton ce qui fait du bien c'est de vrais moment de décompensation, ceux ou tu peux être toi, sans contraintes du tout. sans obligation, sans controles.
j'en ai regulierement besoin, et a m'aide bcp.
je fais de la musique aussi qui m'aide a me ressourcer sans "surcompenser". et puis je me repose bcp mais ça c'est parce que en ce moment je le peux.ca n'est pas tjrs l cas. mais ça aide!
et puis depuis que j'ai compris que j'etais concernée par el SA j'ai laisé omber bcp de choses dans le control et ca soulage. je fais moins atention a certaines choses pas trop graves (balancements, tics, )et ca fatigue un peu moins. me gene encore toutes les sensations bruits, couleurs etc mais ça aussi je sais pourquio aujourd'hui. je limite mes sorties ds ces lieux la, e aux heures "critiques".
hier je suis allée au mac do, (ça faisait des années que je n'y avais pas mis ls pieds!! ça a bcp changé..) et impossible d'attendre, un monde fou, des files longues et surtout, des gens absolument partout!! un bruit assourdissant...je me suis demandée comment font les gens, les enfants, pour pouvoir manger tranqulement au milieu de tous ces autres gens inconnus, de cette foule amassée/serrée!...brr..je susi sortie ausitot et ai pris un sandwich plus loin.
mais bref, il y des petites "batailles" que je gagne; d'autres que je ne suis ps prete a gagner...mais c'est moi. je ne veux plus tricher.
je reviendrai lire ce post sur la surcompensation parce que le sujet m'interese.
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
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Re: Suradaptation
Ton anecdote Meï à propos de McDo me fait penser que ce phénomène de foule, de manger dans le bruit et la surexcitation/agitation générale, ça ne dérange pas que les aspies :p C'est un mode de vie qui ne convient pas à de nombreuses personnes (ma formulation est maladroite, je veux dire que de nombreuses personnes ne peuvent/veulent pas vivre ainsi), et bon en soi, je ne considère pas que ce soit une "bataille" à gagner, dans ce sens là... Manger dans un bon restaurant, calme mais fréquenté, ça déjà c'est peut-être un challenge qui vaut davantage la peine d'être relevé :p
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Re: Suradaptation
c'est bien possible tout ça ;)
pour ma part, c'est plus les balancements (droite à gauche, plutot que avant-arrière) et autres mvts (battements des pieds, étirements, figures acrobatiques avec les doigts ...) que j'ai toujours cherché à bloquer.
soit j'ai pleins de ruses (par exemple, plier-déplier les orteils, ça marche autant que de battre des pieds et c'est invisible !), soit je freeze (chez le dentiste ...), soit ça m'échappe : les file d'attente peuvent être des pistes de danse ;-)
tiens, je me souvient qu'en primaire, je passais ma jambe dans la lanière du cartable pour la bloquer : ça marchait pas terrible, un autre membre prenait le relais ... et pour peu que ce soit le bras, à tout les coups la prof pensait que je levais le doigt ! ;-D
mais globalement, je trouve illogique de frustrer ces mouvements, et cela même si je passe mon temps à les contrecarrer (bien que le résultat est, somme toute, relatif). finalement, ces stéréotypies sont ce qu'il y a de plus stigmatisant et visible. c'est donc autant important de les utiliser (destress, concentration ...) que de les gérer socialement (de nos jour, on a tout intérêt à être le plus discret possible dans un aéroport ...)
c'est important je crois de savoir parfaitement les gérer -le mode ninja ?- sinon, c'est mort, ya plus moyen de faire grand chose (hé ho, moi, j'aime bien aller au resto tant que je prends une place avec le mur ou l'angle de la salle dans le dos lol)
cela dit, c'est i-m-p-é-r-a-t-i-f d'avoir des moments "sans" : les jours-sans, c'est quand je sais que je n'ai pas d'obligation (courses, rdv, ...), pas d'invités à attendre, et absolument personne à mes cotés. téléphone coupé, IM coupés. là, t'es libre de te vivre normalement. -le mode normal ?-
pas de regards ext. = pas de social = pas de règles = pleine liberté = rechargement des batteries
... dont la "batterie sociale" qui se re-remplit rapidement ;)
bref ...
tant qu'à un capital fixe d'énergie vitale, ça n'existe pas : pense en terme de batteries à recharger. au pire, tu tombes à plat, et il faut juste du temps pour que ça reparte (comme avec des panneaux solaires ;)
a+ had
pour ma part, c'est plus les balancements (droite à gauche, plutot que avant-arrière) et autres mvts (battements des pieds, étirements, figures acrobatiques avec les doigts ...) que j'ai toujours cherché à bloquer.
soit j'ai pleins de ruses (par exemple, plier-déplier les orteils, ça marche autant que de battre des pieds et c'est invisible !), soit je freeze (chez le dentiste ...), soit ça m'échappe : les file d'attente peuvent être des pistes de danse ;-)
tiens, je me souvient qu'en primaire, je passais ma jambe dans la lanière du cartable pour la bloquer : ça marchait pas terrible, un autre membre prenait le relais ... et pour peu que ce soit le bras, à tout les coups la prof pensait que je levais le doigt ! ;-D
mais globalement, je trouve illogique de frustrer ces mouvements, et cela même si je passe mon temps à les contrecarrer (bien que le résultat est, somme toute, relatif). finalement, ces stéréotypies sont ce qu'il y a de plus stigmatisant et visible. c'est donc autant important de les utiliser (destress, concentration ...) que de les gérer socialement (de nos jour, on a tout intérêt à être le plus discret possible dans un aéroport ...)
c'est important je crois de savoir parfaitement les gérer -le mode ninja ?- sinon, c'est mort, ya plus moyen de faire grand chose (hé ho, moi, j'aime bien aller au resto tant que je prends une place avec le mur ou l'angle de la salle dans le dos lol)
cela dit, c'est i-m-p-é-r-a-t-i-f d'avoir des moments "sans" : les jours-sans, c'est quand je sais que je n'ai pas d'obligation (courses, rdv, ...), pas d'invités à attendre, et absolument personne à mes cotés. téléphone coupé, IM coupés. là, t'es libre de te vivre normalement. -le mode normal ?-
pas de regards ext. = pas de social = pas de règles = pleine liberté = rechargement des batteries
... dont la "batterie sociale" qui se re-remplit rapidement ;)
bref ...
ça m'a plutot réussi que mes parents (et grands parents, qui vivaient sous le meme toit) nous aient imposer des règles de politesse, de maintien à table etc. (bah, il a fallu le temps -bcp- pour que ça rentre) mais ça donne un cadre clair aux relations sociales et ça donne une liste de comportements acceptables, qui permette de se faufiler dans tous les milieux sociaux. on se comporte pas pareil dans un gastro' que au macdo, même si faut se forcer/faire des efforts. c'est sans doute vieux jeux, mais ça marche bien, c'est plutot un avantage utile.Comme quelques un des plus âgés d'entre nous, j'ai eu une éducation un peu terroriste : menaces, punitions, injonction de faire des efforts, etc... et çà a marché, je suis toujours dans l'effort et c'est en train de me tuer. Il y a bien longtemps que j'ai entamé mon capital d'énergie vitale, je suis au-delà de la réserve .
tant qu'à un capital fixe d'énergie vitale, ça n'existe pas : pense en terme de batteries à recharger. au pire, tu tombes à plat, et il faut juste du temps pour que ça reparte (comme avec des panneaux solaires ;)
a+ had
TSA
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Re: Suradaptation
Je suis neurotypique mais comme vous j'ai certains comportement qui passent pas, parmis ceux cité,
-je parle toute seule voir parfois je commente ce que je vois... du genre "ho mon dieu elle pue celle la"... donc ca j'essai forcement de faire attention et de pas trop le faire.
- j'en ai deja parlé trichotillomanie, craquement des aritculations des doigts aux poignet au cou, la colonne vertebrale, en passant par les chevilles d'ou des mouvement bizare, des tic faciaux aussi.
- Pas de balancement a ma connaissance par contre je bloblote de la jambe, ce qui est très enervant pour les autres surtout quant toute la table bouge
Sinon je supporte très mal l'agitation, le bruit et ca me fatigue aussi beaucoup j'ai rarement des moments calmes avec personnes autours de moi j'entend, soit je suis au boulot, soit dans les transports , soit avec mes momes (3 et 5 ans)
Y'a un truc qui me prend pas mal la tête c'est que je suis constament a me demandé si je derange quelqun si je gene, et ce que je dois faire pour gener le moins possible
Sinon y'a un truc qu ej efais maintenant qui est pas du tout naturel chez moi c'est de dire a quelqun qui on va dire me dit un de ses malheur du jour "ca dois pas être facile, j'espere que tu va vite aller mieu"... et ce genre de phrase que je trouve super hypocrite.
-je parle toute seule voir parfois je commente ce que je vois... du genre "ho mon dieu elle pue celle la"... donc ca j'essai forcement de faire attention et de pas trop le faire.
- j'en ai deja parlé trichotillomanie, craquement des aritculations des doigts aux poignet au cou, la colonne vertebrale, en passant par les chevilles d'ou des mouvement bizare, des tic faciaux aussi.
- Pas de balancement a ma connaissance par contre je bloblote de la jambe, ce qui est très enervant pour les autres surtout quant toute la table bouge
Sinon je supporte très mal l'agitation, le bruit et ca me fatigue aussi beaucoup j'ai rarement des moments calmes avec personnes autours de moi j'entend, soit je suis au boulot, soit dans les transports , soit avec mes momes (3 et 5 ans)
Y'a un truc qui me prend pas mal la tête c'est que je suis constament a me demandé si je derange quelqun si je gene, et ce que je dois faire pour gener le moins possible
Sinon y'a un truc qu ej efais maintenant qui est pas du tout naturel chez moi c'est de dire a quelqun qui on va dire me dit un de ses malheur du jour "ca dois pas être facile, j'espere que tu va vite aller mieu"... et ce genre de phrase que je trouve super hypocrite.
Maman bizarroïde d'un grand ado de 16 ans (EIP TDA) et d'un ado de 14 ans Asperger TDAH.
Tous différents , tous humains!
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Re: Suradaptation
Les "jours sans", je trouve ça très important. Tout dépend de l'organisation de ton entourage et de ton implication dans leur vie. C'est peut-être compliqué maintenant mais ce devrait un objectif à atteindre.
Autre chose : les relations sociales "sans intérêt". Je ne dis pas que les personnes ne sont pas intéressantes (quoique, parfois...) mais certains scénarios sociaux, genre fêtes obligatoires, rassemblements familiaux ou autres sont tellement énergivores et sources de stress qu'il faut tendre à s'en passer.
Je réussis à le faire depuis 5 ans environ, sans en être culpabilisée et, bon sang, qu'est-ce que ça fait du bien !
C'est très difficile à faire accepter, je le reconnais et j'en ai bavé avant de m'en affranchir. J'ai souvent dit ici qu'il est plus facile de passer pour une "vieille dame indigne" que pour une femme mal élevée. Bref, je tire avantage de mon "grand âge". Tu es bien plus jeune que moi, mais je pense que tu pourrais reprendre la formule à ton compte si elle te convient
Il y a pas mal de gens que j'aime bien voir, soit en tête à tête, soit en tout petit groupe, du coup je privilégie cette approche et boycotte les occasions de rencontre dans la foule et le bruit.
Autre chose : les relations sociales "sans intérêt". Je ne dis pas que les personnes ne sont pas intéressantes (quoique, parfois...) mais certains scénarios sociaux, genre fêtes obligatoires, rassemblements familiaux ou autres sont tellement énergivores et sources de stress qu'il faut tendre à s'en passer.
Je réussis à le faire depuis 5 ans environ, sans en être culpabilisée et, bon sang, qu'est-ce que ça fait du bien !
C'est très difficile à faire accepter, je le reconnais et j'en ai bavé avant de m'en affranchir. J'ai souvent dit ici qu'il est plus facile de passer pour une "vieille dame indigne" que pour une femme mal élevée. Bref, je tire avantage de mon "grand âge". Tu es bien plus jeune que moi, mais je pense que tu pourrais reprendre la formule à ton compte si elle te convient
Il y a pas mal de gens que j'aime bien voir, soit en tête à tête, soit en tout petit groupe, du coup je privilégie cette approche et boycotte les occasions de rencontre dans la foule et le bruit.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Re: Suradaptation
Bonjour et merci à tous pour vos réponses.
J’avoue que je suis un peu dépassée par la gestion des posts sur le forum, d’où ma difficulté aujourd’hui à vous répondre. Je vous en demande à l’avance pardon.
Rose, c’est sans doute idiot mais çà m’a fait beaucoup de bien de lire comment tu justifiais devant tes enfants le fait de réduire au maximum les déplacements en voiture. J’ai utilisé et utilise encore ce genre de techniques ou quelque chose d’approchant pour me justifier. Malheureusement c’est allé très très loin puisque j’ai fait croire à tout le monde que si je ne travaille pas, c’est par choix. J’étais, là où je vivais avant, la mère au foyer par excellence, celle qui ne délègue jamais à une nounou, qui allaite jusqu’à plus soif (euh…), qui préfère vivre très chichement plutôt que quitter sa nichée pour aller gagner un peu plus, etc… J’ai dit la même chose à mon compagnon actuel car sincèrement, je m’étais mise à y croire moi-même et aujourd’hui j’ai vraiment l’impression de l’avoir grugé, moi qui ne supporte pas le mensonge. J’ai encore l’AAH car j’ai des enfants à charge et que ses revenus sont limités (grosses pensions alimentaires à verser), mais le jour où mes derniers enfants auront pris leur envol, je serai à sa charge et je n’y survivrai pas.
Mizton, oui, j’arrive à avoir de longs moments de solitude car en dehors des vacances scolaires je suis quasiment seule toute la journée. Dans ces moments là je me laisse donc aller mais le spectacle n’est pas top .. Je me retrouve en mode régression totale… vêtements grand-confort, nourriture ultra-simplifiée, le nez dans mes passions ou dodo type coma stade IV… Je le fais tous les jours pour juste survivre mais c’est la cavalcade ½ heure avant que mon homme ne rentre du boulot pour me « refaire une tête ». Il ne m’en veut pourtant pas mais je ne peux décemment pas imposer çà à ma famille. Alors maintenant, est-ce que çà me ressource ??? Disons que çà permet de tenir jusqu’au lendemain. A part çà j’ai une activité bénévole au sein d’une association mais depuis que je suis allée au CRA je me demande vraiment si là aussi je ne suis pas sans m’en rendre compte dans l’effort permanent.
Meï, je suis très admirative de tous ceux qui comme toi arrivent à tenir le coup au travail !! J’ai tout de même fait des tentatives, j’ai même été embauchée à l’ANPE (comme quoi ce n’est pas récent) un jour où j’étais juste allée m’inscrire ! J’ai craqué au bout d’une semaine et me suis réveillée à l’hôpital branchée de partout après 15 jours de coma. Il a fallu ensuite expliquer que je ne voulais surtout plus me retrouver enfermée seule dans un bureau avec un téléphone… bienvenue chez les psys… Le coup du Mac Do me parle beaucoup aussi Meï, j’y suis déjà allée mais j’ai déclaré forfait ! Le truc c’est que j’ai fait honte aux enfants car je faisais mes commentaires à voix haute. J’ai de la chance, il n’y a plus que la plus jeune (12 ans) qui soit encore parfois en demande et c’est un peu pour faire « comme les autres ». Je délègue donc la corvée au grand frère (30 ans) qui tient un peu plus le coup que moi.
Had : je retrouve (avec le sourire, pardon..) deux de mes enfants dans la description que tu fais de toi et de tes stéréotypies. Avant de m’intéresser aux TED ou au SA en particulier, je me disais juste qu’ils me ressemblaient en plus « nerveux ». Moi je gigote plus discrètement et je fuis les arrêts de bus, les salles d’attentes, les files trop longues, etc.. Pour ce qui est de l’éducation, j’ai employé à dessein le terme d’éducation terroriste. Pour moi c’était le régime de la terreur, rien à voir j’espère avec ce que tu as vécu. Manger par terre ce que je ne parvenais pas à avaler, me resservir mon assiette froide le soir ou le lendemain, me jeter de l’eau glacée pour me calmer, la pension à à peine 10 ans… et tout çà sur les conseils des médecins. Je ne crois pas non plus à un capital d’énergie fixe, mais ce que je veux dire c’est qu’il y a une limite dans l’effort à ne pas dépasser. Très prosaïquement, imagine un athlète qui va jusqu’à la déchirure musculaire une fois, deux fois, trois fois.. Vient un moment où la réparation est quasi impossible. On m’a souvent dit quand j’ai eu des gros craquages, « mais fallait le dire que çà allait mal, on t’aurait aidé ». Le problème c’est que quand je le dis çà reste lettre morte. Le mot épuisement est galvaudé, par exemple, alors que je l’utilise au sens propre. Quand j’utilise la métaphore du capital énergétique entamé, je veux juste dire que là je me sens en danger, comme une voiture qui va s’arrêter faute de carburant.
Mars : dans le fond j’ai de la chance malgré tout car je n’ai quasiment pas de famille collatérale. Je n’ai que mes vieux parents avec qui j’ai peu de relations et mes enfants. Ils l’ont bien compris intuitivement, il m’est très difficile, voire impossible de les recevoir tous ensemble alors que c’est un crève cœur pour moi de me dire que je ne les aurai plus jamais peut-être tous autour de moi. Il faut en plus maintenant rajouter les compagnons/compagnes et le petit fils … Ma grande trouille, c’est que l’un d’eux se marie ou que je doive inviter ou être invitée chez les beaux-parents de l’un deux
Tenter maladroitement de ressembler aux autres a vraiment été une question de survie. Des mécanismes se sont mis en place dès ma petite enfance à l’école et si j’arrive à les supprimer, j’ai l’impression que je vais me comporter comme une gamine de 3 ans ! J’ai encore envie de sauter dedans quand je vois une flaque ! Je ris mais j’ai peur… Peur surtout de faire encore souffrir mes enfants qui ont aussi de gros soucis et ont besoin d’une mère adulte et solide, rassurante.
Un grand merci à tous
Bonne journée
Mumbzh
J’avoue que je suis un peu dépassée par la gestion des posts sur le forum, d’où ma difficulté aujourd’hui à vous répondre. Je vous en demande à l’avance pardon.
Rose, c’est sans doute idiot mais çà m’a fait beaucoup de bien de lire comment tu justifiais devant tes enfants le fait de réduire au maximum les déplacements en voiture. J’ai utilisé et utilise encore ce genre de techniques ou quelque chose d’approchant pour me justifier. Malheureusement c’est allé très très loin puisque j’ai fait croire à tout le monde que si je ne travaille pas, c’est par choix. J’étais, là où je vivais avant, la mère au foyer par excellence, celle qui ne délègue jamais à une nounou, qui allaite jusqu’à plus soif (euh…), qui préfère vivre très chichement plutôt que quitter sa nichée pour aller gagner un peu plus, etc… J’ai dit la même chose à mon compagnon actuel car sincèrement, je m’étais mise à y croire moi-même et aujourd’hui j’ai vraiment l’impression de l’avoir grugé, moi qui ne supporte pas le mensonge. J’ai encore l’AAH car j’ai des enfants à charge et que ses revenus sont limités (grosses pensions alimentaires à verser), mais le jour où mes derniers enfants auront pris leur envol, je serai à sa charge et je n’y survivrai pas.
Mizton, oui, j’arrive à avoir de longs moments de solitude car en dehors des vacances scolaires je suis quasiment seule toute la journée. Dans ces moments là je me laisse donc aller mais le spectacle n’est pas top .. Je me retrouve en mode régression totale… vêtements grand-confort, nourriture ultra-simplifiée, le nez dans mes passions ou dodo type coma stade IV… Je le fais tous les jours pour juste survivre mais c’est la cavalcade ½ heure avant que mon homme ne rentre du boulot pour me « refaire une tête ». Il ne m’en veut pourtant pas mais je ne peux décemment pas imposer çà à ma famille. Alors maintenant, est-ce que çà me ressource ??? Disons que çà permet de tenir jusqu’au lendemain. A part çà j’ai une activité bénévole au sein d’une association mais depuis que je suis allée au CRA je me demande vraiment si là aussi je ne suis pas sans m’en rendre compte dans l’effort permanent.
Meï, je suis très admirative de tous ceux qui comme toi arrivent à tenir le coup au travail !! J’ai tout de même fait des tentatives, j’ai même été embauchée à l’ANPE (comme quoi ce n’est pas récent) un jour où j’étais juste allée m’inscrire ! J’ai craqué au bout d’une semaine et me suis réveillée à l’hôpital branchée de partout après 15 jours de coma. Il a fallu ensuite expliquer que je ne voulais surtout plus me retrouver enfermée seule dans un bureau avec un téléphone… bienvenue chez les psys… Le coup du Mac Do me parle beaucoup aussi Meï, j’y suis déjà allée mais j’ai déclaré forfait ! Le truc c’est que j’ai fait honte aux enfants car je faisais mes commentaires à voix haute. J’ai de la chance, il n’y a plus que la plus jeune (12 ans) qui soit encore parfois en demande et c’est un peu pour faire « comme les autres ». Je délègue donc la corvée au grand frère (30 ans) qui tient un peu plus le coup que moi.
Had : je retrouve (avec le sourire, pardon..) deux de mes enfants dans la description que tu fais de toi et de tes stéréotypies. Avant de m’intéresser aux TED ou au SA en particulier, je me disais juste qu’ils me ressemblaient en plus « nerveux ». Moi je gigote plus discrètement et je fuis les arrêts de bus, les salles d’attentes, les files trop longues, etc.. Pour ce qui est de l’éducation, j’ai employé à dessein le terme d’éducation terroriste. Pour moi c’était le régime de la terreur, rien à voir j’espère avec ce que tu as vécu. Manger par terre ce que je ne parvenais pas à avaler, me resservir mon assiette froide le soir ou le lendemain, me jeter de l’eau glacée pour me calmer, la pension à à peine 10 ans… et tout çà sur les conseils des médecins. Je ne crois pas non plus à un capital d’énergie fixe, mais ce que je veux dire c’est qu’il y a une limite dans l’effort à ne pas dépasser. Très prosaïquement, imagine un athlète qui va jusqu’à la déchirure musculaire une fois, deux fois, trois fois.. Vient un moment où la réparation est quasi impossible. On m’a souvent dit quand j’ai eu des gros craquages, « mais fallait le dire que çà allait mal, on t’aurait aidé ». Le problème c’est que quand je le dis çà reste lettre morte. Le mot épuisement est galvaudé, par exemple, alors que je l’utilise au sens propre. Quand j’utilise la métaphore du capital énergétique entamé, je veux juste dire que là je me sens en danger, comme une voiture qui va s’arrêter faute de carburant.
Mars : dans le fond j’ai de la chance malgré tout car je n’ai quasiment pas de famille collatérale. Je n’ai que mes vieux parents avec qui j’ai peu de relations et mes enfants. Ils l’ont bien compris intuitivement, il m’est très difficile, voire impossible de les recevoir tous ensemble alors que c’est un crève cœur pour moi de me dire que je ne les aurai plus jamais peut-être tous autour de moi. Il faut en plus maintenant rajouter les compagnons/compagnes et le petit fils … Ma grande trouille, c’est que l’un d’eux se marie ou que je doive inviter ou être invitée chez les beaux-parents de l’un deux
Tenter maladroitement de ressembler aux autres a vraiment été une question de survie. Des mécanismes se sont mis en place dès ma petite enfance à l’école et si j’arrive à les supprimer, j’ai l’impression que je vais me comporter comme une gamine de 3 ans ! J’ai encore envie de sauter dedans quand je vois une flaque ! Je ris mais j’ai peur… Peur surtout de faire encore souffrir mes enfants qui ont aussi de gros soucis et ont besoin d’une mère adulte et solide, rassurante.
Un grand merci à tous
Bonne journée
Mumbzh
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Re: Suradaptation
Mumbhz, je suis seule depuis deux semaines aujourd'hui, et je fais comme toi. je mange un peu n'importe comment (bio quand même faut pas exagérer). J'en profite jusqu'à mardi!
Comme toi j'ai été mère au foyer des années, jusqu'à ce que le père de mes enfants très délicat (comme toujours) me dise: "je ne vais pas t'entretenir toute ta vie à ne rien faire, vas bosser!" (ma petite dernière avait tout juste un an!)
J'ai choisi des jobs où les rapports avec les adultes étaient réduits au maximum. Et oui, à force de le dire, il arrive qu'on se mette à croire à nos propres mensonges. Si tu as l'AAH, pourquoi veux-tu travailler? (sauf si tu penses à t'épanouir dans quelque chose qui te plaît). Ton compagnon doit bien se douter que si tu as l'AAH, ce n'est pas pour rien, il y a une raison, non?
Comme toi j'ai été mère au foyer des années, jusqu'à ce que le père de mes enfants très délicat (comme toujours) me dise: "je ne vais pas t'entretenir toute ta vie à ne rien faire, vas bosser!" (ma petite dernière avait tout juste un an!)
J'ai choisi des jobs où les rapports avec les adultes étaient réduits au maximum. Et oui, à force de le dire, il arrive qu'on se mette à croire à nos propres mensonges. Si tu as l'AAH, pourquoi veux-tu travailler? (sauf si tu penses à t'épanouir dans quelque chose qui te plaît). Ton compagnon doit bien se douter que si tu as l'AAH, ce n'est pas pour rien, il y a une raison, non?
"Ne le secouez pas, cet homme est plein de larmes." Charles Dickens.
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Re: Suradaptation
Oui, mais quand les enfants ne sont plus à charge, le plafond de ressources de l'AAH se réduit, et si le conjoint travaille, il peut ne plus y avoir le droit à l'AAH.Rose a écrit :Si tu as l'AAH, pourquoi veux-tu travailler? (sauf si tu penses à t'épanouir dans quelque chose qui te plaît).
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Suradaptation
Merci Jean
il s'en est fallu de peu que je ne puisse pas venir vivre avec mon compagnon simplement parce qu'il gagne 2200 euros nets par mois. La CAF me supprimait mon AAH et il se retrouvait donc avec moi et mes deux dernières filles à charge totalement.
Heureusement, il verse maintenant de grosses pensions alimentaires à ses enfants, ce qui diminue beaucoup ses revenus imposables et donc finalement me permet de conserver l'aah tant que j'ai mes deux dernières filles à charge. On va me la supprimer dès qu'elles ne le seront plus, et c'est l'horreur pour moi...
A savoir que même si fiscalement je peux les garder à charge longtemps, la CAF ne le tolère que jusqu'aux 21 ans de l'enfant à condition qu'il continue ses études. S'il reste à la maison sans boulot...il n'est plus à charge
Enfin c'est ce qu'on m'a dit ici à la CAF, tu dis si je me trompe Jean ?
J'ai connu par le passé de vrais drames autour de moi. Il y a aujourd'hui des handicapés bénéficiant de l'AAH obligés de vivre séparés de leur amoureux(se) pour ne pas perdre leur AAH. Moi je sais que psychologiquement je ne vais pas supporter de dépendre financièrement entièrement de mon homme et ce n'est pas une simple question de fierté blessée
On a déjà dit de moi que je profite du système, que je n'aurais pas eu tant d'enfants si je n'avais pas ainsi vécu aux crochets de la société, etc... C'est très cruel et dur à supporter. C'est en ce sens que j'aurais voulu travailler, pour éviter d'entendre çà, mais aujourd'hui je ne peux même plus imaginer de travailler, même seule à la maison je n'y arriverais pas je crois.
Et puis tu sais Rose, l'AAH quand tu n'as plus qu'un ou deux enfants et donc presque plus d'allocations familiales, ben çà ne fait pas lourd. J'ai une ado de 17 ans, une de 12 ans, j'aimerais leur payer des séances de psy plus souvent car elles en ont bien besoin et ont des psy formidables mais à 40 euros la séance elles n'y vont qu'une fois par mois, par exemple. L'une d'elle a un pré-diagnostic de dyspraxie et je n'ai jamais pu lui payer ses séances d'ergothérapie (non remboursées). Je ne conduis pas donc dès que je veux bouger je dois payer le train, le bus, etc.. J'ai une super réduction de 75% sur les TER Bretagne (carte actuël) heureusement, mais elle n'est valable que pour moi, pas pour les filles.
Enfin bref, j'ai encore l'air de me plaindre mais je sais que j'ai de la chance de percevoir encore cette AAH.
Pour mon compagnon, il est comme moi, il croyait que j'avais l'AAH par rapport à ce qui avait été considéré comme de la dépression chronique. Cà ne l'a pas inquiété plus que çà car à vrai dire, il a de forts traits aspie lui aussi. Il a juste la chance de parvenir à travailler depuis une trentaine d'année, toujours au même endroit, avec quasiment les mêmes collègues qui ont fini par l'accepter avec ses bizarreries. Pour tout ce qui n'est pas son boulot ou ses intêrets restreints (je n'aime pas ce terme) qui sont aussi les miens heureusement, ben il n'est pas au top
Bonsoir et à bientôt
Mumbhz
il s'en est fallu de peu que je ne puisse pas venir vivre avec mon compagnon simplement parce qu'il gagne 2200 euros nets par mois. La CAF me supprimait mon AAH et il se retrouvait donc avec moi et mes deux dernières filles à charge totalement.
Heureusement, il verse maintenant de grosses pensions alimentaires à ses enfants, ce qui diminue beaucoup ses revenus imposables et donc finalement me permet de conserver l'aah tant que j'ai mes deux dernières filles à charge. On va me la supprimer dès qu'elles ne le seront plus, et c'est l'horreur pour moi...
A savoir que même si fiscalement je peux les garder à charge longtemps, la CAF ne le tolère que jusqu'aux 21 ans de l'enfant à condition qu'il continue ses études. S'il reste à la maison sans boulot...il n'est plus à charge
Enfin c'est ce qu'on m'a dit ici à la CAF, tu dis si je me trompe Jean ?
J'ai connu par le passé de vrais drames autour de moi. Il y a aujourd'hui des handicapés bénéficiant de l'AAH obligés de vivre séparés de leur amoureux(se) pour ne pas perdre leur AAH. Moi je sais que psychologiquement je ne vais pas supporter de dépendre financièrement entièrement de mon homme et ce n'est pas une simple question de fierté blessée
On a déjà dit de moi que je profite du système, que je n'aurais pas eu tant d'enfants si je n'avais pas ainsi vécu aux crochets de la société, etc... C'est très cruel et dur à supporter. C'est en ce sens que j'aurais voulu travailler, pour éviter d'entendre çà, mais aujourd'hui je ne peux même plus imaginer de travailler, même seule à la maison je n'y arriverais pas je crois.
Et puis tu sais Rose, l'AAH quand tu n'as plus qu'un ou deux enfants et donc presque plus d'allocations familiales, ben çà ne fait pas lourd. J'ai une ado de 17 ans, une de 12 ans, j'aimerais leur payer des séances de psy plus souvent car elles en ont bien besoin et ont des psy formidables mais à 40 euros la séance elles n'y vont qu'une fois par mois, par exemple. L'une d'elle a un pré-diagnostic de dyspraxie et je n'ai jamais pu lui payer ses séances d'ergothérapie (non remboursées). Je ne conduis pas donc dès que je veux bouger je dois payer le train, le bus, etc.. J'ai une super réduction de 75% sur les TER Bretagne (carte actuël) heureusement, mais elle n'est valable que pour moi, pas pour les filles.
Enfin bref, j'ai encore l'air de me plaindre mais je sais que j'ai de la chance de percevoir encore cette AAH.
Pour mon compagnon, il est comme moi, il croyait que j'avais l'AAH par rapport à ce qui avait été considéré comme de la dépression chronique. Cà ne l'a pas inquiété plus que çà car à vrai dire, il a de forts traits aspie lui aussi. Il a juste la chance de parvenir à travailler depuis une trentaine d'année, toujours au même endroit, avec quasiment les mêmes collègues qui ont fini par l'accepter avec ses bizarreries. Pour tout ce qui n'est pas son boulot ou ses intêrets restreints (je n'aime pas ce terme) qui sont aussi les miens heureusement, ben il n'est pas au top
Bonsoir et à bientôt
Mumbhz
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Re: Suradaptation
Les enfants sont considérés comme à charge pour l'AAH jusqu'à leurs 20ème anniversaire, qu’ils fassent leurs études ou qu'ils n'aient pas d'activité. S'ils ont une activité, ils restent à charge tant que leur revenu d'activité ne dépasse pas 55% du SMIC (base 39 heures).
Ils sont considérés à charge jusqu'à 21 ans :
- pour le complément familial (il faut avoir à sa charge au moins 3 enfants de plus de 3 ans et de moins de 21 ans);
- pour l'aide au logement.
Ils peuvent être considérés comme à charge jusqu'à 25 ans pour le RSA - mais c'est plus compliqué.
Le revenu pris en compte pour le calcul de l'AAH est - en gros - le revenu imposable. Si des pensions alimentaires sont déduites par les impôts, elles le sont aussi pour les prestations familiales et l'AAH.
La notion de charge d'enfant au sens des prestations familiales est indépendante de la notion d'enfant rattaché au foyer fiscal, pour le calcul des impôts (nombre de parts).
En ce qui concerne les soins pour tes enfants, il est possible de demander l'AEEH pour eux.
Quand on a exercé une activité, il vaut mieux avoir une pension d'invalidité en priorité par rapport à l'AAH (c'est d'ailleurs une obligation légale), parce qu’elle ne dépend pas comme cela des revenus du couple. Mais il faut la demander dans les 12 mois qui suivent la fin d'activité ou la fin des indemnités journalières, et il y des conditions d'activité minimum.
Ils sont considérés à charge jusqu'à 21 ans :
- pour le complément familial (il faut avoir à sa charge au moins 3 enfants de plus de 3 ans et de moins de 21 ans);
- pour l'aide au logement.
Ils peuvent être considérés comme à charge jusqu'à 25 ans pour le RSA - mais c'est plus compliqué.
Le revenu pris en compte pour le calcul de l'AAH est - en gros - le revenu imposable. Si des pensions alimentaires sont déduites par les impôts, elles le sont aussi pour les prestations familiales et l'AAH.
La notion de charge d'enfant au sens des prestations familiales est indépendante de la notion d'enfant rattaché au foyer fiscal, pour le calcul des impôts (nombre de parts).
En ce qui concerne les soins pour tes enfants, il est possible de demander l'AEEH pour eux.
Quand on a exercé une activité, il vaut mieux avoir une pension d'invalidité en priorité par rapport à l'AAH (c'est d'ailleurs une obligation légale), parce qu’elle ne dépend pas comme cela des revenus du couple. Mais il faut la demander dans les 12 mois qui suivent la fin d'activité ou la fin des indemnités journalières, et il y des conditions d'activité minimum.
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Re: Suradaptation
Encore merci Jean pour ces précisions très importantes pour moi .
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Re: Suradaptation
Jean a écrit :Oui, mais quand les enfants ne sont plus à charge, le plafond de ressources de l'AAH se réduit, et si le conjoint travaille, il peut ne plus y avoir le droit à l'AAH.Rose a écrit :Si tu as l'AAH, pourquoi veux-tu travailler? (sauf si tu penses à t'épanouir dans quelque chose qui te plaît).
l'allocation c'est une aide pour compenser les contraintes du handicap
il me semble bien mieux de pouvoir travailler, gagner un salaire (quand cela est possible bien sûr)
Jacqueline (52 ans - NT) mère d'un jeune aspie de 27 ans, diagnostiqué à 24 ans (CRA Bordeaux)