Lorient ville - Le Télégramme - 3 avril 2012
Scolarisation : huit écoliers à Bois-Bissonnet
Le groupe scolaire de Bois-Bissonnet accueille une classe pour l'inclusion scolaire (Clis) pour enfants avec autisme. Ce lieu est unique dans le Morbihan.
Valérie Bertrand est très attachée à son travail. Les enfants âgés de six à 12 ans peuvent rester six ans à Bois-Bissonnet avant d'intégrer une unité pour l'inclusion scolaire.
Un tableau sur lequel est inscrite la date du jour, calligraphiée dans les règles de l'art; des dessins dévoilant les bases de la phonétique, des tables, des chaises, adaptés au gabarit d'élèves du primaire...
Des détails qui ont leur importance
Pour le profane, la Clis de Bois-Bissonnet ressemble à toutes les autres. «Sauf qu'ici, chaque écolier dispose d'un poste de travail individualisé et qui fait face au mur. Cette organisation est nécessaire, si l'on veut que les enfants restent concentréslorsqu'on lui demande un travail», relève Valérie Bertrand, professeur des écoles et maîtresse des lieux depuis maintenant sept ans. Autre différence notoire: les écoliers, tous des garçons, disposent d'un emploi du temps illustré, collé sur le mur qui leur rappelle à chaque instant ce qu'ils ont à faire. «Les enfants qui souffrent d'autisme n'ont pas accès à l'abstraction. L'un de nos objectifs est donc d'arriver à les structurer dans l'espace et dans le temps», explique l'enseignante spécialisée. «Les enfants ne voient pas le monde comme nous. Il faut s'adapter à eux».
Huit écoliers
La Clis de Bois-Bissonnet, au coeur de Kervénanec, accueille huit enfants atteints d'autisme ou d'autres troubles envahissants du développement. Les enfants sont accueillis à temps complet ou à temps partiel en fonction de leur fatigabilité et de leurs besoins de suivi en hôpital de jour. «La Clis est une classe à part entière. Le projet d'organisation et de fonctionnement de la Clis implique tous les enseignants de l'école dans la mesure où chacun d'entre eux peut être amené à scolariser dans sa propre classe un ou des élèves de la Clis», insiste Valérie Bertrand. «Les enfants mangent au restaurant scolaire, participent aux sorties, aux spectacles... Les enfants avec autisme apprennent beaucoup au contact des autres élèves de l'école. L'imitation est un élément fondamental de l'apprentissage». Afin de remplir sa mission éducative, Valérie Bertrand bénéficie du soutien de deux auxiliaires de vie scolaire: David et Edwige. «Ils font un travail admirable. L'ennui, c'est que chaque année, il faut se battre pour conserver leur poste. Sans eux, je ne peux rien faire», lâche Valérie Bertrand.
Les CLIS
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Re: Les CLIS
Rapport sur les CLIS publié par le Ministère
Les classes pour l’inclusion scolaire (CLIS) en 2010
http://media.education.gouv.fr/file/201 ... 215538.pdf
Les classes pour l’inclusion scolaire (CLIS) en 2010
http://media.education.gouv.fr/file/201 ... 215538.pdf
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Les CLIS
je suis animatrice périscolaire dans une école primaire et je m'occupe de la CLIS, c'est le bonheur pour moi, les enfants sont adorables, ils ne jugent pas, ils sont géniaux, il y'a même une aspie
Le problème en ce bas monde est que les imbéciles sont sûrs d’eux et fiers comme des coqs de basse cour, alors que les gens intelligents sont emplis de doute.
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Re: Les CLIS
Lucas, autiste et sans école
Créé le 05/09/2012 -"20 mn"
Faute de solutions et de structures adaptées, Lucas fera classe cette année chez lui, avec Christine, sa maman.
a scolarisation des enfants handicapés pose encore de nombreux problèmes
Mardi matin à l'heure de la rentrée, Lucas n'est pas retourné en classe. L'école, il la fera désormais chez lui, assis à un bureau, près de son ordinateur, dans une pièce spécialement aménagée. C'est Christine, sa maman qui a endossé le rôle d'institutrice. Au programme de la matinée : révision des fondamentaux, à commencer par les additions. Lucas, âgé de 13 ans et demi, est autiste. Il ne parle pas, s'exprime uniquement à travers le langage des signes ou à l'aide de pictogrammes, s'automutile parfois lorsqu'il est en crise mais s'avère relativement autonome dans les gestes quotidiens. Jusqu'au mois de juin dernier, l'adolescent était scolarisé dans une Clis (classe d'intégration scolaire) à proximité de chez lui, dans le Beaujolais. Mais, ayant désormais dépassé l'âge limite, il ne peut y retourner.
« Une vie très ritualisée »
« Il n'a pas pu être intégré en Ulis [unité localisée pour l'inclusion scolaire – l'équivalent d'une Clis au collège] car hypocritement on lui demande d'avoir un “niveau”, ce que l'on ne vérifie d'ailleurs pas chez les autres enfants », explique Christine Pigeon. La famille s'est donc vue proposer une place en institut médico-éducatif, le plus proche étant à plus de 60 km de son domicile. « Le problème, c'est que nous ne souhaitons pas qu'il aille en Internat. Lucas a une vie très ritualisée, comme le soir avant de se coucher. A telle heure, faut qu'il fasse ça et s'il ne peut pas, ça peut très vite devenir compliqué. Nous sommes confrontés à l'absence de structures sans internat pour prendre en charge ce type d'autisme. » Les parents du jeune garçon ont donc sollicité une aide financière auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). « On a fait une demande de prestation de compensation du handicap – destinée à financer les besoins de la personne handicapée – pour embaucher une équipe complète qui s'occupe déjà de lui : psychologue, orthophoniste, psychomotricien, éducateur spécialisé. Il nous faut pour cela 1 600 € par mois. La MDPH a pour l'instant refusé notre demande et nous propose une allocation de 654 €, soit l'équivalent d'une prise en charge de seulement 3 h 55 par semaine ». Désormais, la jeune maman envisage de créer une structure privée à domicile, prenant en compte les spécificités de son enfant. Elle cherche actuellement des fonds privés et d'autres familles dans le même cas.
Caroline Girardon
Chiffres
Dans l'académie de Lyon, près de 11 620 élèves handicapés étaient scolarisés dans un établissement ordinaire en 2011-2012 et 5 020, dans un établissement sanitaire. 30 % étaient en scolarisés en Clis ou en Ulis. A la rentrée, 16 nouvelles Ulis ont été créées dans l'académie.
Créé le 05/09/2012 -"20 mn"
Faute de solutions et de structures adaptées, Lucas fera classe cette année chez lui, avec Christine, sa maman.
a scolarisation des enfants handicapés pose encore de nombreux problèmes
Mardi matin à l'heure de la rentrée, Lucas n'est pas retourné en classe. L'école, il la fera désormais chez lui, assis à un bureau, près de son ordinateur, dans une pièce spécialement aménagée. C'est Christine, sa maman qui a endossé le rôle d'institutrice. Au programme de la matinée : révision des fondamentaux, à commencer par les additions. Lucas, âgé de 13 ans et demi, est autiste. Il ne parle pas, s'exprime uniquement à travers le langage des signes ou à l'aide de pictogrammes, s'automutile parfois lorsqu'il est en crise mais s'avère relativement autonome dans les gestes quotidiens. Jusqu'au mois de juin dernier, l'adolescent était scolarisé dans une Clis (classe d'intégration scolaire) à proximité de chez lui, dans le Beaujolais. Mais, ayant désormais dépassé l'âge limite, il ne peut y retourner.
« Une vie très ritualisée »
« Il n'a pas pu être intégré en Ulis [unité localisée pour l'inclusion scolaire – l'équivalent d'une Clis au collège] car hypocritement on lui demande d'avoir un “niveau”, ce que l'on ne vérifie d'ailleurs pas chez les autres enfants », explique Christine Pigeon. La famille s'est donc vue proposer une place en institut médico-éducatif, le plus proche étant à plus de 60 km de son domicile. « Le problème, c'est que nous ne souhaitons pas qu'il aille en Internat. Lucas a une vie très ritualisée, comme le soir avant de se coucher. A telle heure, faut qu'il fasse ça et s'il ne peut pas, ça peut très vite devenir compliqué. Nous sommes confrontés à l'absence de structures sans internat pour prendre en charge ce type d'autisme. » Les parents du jeune garçon ont donc sollicité une aide financière auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). « On a fait une demande de prestation de compensation du handicap – destinée à financer les besoins de la personne handicapée – pour embaucher une équipe complète qui s'occupe déjà de lui : psychologue, orthophoniste, psychomotricien, éducateur spécialisé. Il nous faut pour cela 1 600 € par mois. La MDPH a pour l'instant refusé notre demande et nous propose une allocation de 654 €, soit l'équivalent d'une prise en charge de seulement 3 h 55 par semaine ». Désormais, la jeune maman envisage de créer une structure privée à domicile, prenant en compte les spécificités de son enfant. Elle cherche actuellement des fonds privés et d'autres familles dans le même cas.
Caroline Girardon
Chiffres
Dans l'académie de Lyon, près de 11 620 élèves handicapés étaient scolarisés dans un établissement ordinaire en 2011-2012 et 5 020, dans un établissement sanitaire. 30 % étaient en scolarisés en Clis ou en Ulis. A la rentrée, 16 nouvelles Ulis ont été créées dans l'académie.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans