ouf je ne sais pas si c'est les deux coupes de champagnes que je me suis envoyée ce soir avec une amie retrouvée

ou l'arrivée d'un petit petit neveu... Je pense à maman

... Ma petite fée, ma maman "spéciale"... Elle souffrait d'après les medecins qui lui marquait plus de trucs (antidépresseurs, somnifères, et mm amphétanimes) d'une maladie nommé "maniaco dépressive" ce qu'on appelle maintenant bipolaire

... Elle pouvait être enjouée, une fée avec ses robes en lamés et ses cheveux blond comme les blés... Elle dansait, riait, nous aimait... Et puis un autre jour elle n'avait plus envie de rien, elle pleurait, parlait de mourir, se faisait mal, très mal parfois (plusieurs séjours en psy)... Ou petite je lui rendais visite... Elle parlait toute seule, réclamant qu'on lui abrège ses souffrances... Et après elle redevenait cette petite fée... Attentionnée pour ses enfants bien qu'elle nous dise constamment qu'elle ne nous méritait pas

. Nous étions sa raison de vivre, composant bien que mal jusqu'à ce qu'on devienne un peu grand.. Elle a tiré sa révérance à 42 ans en nous demandant de lui pardonner... Je ne lui en veux pas mais je regrette simplement qu'elle ne partage pas aujourd'hui mes moments de vie... Je pense à elle souvent

quand je vois qq chose qui lui l'aurait fait plaisir... Elle aimait les strasses

, sûrement une appartenance à une richesse qu'elle n'avait pas... Mon papa n'était pas facile mais ils avaient une façon de s'aimer dans le conflit permanent

... Maman s'est tjrs fait le reproche ne m'avoir pas désirée elle me le disait ouvertement quand elle n'allait pas bien... Et me disant dans les jours heureux que j'étais exceptionnelle (j'ai sû que j'étais en fait sa préféré ce qui m'a mis longtemps en mauvaise posture avec mes soeurs ainés

). Enfin je passe des détails un peu trash (je suis née à 6 mois 900 gr.avec un frère jumeau de 1,200 qui n'a pas survécu ). Peut être est-ce cette particularité qui me fait aimer la vie pour deux... Mais sans remords ni regrets elle me manque, à chaque fois, tous les jours où je vie pour deux je ne peux m'empêcher de penser à elle... A ce sourire, ses yeux verts, ces jours où elle bouffait la vie à 1000 à l'heure ou rien ne pouvait l'arrêter... Elle aimait les animaux (on avait une ménagerie à la maison

). Et puis un truc elle adorait photographier toutes les fleurs sur son passage avec son polaroïd je me souviens que je devais attraper au vol toutes les photos

... C'était une déesse ma maman... J'avais envie de vous parler d'elle simplement... Je vous fais confiance et en ne parlant pas d'elle j'ai l'impression de marcher masquée... Elle est une partie de moi car je suis sa fille

. C'est peut être bête de me confier ainsi mais je n'ai plus besoin de la cacher... de lui inventer une maladie qu'elle n'avait pas... Je veux être honnête avec tous

, je lui dois bien cela
