Je suis fils unique et j'ai vécu une enfance assez solitaire. Je ne sortais quasiment jamais seul, toujours avec mes parents et les rares fois ou j'étais invité chez mon meilleur ami du primaire, mes parents qui me surprotégeaient ont toujours refusés de me laisser y aller.
D'ailleurs avec cet ami du primaire, j'avais une relation proche de celle que je vais aborder plus bas à savoir qu'on était inséparable, je me souviens d'ailleurs qu'au début lorsqu'il est arrivé dans la classe, les autres le qualifiait de bizarre. Moi au contraire, je l'ai tout de suite apprécié et les rares fois que ça a dérapé, c'était à cause des autres qui voulaient nous séparer. Au final, lors des dernières années du primaire, on était dans une sorte de bulle, on ne parlait quasiment jamais aux autres et lorsqu'il fallait se mettre en rang, on se tenait fermement par la main au point que la prof nous charriait en disant qu'on se comportait comme des mariés dans notre façon de se tenir la main.
Je me souviens qu'une fois, pour éviter qu'on jacasse ensemble, la prof nous avait mis dans deux équipes séparés pour jouer à la balle au prisonnier. Sa réaction a été direct, il a pris la direction du portail de l'école pour partir, furieux. Moi au contraire, je le regardais faire mais je n'étais pas indifférent à sa réaction car je ne voulais pas non plus être séparé de lui.
À la cour de récré, on passait notre temps libre à s'imaginer des histoires qui tournaient autour de nos passions communes, à savoir, les dessins animés. On a certainement dû discuter de choses plus sérieuses mais je n'arrive plus à m'en souvenir, je sais juste qu'avec cet ami, on avait une relation très fusionnel mais ça n'a jamais dépassé le stade de l'amitié.
Finalement, on a perdu le contact à la fin du primaire car comme je vous l'expliquais, on a toujours refusé que j'aille chez lui, et mes parents lui ont jamais proposé de venir non plus. Mes tentatives pour le retrouver sur internet ce sont révélés infructueuses. C'est dommage mais on y peut rien

Passons à la seconde amitié qui a eu lieu à l'âge adulte ou presque (je devais avoir dans les 17-19 ans).
Avec l'arrivé d'internet chez mes parents au début des années 2000, j'ai voulu combler ce vide que j'ai toujours eu, notamment du au fait que je sois fils unique et qu'hormis l'ami que j'évoque plus haut, je n'ai jamais réellement eu d'ami par la suite.
J'ai pendant longtemps été à la recherche d'un « frère de cœur » qui remplacerait celui que je n'ai jamais eu dans ma famille. J'ai fini par trouver cette personne avec qui on a eu une amitié très fusionnel, on pouvait passer des heures à discuter sur MSN, il m'appelait « frerot », on s'est même rencontré à 3 ou 4 reprises, j'étais heureux.
Seulement, j'ai l'impression que cette amitié a mal été perçu par son entourage. En effet, la personne en question était marié, moi célibataire. Si la première rencontre s'est bien passé avec lui et sa famille, lors de la seconde, il est venu seul me voir sur ses jours de congés. Ça s'est très bien passé là aussi, au point qu'on s'est même fait des câlins (j'insiste, c'était juste des câlins, il y a jamais rien eu de plus entre nous, on se tenait souvent par la main aussi mais là encore, ça rentrait dans le cadre d'une amitié que je jugeais normal pour ma part) mais lorsque mon tour est venu d'aller passer quelques jours chez lui, ça a été catastrophique.
En fait de mon côté j'avais l'impression que tout allait bien mais sa femme semblait jalouse de ce lien extrêmement puissant qu'on avait et les parents de ce « frère » craignait que leur fils change de bord. Je me souviens également que si le premier jour, tout c'était à peu près bien passé (repas normal, puis TV en famille sur le canapé), le second jour, j'ai commencé à devenir plus égoïste car je ne comprenais pas ce rituel d'aller voir la télévision après le repas et surtout, personne me disait de venir, du coup, je restais seul sur la table et ça a crée une sorte de malaise.
Le jour ou j'ai du rentrer chez moi, j'ai passé la matinée à pleurer, au point que lui aussi ça l'a fait pleurer et j'ai insisté pour qu'il monte derrière avec moi dans la voiture pour qu'il me tienne la main le trajet malgré qu'il avait des problèmes de nausées. Il a fini par monter à l'avant pour solutionner le problème mais j'ai compris après coup que j'ai eu une réaction égoïste, ne pensant qu'à mon bonheur et pas au sien.
Lorsque je suis rentré chez moi, les choses était plus comme avant, ce frère que j'avais trouvé était devenu plus distant et j'ai fini par lui dire qu'à cause de son comportement, je n'avais plus confiance. Sa réaction a été immédiate et il m'a bloqué de MSN. Malgré mes nombreux appels, il ne répondait plus et lorsqu'il a fini par me débloquer pour me parler, j'ai eu l'impression que c'était pour une sorte de vengeance car je sentais une sorte de moquerie dans sa façon d'écrire. Il m'avait également expliqué entretemps qu'il ne pouvait plus me parler car sa femme lui interdisait.
J'ai finalement tourné la page mais ça s'est fait au prix de beaucoup de tristesse, de journées à pleurer, à ne pas comprendre ce que j'avais fait de mal.
Aujourd'hui, je souhaiterai savoir si d'autres personnes asperger ont vécus des expériences similaires ?
En fait, je remarque que chez moi, il y a deux types de relations : celle ou je suis totalement désintéressé, au point ou je peux me barrer en cours de conversation et celles ou je suis timide au début mais lorsque je prends confiance, je devient dominant et sans m'en rendre compte, je me soucis pas de l'avis du concerné ou de son entourage.
Au plaisir de vous lire
