Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
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Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Bonjour,
J'ai été diagnostiquée Aspie en 2020, après 10 ans de questionnements et d'interrogations faisant suite à des difficultés rencontrées lorsque je suis entrée dans le monde professionnel. Ces difficultés se traduisent par des blocages importants dès lors que je dois prendre la parole et n'ont fait que s'accroitre au fil des ans en même temps que le niveau de responsabilités auquel je dois faire face dans le cadre professionnel.
Je travaille dans une unité de police spécialisée, j'assure des fonctions de management et je suis amenée à travailler régulièrement en équipe avec des personnes que je connais peu ou pas. Autant dire que la communication orale est un enfer pour moi au quotidien. En particulier les réunions de travail.
Lorsque je dois parler, je pense en permanence aux mots que j'emploie et à la tournure de mes phrases. Le langage oral ne me vient pas naturellement comme il semble que ce soit le cas pour le reste du monde. Je me focalise en permanence sur le choix des mots et des expressions, ce qui suscite évidemment une montée de stress très importante car je suis toujours obsédée par la crainte de ne pas trouver le mot juste, permettant de retranscrire parfaitement ma pensée. J'ai sans cesse l'impression d'avoir un vocabulaire très pauvre et de mal m'exprimer. Le stress me fait perdre mes mots, bégayer parfois et il m'arrive régulièrement de devoir m'arrêter en cours de phrase, bloquée, et recommencer avec une autre tournure. J'en suis souvent réduite à devoir utiliser des phrases simples, bancales parfois, et un vocabulaire approximatif, et j'ai horreur de ça. Toute conversation orale s'apparente pour moi à une lutte contre moi-même et m'épuise. C'est également extrêmement frustrant car j'ai sans cesse l'impression de ne pas réussir à exprimer clairement ma pensée.
Ces difficultés m'ont tout d'abord fait penser à une dysphasie. Je suis donc allée consulter une super orthophoniste qui m'a énormément aidée et guidée dans mon parcours et m'a permis d'aller jusqu'au diagnostic du SA. Lors de ce parcours j'ai passé plusieurs bilans qui ont permis d'évaluer mon niveau de langage oral et à chaque fois, à ma grande surprise, on m'a dit que j'avais un très bon niveau langagier. Mes proches me disent également n'avoir rien remarqué d'anormal et je n'ai jamais eu de remarque non plus dans le cadre professionnel.
Je suis suivie par une psy depuis 6 mois dans le cadre d'une TCC afin de travailler sur ce problème. Selon elle c'est le stress et le manque de confiance en moi qui génèrent ces difficultés. Il est vrai que je doute énormément de moi et clairement je suis sur un syndrome de l'imposteur. Cependant, au bout de 6 mois, je constate peu d'améliorations. Je suis moins stressée et je gère mieux, il est vrai, les interactions sociales de "routine", mais dès que je sors de ce cadre c'est la panique totale. Malgré mes années d'expérience il m'est toujours aussi insupportable de devoir prendre la parole devant un groupe important. J'arrive à assez bien donner le change visiblement, mais intérieurement je me liquéfie, ma tête se vide de toute pensée intelligente et me retrouve à dire des banalités sans intérêt.
Ma psy semble penser que le fait que je sois Asperger n'a rien à voir dans ces difficultés et au début je l'ai cru aussi (mes troubles sont assez légers comparés à d'autres personnes et je suis plutôt bien intégrée socialement et professionnellement). Mais le manque de progrès m'amène à réellement douter et j'en viens à me demander si j'arriverai un jour à pouvoir m'exprimer oralement avec un minimum de confiance et de sérénité .
Je ne parviens pas à déterminer si c'est mon manque de confiance en moi et l'anxiété qui m'ont conduite à développer cette focalisation sur mon langage ou si au contraire c'est cette tendance naturelle qui me fait perdre mes moyens et paniquer .
Le psychiatre qui a posé mon diagnostic m'avait dit que la recherche du mot juste était un trait qu'il rencontrait assez souvent chez les Asperger...
J'aurais donc souhaité avoir des avis sur la question ainsi que des témoignages/retours d'expérience de personnes qui se reconnaitraient dans ces difficultés et éventuellement des pistes pour pouvoir enfin mettre fin à ce calvaire.
Merci de m'avoir lue
J'ai été diagnostiquée Aspie en 2020, après 10 ans de questionnements et d'interrogations faisant suite à des difficultés rencontrées lorsque je suis entrée dans le monde professionnel. Ces difficultés se traduisent par des blocages importants dès lors que je dois prendre la parole et n'ont fait que s'accroitre au fil des ans en même temps que le niveau de responsabilités auquel je dois faire face dans le cadre professionnel.
Je travaille dans une unité de police spécialisée, j'assure des fonctions de management et je suis amenée à travailler régulièrement en équipe avec des personnes que je connais peu ou pas. Autant dire que la communication orale est un enfer pour moi au quotidien. En particulier les réunions de travail.
Lorsque je dois parler, je pense en permanence aux mots que j'emploie et à la tournure de mes phrases. Le langage oral ne me vient pas naturellement comme il semble que ce soit le cas pour le reste du monde. Je me focalise en permanence sur le choix des mots et des expressions, ce qui suscite évidemment une montée de stress très importante car je suis toujours obsédée par la crainte de ne pas trouver le mot juste, permettant de retranscrire parfaitement ma pensée. J'ai sans cesse l'impression d'avoir un vocabulaire très pauvre et de mal m'exprimer. Le stress me fait perdre mes mots, bégayer parfois et il m'arrive régulièrement de devoir m'arrêter en cours de phrase, bloquée, et recommencer avec une autre tournure. J'en suis souvent réduite à devoir utiliser des phrases simples, bancales parfois, et un vocabulaire approximatif, et j'ai horreur de ça. Toute conversation orale s'apparente pour moi à une lutte contre moi-même et m'épuise. C'est également extrêmement frustrant car j'ai sans cesse l'impression de ne pas réussir à exprimer clairement ma pensée.
Ces difficultés m'ont tout d'abord fait penser à une dysphasie. Je suis donc allée consulter une super orthophoniste qui m'a énormément aidée et guidée dans mon parcours et m'a permis d'aller jusqu'au diagnostic du SA. Lors de ce parcours j'ai passé plusieurs bilans qui ont permis d'évaluer mon niveau de langage oral et à chaque fois, à ma grande surprise, on m'a dit que j'avais un très bon niveau langagier. Mes proches me disent également n'avoir rien remarqué d'anormal et je n'ai jamais eu de remarque non plus dans le cadre professionnel.
Je suis suivie par une psy depuis 6 mois dans le cadre d'une TCC afin de travailler sur ce problème. Selon elle c'est le stress et le manque de confiance en moi qui génèrent ces difficultés. Il est vrai que je doute énormément de moi et clairement je suis sur un syndrome de l'imposteur. Cependant, au bout de 6 mois, je constate peu d'améliorations. Je suis moins stressée et je gère mieux, il est vrai, les interactions sociales de "routine", mais dès que je sors de ce cadre c'est la panique totale. Malgré mes années d'expérience il m'est toujours aussi insupportable de devoir prendre la parole devant un groupe important. J'arrive à assez bien donner le change visiblement, mais intérieurement je me liquéfie, ma tête se vide de toute pensée intelligente et me retrouve à dire des banalités sans intérêt.
Ma psy semble penser que le fait que je sois Asperger n'a rien à voir dans ces difficultés et au début je l'ai cru aussi (mes troubles sont assez légers comparés à d'autres personnes et je suis plutôt bien intégrée socialement et professionnellement). Mais le manque de progrès m'amène à réellement douter et j'en viens à me demander si j'arriverai un jour à pouvoir m'exprimer oralement avec un minimum de confiance et de sérénité .
Je ne parviens pas à déterminer si c'est mon manque de confiance en moi et l'anxiété qui m'ont conduite à développer cette focalisation sur mon langage ou si au contraire c'est cette tendance naturelle qui me fait perdre mes moyens et paniquer .
Le psychiatre qui a posé mon diagnostic m'avait dit que la recherche du mot juste était un trait qu'il rencontrait assez souvent chez les Asperger...
J'aurais donc souhaité avoir des avis sur la question ainsi que des témoignages/retours d'expérience de personnes qui se reconnaitraient dans ces difficultés et éventuellement des pistes pour pouvoir enfin mettre fin à ce calvaire.
Merci de m'avoir lue
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Bienvenue ici, Lilyrose,
Peut-être que ces difficultés que tu rencontres sont là de façon régulières parce que ton quotidien te demande beaucoup (trop ?) d'énergie et de compensations ?
N'hésite pas à faire une petite présentation dans la section dédiée, en tout cas !
Je constate chez moi ce que tu évoques quand je suis particulièrement fatiguée.Spoiler :
Peut-être que ces difficultés que tu rencontres sont là de façon régulières parce que ton quotidien te demande beaucoup (trop ?) d'énergie et de compensations ?
N'hésite pas à faire une petite présentation dans la section dédiée, en tout cas !
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
Site : Tout Sur l'Autisme (ressources et documents)
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Bienvenue ! Lilyrose !
Pour en savoir plus le spectre autistique, il est possible de dévorer ici.
Tu pourrais aider la police à communiquer de manière adaptée face aux personnes sur le spectre autistique.
J'ai téléversé ici (=> TSA => Outils => Outils_Pour_Police) des fichiers, que des personnes du forum avaient traduits en français.
Pour en savoir plus le spectre autistique, il est possible de dévorer ici.
Tu pourrais aider la police à communiquer de manière adaptée face aux personnes sur le spectre autistique.
J'ai téléversé ici (=> TSA => Outils => Outils_Pour_Police) des fichiers, que des personnes du forum avaient traduits en français.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Spoiler :
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Spoiler : Il y est. Il y reste. :
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Ah ! Le mot juste, on l'a parfois sur le bout de la langue. Et ça nous la démange quand on doit répondre rapidement, oralement en face-à-face.
Pour ma part, je m'aide en me disant que nous pouvons faire du langage un espace de liberté et de créativité, et pas seulement un espace de conformisme, de coercition. Je m'accorde donc, sans me justifier, des libertés langagières et linguistiques, le droit de faire des jeux de mots, le droit de remplacer un outil par un outil synonyme (destiné à un même usage dans une même situation). La montagne et l'étagère, je ne les monte pas, je gravis la première puis hisse la deuxième. Bon, par écrit, et sans la pression, c'est plus facile que répondre du tac au tac en face à face, surtout quand on ne voit pas à quoi ça sert (du remplissage, du bullshit, parler pour ne rien dire, écrire pour remplir la niaise-laitière (newsletter ; néologisme à la freeshost) chaque semaine, etc.). Et je ne parle pas des bullshit jobs expliqués par David Graeber.
À côté de ça, le langage non verbal est souvent moins aisé chez les personnes sur le spectre autistique. Or, il occupe la grande partie de la communication chez les personnes non autistes en général.
Le syndrome d'imposture est lié, entre autres, à l'effet Dunning-Kruger.
Porter un masque extérieur pour donner le change est une stratégie de camouflage épuisante à la longue, et facteur de syndrome d'épuisement, mais dont on se défait difficilement (on y est habitué, et ça a ses avantages).
Car beaucoup de processus (notamment en ce qui concerne la sélection des information et la communication) ne sont pas automatiques chez les personnes. C'est un facteur supplémentaire de surfatigabilité chez les personnes autistes.
D'ailleurs, tu pourras lire divers témoignages sur ce forum, entre autres dans la section des présentations.
Pour ma part, je m'aide en me disant que nous pouvons faire du langage un espace de liberté et de créativité, et pas seulement un espace de conformisme, de coercition. Je m'accorde donc, sans me justifier, des libertés langagières et linguistiques, le droit de faire des jeux de mots, le droit de remplacer un outil par un outil synonyme (destiné à un même usage dans une même situation). La montagne et l'étagère, je ne les monte pas, je gravis la première puis hisse la deuxième. Bon, par écrit, et sans la pression, c'est plus facile que répondre du tac au tac en face à face, surtout quand on ne voit pas à quoi ça sert (du remplissage, du bullshit, parler pour ne rien dire, écrire pour remplir la niaise-laitière (newsletter ; néologisme à la freeshost) chaque semaine, etc.). Et je ne parle pas des bullshit jobs expliqués par David Graeber.
À côté de ça, le langage non verbal est souvent moins aisé chez les personnes sur le spectre autistique. Or, il occupe la grande partie de la communication chez les personnes non autistes en général.
Le syndrome d'imposture est lié, entre autres, à l'effet Dunning-Kruger.
Porter un masque extérieur pour donner le change est une stratégie de camouflage épuisante à la longue, et facteur de syndrome d'épuisement, mais dont on se défait difficilement (on y est habitué, et ça a ses avantages).
Car beaucoup de processus (notamment en ce qui concerne la sélection des information et la communication) ne sont pas automatiques chez les personnes. C'est un facteur supplémentaire de surfatigabilité chez les personnes autistes.
D'ailleurs, tu pourras lire divers témoignages sur ce forum, entre autres dans la section des présentations.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Bienvenue Lilyrose.
Cette crainte de mal se faire comprendre, de trouver le mot adéquat, de faire attention à la formulation de chacune de ses phrases pour tenter au restituer de manière intelligible sa pensée..., on est sans doute nombreux à le ressentir au quotidien.
Je le vis chaque jour.
Trouver le mot juste, la bonne formulation... voir de simplifier ce que l'on veut exprimer est un effort permanent pour beaucoup car on la crainte de ne pas bien se faire comprendre.
Lorsque l'on veut se faire comprendre et que l'on doit s'y reprendre plusieurs fois, cela coupe un peu nos moyens. Surtout si on constate que l'autre n'avait pas compris la première fois.
Cela provoque aussi un peu de doute en soi.
Mais au final j'ai compris qu'une partie du temps que c'est les autres qui sont incapables de comprendre.
La raison selon moi: ils entendent nos propos mais ils n'écoutent pas (différence entre entendre et écouter). Des fois, je me dis que si mes phrases sortaient de la bouche d'un autre, certains feraient l'effort de l'écouter.
Cette crainte de mal se faire comprendre, de trouver le mot adéquat, de faire attention à la formulation de chacune de ses phrases pour tenter au restituer de manière intelligible sa pensée..., on est sans doute nombreux à le ressentir au quotidien.
Je le vis chaque jour.
Trouver le mot juste, la bonne formulation... voir de simplifier ce que l'on veut exprimer est un effort permanent pour beaucoup car on la crainte de ne pas bien se faire comprendre.
Lorsque l'on veut se faire comprendre et que l'on doit s'y reprendre plusieurs fois, cela coupe un peu nos moyens. Surtout si on constate que l'autre n'avait pas compris la première fois.
Cela provoque aussi un peu de doute en soi.
Mais au final j'ai compris qu'une partie du temps que c'est les autres qui sont incapables de comprendre.
La raison selon moi: ils entendent nos propos mais ils n'écoutent pas (différence entre entendre et écouter). Des fois, je me dis que si mes phrases sortaient de la bouche d'un autre, certains feraient l'effort de l'écouter.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Oui en effet, c'est c'est Bauf (Bœuf), de "monter" la montagne et l'étagère comme on le ferait pour une vache, et encore, même pas pour un "résultat" puisqu'en tant que Bœuf on est censé être castré...La montagne et l'étagère, je ne les monte pas
Et en plus c'est devenu obligatoire dans la rue, mais je ne supporte pas le masque et a tendance tout le temps de sourire ce qui vexe les gens, et depuis que le masque est obligatoire, jaloux que je ne le porte pas (avec dérogation à montrer au flics), du coup, la seule stratégie viable est de traverser vite fait la ville à vélo.Porter un masque extérieur pour donner le change est une stratégie de camouflage épuisante à la longue
plaisanteries à part, je connais cette difficulté du mot juste et j'ai beaucoup du mal avec toute la partie du vocabulaire associée à des notions affectives et émotives qui a été falsifiée par la névrose, "névrose" au sens technique du texte car ce mot là est bien falsifié (en dépassant la pollution freudienne de ce mot qui le focalise sur le seul détournement de la sexualité), en sens que névrose = aiguillage mental implanté et utilisé par réflexe de survie sociale consistant à nier ses besoins essentiels alors secrets-honteux (honte, ressenti complexe provenant de cette "couche" de mental dans lequel on s'"incarne", je crois un autiste profond n'a pas de quoi "vivre" ce ressenti, qui sera seulement de la peur). Tout ce qui se connecte à la redécouverte et partage de ce besoin et totalement interdit d'expression, ne serait ce qu'au sein d'un tribunal intérieur construit autour du MOI gérant les pensées verbales alors en conflit avec le SOI plus profond mais incarné (qui dépend aussi du corps, et des perceptions et qui vit par là des besoins vitaux, l'enjeu n'étant pas de se détacher de la vie pour se libérer du matériel, mais de vivre cette vie en état incarné).
Nier le SOI pour "porter le masque" mène à se détourner vers une compensation, comédie, apparence et cumul de bénéfice secondaire ainsi acquis malhonnêtement vis à vis de SOI ne répondant pas hélas au besoin du SOI, avec une falsification du langage pour l'isoler des émotions ou couper les liens avec ce qui est vraiment SOI, en allant du plus honnête (fuir par isolation mentale, dévier du sujet), au plus "mature": le refoulement (et avec falsification et mensonge sur le sens des mots, mais à force, falsification collective du langage)
De la malhonnêteté sur soi résulte un état de demande non avouée grandissant, une cumulation de la frustration, colère-tristesse, un MAUVAIS en "soi" résultant de cette attente non honorée par "les autres" de droit de vivre: il ne reste que a le cacher, et à la place afficher un masque de séduction maquillé, parfumé, et avec des "effets" (vêtements), pour exister socialement convenablement aux attentes de la société avec en "soi' un fire-wall anti-amitiié qui veille à "surtout ne pas en parler" qui sabote aussi subtilement que possible l'aboutissement à tout engagement réel dans l'attachement et l'affectif qui ferait risquer de cracher le morceau=> attitude de déviance et de mensonge, falsification du langage, généralisé à la société et attitude Shrékienne "ne veut pas le savoir"...
La seule voie de sortie de ce langage falsifié est plus ou moins l'art, la métaphore, l'humour, et certains rituels... enfin, je crois, si il y a autre chose il est interdit d'en parler, il est impossible de le partager avec autrui, et les mots manquent.
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- Tu rêves, l'âne... Il y'a pas de NOUS qui tienne, pas de NOUS pas de NOTRE
Il n'y a que MOI et MON marais que j'aime.
Et La première chose que je vais faire c'est bâtir une muraille autour de mes terres! Hum!
- Tu me fais beaucoup de peine Shrek, là tu m'as miné, pour des siècles.
Shrek?! Tu sais ce que je crois? Je crois que c'est surtout pour que personne ne voit ce qu'il y a derrière, ton histoire de muraille.
- Non, tu crois ?
- T'as quelque chose à cacher ?
- Laisse tomber! l'âne..
Ha, j'ai compris... c'est encore le coup de l'Oignon... c'est ça?
- Non, tu te trompes, c'est le coup de "lâches moi je veux pioncer tranquille"..
- Pourquoi tu t'obstines? tu ne veux pas en parler?
- Et pourquoi tu t'obstines? JE veux pas en parler...
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Moi je me concentre sur l aspect "information". Quant je m exprime, je tente principalement de communiquer une information. Dans ce contexte le langage n est qu un support, un outil. L essentiel avec le vocabulaire c est de communiquer l information et parfois un mot juste ne suffit pas. Réduire l information a un mot juste n est pas toujours le plus efficace pour transmettre l information. Parce que dans ce cas l information dépend directement du sens que l interlocteur donne à ce mot. Et ça vous ne le contrôlez pas. Vous ne savez pas si la personne connait ce mot. Et plus on utilise de mot précis et rechercher, plus il y a de chance que l interlocuteur ne le connaisse pas.
Je pense que quand on bute sur ce genre de problème d'expression, il faut s inspirer de ce qu on fait quant on parle une langue étrangère. Si on ne connait pas un mot, vaut mieux tenter d expliquer autrement l idee que de ne rien dire.
Si je connais pas le mot "house" en anglais, je peux exprimer l idee en parlant d un bâtiment dans lequel on vit tout seule a une famille. Le sens est identique mais ce qu on dis est différent. Au final l information est passé et c est ca qui est essentiel.
En fait c est la même problématique qu en vulgarisation. Par définition quant il vulgarise on ne peut pas utiliser un vocabulaire spécialisé sans prendre le temps de définir les termes. Et définir c est utiliser une phrase pour décrire ce terme donc c est forcement composé de mots différents.
Pour moi le plus difficile c est d'identifier les mots que j estime être connu, et ceux que je dois définir. C est un point de vue un peu arrogant et élitiste mais c est essentiel pour gagner du temps sur l expression. Aucun intérêt à perdre 5sec à penser au bon mot si le mot n est pas connu de l interlocteur. Autant prendre 10ses pour penser comment définir ce terme.
Aucun intérêt de parler de "défragmentation" en informatique si l interlocteur n est pas informaticien. Autant parler de "réorganisation des fichiers", même si c est un peu moins précis. L'idée communiquée est la même (les fichiers bougent, d ou les lenteurs par exemple). Ou alors de décrire que "les fichiers sont découper en petit morceaux (fragment) et disperser sur le disque dans des petits espace de stockage fixe (qu on appel cluster), et cette action consiste à réarranger ces fragments (a les déplacer de cluster) sur le disque selon leur ordre pour améliorer le stockage et les temps d'accès". En 1 mot : défragmenter
Bref, parfois utiliser la définition plutôt que le mot est plus efficace
Je pense que quand on bute sur ce genre de problème d'expression, il faut s inspirer de ce qu on fait quant on parle une langue étrangère. Si on ne connait pas un mot, vaut mieux tenter d expliquer autrement l idee que de ne rien dire.
Si je connais pas le mot "house" en anglais, je peux exprimer l idee en parlant d un bâtiment dans lequel on vit tout seule a une famille. Le sens est identique mais ce qu on dis est différent. Au final l information est passé et c est ca qui est essentiel.
En fait c est la même problématique qu en vulgarisation. Par définition quant il vulgarise on ne peut pas utiliser un vocabulaire spécialisé sans prendre le temps de définir les termes. Et définir c est utiliser une phrase pour décrire ce terme donc c est forcement composé de mots différents.
Pour moi le plus difficile c est d'identifier les mots que j estime être connu, et ceux que je dois définir. C est un point de vue un peu arrogant et élitiste mais c est essentiel pour gagner du temps sur l expression. Aucun intérêt à perdre 5sec à penser au bon mot si le mot n est pas connu de l interlocteur. Autant prendre 10ses pour penser comment définir ce terme.
Aucun intérêt de parler de "défragmentation" en informatique si l interlocteur n est pas informaticien. Autant parler de "réorganisation des fichiers", même si c est un peu moins précis. L'idée communiquée est la même (les fichiers bougent, d ou les lenteurs par exemple). Ou alors de décrire que "les fichiers sont découper en petit morceaux (fragment) et disperser sur le disque dans des petits espace de stockage fixe (qu on appel cluster), et cette action consiste à réarranger ces fragments (a les déplacer de cluster) sur le disque selon leur ordre pour améliorer le stockage et les temps d'accès". En 1 mot : défragmenter
Bref, parfois utiliser la définition plutôt que le mot est plus efficace
IA helvétique téléchargée en 1982
HQI (que je préfère appeler HP), Diagnostiqué Asperger
viewtopic.php?f=5&t=13627
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Aurelien Barrau a, indéniablement, l'obsession du mot juste, et en cela je l'adore (et c'est tellement plus juste que quand il parle de trous noirs!)
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
idem obsession du mot juste
du coup Propane je me rends compte que je ne me focalise pas sur l'information principale justement - pas mal ta comparaison avec l'expression en langue étrangère
Le problème c'est que dans ma langue maternelle, j'ai un panel de mots assez étendu, du coup je vais chercher le mot adéquat,qui colle le plus (c'est assez jouissif d'ailleurs cette espèce d'adhésion du mot et de la réalité, ou même d'une formulation) - c'est vrai que du coup je vais m'interroger en direct comment dire les choses ....Et je ne supporte pas l'imprécision chez les autres...Je crois que je suis très très pénible...Pour moi perso ça va, j'adore chercher le mot juste et le trouver, mais bon du coup je suis un peu dans mon trip et l'autre attend, selon la personne ça matche ou pas, ma meilleure amie adore, mon ami n'apprécie pas ce trait chez moi
du coup Propane je me rends compte que je ne me focalise pas sur l'information principale justement - pas mal ta comparaison avec l'expression en langue étrangère
Le problème c'est que dans ma langue maternelle, j'ai un panel de mots assez étendu, du coup je vais chercher le mot adéquat,qui colle le plus (c'est assez jouissif d'ailleurs cette espèce d'adhésion du mot et de la réalité, ou même d'une formulation) - c'est vrai que du coup je vais m'interroger en direct comment dire les choses ....Et je ne supporte pas l'imprécision chez les autres...Je crois que je suis très très pénible...Pour moi perso ça va, j'adore chercher le mot juste et le trouver, mais bon du coup je suis un peu dans mon trip et l'autre attend, selon la personne ça matche ou pas, ma meilleure amie adore, mon ami n'apprécie pas ce trait chez moi
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Bonjour Lilyrose,
Je me reconnais beaucoup dans ce que tu écris : bien que présentant un ICV (indice de compréhension verbale) à 150, je suis toujours en quête de l’expression juste, fine, de ma pensée pour réussir à transmettre le bon message. Les rares fois où je pense y être parvenue, je ressens une joie intense.
Je suis professeure des écoles et les réunions avec les parents ont longtemps été une source de stress ; par ordre d’intensité : entretiens individuels de présentation (je suis la maîtresse de votre enfant, je me présente et vous souhaite la bienvenue, trop informel pour que je m’y sente à l’aise), entretiens spontanés informels aux abords de l’école matin et soir : pas le temps de me préparer, entretiens individuels en cours d’année (votre enfant présente telle ou telle particularité, trouver le mot juste pour éviter les erreurs de compréhension, ne pas blesser, leur faire entendre mes observations au plus juste) et, le pire, la réunion de début d’année (au début je m’en rendais malade, j’étais tendue à l’extrême, puis j’ai commencé à me sentir mieux de brefs moments, …).
Le mélange de stress en situation sociale et d’exigence excessive me complique follement ces exercices. Quand d’autres collègues trouvent « cool de pouvoir parler de tout et de rien avec les parents ».
Et je dévie du cadre professionnel, mais quand j’écris sur internet ou ailleurs, je retrouve la même exigence. Je me surprends à chercher les mots dans le dictionnaire et à me relire 10 fois pour modifier une virgule ou un retour à la ligne. Mais quand je vois la qualité de présentation et d’expression de vos messages, je me dis que je ne suis pas seule. 🥰
Amicalement.
Noum
Je me reconnais beaucoup dans ce que tu écris : bien que présentant un ICV (indice de compréhension verbale) à 150, je suis toujours en quête de l’expression juste, fine, de ma pensée pour réussir à transmettre le bon message. Les rares fois où je pense y être parvenue, je ressens une joie intense.
Je suis professeure des écoles et les réunions avec les parents ont longtemps été une source de stress ; par ordre d’intensité : entretiens individuels de présentation (je suis la maîtresse de votre enfant, je me présente et vous souhaite la bienvenue, trop informel pour que je m’y sente à l’aise), entretiens spontanés informels aux abords de l’école matin et soir : pas le temps de me préparer, entretiens individuels en cours d’année (votre enfant présente telle ou telle particularité, trouver le mot juste pour éviter les erreurs de compréhension, ne pas blesser, leur faire entendre mes observations au plus juste) et, le pire, la réunion de début d’année (au début je m’en rendais malade, j’étais tendue à l’extrême, puis j’ai commencé à me sentir mieux de brefs moments, …).
Le mélange de stress en situation sociale et d’exigence excessive me complique follement ces exercices. Quand d’autres collègues trouvent « cool de pouvoir parler de tout et de rien avec les parents ».
Et je dévie du cadre professionnel, mais quand j’écris sur internet ou ailleurs, je retrouve la même exigence. Je me surprends à chercher les mots dans le dictionnaire et à me relire 10 fois pour modifier une virgule ou un retour à la ligne. Mais quand je vois la qualité de présentation et d’expression de vos messages, je me dis que je ne suis pas seule. 🥰
Amicalement.
Noum
HPI février 2021 - Asperger en libéral, par un médecin du CRA, décembre 2022 - en attente du CRA pour confirmation
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Modération (Tugdual) :
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse là).
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse là).
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Je n’avais pas vu ce sujet.
on parle souvent du mot juste que l’on cherche pour exprimer une idée, mais qu’est ce qu’il en est de votre sensibilité aux mots qu’on vous dit ?
Le chemin inverse est franchement laborieux. Surtout que certains mots sont des vrais « mondes » mais sont utilisés par l’usage commun sans dimension, comme des vaisseaux fantômes. Et c’est là que commence les vastes tempêtes sémiotiques pour circonscrire quelque chose qui demeure incompréhensible en détails la plus part du temps.
Maintenant je remarque aussi un usage particulier du langage propre aux tsa. Celui d’une réduction du monde à la dimension quasi taxinomique du sens d’un mot comme pour rester amarré à un univers qui ne porte aucune incertitude en lui. Le rapport au langage devient aussi celui d’une répétition dans cette dimension.
Je sais que le sens littéral est vraiment important pour moi quand je reçois une information, mais quand je dois la penser c’est totalement insuffisant. Donc il y a toujours comme un hiatus entre le message que je reçois dans un contexte qui le brouille, le sens que j’en comprends littéralement (et souvent c’est plouf), et le post traitement qui le rend incompréhensible parce que son objet miroite des trucs que je tente de structurer mais qui éclatent tout le temps.
on parle souvent du mot juste que l’on cherche pour exprimer une idée, mais qu’est ce qu’il en est de votre sensibilité aux mots qu’on vous dit ?
Le chemin inverse est franchement laborieux. Surtout que certains mots sont des vrais « mondes » mais sont utilisés par l’usage commun sans dimension, comme des vaisseaux fantômes. Et c’est là que commence les vastes tempêtes sémiotiques pour circonscrire quelque chose qui demeure incompréhensible en détails la plus part du temps.
Maintenant je remarque aussi un usage particulier du langage propre aux tsa. Celui d’une réduction du monde à la dimension quasi taxinomique du sens d’un mot comme pour rester amarré à un univers qui ne porte aucune incertitude en lui. Le rapport au langage devient aussi celui d’une répétition dans cette dimension.
Je sais que le sens littéral est vraiment important pour moi quand je reçois une information, mais quand je dois la penser c’est totalement insuffisant. Donc il y a toujours comme un hiatus entre le message que je reçois dans un contexte qui le brouille, le sens que j’en comprends littéralement (et souvent c’est plouf), et le post traitement qui le rend incompréhensible parce que son objet miroite des trucs que je tente de structurer mais qui éclatent tout le temps.
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Re: Difficultés expression orale / stress / obsession du mot juste
Ne t'inquiète pas, on constate aisément en te lisant que tu as un excellent niveau langagier. Ce que tu vis, je le comprends très bien, j'ai le même problème à la base mais ça s'est un peu arrangé avec l'âge. Comme Curiouser, c'est surtout quand je suis fatiguée que c'est handicapant, sinon ça va, mais franchement je me fatigue moi-même avec cette obsession du mot juste. Et effectivement le simple fait d'avoir à gérer l'interaction utilise toute mon énergie... C'est tellement plus facile et jouissif par écrit!Lilyrose a écrit : ↑jeudi 10 juin 2021 à 22:01 Lorsque je dois parler, je pense en permanence aux mots que j'emploie et à la tournure de mes phrases. Le langage oral ne me vient pas naturellement comme il semble que ce soit le cas pour le reste du monde. Je me focalise en permanence sur le choix des mots et des expressions, ce qui suscite évidemment une montée de stress très importante car je suis toujours obsédée par la crainte de ne pas trouver le mot juste, permettant de retranscrire parfaitement ma pensée. J'ai sans cesse l'impression d'avoir un vocabulaire très pauvre et de mal m'exprimer. Le stress me fait perdre mes mots, bégayer parfois et il m'arrive régulièrement de devoir m'arrêter en cours de phrase, bloquée, et recommencer avec une autre tournure. J'en suis souvent réduite à devoir utiliser des phrases simples, bancales parfois, et un vocabulaire approximatif, et j'ai horreur de ça. Toute conversation orale s'apparente pour moi à une lutte contre moi-même et m'épuise. C'est également extrêmement frustrant car j'ai sans cesse l'impression de ne pas réussir à exprimer clairement ma pensée.
Ces difficultés m'ont tout d'abord fait penser à une dysphasie. Je suis donc allée consulter une super orthophoniste qui m'a énormément aidée et guidée dans mon parcours et m'a permis d'aller jusqu'au diagnostic du SA. Lors de ce parcours j'ai passé plusieurs bilans qui ont permis d'évaluer mon niveau de langage oral et à chaque fois, à ma grande surprise, on m'a dit que j'avais un très bon niveau langagier. Mes proches me disent également n'avoir rien remarqué d'anormal et je n'ai jamais eu de remarque non plus dans le cadre professionnel.
Et ça, c'est exactement ce que je ressens aussi, sans arrogance aucune je crois puisque c'est en général moi que j'insulte intérieurement quand ça arrive : tu aimerais employer un mot parce que c'est précisément LE mot juste, mais tu sais déjà que la personne en face ne le connaîtra sans doute pas, alors tu entres en lutte avec toi-même pour t'empêcher d'utiliser le mot et trouver une autre tournure, avec l'impression de t'exprimer au rabais, et pendant ce temps l'autre en face attend et voulait juste une réponse De plus le masque n'aide effectivement pas, parce que étant donné que je m'en suis pris plein la figure quand j'étais gamine à cause de mon langage tout droit sorti des livres, j'ai ensuite fait le caméléon toute ma vie pour m'adapter à la personne en face, je cherche le niveau langagier le plus adéquat (beauf avec les beaufs, bobo avec les bobos, intello avec les intellos etc.)user6375 a écrit : ↑mercredi 16 juin 2021 à 12:37 Pour moi le plus difficile c est d'identifier les mots que j estime être connu, et ceux que je dois définir. C est un point de vue un peu arrogant et élitiste mais c est essentiel pour gagner du temps sur l expression. Aucun intérêt à perdre 5sec à penser au bon mot si le mot n est pas connu de l interlocteur. Autant prendre 10ses pour penser comment définir ce terme.
Je serais donc assez encline également à croire que non, le TSA n'est pas étranger à cette problématique
Former alien, regular autistic person (diagnostic reçu le 5.07.22), deux (grands) enfants TSA