Milieu professionnel: supporter les injustices
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Milieu professionnel: supporter les injustices
Bonjour,
Je me tourne vers la communauté pour recevoir des conseils de votre part.
J'ai récemment été témoin, dans l'association pour laquelle je travaille, d'une injustice à l'encontre de l'une de mes collègues (un autre collègue a usurpé son titre, plus prestigieux que le sien, je le lui ai fait remarquer de manière très directe, il s'en est plaint au boss, qui a légitimé la chose sans argument autre que "les énergies masculines et les énergies féminines dans l'entreprise". Cela a déclenché un fort sentiment de révolte (c'est un euphémisme) et j'ai totalement massacré ma relation avec le collègue imposteur et mon boss. Ma collègue a récupéré l'usage exclusif de son titre au terme d'une lutte épuisante pour toute l'équipe.) Aujourd'hui je suis en arrêt maladie, et je m'apprête à quitter mon job que j'adorais et qui était parfaitement adapté à mes spécificités et centres d'intérêt.
La psychiatre que je consulte depuis deux semaines m'exhorte à accepter les injustices dans le monde professionnel, de ne pas réagir avec autant de virulence, d'y être moins sensible. Et là, problème. Je ne m'en sens pas du tout capable. Être moins sensible... Est-ce que cette sensibilité est immuable, au même titre que les autres? Est-ce que, comme pour les néons qui scintillent, je ne serai jamais capable de mettre ma sensibilité face aux injustices en sourdine ou existe-t-il des parades? Il n'est pas question ici de juger de l'aspect moral, il s'agit plutôt d'une question d'ordre presque physique: est-ce possible de réduire cette sensibilité-là? L'intensité de la réaction dépend de la sensibilité face aux stimuli il me semble. Et pour réduire la première, il faut abaisser la seconde.
Je vous remercie pour vos témoignages et conseils.
Je me tourne vers la communauté pour recevoir des conseils de votre part.
J'ai récemment été témoin, dans l'association pour laquelle je travaille, d'une injustice à l'encontre de l'une de mes collègues (un autre collègue a usurpé son titre, plus prestigieux que le sien, je le lui ai fait remarquer de manière très directe, il s'en est plaint au boss, qui a légitimé la chose sans argument autre que "les énergies masculines et les énergies féminines dans l'entreprise". Cela a déclenché un fort sentiment de révolte (c'est un euphémisme) et j'ai totalement massacré ma relation avec le collègue imposteur et mon boss. Ma collègue a récupéré l'usage exclusif de son titre au terme d'une lutte épuisante pour toute l'équipe.) Aujourd'hui je suis en arrêt maladie, et je m'apprête à quitter mon job que j'adorais et qui était parfaitement adapté à mes spécificités et centres d'intérêt.
La psychiatre que je consulte depuis deux semaines m'exhorte à accepter les injustices dans le monde professionnel, de ne pas réagir avec autant de virulence, d'y être moins sensible. Et là, problème. Je ne m'en sens pas du tout capable. Être moins sensible... Est-ce que cette sensibilité est immuable, au même titre que les autres? Est-ce que, comme pour les néons qui scintillent, je ne serai jamais capable de mettre ma sensibilité face aux injustices en sourdine ou existe-t-il des parades? Il n'est pas question ici de juger de l'aspect moral, il s'agit plutôt d'une question d'ordre presque physique: est-ce possible de réduire cette sensibilité-là? L'intensité de la réaction dépend de la sensibilité face aux stimuli il me semble. Et pour réduire la première, il faut abaisser la seconde.
Je vous remercie pour vos témoignages et conseils.
Diagnostiquée TSA et TDAH (psychiatre libéral, 2015)
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
Bonjour.
En attendant de prendre part au sujet que tu proposes, va faire un tour sur ce fil qui il me semble peut être lié.
A plus tard
viewtopic.php?f=8&t=14001&hilit=Loyaut%C3%A9
En attendant de prendre part au sujet que tu proposes, va faire un tour sur ce fil qui il me semble peut être lié.
A plus tard
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HQI, Dyspraxique.
Autiste Asperger
Épileptique
Ma chaîne youtube : https://youtube.com/@FaberRice?si=tA6mxSPleT1r9BhF
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
Bienvenue sur le forum, Aliocat.
Peux-tu mettre à jour ta signature, en précisant ton statut vis-à-vis du diagnostic (voir la charte, chapitre 1.2) ?
Peux-tu mettre à jour ta signature, en précisant ton statut vis-à-vis du diagnostic (voir la charte, chapitre 1.2) ?
Par ailleurs, tu peux de présenter dans la section dédiée...Spoiler : Pour modifier la signature :
Diagnostiqué. CRA, 2016.
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
Ce psychiatre est un con.
Il n y a aucune barrière qui empêche de faire un travail sur soi dans ce contexte, même si beaucoup de choses peuvent y faire obstacle.
MAIS cette démarche ne peut avoir un espoir de fonctionner que si elle est volontaire.
Si le psy ne sait pas ça, il faut à tout le moins lui expliquer fermement et poliment que tu n es pas d accord et qu on a assez de BFM et LRM pour faire du lavage de cerveau dans nos vies
Et s il n est pas d accord arrêter de le voir.
Il n y a aucune barrière qui empêche de faire un travail sur soi dans ce contexte, même si beaucoup de choses peuvent y faire obstacle.
MAIS cette démarche ne peut avoir un espoir de fonctionner que si elle est volontaire.
Si le psy ne sait pas ça, il faut à tout le moins lui expliquer fermement et poliment que tu n es pas d accord et qu on a assez de BFM et LRM pour faire du lavage de cerveau dans nos vies
Et s il n est pas d accord arrêter de le voir.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
Bonjour, j'avais pourtant bien écumé le forum, je ne l'avais pas trouvé celui-ci, merci!!Loner a écrit : ↑mercredi 24 juin 2020 à 9:33 Bonjour.
En attendant de prendre part au sujet que tu proposes, va faire un tour sur ce fil qui il me semble peut être lié.
A plus tard
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
C'est fait, pardon pour la charrue avant les boeufs...lepton a écrit : ↑mercredi 24 juin 2020 à 9:35
Peux-tu mettre à jour ta signature, en précisant ton statut vis-à-vis du diagnostic (voir la charte, chapitre 1.2) ?
et merci!
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
Bonjour,Aliocat a écrit : ↑mardi 23 juin 2020 à 22:50 La psychiatre que je consulte depuis deux semaines m'exhorte à accepter les injustices dans le monde professionnel, de ne pas réagir avec autant de virulence, d'y être moins sensible. Et là, problème. Je ne m'en sens pas du tout capable. Être moins sensible... Est-ce que cette sensibilité est immuable, au même titre que les autres? Est-ce que, comme pour les néons qui scintillent, je ne serai jamais capable de mettre ma sensibilité face aux injustices en sourdine ou existe-t-il des parades? Il n'est pas question ici de juger de l'aspect moral, il s'agit plutôt d'une question d'ordre presque physique: est-ce possible de réduire cette sensibilité-là? L'intensité de la réaction dépend de la sensibilité face aux stimuli il me semble. Et pour réduire la première, il faut abaisser la seconde.
Je vous remercie pour vos témoignages et conseils.
Je ne pense pas que ce soit une bonne chose d'apprendre à accepter les injustices, ni que ta sensibilité par rapport à ça puisse changer. Toutefois, tu peux apprendre (et t'exercer avec le/la psychiatre à marquer un temps d'arrêt pour analyser avant d'y répondre, choisir de quelle manière y répondre (peut-être poser des questions lorsqu'il y a un doute sur l'intention de l'interlocuteur = la personne commettant une injustice), quoique dans le cas que tu décris, la personne savait très bien ce qu'elle faisait.
Ensuite, peser les bénéfices/risques à agir, et voir si tu peux avoir des alliés.
Je dis ça, mais je n'y arrive pas toujours ; il m'est souvent arrivé dans mes postes de finir isolée parce que j'avais eu des réactions exacerbées à l'injustice...
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
Bonjour lulumae,
Cela me semble une bonne piste à suivre. Un peu comme au foot: on reçoit la balle, on contrôle, on observe la situation et on renvoie la balle. Moi j'ai tendance à recevoir et renvoyer direct, sous le coup de l'émotion. Ce n'est pas la meilleure stratégie, mais justement, dans ces moments-là il n'est pas question de stratégie, mais plutôt d'urgence: vider le trop plein d'émotion qui menace de me faire exploser de l'intérieur.
Par rapport au sujet sur la loyauté de Loner, il y a un lien également. Il y a la notion de sentiment de trahison. L'injustice me met hors de moi si elle est commise par quelqu'un de proche, plus que le reste du temps il me semble. Alors peut-être est-ce sur le rapport à l'autre qu'il faut travailler, afin de moins attendre de l'entourage, pour être moins choquée/déçue/révoltée?
Cela me semble une bonne piste à suivre. Un peu comme au foot: on reçoit la balle, on contrôle, on observe la situation et on renvoie la balle. Moi j'ai tendance à recevoir et renvoyer direct, sous le coup de l'émotion. Ce n'est pas la meilleure stratégie, mais justement, dans ces moments-là il n'est pas question de stratégie, mais plutôt d'urgence: vider le trop plein d'émotion qui menace de me faire exploser de l'intérieur.
Par rapport au sujet sur la loyauté de Loner, il y a un lien également. Il y a la notion de sentiment de trahison. L'injustice me met hors de moi si elle est commise par quelqu'un de proche, plus que le reste du temps il me semble. Alors peut-être est-ce sur le rapport à l'autre qu'il faut travailler, afin de moins attendre de l'entourage, pour être moins choquée/déçue/révoltée?
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
Je serai tentée de dire oui, mais il y a toujours le cas de la personne qui te dit rouge un jour, plusieurs fois, puis au dernier moment elle fait autrement. Outre le changement non préparé, ce sentiment de trahison m'est insupportable aussi. Par contre, je rejoins Lulamae. Essayer de temporiser, et réfléchir à la meilleure attitude à avoir. Avec l'aide d'un tiers c'est plus facile je trouve.
Courage, ce n'est pas une situation facile, bien que récurrente chez moi..
Diag TSA
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
J'ai eu exactement cette discussion hier avec ma neuro-psy, c'est drôle. Au travail, j'ai foncé dans une situation, impulsivement parce que mes collègues secrétaires avaient écrit un mail au nom de toutes les secrétaires, pour un problème d'horaire d'arrivée au bureau et d'interférence avec le ménage sur le site (public). Etant mécontentes du changement demandé, elles ont choisi de mettre en cause le travail de la femme de ménage. Ca m'a choquée, et je suis allée dans leur bureau leur dire que j'aurais fait autrement (ne pas mettre en cause - j'ai dit "dénoncer", ça n'a pas plu - une personne qui travaille, et à qui ça pouvait porter préjudice). Evidemment, ça les a braquées, et l'une d'elle m'a dit "ah bon ? Tu trouves qu'elle fait bien son travail ? (Oui, en plus) Comment tu fais alors chez toi ?"Aliocat a écrit : ↑jeudi 25 juin 2020 à 9:44 Bonjour lulumae,
Cela me semble une bonne piste à suivre. Un peu comme au foot: on reçoit la balle, on contrôle, on observe la situation et on renvoie la balle. Moi j'ai tendance à recevoir et renvoyer direct, sous le coup de l'émotion. Ce n'est pas la meilleure stratégie, mais justement, dans ces moments-là il n'est pas question de stratégie, mais plutôt d'urgence: vider le trop plein d'émotion qui menace de me faire exploser de l'intérieur.
Par rapport au sujet sur la loyauté de Loner, il y a un lien également. Il y a la notion de sentiment de trahison. L'injustice me met hors de moi si elle est commise par quelqu'un de proche, plus que le reste du temps il me semble. Alors peut-être est-ce sur le rapport à l'autre qu'il faut travailler, afin de moins attendre de l'entourage, pour être moins choquée/déçue/révoltée?
J'ai fini par quitter leur bureau en colère (le ton est monté) en disant "tu ne parles pas de chez moi, ça n'a rien à voir. C'est n'importe quoi !"
Puis j'ai envoyé un mail de mon côté à la même destinataire qu'elles en nuançant et en reprenant cette accusation de faire légèrement le travail.
Ma neuropsy m'a dit : "si vous allez directement faire une critique à quelqu'un, vous devez accepter que la personne puisse mal le prendre". Nous en sommes quand même revenues au leitmotiv "observer et attendre". J'en suis à l'analyser et le comprendre seulement après coup.
J'ai quand même compris que j'avais ressenti cette urgence à agir parce que je n'aime pas être en colère, j'ai peur de ce que ça déclenche chez moi, et je crois que j'agis en croyant faire quelque chose pour régler la situation (et me débarrasser de ce sentiment désagréable), alors que je risque au contraire de l'empirer.
Bon, tu vois que je ne suis pas une référence sur le sujet, je partage mes difficultés et réflexions personnelles actuelles... Je réfléchirai à la loyauté, c'est intéressant. Je pense que c'est effectivement le cas quand la personne est supposée être proche, et qu'aussi ce problème de loyauté VS trahison se pose quand on pensait que la personne partageait certaines valeurs, et on constate que ce n'est pas le cas.
Exemple : dans le cas ci-dessus, j'ai supposé à force d'entendre les secrétaires se plaindre d'être mal considérées par les inspecteurs ou conseillers pédagogiques, exploitées, etc (moi non, en plus), je suis tombée des nues qu'elles montrent le même mépris envers une autre classe de travailleurs.ses (femme de ménage). Ce n'est pas logique, je bugue.
Ca peut être aussi dans le cas que tu citais : "je croyais cette personne amicale, or elle fait ça, et un ami ne ferait pas ça".
Il y a vraisemblablement un problème de logique chez la personne, mais aussi une erreur de notre part d'attribuer des intentions qui devraient être justes ou logiques chez les gens (qui de plus ne fonctionnent pas comme nous).
@Freeshost dirait que c'est un biais d'attribution. C'est quand même intéressant tout ça, mais plus facile à gérer à froid qu'à chaud !
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
Bonjour Aliocat,
question épineuse…
Ce qui me vient là comme ça, et qui va forcément faire redite:
- sortir du tout ou rien. On peut réagir sans sur-réagir, je crois que c’est ça l’idée. Pourquoi les sensibilités seraient-elles immuables? Toutes les nuances existent et peuvent varier dans le temps et selon les situations.
- accepter l’injustice? ça, ça me semble immoral (ou amoral, là je ne sais plus le sens des mots, mea culpa). Le monde a besoin de gens qui savent porter leur voix pour dénoncer les injustices, de la plus petite invisible à la plus criante.
- Compromis: comprendre pourquoi tu réagis au max à telle ou telle injustice, quelle est ta relation à ce type d’injustice. Souvent, quelque chose en nous a été mal vécu, une blessure continue de saigner quelque part et l'injustice vient la raviver. ça paraît évident mais je me permets de le rappeler, car j’ai moi-même bien du mal à ne pas m’emporter dans certains cas d’injustice. J’ai fait le travail de chercher ce qui justement venait me chercher, me piquer là-dedans. Et du coup je réagis « un peu » moins comme si c’était moi qui étais directement visée, avec plus de distance. Par contre, me taire, non plus possible. Et pour finir sur les compromis, je rejoins lulamae sur l'importance d’évaluer la situation, de ne pas se mettre en danger, en sauveur, immédiatement. Donc, retarder la réaction est déjà à mes yeux, la première chose à faire.
- Conclusion: ça demande d’apprendre à être zen, de tempérer … pour non pas ronger son frein, mais essayer de ne pas ’s’engouffrer dans une bataille à fond dès la première minute, de faire la part des choses et de ne pas réagir avec tout ce qu’on porte déjà en soi. Se sentir un peu plus neutre. ça s’appelle s’affirmer positivement en fait.
C’est facile à dire, c’est sûr.
Je crois pas qu’on puisse diminuer de beaucoup l’intensité de la réaction et très sincèrement, si dans tous les trucs pénibles je devais faire un choix pour en supprimer, je garderais cet aspect de mon tempérament. Même si ça me joue aussi des tours, dans une moindre mesure (et encore).
Bon courage, il y a sûrement des enseignements à tirer et des possibilités de mieux vivre ça.
question épineuse…
Ce qui me vient là comme ça, et qui va forcément faire redite:
- sortir du tout ou rien. On peut réagir sans sur-réagir, je crois que c’est ça l’idée. Pourquoi les sensibilités seraient-elles immuables? Toutes les nuances existent et peuvent varier dans le temps et selon les situations.
- accepter l’injustice? ça, ça me semble immoral (ou amoral, là je ne sais plus le sens des mots, mea culpa). Le monde a besoin de gens qui savent porter leur voix pour dénoncer les injustices, de la plus petite invisible à la plus criante.
- Compromis: comprendre pourquoi tu réagis au max à telle ou telle injustice, quelle est ta relation à ce type d’injustice. Souvent, quelque chose en nous a été mal vécu, une blessure continue de saigner quelque part et l'injustice vient la raviver. ça paraît évident mais je me permets de le rappeler, car j’ai moi-même bien du mal à ne pas m’emporter dans certains cas d’injustice. J’ai fait le travail de chercher ce qui justement venait me chercher, me piquer là-dedans. Et du coup je réagis « un peu » moins comme si c’était moi qui étais directement visée, avec plus de distance. Par contre, me taire, non plus possible. Et pour finir sur les compromis, je rejoins lulamae sur l'importance d’évaluer la situation, de ne pas se mettre en danger, en sauveur, immédiatement. Donc, retarder la réaction est déjà à mes yeux, la première chose à faire.
- Conclusion: ça demande d’apprendre à être zen, de tempérer … pour non pas ronger son frein, mais essayer de ne pas ’s’engouffrer dans une bataille à fond dès la première minute, de faire la part des choses et de ne pas réagir avec tout ce qu’on porte déjà en soi. Se sentir un peu plus neutre. ça s’appelle s’affirmer positivement en fait.
C’est facile à dire, c’est sûr.
Je crois pas qu’on puisse diminuer de beaucoup l’intensité de la réaction et très sincèrement, si dans tous les trucs pénibles je devais faire un choix pour en supprimer, je garderais cet aspect de mon tempérament. Même si ça me joue aussi des tours, dans une moindre mesure (et encore).
Bon courage, il y a sûrement des enseignements à tirer et des possibilités de mieux vivre ça.
Modifié en dernier par pimpoline le lundi 29 juin 2020 à 16:28, modifié 1 fois.
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
Merci, vous m'aidez beaucoup dans ma réflexion.
-> mettre le doigt sur "d'où vient cette sensibilité extrême à l'injustice"
-> garder cette sensibilité
-> apprendre à gérer ses émotions (apprivoiser la panthère)
-> apprendre à réagir de manière constructive (cela nécessite de connaître sa place dans l'organisation générale, pour ne pas déborder du cadre, ne froisser personne, tout en apportant sa pierre à la résolution d'un problème collectif, un peu comme une fourmi)
-> mettre le doigt sur "d'où vient cette sensibilité extrême à l'injustice"
-> garder cette sensibilité
-> apprendre à gérer ses émotions (apprivoiser la panthère)
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Diagnostiquée TSA et TDAH (psychiatre libéral, 2015)
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
Très intéressant. Je vais essayer de méditer ça.Lulamae a écrit :J'ai quand même compris que j'avais ressenti cette urgence à agir parce que je n'aime pas être en colère, j'ai peur de ce que ça déclenche chez moi, et je crois que j'agis en croyant faire quelque chose pour régler la situation (et me débarrasser de ce sentiment désagréable), alors que je risque au contraire de l'empirer.
Pour ma part, j'en encore fait une boulette ce matin : faire remarquer publiquement à une personne qu'elle en vannait une autre, parce que je sais que cette autre manque de confiance.
Il faut que j'apprenne que les autres peuvent se défendre eux-mêmes et que je suis trop fragile pour m'interposer (solution impossible dans le cas de la femme de ménage, qui n'était pas au courant qu'on parlait d'elle).
TSA (diag en novembre 2019)
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
C'est une autre chose que j'ai apprise aussi dans cette mésaventure. Le fait de défendre une personne (qui en plus n'a rien demandé), fait naître deux fois la dynamique victime/bourreau/sauveur
- de notre point de vue: nous sommes le sauveur de la victime attaquée par son bourreau
- du point de vue du bourreau (que nous avons identifié comme tel): nous sommes le bourreau, il est la victime et s'il se cherche un sauveur on va prendre cher!
On arrive dans un cercle infernal.
Vous avez remarqué les genres par défaut de "bourreau", "victime" et "sauveur"?
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Re: Milieu professionnel: supporter les injustices
Aliocat a écrit : ↑jeudi 2 juillet 2020 à 13:16Yep.
Tu peux aller voir la chanson en lien ci-dessous (à partir de 0:57). Il y a souvent le mot "pute" mais il y a des échos avec ce que tu dis.
https://www.youtube.com/watch?v=GqqCgtxWf0E
Pour ma part ça y est, j'ai trop été le "sauveur" et depuis hier je suis clairement passée dans la case victime (il faudrait que je retrouve mon fil pour détailler un peu).
TSA (diag en novembre 2019)