Aliocat a écrit : ↑jeudi 25 juin 2020 à 9:44
Bonjour lulumae,
Cela me semble une bonne piste à suivre. Un peu comme au foot: on reçoit la balle, on contrôle, on observe la situation et on renvoie la balle. Moi j'ai tendance à recevoir et renvoyer direct, sous le coup de l'émotion. Ce n'est pas la meilleure stratégie, mais justement, dans ces moments-là il n'est pas question de stratégie, mais plutôt d'urgence: vider le trop plein d'émotion qui menace de me faire exploser de l'intérieur.
Par rapport au sujet sur la loyauté de Loner, il y a un lien également. Il y a la notion de sentiment de trahison. L'injustice me met hors de moi si elle est commise par quelqu'un de proche, plus que le reste du temps il me semble. Alors peut-être est-ce sur le rapport à l'autre qu'il faut travailler, afin de moins attendre de l'entourage, pour être moins choquée/déçue/révoltée?
J'ai eu exactement cette discussion hier avec ma neuro-psy, c'est drôle. Au travail, j'ai foncé dans une situation, impulsivement parce que mes collègues secrétaires avaient écrit un mail au nom de toutes les secrétaires, pour un problème d'horaire d'arrivée au bureau et d'interférence avec le ménage sur le site (public). Etant mécontentes du changement demandé, elles ont choisi de mettre en cause le travail de la femme de ménage. Ca m'a choquée, et je suis allée dans leur bureau leur dire que j'aurais fait autrement (ne pas mettre en cause - j'ai dit "dénoncer", ça n'a pas plu - une personne qui travaille, et à qui ça pouvait porter préjudice). Evidemment, ça les a braquées, et l'une d'elle m'a dit "ah bon ? Tu trouves qu'elle fait bien son travail ? (Oui, en plus) Comment tu fais alors chez toi ?"
J'ai fini par quitter leur bureau en colère (le ton est monté) en disant "tu ne parles pas de chez moi, ça n'a rien à voir. C'est n'importe quoi !"
Puis j'ai envoyé un mail de mon côté à la même destinataire qu'elles en nuançant et en reprenant cette accusation de faire légèrement le travail.
Ma neuropsy m'a dit : "si vous allez directement faire une critique à quelqu'un, vous devez accepter que la personne puisse mal le prendre". Nous en sommes quand même revenues au leitmotiv "observer et attendre". J'en suis à l'analyser et le comprendre seulement après coup.
J'ai quand même compris que j'avais ressenti cette urgence à agir parce que je n'aime pas être en colère, j'ai peur de ce que ça déclenche chez moi, et je crois que j'agis en croyant faire quelque chose pour régler la situation (et me débarrasser de ce sentiment désagréable), alors que je risque au contraire de l'empirer.
Bon, tu vois que je ne suis pas une référence sur le sujet, je partage mes difficultés et réflexions personnelles actuelles... Je réfléchirai à la loyauté, c'est intéressant. Je pense que c'est effectivement le cas quand la personne est supposée être proche, et qu'aussi ce problème de loyauté VS trahison se pose quand on pensait que la personne partageait certaines valeurs, et on constate que ce n'est pas le cas.
Exemple : dans le cas ci-dessus, j'ai supposé à force d'entendre les secrétaires se plaindre d'être mal considérées par les inspecteurs ou conseillers pédagogiques, exploitées, etc (moi non, en plus), je suis tombée des nues qu'elles montrent le même mépris envers une autre classe de travailleurs.ses (femme de ménage). Ce n'est pas logique, je bugue.
Ca peut être aussi dans le cas que tu citais : "je croyais cette personne amicale, or elle fait ça, et un ami ne ferait pas ça".
Il y a vraisemblablement un problème de logique chez la personne, mais aussi une erreur de notre part d'attribuer des intentions qui devraient être justes ou logiques chez les gens (qui de plus ne fonctionnent pas comme nous).
@Freeshost dirait que c'est un biais d'attribution. C'est quand même intéressant tout ça, mais plus facile à gérer à froid qu'à chaud !
Diagnostic d'autisme juillet 2019.