Woyim a écrit : ↑lundi 29 avril 2019 à 13:24
Vos propos m'interloquent. Je suis étonné et admirative que vous ayez pu consulter un psychiatre rapidement sans nécessité absolue et sur ordre d'une autre personne. Pour moi c'est le médecin du travail qui m'a pris rdv, cas je suis tombée en dépression (ou plutôt tomber en dépression de ma dépression).
Disons que j'ai toujours vécu un mal-être profond, déjà enfant. Le médecin de famille a conseillé à ma maman de me faire voir un psychologue quand j'avais 11 ans mais elle a refusé, elle a juste voulu des calmants pour moi...
Je crois que je ne leur en veux plus trop... mais mes parents ont toujours eu un genre de "honte" que leur fille ne soit pas normale... Depuis toujours. Ils me l'ont souvent reproché et ne comprenaient pas où j'allais chercher "mes idées". Ma maman a donc tout fait pour que je n'entre pas dans un bureau de psy, peut-être pour éviter qu'on lui confirme que j'ai des problèmes et que ce soit de "sa" faute...
A 16 ans je pense que c'est l'école qui souhaitait que j'ai un suivi. J'ai été 3 fois, la psy a voulu nous voir ma mère et moi ensemble et après cela je n'ai plus jamais été... Je ne sais plus si c'est ma mère ou moi qui ne voulait plus par contre.
A 19 ans j'ai entamé des études d'assistante sociale et j'ai eu énormément de cours de psycho, tous basés sur Freud... Je ne comprenais rien même en faisant un effort, je trouvais que ce type avait un truc pas net
Mais je me suis rapidemment dis que je ne comprenais pas car j'étais moi-même en situation de détresse (et un peu bête aussi...) , on m'a martellé que la psychanalyse était le seule "vraie" méthode pour aller mieux...
J'ai fait 2 longs suivis après cela avec 2 thérapeutes différents, une freudienne et un jungien.
J'ai eu un gros burn-out à 35 ans, j'ai été écartée aussi par la médecine du travail et puis "déclassée" car le médecin a jugé que je ne pouvais plus travailler dans un environnement nécessitant des contacts sociaux. (Je n'ai absolument pas compris sa décision sur le moment mais il faut avouer qu'il avait bien visé...)
Donc ce n'était pas aussi intuitif qu'il n'y parraît.
Si j'ai eu ce besoin c'était surtout car depuis toujours je fais "des crises" que personne ne comprend moi la première...
C'était assez violent avec auto-mutilation. C'est pour cela que je voulais faire une thérapie, basée sur la psychanalyse un maximum, afin de bien comprendre et arrêter mes crises...
Aucun suivi ne m'a jamais aidé sur ce point mais j'ai pu malgré tout prendre conscience de beaucoup de choses, surtout avec le second psy d'orientation jungienne. Donc pas inutile mais fort limité quand même.
J'ai découvert l'autisme par hazard, j'ai vu une description de crise autistique et j'ai eu besoin de savoir...
Mais maintenant que j'essaie de voir des points positifs chez moi je me dis que celui-ci, cette manière de continuer a essayer même en me prenant des murs, est une chose positive au final. Une force (qui fait mal
)
Woyim a écrit : ↑lundi 29 avril 2019 à 13:24
En ce qui concerne la dépersonnalisation, je l'ai vécu quand j'ai passé mon bac, le médecin m'avait donné un anxiolytique léger d'après lui (buspar je crois) et je me voyais carrément a côté de moi même. Ou flottant au dessus de moi. Il y avait mon corps qui continuait sa vie et mon esprit qui observait ce corps. J'ai arrêté ce médicament quelques jours après, hors de question que je passe le bac ainsi.
Aujourd'hui en vous lisant je réalisé que j'ai des épisodes bizzares de dissociation, dépersonnalisation, je ne sais pas trop si ça a un nom.
Lorsque je parle a quelqu'un longuement je sens mon esprit comme s'échapper (un peu comme quand le génie sort de la lampe magique). Je perds le fil de la conversation, je ne suis plus vraiment là. C'est alors que mon regard fixe un point toujours a gauche de la tête de mon interlocuteur au loin... C'est a tel point que la personne se retourne brutalement pour regarder ce que je regarde. Dans ces cas je suis dans ce que j'allais dire les 2 conversations en même temps. Mais non je converse et je vais ailleurs, je ne sais où. Quand la personne se retourne brutalement, je me sens hyper mal, j'ai honte. Je prends un sourire amusé en expliquant que je suis myope et que j'ai un problème de divergence (ce qui est vrai) et que j'ai du mal a garder mon regard fixe. J'ai donc besoin de regarder au loin dans le vague pour reposer les yeux...
J'ai aussi déjà eu cette impression de flotter au dessus de mon corps mais comme j'étais saoule je n'y ai pas trop accordé de crédit
Si cela peut vous rassurer je perds aussi souvent le fil des conversations plus banales... Je me perds dans ma tête car ce que la personne dit me fait penser à autre chose et je m'en vais dans mes pensées.
Les gens regardent aussi souvent du coup dans la direction de mon regard et oui... on se sent hyper gêné
Détectée HP en décembre 2017 suite au passage du test WAIS IV.
Pré-diagnostic par le psychologue du CRA de ma région en avril 2018 pour un trouble du spectre autistique.
Sur liste d'attente pour le diagnostic officiel courant 2020.
J'ai 41 ans.