Traductions à faire

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
Avatar du membre
lulamae
Intarissable
Messages : 5692
Enregistré le : dimanche 25 février 2018 à 15:10

Re: Traductions à faire

Message par lulamae »

lepton a écrit : samedi 4 mai 2019 à 10:53 Pour moi, c'est correct.
Pour la dernière phrase, j'aurais bien vu un truc du genre "La plupart des mutations associées à l'autisme n'affectent qu'une copie du gène. Si une seconde favorise l'expression de la copie fonctionnelle, elle peut neutraliser l'effet de la mutation".
Je ne sais pas. J'ai du mal à retranscrire certaines phrases en français... :innocent:
Merci @lepton : c'est difficile de traduire quand tu ne comprends pas tout à ce qui est expliqué. J'avais peur que cela rende également le texte peu clair pour les lecteurs.
J'ai édité en corrigeant la dernière phrase, sur le site et dans le fichier joint.

A l'époque où j'étais en Fac d'anglais, j'étais meilleure en anglais directement, je ne passais pas par la traduction, et de toute façon j'étais meilleure en thème (sens français => anglais) qu'en version. Je comprends toujours bien à l'écrit, mais j'ai moins l'habitude des tournures idiomatiques, je ne les retrouve plus aussi facilement qu'avec l'entraînement quotidien que j'avais alors.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
Avatar du membre
lulamae
Intarissable
Messages : 5692
Enregistré le : dimanche 25 février 2018 à 15:10

Re: Traductions à faire

Message par lulamae »

hazufel a écrit : samedi 4 mai 2019 à 11:26 Les articles sont très intéressants, merci à tous les traducteurs / trices ! :bravo:
Merci à @Jean qui a mis le lien et qui nous donne cette possibilité. C'est dur mais j'aime bien, ça me (re)donne un but, un défi intellectuel. Je ne me serais peut-être pas intéressée à des articles génétiques sans ce biais, alors que j'aime bien ce domaine de la science.

Si @lepton prend le 5, je continue avec le 3, ce sera fait dans le WE. Comme ça, il y aura une continuité jusqu'au 5, et il ne reste plus que le 6 à traduire.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
Estran
Occasionnel
Messages : 29
Enregistré le : mercredi 6 mars 2019 à 16:39
Localisation : Dinan (22)

Re: Traductions à faire

Message par Estran »

Merci hazufel pour tes remerciements :)

Quelqu'un a-t-il pris "The predictive coding theory of autism" ?
Je préfère être sûre avant de me lancer, ce serait bête de le traduire 2 fois...
Présomption de TSA. Pas de diagnostic.
Estran
Occasionnel
Messages : 29
Enregistré le : mercredi 6 mars 2019 à 16:39
Localisation : Dinan (22)

Re: Traductions à faire

Message par Estran »

Et merci aux "collègues" traducteurs/trices" pour leur bon boulot :bravo:
Présomption de TSA. Pas de diagnostic.
Avatar du membre
lepton
Modérateur
Messages : 4863
Enregistré le : samedi 17 décembre 2016 à 19:19

Re: Traductions à faire

Message par lepton »

Estran a écrit : samedi 4 mai 2019 à 13:40 Et merci aux "collègues" traducteurs/trices" pour leur bon boulot :bravo:
C'est du bon travail d'équipe ! :bravo:
(allez, un peu d'auto-congratulation ne fait pas de mal !) :mryellow:
Diagnostiqué. CRA, 2016.
Avatar du membre
lulamae
Intarissable
Messages : 5692
Enregistré le : dimanche 25 février 2018 à 15:10

Re: Traductions à faire

Message par lulamae »

Estran a écrit : samedi 4 mai 2019 à 13:39 Merci hazufel pour tes remerciements :)

Quelqu'un a-t-il pris "The predictive coding theory of autism" ?
Je préfère être sûre avant de me lancer, ce serait bête de le traduire 2 fois...
Non, c'est celui que j'appelais le 6, qui manquait, donc on aura tout (je prends le "connectivity theory" et @lepton le "super male code" :) ).

Merci à toi aussi, la boucle sera bouclée. :bravo:
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
Estran
Occasionnel
Messages : 29
Enregistré le : mercredi 6 mars 2019 à 16:39
Localisation : Dinan (22)

Re: Traductions à faire

Message par Estran »

Magnifique !
Merci pour la synthèse :bravo:
Présomption de TSA. Pas de diagnostic.
Avatar du membre
lepton
Modérateur
Messages : 4863
Enregistré le : samedi 17 décembre 2016 à 19:19

Re: Traductions à faire

Message par lepton »

LE CERVEAU MASCULIN EXTRÊME, EXPLIQUÉ

Par Hannah FURFARO


La théorie du ‘cerveau masculin extrême’ propose que les personnes avec autisme appréhendent le monde à travers un prisme ‘masculin’, s’intéressant à des sujets stéréotypés masculins - comme le principe de fonctionnement des machines, ou les modèles météorologiques. Et ils auraient des difficultés pour des tâches pour lesquelles les femmes seraient supposées êtres meilleures, comme saisir des indices sociaux.

Au fil du temps, la théorie a suscité soutien - et dérision - chez les chercheurs spécialisés dans l’autisme. Voici tout ce que vous devez savoir sur la genèse de la théorie du cerveau masculin extrême, les preuves en sa faveur, et la controverse qui l’entoure.


Qu’est-ce que le théorie du cerveau masculin extrême ?

La théorie est basée sur l’idée que les hommes et les femmes diffèrent de manière fondamentale, et que les différences s’étalent le long d’un continuum. Les personnes qui adhèrent à cette théorie assignent le terme ‘empathie’ au côté féminin du continuum, en référence à une constellation de compétences sociales - comme la capacité à intégrer les états émotionnels d’autrui.

Vers le côté masculin il y a une tendance à ‘systématiser’, ou reconnaître des motifs, comprendre des systèmes naturels ou techniques, tels que la météorologie ou les ordinateurs.

En gros, la théorie propose que les personnes avec autisme, quel que soit leur sexe, ont tendance à être sur l’extrémité systématisant du continuum - voici pourquoi elles ont un ‘cerveau masculin extrême’.

Quelles sont les origines de la théorie ?

Au milieu des années 1990, le chercheur britannique Simon Baron-Cohen a intégré des tests d’intelligence sociale et de reconnaissance de motifs dans ses études sur l’autisme. Dans la population générale, ces tests montrent des différences entre les sexes. Les femmes ont tendance à être plus performantes aux tests d’intelligence sociale, alors que les hommes tendent à exceller dans le suivi des règles et la reconnaissance des motifs. Baron-Cohen a trouvé que les personnes autistes s’en sortent mieux sur ces derniers, alors qu’ils ont des difficultés sur les premiers.

En 2002, il a proposé la théorie du cerveau masculin extrême, sur le base de ces découvertes. Lui et ses collègues ont alors développé deux questionnaires à remplir soi-même, pour mesurer les capacités de systématisation [1][2].

Sur quelles preuves repose la théorie ?

L’année dernière, l’équipe de Baron-Cohen a analysé les réponses à ces questionnaires de 600000 personnes, dont 36874 autistes. Les résultats suggèrent qu’aussi bien les hommes que les femmes autistes tendent vers la systématisation.
D’autres travaux de Baron-Cohen donnent des indices sur l’origine possible de cette tendance. D’après lui, certaines personnes avec autisme auraient été exposées in utero à des niveaux élevés d’hormones sexuelles stéroïdes, comme la testostérone. Un excès de testostérone pourrait altérer la structure du cerveau en développement, d’une manière qui affecte les mécanismes de pensée [3].
Mais les études réalisées par d’autres laboratoires mettent en question le lien entre l’excès de testostérone et l’autisme [4].

Des études en imagerie cérébrale chez l’homme et la femme ont révélé des structures anatomiques cohérentes avec la théorie du cerveau masculin extrême - mais les données ne vont pas uniformément dans ce sens. Dans une petite étude, les chercheurs ont montré que le cerveau des hommes et des femmes autistes sont structurellement plus similaires à ceux des hommes et des femmes typiques [5]. Une autre étude a aussi soutenu la théorie, dans des réseaux neuronaux[6]. Cependant, au mois de mars, des chercheurs se sont rétractés sur une grande étude de 2017 qui affirmait la théorie, à cause d’erreurs majeures dans l’analyse.

En quoi consistent certaines critiques de la théorie ?

Des experts remettent en question la supposition à la base de la théorie - qu’il existe des différences mesurables de capacités telles que la communication sociale, entre les hommes et les femmes. Si une telle différence existe, elle est probablement petite, d’après David Skuse, professeur de sciences cérébrales et comportementales au University College London.

Une autre critique est que, pendant des années, les questionnaires utilisés pour tester la théorie ont incorporé trop de questions sur des sujets ‘masculins’, comme s’instruire ou travailler sur les machines. Ces tests ont depuis lors été révisés, mais leurs questions sont toujours basées sur des stéréotypes de genre, ou du moins un concept excessivement simpliste de différences entre les sexes, d’après les experts. Et certaines de ces différences pourraient ne pas avoir de rapport aux traits autistiques.

«Les explications données jusqu’à présent sont basées sur des interprétations erronées vraiment grossières de données sur le développement d’enfants typiques et de données biologiques plutôt incertaines», d’après Catherine Lord, professeure émérite en psychiatrie et éducation à University of California (Los Angeles).

Le plupart des soutiens pour la théorie proviennent des travaux de Baron-Cohen ou de ses étudiants, selon d’autres. «Il y a toujours un manque de réplications indépendantes», selon Meng-Chuan Lai, professeur adjoint en psychiatrie à l’université de Toronto (Canada), qui a accompli ses travaux de thèse et de post-doctorat au centre de recherches de Baron-Cohen.

Quelles sont certaines fausses idées à propos de la théorie ?

La plupart des incompréhensions provient du nom de la théorie. Il ne suggère pas que toutes les femmes autistes pensent comme des hommes, ou que l’autisme est lié à des caractéristiques ‘masculines’, comme l’est une grande taille corporelle. Selon Baron-Cohen, la théorie porte uniquement sur deux catégories de cognition : la systématisation, et la capacité à intégrer les émotions d’autrui.



References:

1. Baron-Cohen S. and S. Wheelwright J. Autism Dev. Disord. 34, 163-175 (2004) PubMed
2. Baron-Cohen S. et al. Philos. Trans. R. Soc. Lond. B. Biol. Sci. 358, 361-374 (2003) PubMed
3. Auyeung B. et al. Br. J. Psychol. 100, 1-22 (2009) PubMed
4. Kung K.T. et al. J. Child Psychol. Psychiatry 57, 1455-1462 (2016) PubMed
5. Beacher F.D. et al. AJNR Am. J. Neuroradiology 33, 83-89 (2012) PubMed
6. Floris D.L. et al. Mol. Autism 9, 17 (2018) PubMed
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
Diagnostiqué. CRA, 2016.
Avatar du membre
lepton
Modérateur
Messages : 4863
Enregistré le : samedi 17 décembre 2016 à 19:19

Re: Traductions à faire

Message par lepton »

J'ai toujours du mal à traduire "pattern". J'ai donc traduit "Brain-imaging studies have revealed anatomical patterns" par "structures anatomiques", car il me semble que c'est l'idée...
Je ne sais pas à quoi correspond le titre "distinguished professor in residence", alors j'ai juste mis "professeure émérite". La dame ne m'en voudra pas... :mryellow:
Diagnostiqué. CRA, 2016.
Avatar du membre
Lilas
Modératrice
Messages : 7976
Enregistré le : dimanche 14 juillet 2013 à 12:17

Re: Traductions à faire

Message par Lilas »

Merci à vous 3 pour ces traductions. :bravo:
Lilas - TSA (AHN - Centre Expert - 2015)

Mes romans :
Avatar du membre
lulamae
Intarissable
Messages : 5692
Enregistré le : dimanche 25 février 2018 à 15:10

Re: Traductions à faire

Message par lulamae »

lepton a écrit : samedi 4 mai 2019 à 19:20 J'ai toujours du mal à traduire "pattern". J'ai donc traduit "Brain-imaging studies have revealed anatomical patterns" par "structures anatomiques", car il me semble que c'est l'idée...
Je ne sais pas à quoi correspond le titre "distinguished professor in residence", alors j'ai juste mis "professeure émérite". La dame ne m'en voudra pas... :mryellow:
On peut traduire aussi "patterns" par "tendances" ou "schémas", je trouve plusieurs exemples dans le dictionnaire Linguee :
https://www.linguee.fr/anglais-francais ... terns.html

Mais dans ce sens précis, "structure" me paraît bien.

"In residence" pour un écrivain se traduit par "en résidence" : il est invité(e) dans une ville et logé pour un certain temps. "Professeur émérite" c'est bien ça. :)
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22562
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Traductions à faire

Message par Jean »

Merci pour toutes ces traductions. Il faudrait ensuite les placer (au moins en lien) dans les sujets adéquats du forum .

Il y a une série d'articles stimulants dans Spectrum News à partir des conférences présentées à l'INSAR 2019 à Montréal.

https://www.spectrumnews.org/conference ... arch-2019/

J'ai traduit https://www.spectrumnews.org/news/histo ... ic-people/
et je suis en cours pour : https://www.spectrumnews.org/news/depre ... lts-tests/
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
Avatar du membre
lulamae
Intarissable
Messages : 5692
Enregistré le : dimanche 25 février 2018 à 15:10

Re: Traductions à faire

Message par lulamae »

Jean a écrit : dimanche 5 mai 2019 à 12:52 Il faudrait ensuite les placer (au moins en lien) dans les sujets adéquats du forum .
Je veux bien, si on me dit quels sont les sujets adéquats. :mryellow:
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
Estran
Occasionnel
Messages : 29
Enregistré le : mercredi 6 mars 2019 à 16:39
Localisation : Dinan (22)

Re: Traductions à faire

Message par Estran »

La théorie du codage prédictif dans l’autisme – explication
par GEORGE MUSSER
1er mai 2019

La théorie du codage prédictif soutient que notre expérience du monde vient de l’intérieur de nous. Notre cerveau génère un modèle du monde qui prédit ce que nous allons voir, entendre, toucher, sentir et goûter. La tâche de nos sens consiste à vérifier nos prédictions pour s’assurer que notre modèle intérieur ne s’écarte pas considérablement de la réalité.

Cette théorie est également appelée traitement prédictif ou « cerveau bayésien », en clin d’œil à ses fondements mathématiques.

Les partisans de cette théorie ne l’appliquent pas seulement aux perceptions, mais aussi aux émotions, à la cognition et au contrôle de la motricité. Ainsi, nous bougeons notre bras parce que nous prédisons que nous allons le bouger, et notre corps réalise cette prédiction.

La théorie du codage prédictif dans l’autisme avance que le cerveau d’une personne autiste ne formule pas de prédictions précises ou que les informations sensorielles neutralisent ces modèles prédictifs internes. Par conséquent, la personne autiste est excessivement sensible aux informations extérieures et incapable de passer outre. Elle a des difficultés à traiter les signaux sociaux et la communication en temps utile pour y répondre de manière appropriée, car ses modèles internes représentant le comportement des gens ne sont pas bien constitués.

Ainsi, le codage prédictif pourrait expliquer les difficultés sociales, sensorielles et autres que rencontrent les autistes.

Nous développons cette théorie ci-dessous et décrivons les données qui l’étayent.

Dans quelle mesure cette théorie s’applique-t-elle à l’autisme ?

Le codage prédictif définit l’autisme comme une différence dans la courbe d’apprentissage du cerveau — l’apprentissage recouvrant tout, de la compréhension d’une scène visuelle complexe au bachotage pour un examen d’histoire.

Selon cette théorie, un paramètre, la « précision », détermine l’importance que le cerveau accorde aux divergences entre les informations sensorielles et nos attentes. Lorsque nous apprenons quelque chose de nouveau, le cerveau augmente la précision et utilise les résultats pour créer un modèle. Quand le cerveau estime que le modèle est complet, il diminue la précision, partant du principe que toute autre divergence sera une variation aléatoire qu’il peut ignorer en toute sécurité.

La modélisation est hiérarchique. Dans le système visuel, par exemple, elle commence par des détails géométriques et se développe jusqu’aux caractéristiques générales et aux abstractions.

Biologiquement, le cerveau ajuste la précision en modifiant ses proportions de messagers chimiques comme le glutamate, la dopamine et la norépinéphrine. Subjectivement, nous ressentons d’abord de la surprise, puis la satisfaction de la maîtrise, et enfin de l’ennui.

Dans l’autisme, le cerveau est donc plus lent à recalibrer la précision. Il reste focalisé sur les détails et a du mal à généraliser. La théorie pourrait expliquer pourquoi les personnes autistes affirment se sentir souvent hyperstimulées et constamment surprises, pourquoi elles préfèrent la routine et pourquoi elles peuvent avoir des difficultés à « lire » les autres personnes.

Quelles dont les données expérimentales étayant cette théorie ?

Dans la vie quotidienne comme lors d’expériences en laboratoire, les personnes autistes sont lentes à passer outre le bruit de fond, et rapides à noter les nouveautés dans leur environnement. Comme si elles étaient moins assujetties par leurs attentes préalables. Les mesures des réponses cérébrales et cutanées aux informations sensorielles montrent qu’elles ne s’habituent pas facilement aux métronomes ou autres stimuli répétés. Elles sont également moins aptes à percevoir les illusions d’optique et multisensorielles qui se jouent des attentes.

Une expérience utilise une tâche d’apprentissage pour examiner la manière dont le cerveau autiste interprète les changements de scénarios. Les chercheurs font entendre un bip à tonalité faible ou élevée, montrent la photo d’un visage ou d’une maison, et demandent aux participants à l’étude d’actionner le bouton « visage » ou « maison ». Dans un premier temps, un son aigu annonce une maison, mais plus tard, c’est un son grave qui l’annonce. La relation entre les deux événements n’est jamais parfaite — la probabilité est juste plus élevée pour un son ou l’autre — si bien qu’il n'est pas évident de savoir si une rupture de scénario marque une exception ou une nouvelle règle.

Les personnes autistes sont globalement plus lentes à effectuer cette tâche, mais plus rapides à noter un changement de scénario, laissant à penser qu’elles anticipent le changement (au lieu de s’accrocher à un scénario) plus que les personnes neurotypiques.

Il est difficile d’établir si leurs difficultés prédictives se situent au niveau de la formulation d’attentes ou des sens qui neutralisent ces attentes. Les expériences semblent favoriser la seconde option [1].

L’affaire est donc entendue ?

En aucun cas. Certaines études montrent que les personnes autistes gèrent les tâches prédictives — s’habituer aux stimuli répétés, répondre à certains types d’illusions et discerner des schémas évoluant au fil du temps — aussi facilement que les personnes neurotypiques. De plus, le sens de la relation de causalité n’est pas clair: au lieu de problèmes de prédiction mettant la pagaille dans la cognition sociale d’une personne, il est possible que ce soient ses difficultés sociales qui altèrent le développement de ses modèles internes.

Quels sont les rapports entre le codage prédictif et d’autres théories sur l’autisme ?

Le codage prédictif recoupe d’autres hypothèses sur l’autisme. Comme certaines autres, il laisse entendre que chez les personnes autistes, le cerveau se focalise trop fortement sur les détails et qu’il est plus lent à dézoomer pour avoir une vue d’ensemble. Il suggère aussi que le cerveau autiste a du mal à prédire les intentions des autres personnes, difficulté illustrant sa lutte pour faire des prédictions en général; cette idée est cohérente avec la théorie selon laquelle les personnes autistes se battent avec la « théorie de l’esprit. »

Le codage prédictif offre-t-il des indications quant à d’autres troubles ?

Le codage prédictif peut contribuer à appréhender les liens entre l’autisme et d’autres troubles, en premier lieu la schizophrénie. Alors que le cerveau autiste accorde trop d’importance aux informations sensorielles, le cerveau des personnes schizophrènes n’en accorde peut-être pas assez, donnant trop d’emprise aux attentes internes et desserrant l’ancrage dans la réalité extérieure. Ce biais pourrait expliquer les hallucinations que connaissent les personnes schizophrènes.

Par d’autres aspects, l’autisme et la schizophrénie sont toutefois similaires. Les deux troubles peuvent impliquer des illusions, qui sont de fausse croyances et non des fausses perceptions. Le codage prédictif laisse entendre que les illusions peuvent se produire lorsque les attentes sont trop faibles et que le cerveau effectue une surcorrection, amenant une personne à tirer de grandes conclusions à partir d’indices ténus.

Les personnes autistes peuvent aussi afficher des taux plus élevés de maladie de Parkinson. Chez les personnes atteintes de cette maladie, les problèmes d’ajustement de la « précision » amènent le cerveau à décider prématurément qu’un mouvement physique est complet, ce qui entraîne une rigidité motrice.

Que signifie concrètement ce modèle du codage prédictif dans l’autisme ?

Si le cerveau autiste gère différemment les informations sensorielles et les attentes, les personnes autistes pourraient être capables d’apprendre à compenser. L’entraînement pourrait par exemple les aider à déplacer leur focalisation des détails de bas niveau aux détails de plus haut niveau.

Références :
1. Karvelis P. et al. Elife e34115 (2018) PubMed
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
Présomption de TSA. Pas de diagnostic.
Avatar du membre
olivierfh
Prolifique
Messages : 3342
Enregistré le : mercredi 23 novembre 2016 à 21:00
Localisation : Toulouse

Re: Traductions à faire

Message par olivierfh »

Jean a écrit : dimanche 5 mai 2019 à 12:52Il y a une série d'articles stimulants dans Spectrum News à partir des conférences présentées à l'INSAR 2019 à Montréal.
https://www.spectrumnews.org/conference ... arch-2019/
En voilà deux traduits.
Spoiler : Jessica Wright: Les expériences vécues au début de la vie peuvent changer la sévérité de l'autisme : 
Early life experiences may shift severity of autism

Image
Un double problème - La sévérité de l'autisme est souvent très différente entre l'un et l'autre de deux vrais jumeaux autistes.

L'environnement d'un enfant exerce une forte influence sur la sévérité de son autisme, selon une étude sur 79 paires de vrais jumeaux dont au moins l'un des deux est autiste.
Les chercheurs ont présenté hier les résultats non publiés à la réunion annuelle de l'International Society for Autism Research de 2019 à Montréal.
Les études sur de vrais jumeaux ont montré que l'autisme a une forte base génétique: si un vrai jumeau est autiste, l'autre l'est aussi dans jusqu'à 90% des cas.
La nouvelle étude confirme ces estimations: dans 74 des 79 paires de jumeaux, les deux jumeaux ont un diagnostic d'autisme. Cependant, la sévérité de l'autisme est souvent très différente entre l'un et l'autre de deux jumeaux. Par exemple, dans l'une des paires de jumeaux, l'un des garçons est pratiquement non verbal, tandis que l'autre a un langage excellent.
"Il est presque impossible de croire que des vrais jumeaux puissent être si différents; c'est remarquable", dit le chercheur principal John Constantino, professeur de psychiatrie et de pédiatrie à l'Université Washington de St Louis, qui présentait les conclusions.
Les résultats suggèrent que la qualité de vie des enfants autistes n'est pas déterminée en dur par leur génétique.
"La présentation montre que l'environnement est très important, ce qui à mon avis est un espoir, car cela signifie que même si un enfant a un lourd fardeau génétique, il reste encore beaucoup de choses à déterminer et à améliorer", déclare Lucia Peixoto, professeure adjointe de sciences biomédicales à la Washington State University Spokane, qui n'a pas participé à cette étude.

Un spectre de traits
Constantino et ses collègues ont utilisé le Social Responsiveness Scale (SRS), un questionnaire qui mesure la sévérité des traits d'autisme, pour analyser 347 paires de vrais jumeaux âgés de 3 à 19 ans.
Globalement, il y a une répartition uniforme des traits d'autisme parmi les paires de jumeaux, et les jumeaux autistes sont à une extrémité de cette répartition. Cela est conforme à la théorie selon laquelle les traits d'autisme forment tout un spectre au sein de la population.
Les jumeaux de chacune des 268 paires de jumeaux de la population générale sont à peu près à 80 pour cent semblables l'un à l'autre par leurs scores SRS. Par contre, les paires dont au moins l'un des jumeaux est autiste ne montrent qu'une similitude de 20%. Dans les deux groupes, plus la sévérité des traits d'autisme d'une paire de jumeaux est élevée, plus les membres de cette paire sont susceptibles d'avoir des niveaux différents de ces traits.
Les résultats suggèrent qu'avoir un problème cérébral rend les enfants plus sensibles aux événements aléatoires qui surviennent tôt dans la vie, dit Constantino.
L'âge et le sexe des jumeaux n'ont pas influencé cette disparité, ce qui suggère que ces événements aléatoires se produisent avant l'âge de 3 ans. C'est surprenant, dit Caitlin Hudac, chercheuse scientifique à l'Université de Washington à Seattle, qui n'a pas participé à l'étude.
"Les jumeaux en bas âge n'ont pas nécessairement beaucoup de temps de séparation qui leur est propre; il n'y a pas tellement de temps pour avoir son indépendance à ce stade", dit-elle. "Ça va être vraiment intéressant de se plonger dans ce développement précoce et de caractériser d'une certaine façon ce qui pourrait être différent pour la préparation du terrain."
Les chercheurs ont trouvé des résultats semblables à ceux du SRS même en utilisant un test de sévérité différent, l'Autism Diagnostic Observation Schedule (ADOS). Ils ont testé 80 paires de vrais jumeaux dont l'un d'eux est autiste.
Les raisons de cet écart de sévérité ne sont pas claires, mais doivent provenir de quelque chose qu'un seul des jumeaux a vécu, dit Constantino. Les différences pourraient également prendre racine dans des mutations somatiques, qui se produisent après la conception dans seulement quelques cellules du corps.
Spoiler : Hannah Furfaro: Les tests diagnostiques ne ratent pas les filles autistes, selon une étude : 
Diagnostic tests don’t miss girls with autism, study suggests

Image
Un effet minime - Il se peut que les garçons et les filles autistes aient à peu près le même niveau de comportements restreints et répétitifs.

Les garçons et les filles autistes obtiennent des scores pratiquement identiques à trois tests diagnostiques couramment utilisés, ce qui suggère que le sexe n'affecte pas les scores. Avec 10 000 enfants autistes, dont près de 1 500 filles, cette étude non publiée est la plus importante en son genre. Mais certains experts ne sont pas convaincus, disant que la conception de l'étude ne tient pas compte des filles qui échappent au diagnostic.
Environ quatre garçons sont diagnostiqués autistes pour chaque fille. Certaines recherches suggèrent que c'est en partie parce que les outils utilisés pour dépister et diagnostiquer l'autisme ont été élaborés à partir de recherches qui portaient principalement sur des garçons.
La nouvelle étude a trouvé certaines différences entre les sexes dans les scores des tests diagnostiques, mais ces différences sont si faibles qu'elles n'ont que peu d'importance clinique, affirme le chercheur principal Somer Bishop, professeur associé en psychiatrie à l'Université de Californie, San Francisco. "C'est vraiment minime", dit-elle. L'équipe de Bishop a présenté les résultats aujourd'hui à la réunion de l'International Society for Autism Research de 2019, à Montréal.
Les résultats devraient atténuer les inquiétudes des cliniciens qui craignent que les tests ne soient systématiquement biaisés au détriment des filles, dit-elle. "Cela ne nous donne pas de preuve que nous ayons besoin de paniquer et d'avoir des algorithmes spécifiques au sexe."

La grande question
Bishop et ses collègues ont recueilli les scores des participants sur l'ADOS (Autism Diagnostic Observation Schedule), l'ADI-R (Autism Diagnostic Interview-Revised) et le SRS (Social Responsiveness Scale).
Après avoir pris en compte l'âge, les aptitudes langagières et l'intelligence non verbale, ils ont analysé les différences entre les scores des enfants en fonction du sexe.
Les garçons autistes ont des comportements restreints et répétitifs plus sévères que les filles selon l'ADOS et l'ADI-R, ont trouvé les chercheurs. Et les filles autistes ont des aptitudes sociales plus faibles selon le SRS. Mais les dimensions de l'effet sont infimes: les filles obtiennent en moyenne un demi-point de moins que les garçons, par exemple, pour la partie de l'ADI-R portant sur les comportements restreints et répétitifs.
Les résultats sont cependant limités, car les chercheurs n'ont inclus que des filles déjà diagnostiquées autistes, dit Kristin Sohl, professeure associée en pédiatrie à l'Université du Missouri à Columbia. Des tests tels que l'ADOS ratent de nombreuses filles autistes, dit-elle, et la nouvelle étude ne tient pas compte de cette population.
La grande question, dit Sohl, est de savoir pourquoi les tests diagnostiques peuvent ne pas détecter les filles autistes en premier lieu.
"Qu'est-ce qui fait en sorte que ces filles ne puissent pas se classer [comme autistes] à cet excellent test?" dit-elle. "Cela me dit qu'il y a probablement des adaptations à apporter au système de scores ou à la façon dont nous interprétons ces scores dans le contexte de la différence de sexe."
Bishop reconnaît cette possibilité, mais dit que l'équipe aurait vu de plus grandes différences entre les garçons et les filles si les tests avaient été intrinsèquement biaisés.
"Si nous rations [des filles] parce qu'elles obtenaient systématiquement des résultats inférieurs à ceux des garçons, nous nous attendrions à voir ici des effets plus importants", dit-elle.
(modifié: relu)
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.