Merci Tugdual (et Soline34 sur la page d'avant).
En ce qui concerne la désacralisation du sexe :
Elle est en fait un cercle tout ce qu'il y a de plus vertueux.
Elle permet d'éduquer les personnes, de lutter contre les tabous, de comprendre nos fonctionnements, d'inclure les minorités aussi...
De mettre à disposition des moyens de contraception autre que l'abstinence
(d'autant que celle-ci est très loin de garantir la chasteté, et donc quand des populations non-préparées — car éduquées à l'abstinence — se laissent aller à des ébats amoureux... bref, on connaît la suite : grossesses, infections et maladies, culpabilisation, mauvaise compréhension, plus gros risque d'abus car pas de références, etc.).
Dans le cas des droits des femmes, cette désacralisation est capitale.
Dans "sexe sacré", il y a "sexe procréatif" ; et justement, l'accès à une liberté sexuelle
(donc la désacralisation) confère aux femmes une autonomie sexuelle
(enfin en théorie), et surtout le droit au plaisir. Et rien qu'au plaisir.
Plaisir et orgasme qui, chez la femme, ne sont pas liés à la reproduction (contrairement à l'éjaculation). Ce qui a d'ailleurs valu aux réalités de son fonctionnement sexuel d'être effacées de l'histoire et de la science, pendant un temps.
Reconnaître aux femmes leur droit fondamental au plaisir, c'est du coup aussi reconnaître que leur sexualité n'est pas que (voire pas du tout) reproductive.
C'est leur ôter leur rôle de mères, qui devient alors une option.
On désacralise donc le sexe, et tant mieux ; d'autant que la sacralisation du sexe — si celle-ci est néfaste aussi pour les hommes — est étroitement liée au sexisme.
Je suis toujours à fond sur le Mormonisme, principalement en Utah mais pas que.
Et les femmes sont perçues comme responsables de l'attention qu'elles attirent de la part des hommes. Là bas, de simples épaules nues sont perçues comme sexuelles ; il y a d'ailleurs un terme, "porn shoulders" (or, la désacralisation du sexe, c'est aussi ne plus reléguer le corps qu'à un objet sexuel).
Les femmes ayant déjà eu des ébats sont vues comme des "cupcakes dont le glaçage a déjà été léché", des "chewing gums déjà mâchés"...
On ne retrouve bizarrement pas ces concepts pour les hommes.
Bref, désacraliser le sexe est un bien pour la société (ensuite libre à chaque personne de se réserver pour le mariage et la procréation,
mais avec toutes les clés en main).
Et cette désacralisation fait partie intégrante de la progression des droits féminins.