Freeshost, Tu penses qu'il y'a de la logique dans les résultats de match ? quelque chose de prévisible ?
Oui remarque… c'est peut-être pour ça que les gens font des paris…
Vous me faites rire vous deux^^
Aujourd'hui j'ai de quoi alimenter le débat. Ce n'est pas par plaisir, mais c'est la vérité, je me sens envahie.
C'est un peu l'histoire de ma vie, ça n'arrive pas que dans les relations avec ma mère. Ca arrive aussi avec mes amis.
Avec mes amis, j'arrive mieux à gérer ça, car je culpabilise moins.
Depuis que j'ai pris conscience que j'avais peut-être un TSA, depuis que je me suis renseignée en détail sur le sujet, sur des conseils, que j'ai dialogué avec la neuropsychologue… j'ai réussi à mettre des distances saines avec mes amies, enfin… disons que par rapport à avant j'ai énormément progressé, je souffre beaucoup moins souvent d'envahissement dans les relations amicales, mais ça peut encore m'arriver.
Au-delà du sentiment d'être envahie, je me sens extrêmement frustrée que le diagnostic n'aie pas été validé par le CRA… parce que je sens qu'il y a bien cette volonté d'isolement marquée chez moi, qui fait beaucoup trop penser à l'autisme… (et si encore c'était la seule chose … j'estime avoir également tous les autres critères de diagnostic, et à un niveau peut-être faible mais suffisant pour parler de TSA... des professionnels me l'ont confirmé (en dehors du CRA) mais c'est un autre débat).
En fait, j'ai l'impression que dans la vie je souffre sur l'opposition entre le besoin de contact avec les autres que je peux avoir et la souffrance à laquelle ce contact m'expose.
Exemple parlant hier. J'avais juste une anecdote à raconter à ma mère, je n'avais pas spécialement envie de lancer une longue discussion. Je lui envoie un message sur messagerie instantanée (un truc comme WhatsApp), pour lui dire. Mais au lieu qu'elle me dise juste que c'était drôle, elle a commencé à argumenter… puis là je me suis dis bon, ça ne se fait pas de parler que de moi, je vais quand même lui demander comment s'est passé sa journée, la pauvre… parce qu'elle m'avait dit qu'elle invitait des personnes (c'était un peu difficile d'organiser ça pour elle, etc). Donc je lui demande, elle me répond. Jusque là ça va. Mais après je lui ai dis : bon je dois te laisser, bonne nuit ! Il était dans les 23 h, je suis fatiguée en ce moment et elle sait que je suis débordée avec le déménagement. Mais elle a insisté au moins dix fois sur des sujets différents, anodins, et moi j'ai du lui répéter plusieurs fois "Dors bien", "A+", "je dois vraiment te laisser", etc... jusqu'à ce que la conversation se termine.
En gros j'ai l'impression de ne pas arriver à gérer le temps d'une conversation. Et pour moi, croyez-moi, même quand je ne suis pas pressée, c'est envahissant. Donc là, encore pire. Mais moi à la base, j'avais la naiveté de croire que ça pouvait durer cinq minutes, de parler… Et à chaque fois je retombe dans le panneau.
Donc en fait j'en viens à me dire que je ferais mieux de me taire, déjà ça c'est la première chose.
Ensuite, je voulais vous expliquer le mécanisme qui se met en place chez moi dans ces moments là. Quand je suis dans mes occupations (même quand ce n'est pas des choses aussi importantes qu'en ce moment), et que je suis interrompue par des sollicitations sociales, ou que je n'arrive pas à poser mes limites (même si c'est moi qui initie le dialogue) il y a très facilement un point de rupture où je commence à avoir un énorme sentiment d'envahissement et de besoin d'isolement, associé à de l'angoisse d'être recontactée.
Et je pense pas que la majorité des gens ont ça, si vous voulez mon avis.
Ca me le fait par exemple si deux ou trois amies me proposent dans la même semaine: "On se voit bientôt ?" Alors là ça peut me déclencher un raisonnement d'une heure, un débat avec moi-même sur la question : "est-ce que je coupe les ponts avec elles toutes pendant un mois ?" Est-ce que j'ai trop d'amies ? Est-ce que je dois couper les ponts définitivement avec certaines pour arrêter de sentir cet envahissement ? Quand est-ce que je vais arrêter de souffrir de ça ?
Dans ces moments là je me sens vulnérable, faible, sous le contrôle des autres. Je sais pas comment faire pour pas les vexer. J'ai peur de devoir les vexer. Je sais pas m'affirmer (le psychiatre du CRA m'a dit que c'était uniquement ça mon problème, et je maintiendrai que c'est peut-être le cas mais que c'est beaucoup plus que ça, pour moi).
C'est comme l'impression que parler aux autres n'est pas ma priorité… que je n'arrive même pas à prendre le temps de faire ce qui assure mon bien-être. Car contrairement aux autres, j'ai beaucoup moins besoin de leur parler, et beaucoup plus besoin de temps pour mes occupations. Pour moi, c'est flagrant ce contraste entre moi et les autres.
Je pense que ça vient en particulier du fait que je n'ai pas le même rythme que les autres. Déjà, quand j'ai des contacts avec les autres, j'ai besoin de récupérer, je suis toute déboussolée, j'ai besoin de me concentrer sur des choses pour me remettre les idées en place, de me détendre, etc.
Ensuite, la fatigue que m'engendre la vie de tous les jours (notamment le bruit et la difficulté du quotidien pour moi), font que je mets beaucoup plus de temps et d'efforts que les autres, je m'en rends bien compte, pour arriver à faire la même chose qu'eux. Alors un peu normal, qu'on soit différents.
Mais ce n'est pas le seul aspect ! Depuis toute jeune, je n'ai pas le même goût du contact que les autres. Je le vois de manière marquée et c'est vraiment une souffrance.
Même si tout le monde serait tenter de me répondre : ben si c'est pas ta priorité, parle leur plus tard ! Oui mais ce que j'essaie de dire, c'est que j'ai vraiment l'impression que même ça, je ne vais pas y arriver. J'ai l'énorme impression, et c'est bien ça le pire, que ce que les autres (pas seulement ma mère, tout le monde) attendent de moi, je ne peux pas y répondre. J'ai l'impression qu'on n'est pas du même monde. Que mes besoins à moi sont incompréhensibles. Que c'est pas logique, de vouloir s'isoler. Que le penchant des autres, c'est de nouer des liens. Moi j'ai l'envie d'aller vers les autres, mais j'ai pas réellement l'envie de maintenir ce lien aussi longtemps que la grande majorité des gens en ont besoin, ni d'établir le contact à la même fréquence. J'ai pas l'impression d'être juste une personne introvertie… Je pense pas qu'une personne introvertie ait ce genre de souffrances … et il y a trop de trucs qui collent à un TSA par ailleurs. Je suis extrêmement déçue de pas être diagnostiquée
Le psychiatre du CRA a répondu à mon email dans lequel je lui expose mes doutes sur le diagnostic. En gros il m'a répondu que c'était pertinent mais qu'un diagnostic n'est pas si utile, que je peux toujours consulter des psychologues. J'ai l'impression que ce docteur n'a pas conscience de l'importance que ça peut avoir, pour une personne, qu'on la diagnostique. Je saurais même pas le convaincre avec des mots.
Donc voilà, là avec ma mère, ça m'a déclenché une angoisse avec des questions du type: elle va quand même pas me parler tous les jours ? comment je vais arriver à gérer à l'avenir si je suis pas capable de gérer nos conversation ? est-ce que je vais être obligée de ne pas lui répondre ? de lui dire ? comment lui dire gentiment sans la vexer ? Ca me parait impossible ! En plus ça me met tellement en colère. Pourquoi la seule personne avec qui j'ai envie de parler régulièrement c'est mon copain alors que tous les autres (famille et amis) je veux leur parler plus rarement ? Est-ce que je manque de morale ? Est-ce que je ne pense qu'à mes intérêts ? Est-ce que c'est normal de vouloir simplifier ma vie à une relation, et à ma routine, et de vouloir seulement parler aux autres ponctuellement ? Comment l'expliquer aux autres ce que je ressens sans passer pour une égoiste ? Est-ce que je dois vraiment leur expliquer ? Pourquoi je suis pas comme tout le monde ? pourquoi je souffre autant ? comment je vais l'expliquer aux gens sans avoir reçu de diagnostic ? comment font les autres pour ne pas se sentir dépassés par les relations sociales?
Je ne me plains pas de souffrir seulement du contact avec les autres et du manque de solitude qui en découle, … je me plains aussi du fait d'avoir l'impression de compenser en permanence ma souffrance, de pas pouvoir vivre sereinement… De devoir toujours "essayer de me sentir mieux" à longueur de journée, ce que je n'aurais pas besoin de faire, si je souffrais moins… Je sais pas si ce que je dis fais écho pour certains ici mais vraiment… J'ai juste l'espoir qu'un jour j'arriverai à gérer ça.
Bon en fait ici il y a surtout Freeshost et Dori
Je précise qu'une fois passé cet épisode d'isolement, je retrouve l'envie de voir / parler aux autres. Et je me sens à nouveau bien.
Si je n'arrive pas à m'isoler, je vais de plus en plus mal.
Pré-diagnostic autisme.
Diagnostiquée non autiste par un CRA mais rdv bientôt pour autre avis.