En couple : vos retours d’expérience. (besoin d’aide)

[Flower]

Après, mon mari fait tout à fait autre chose et on va quand même un peu parler boulot, parce que ça fait partie de notre quotidien.

Un truc trop chou: ce week-end, mon mari m'a dit qu'il trouve vraiment agréable quand on s'installe tous les deux sur le canapé avec un truc à manger devant une vidéo. (On a pas mal d'intérêts en commun donc on se fait des documentaires en quantité.)

[Christinette91]

Bonjour,

J'ai déjà eu des expériences amoureuses qui ne se sont pas toujours bien passées du coup comme j'aime énormément mon mari c'est important de lui laisser sa place. Je suis plutôt autocentree et j'ai été avec des personnes qui ont voulu me changer ou que j'ai voulu changer, d'expérience ce n'est pas la bonne recette.
La meilleure relation c'est celle où chacun a la liberté d'être soi-même.
Dans le quotidien nous ne nous sommes jamais formellement réparti les tâches mais moi je m'occupe des enfants et mon mari de la maison et par ex des véhicules. L'administratif est fait par nous deux selon la thématique.
C'est au quotidien un bon partenariat je crois qu'on forme une équipe solide ou chacun peut avoir confiance en l'autre. On essaie tous deux de faire passer notre famille avant nos désirs personnels et comme on le fait tous les deux volontairement ce n' est pas subi.
La maison est aussi grande pour que chacun puisse s'isoler. Nous essayons d'équilibrer entre moments en famille et moment en société. Moi j'ai plus besoin de solitude que lui mais chacun laisse à l'autre un espace pour ça.
Franchement ça se passe très bien.

[Curiouser]

Si ça n'est pas indiscret, saurais-tu me dire ce qui t'a permis (ou vous a permis) d'en arriver à ces habitudes de communication ? Est-ce que cela vient de vos éducations respectives en famille ? de lectures ou discussions ? d'autres démarches ?
De mon côté, j'essaie progressivement d'améliorer ma manière de communiquer, au fil des années. Et ce que tu décris me parle totalement. Même si parfois je n'agis pas forcément comme j'aimerais dans la théorie.
Je n'ai pas du tout été éduquée à communiquer comme cela, et c'est un vrai gros travail sur moi-même qui est enclenché (que je suis très très contente de mener, avec l'agréable sentiment d'aller vers un meilleur moi au fil du temps !).

Ce n'est pas indiscret, pas de souci, mais je ne sais pas trop quoi répondre. J'imagine qu'il y a une part de personnalité qui joue là-dedans (je suis d'un tempérament plutôt calme, j'analyse beaucoup, la plupart du temps, avant d'agir ou de parler - parfois trop, ça peut aussi avoir ses inconvénients, hein -), et de "compatibilité conversationnelle" (on échange beaucoup, sur plein de choses, à la fois sur des sujets sérieux comme des bêtises humoristiques). Je pense que l'éducation a pu jouer un petit rôle également, oui, mais dans tous les cas, on a appris ensemble à mieux échanger, mieux s'écouter, mieux partager, au fur et à mesure des années.

Ça semble être une des clés de communication dans bien des circonstances. Et peut-être encore plus avec des TND, quand les émotions ne sont pas toujours bien identifiés, et parfois exacerbées.
On l'expérimente actuellement dans notre tempête. Permettre aux émotions de redescendre a eu un effet très positif sur la qualité de nos échanges.

Tant mieux s'il y a eu des impacts positifs pour vous deux ! Et puis, j'ajouterais qu'il ne faut pas trop s'en vouloir non plus de ne pas toujours arriver à être calme ou de ne pas parvenir à expliciter ses ressentis (des fois, ça ne va pas pour de multiples raisons, et c'est difficile de démêler cette pelote, encore plus quand des formes d'alexithymie s'en mêlent).

Edit : je viens d'y repenser, si jamais cela peut donner une piste : pour ma part, écrire quand je me sens submergée par différentes émotions (et notamment quand s'entremêlent la colère et la tristesse voire même le désespoir) peut aider, ne serait-ce qu'à extérioriser un peu ce trop-plein. Cela peut aussi permettre d'y voir ensuite un peu plus clair... Sinon, une autre solution possible est de communiquer par écrit avec son conjoint, que ce soit un petit message ("je ne suis pas bien du tout, on en reparlera plus tard") ou un message plus long, sur le modèle d'une lettre. Là encore, l'écrit permet une mise à distance parfois salutaire, tout en offrant l'occasion de poser des choses importantes.

[Elemental]

Bonjour Chevêchette,
Pour situer : je suis TSA, mon épouse TDAH. Nous sommes tous deux dans le début de la quarantaine. Nous avons 3 enfants.

>> Depuis combien de temps êtes vous ensemble ?
Ensemble depuis 1999, vivant ensemble depuis 2001 par choix, mariés depuis 2006

>> D’une manière générale, à quel niveau de satisfaction évaluez-vous votre vie de couple ?
J'aurais beaucoup de mal à imaginer une vie sans mon épouse qui est ma seule relation sociale satisfaisante et épanouissante.

>> Qu’avez-vous mis en place pour que votre vie de couple fonctionne, que cela fonctionne dans le temps, que chacun soit respecté ?
Respecter les particularités de chacun. Pour cela, les diagnostics respectifs nous ont beaucoup aidés car nous avons chacun lu sur le TND de l'autre et cela nous a permis de mieux accepter nos discordances. Malheureusement en cas de grosse fatigue (pas rare), ces montages cognitifs peuvent disjoncter temporairement (disputes). L'équilibre revient généralement assez rapidement (quelques heures). Aussi, nous essayons de parler un maximum quand l'un des deux est "excédé" par l'autre.

>> Comment trouvez-vous l’équilibre entre le respect des particularités/besoins individuels et les difficultés, voire incompatibilités, que cela implique ?
Personnellement je fonctionne par contrats, procédures écrites que mon épouse valide avec modifications si besoin. Pour elle, elle préfère les choses plus instinctives mais a compris que j'avais besoin d'un cadre donc elle se plie gentiment à mon côté procédurier. Nous essayons de fonctionner en réciprocité, et selon nos points forts. Exemple : je m'occupe de tout l'administratif (factures, impôts, paperasse scolaire...), elle s'occupe de gérer tous les appels téléphoniques et les relations avec les autres parents d'élèves.

>> Est-ce que moduler des comportements individuels est forcément une forme de validisme et donc une violence portée à l’autre ? ou est-ce légitime et attendu dans l’optique de faire fonctionner et perdurer une relation ?
Je ne comprends pas la question mais je pense que dans toute relation il faut faire un minimum d'efforts dans son propre comportement, sinon il ne s'agit que d'une relation tyran/tyrannisé.

>> Quand vous rencontrez des difficultés de couple, comment faites-vous pour les résoudre ?
Parler, parler. Chacun énonce son ressenti. Analyse des causes et mise en place d'actions correctives (pour que ça ne se reproduise pas). Essayer de tolérer un maximum les particularités psychiques de l'autre. La bonne volonté est indispensable, aucune place pour la manipulation.

>> Qu’est-ce qui fait sens pour vous dans le fait d’être en couple ?
>> Qu’est-ce que le couple vous apporte, que la vie célibataire ne permettrait pas ?
>> Qu’est-ce qui vous apporte de la joie et du bonheur dans votre vie de couple ?
Le fait de se comprendre malgré nos différences. Les centres d'intérêts communs. Élever nos enfants ensemble. Les projets communs (maison etc.). Pouvoir se parler de tout sans avoir peur de la réaction de l'autre. Avoir un phare qui nous permet de passer la journée, si pourrie qu'elle puisse être par ailleurs.
Nous avons malheureusement pu nous faire beaucoup de mal réciproquement au cours de ces 26 années en commun, nous blesser mutuellement en toute bonne foi à cause de nos différences de fonctionnement, mais nous essayons également de faire preuve de beaucoup de bienveillance l'un envers l'autre et peut-être même davantage depuis que nous avons nos diags (ce qui est relativement récent).

[Asphodèle]

>> Depuis combien de temps êtes vous ensemble ? Ou combien de temps avez-vous vécu ensemble, si la situation décrite appartient au passé ?

28 ans et 6 mois
Mon conjoint est "neurotypique", introverti, on a des traits et des goûts en communs (il n'aime pas les fêtes avec plein de gens et préfère voir les amis en petit comité, il aime le calme, est très rationel, on est tous les deux des scientifiques...). Et des choses très différentes : il est très "froid" alors que je suis plus expansive, il se fait facilement des amis, il est beaucoup plus sûr de lui.

>> D’une manière générale, à quel niveau de satisfaction évaluez-vous votre vie de couple ? (cela vous comble, vous convient, vous faites avec, c’est difficile, c’est très difficile, c’est fluctuant, etc.)

Cela me convient, mais il y a eu des périodes plus ou moins faciles. Notamment après la naissance de notre fille, ça a été très compliqué. Aussi à des moments où il a eu des soucis de santé.

>> Vivez-vous ensemble ou séparément ? Cette modalité est-elle contrainte ou choisie (études, finances, etc.) ? Peut-être avez-vous imaginé d’autres formes de vie de couple, lesquelles (sur un même lieu dans deux maisons séparées, ou autre forme hybride) ?
Depuis combien de temps vivez-vous de cette manière avec cette personne ?

On vit enseble quasiment depuis le début, c'est un choix, mais on a eu la chance de pouvoir le faire. Nous nous sommes mariés il y a 26 ans.
Au début par moments je n'avais pas assez d'espace. C'est plus facile depuis qu'on habite une maison.
Depuis 5 ans environ on fait chambre à part. Ça me convient très bien, au moins depuis je dors correctement... Avant on avait déjà acheté un lit en 160 de large, c'était déjà un progrès mais c'était difficile car il a du mal à s'endormir le soir, alors que moi j'ai un très gros besoin de sommeil, et je suis du matin... Maintenant on peut aussi mieux respecter nos rythmes respectifs.

>> Que vous viviez ensemble ou séparément, qu’avez-vous mis en place pour que votre vie de couple fonctionne, que cela fonctionne dans le temps, que chacun soit respecté ?

On n'a rien mis en place de spécial, du moins pas volontairement.
On a tous les deux besoin d'un espace privé, fluctuant selon les périodes. Avec le temps chacun a appris à respecter l'espace de l'autre. Et des temps partagés se sont mis en place également (chez nous ce sont les repas, souvent une discussion le matin et une le soir, des promenades, des visites touristiques aussi, et un film regardé ensemble 2-3 fois par semaine).
Mais rien n'a été formalisé, ça s'est fait comme ça.
Par contre on discute beaucoup. Lui au début était très fermé en particulier quand il n'allait pas bien, mais au fur et à mesure il s'est mis à s'exprimer de plus en plus sur ce qu'il voulait, et moi aussi !

>> Comment trouvez-vous l’équilibre entre le respect des particularités/besoins individuels et les difficultés, voire incompatibilités, que cela implique ?

On parle beaucoup !
Il y a toujours des choses qu'il ne comprend pas bien, par exemple que mettre de la musique me fatigue alors que lui ça le détend, mais on essaie d'équilibrer. Et il a un casque pour jouer ou écouter de la musique. On a chacun notre ordinateur aussi.
Depuis mon diagnostic, je m'isole un peu plus dans la chambre pour me reposer, il respecte ce temps, tout comme je sais que quand il va s'allonger pour lire il ne faut pas le déranger. Par contre on est souvent tous les deux dans le salon, et implicitement dans ce cas ça veut dire qu'on peut déranger l'autre (mais pas toutes les 5 minutes non plus !)
Depuis quelques mois on a un problème sur l'éclairage : avec mon burn-out je supporte très mal la lumière vive, mais lui a des problèmes de vue qui font qu'il a besoin de beaucoup de lumière... On s'est pas mal disputés sur le sujet, et il a fini par acheter et installer des variateurs. Le fait de dormir séparément aide (avant sa lampe de chevet m'agressait...) Reste le problème des WC, que je résoud en n'allumant pas la lumière (ils ont une fenêtre qui donne sur la rue, qui est éclairée).

>> Est-ce que moduler des comportements individuels est forcément une forme de validisme et donc une violence portée à l’autre ? ou est-ce légitime et attendu dans l’optique de faire fonctionner et perdurer une relation ?

Je ne comprends pas ce que signifie "moduler des comportements habituels"

>> Quand vous rencontrez des difficultés de couple, comment faites-vous pour les résoudre ?

On discute.
Ou alors on se dispute...
Pas toujours facile, mais bon. C'est probablement là notre point faible de couple, on ne "sait" pas bien se disputer, ça dure assez longtemps et c'est compliqué après.

>> Qu’est-ce qui fait sens pour vous dans le fait d’être en couple ?
>> Qu’est-ce que le couple vous apporte, que la vie célibataire ne permettrait pas ?
>> Qu’est-ce qui vous apporte de la joie et du bonheur dans votre vie de couple ?

Partager des moments de bonheur ou de plaisir, partager des moments à 2, s'épauler dans les moments difficiles.
Pour moi ce qui m'apporte de la joie ce sont des choses simples : une petite marche en forêt, faire la cuisine ensemble, boire un thé dans le jardin...
Aussi échanger nos connaissances et notre culture (c'est moins le cas mais les premières années on a chacun découvert l'univers musical, littéraire et artistique de l'autre et c'est très enrichissant).
Il y a aussi la tendresse et le sexe, mais pour moi c'est "en plus" dans la relation même si j'apprécie et que parfois j'ai besoin (notamment de tendresse). Par contre je sais que pour lui le sexe est plus important. Là aussi on discute beaucoup, même si parfois l'un ou l'autre est frustré parce qu'on n'a pas les mêmes envies au même moment, on le dit sans mettre la pression et on attend que l'autre soit disposé aussi.
Sinon depuis toujours on échange aussi pas mal sur nos soucis de travail, notamment relationnels. C'est marrant parce que sur certaines choses je pense que je comprends mieux les gens ( j'ai plus étudié la psychologie que lui...) mais pas lorsque les personnes ont des intentions malveillantes (là je suis souvent complètement aveugle sur le sujet).

[Manichéenne]

En couple depuis 4 ans.
Le niveau de satisfaction est fluctuant pour moi. Ca me convient, m'apporte beaucoup, et c'est difficile aussi.
Il est probablement sur le spectre, et l'a bien compris aussi en voyant à quel point nous sommes semblables.
Nous vivons séparément. C'est à la fois une contrainte et un choix, nous avons tous les deux des enfants issus d'unions précédentes et se rapprocher n'est pas possible. Lui voudrait qu'on vive ensemble, mais il est patient et pense que ça se fera dans 6 ans quand son fils commencera ses études supérieures. Moi je n'ai pas envie d'une famille recomposée et je doute vraiment pouvoir supporter une présence tous les jours.
Depuis septembre il vient chez moi une semaine sur deux, quand nous n'avons pas nos enfants. C'est un bon compromis, on se voit plus et de façon régulière. Devoir organiser les jours où on se voyait et chez qui me pesait avant. Et j'ai besoin de rester majoritairement chez moi, je me suis épuisée à passer trop de temps chez lui avant.

Au niveau des difficultés de couple, lui s'exprime très peu, répond encore moins. J'ai du mal à me faire entendre, il est parfaitement satisfait de la situation alors c'est compliqué de dire quand ce n'est pas le cas pour moi.
J'ai besoin de plus de discussions parce que je n'ai personne d'autre à qui parler, parce que je ne comprends pas ce qu'il veut ou pense s'il ne le dit pas, parce que j'ai besoin de me sentir comprise... Mais je ne peux pas le forcer à aller contre sa nature.
J'ai besoin de faire des projets, d'anticiper les choses, lui vit au jour le jour.

Pourquoi être en couple...
Pour me sentir moins seule. Parce que je l'aime. Sa présence m'apaise. Aussi j'ai toujours fonctionné en couple, gémellaire au début, suivi de quelques relations toxiques. Dont une de 13 ans avec mariage et 3 enfants, qui m'a laissé avec un gros stress post traumatique qui complique aussi ma relation actuelle.