Au sujet de 1 :MudBloodKnowItAll a écrit : ↑mardi 2 octobre 2018 à 19:29Du coup, le plus important parmi ce que je tenais à dire, ma révolte face à ce que je considère comme deux formules ou slogans :
1. "Il n'y a pas d'autisme invisible"
2. "Le faux-autisme"
Par définition, il n'existe pas d'autisme invisible. Démonstration par l'absurde : s'il existait un autisme invisible, la personne n'exprimerait aucun trouble de l'autisme et donc ne serait pas diagnostiquée autiste, CQFD. Mais attention à ne pas confondre « l'autisme est toujours visible » avec « l'autisme est toujours visible par tous » : beaucoup de personnes expriment un ou des traits autistiques sans être autistes, c'est-à-dire sans exprimer la triade diagnostique (i.e., la présence concomitante des trois catégories de troubles : communication, relations sociales et intérêts restreints / comportements répétitifs).
Au sujet de 2 :
Si l'on parle des personnes auto-diagnostiquées, je ne pense personnellement pas qu'elles doivent être considérées comme autistes mais comme potentiellement autistes. Elles doivent êtres accueillies et accompagnées avec bienveillance car leurs difficultés sont réelles (je ne parle pas ici des identifications par effet de mode) mais les symptômes se recoupant partiellement entre plusieurs diagnostics, seule une personne ayant la formation nécessaire (sur l'autisme... et sur tous les autres diagnostics possibles) peut à mon avis poser un diagnostic fiable.
Si l'on parle des personnes diagnostiquées autistes par erreur, je pense qu'il y en a extrêmement peu : d'une part parce que le diagnostic s'appuie sur la présence d'une triade de troubles (et pas sur un trouble unique), d'autre part parce qu'il y a si peu de professionnels posant ce diagnostic que l'on peut penser que ceux qui le font sont spécialistes, enfin parce que les seuils d'un test comme l'ADOS par exemple sont calculés pour minimiser les faux-positifs aux dépens (et donc au risque de produire) des faux-négatifs (cf. vieille discussion qui reprenait la publication d'origine).
Donc on doit exclure les autistes sévères et les autistes HQI pour ne faire de la recherche que sur les autistes aryens pures et ce serait représentatif ? Cela représente quelle proportion ? Pour info, avec un échantillon suffisant et bien identifié, on sait étudier plusieurs variables en simultané.alexis a écrit : ↑lundi 1 octobre 2018 à 18:15De mémoire et si je ne me trompe pas, Mottron dans ses recherches sur l'autisme a pris le parti d'exclure de la population étudié, le cas des autistes sévères. Car très souvent ces derniers ne sont pas simplement TSA, mais sont en réalité polyhandicapés. Si bien qu'au final, leur comportement les plus difficiles à gérer (déficiences multiples et irréversibles) et l'accompagnement proposé en retour, sont d'avantage liés aux autres handicapes associés. Au point que la condition TSA devient presque annecdotique.
[...]
Pour cette raison, je pense que les témoignages des personnes TSA + HQI sont biésés et trompeurs, du point de vue de la recherche scientifique sur l'autisme strict (sans autre condition associée) et aussi de la communication générale sur les TSA. Et qu'il faudrait donc les exclure (de la recherche, pas du diagnostic TSA). On ne peut pas étudier 2 variables par rapport à la normale en simultané, parcqu'on ne saura jamais qui à causé quoi. Ce n'est pas tant la descripion des comportements problématiques et caractéristiques démontrables par des tests neutres qui pose un bié, mais plutôt les ressentis émotionnels et extrapolations à partir de ces derniers.
Personnellement, en tant que TSA + HQI, mon ressenti est que le HQI m'a aidé à compenser certains aspects du TSA et en a exacerbé d'autres. Et dans mon cas, les deux ayant été identifiés en même temps, je peux dire que l'accompagnement TSA est infiniment plus facile à trouver : d'une part parce qu'il existe davantage de vrais professionnels sur le sujet (ou en tout cas il est plus facile de faire le tri), d'autre part parce que des parcours existent (groupes d'habiletés sociales, etc.) et enfin parce que le HQI n'est la plupart du temps considéré que comme un avantage sans envisager les problèmes qu'il peut poser dans la société neurotypique.
Au-delà, je continue à me demander si le HQI ne serait pas qu'une expression parmi d'autres de l'autisme : dans la mesure où l'autisme est un fonctionnement différent du cerveau qui s'exprime de plusieurs façons selon les personnes, le HQI ne serait-il pas simplement et uniquement l'une de ces expressions parmi toutes celles possibles ? Les personnes HQI-sans-autisme seraient alors soit des autistes non-diagnostiqués soit des personnes chez qui le HQI aurait compensé les traits autistiques (donc pas techniquement autistes mais avec un fonctionnement cognitif autistique).
Et si vous pouviez me donner le nom du livre de Schovanec auquel vous ne cessez de faire référence, merci