C'est vrai que le "Bonjour quand même" peut être mal accueilli, mais si la personne dit ça c'est peut-être aussi qu'elle a mal accueilli l'absence de réponse à son bonjour.. ^^" La situation est clairement inconfortable que ce soit pour l'un ou pour l'autre finalement.
Surement un peu des deux.Benoit a écrit : Effectivement tu n'as pas compris, et je n'ai pas été assez clair vu tes exemples (ou alors tu es un petit peu dans l'exagération).
Par contre je pense que dans une relation de collègues, il est obligatoire dans certains cas de faire des efforts aussi des deux côtés. J'ai bossé avec des gens avec qui j'étais quasiment 24h/24 et ce pendant plusieurs semaines. C'était particulier je l'admets, mais même dans le cas de collègues que tu vois tous les jours de 8h à 17h et ce pendant des années, la relation qui se crée a plutôt intérêt d'être emprunte de compromis, de respect et donc d'efforts mutuels. Et ce indépendamment du fait qu'il y ait ou non des aspies ou toute autre minorité dans la boite. Parce que bon, parfois si ça clashe au boulot, ça peut avoir des répercussions assez importantes selon la personne avec qui ça clashe :/
Tout simplement parce que :Benoit a écrit :C'est probablement un peu secondaire, mais pourquoi attendre que la personne autiste explique ses angoisses, les dévoile, surtout dans le contexte d'un échange avec un presqu'inconnu (ou un collègue de bureau, c'est pareil) ? Est-ce qu'on ne pourrait pas adopter une attitude prévenante par principe auprès d'une personne Aspie ? Pourquoi attendre qu'on le demande ? Est-ce qu'on fait pareil pour les malvoyants ?
1) si le collègue ignore que tu es aspie => il ne pourra pas adopter une attitude prévenante.
2) si le collègue sait que tu es aspie => il ne connait pas forcément les tenants et aboutissants du SA, et même s'il connait des aspies, ça ne veut pas dire que ce qui allait pour l'un ira pour un autre. Donc bon, si le gars, pour être "prévenant" ne te demande jamais comment s'est passé ton weekend, alors que toi t'es un aspie pour qui ça ne pose pas vraiment de problème, ça se trouve bam, c'est toi qui te vexera qu'il pose la question à tous sauf à toi...
D'où la nécessité d'en parler si soucis il y a. Bien sur tu n'iras pas dévoiler tes angoisses si elles n'ont pas lieu d'être dévoilées. Mais si le mec te pose la question tous les jours, parce qu'il n'a aucune idée que ça t'angoisse, et que toi sous prétexte de ne pas "avoir à te dévoiler" tu ne dis rien, ou bien tu l'envoies chier sans lui donner d'explication... c'est pas très constructif.
Il est plus simple quand même de dire clairement à la personne : "excuse moi mais ce genre de question est vraiment difficile pour moi, ça me demande trop de réflexion, je préfèrerai que tu ne m'en poses pas." (et là libre à toi d'échanger avec ton collègue sur la façon dont le (et ton) cerveau fonctionne... inconnu ou pas, ça peut être une discussion hyper intéressante si le mec est intéressé)...
On ne peut pas partir du principe qu'on vit dans un monde idéal où lorsque tu évoques le SA (ou le handicap, ou une religion minoritaire, ou une culture étrangère, ou la transidentité ou l'orientation sexuelle ou une maladie quelconque etc) les gens sachent direct ce que c'est, ce que ça implique, et comment agir de façon prévenante pour ne pas faire de boulette.
Et je sais parfaitement que la pédagogie c'est parfois barbant, qu'on a pas toujours l'envie, la motiv etc, mais bon, on ne vit pas dans un monde idéal et c'est le seul moyen de faire un peu évoluer les mentalités... En informant les gens, au moins un minimum. Ou alors si on ne veut pas le faire, faut pas leur reprocher de n'y rien connaitre ou de n'avoir pas eu d'attitude dite "prévenante". :/
Pourquoi se sentir snobé aussi ? L'Aspi peut être dans son monde (mais vraiment dans son monde, hein, il/elle ne fait pas semblant). C'est une peu une forme de neurotypisme (je charrie mais pas tant que ça) que de considérer que quand l'autre fait un truc qui ne te plait pas c'est pour t'être désagréable ? Et si tu partais du principe qu'il a une circonstance atténuante logique plutôt ? Voire même la chercher ?[/quote]Mizton a écrit :Par contre dire bonjour pour ne pas que l'autre se sente snobé
Parce que le cerveau humain fonctionne beaucoup par empirisme, par l'expérience. Or le mec de base qui ne vit pas dans un monde d'aspies te dira que l'expérience lui a démontré que 99% du temps, quand les gens ne te disent pas bonjour (et qu'ils ne s'excusent pas en disant : "haaa je t'avais pas vu pardon, bonjour tu vas comment blabla") ou ne te répondent pas, c'est qu'ils te snobent ou te font la gueule etc.
J'entends bien que l'aspie peut être dans son monde et qu'il ne fait pas semblant. N'importe qui peut être dans son monde d'ailleurs, quel que soit son fonctionnement cérébral ^^', ou concentré etc. Si quelqu'un rentre dans la pièce et te dit bonjour et que toi tu es occupé, apriori ça se voit que tu es occupé. Que tu es "ailleurs" etc. Alors bon, au pire le mec s'amuse à te faire de grands signes jusqu'à ce que tu ais percuté qu'il était là et qu'il te disait bonjour ^^.
Mais par exemple si c'est toi qui entre dans la pièce, peut-être est-ce à toi de te mettre en mode : c'est le matin, je n'ai pas encore vu tous mes collègues (du moins pas ceux susceptibles de se trouver dans la pièce dans laquelle je m'apprête à entrer) donc je me mets en mode "salutation du matin" et hop. ça doit être faisable non ? (ma question n'est pas rhétorique, je sais pas si c'est possible de se dire que comme on va entrer dans une pièce on va ptètre voir des gens qu'on a pas encore vu et donc se rappeler qu'il faut pas se retirer dans son monde à ce moment là quoi).
Moi ce qui m'arrive parfois c'est de ne pas dire bonjour à des gens parce que je crois les avoir déjà vu et leur avoir déjà dit bonjour lol. Du coup si eux me disent bonjour, j'en déduis que j'avais dû oublier et je leur précise histoire qu'ils ne pensent pas que c'était fait exprès.
Je crois que ça arrive aussi à tout le monde. Généralement quand j'arrive je dis bonjour à ceux que je vois (pas tous de la même façon forcément, les collègues usuels je leur serre la main (j'évite la bise autant que faire se peut parce que j'aime pas ça mais bon j'ai appris à ne pas reculer quand une fille s'approche pour la faire car je pense que ça pourrait vexer lol), d'autres je leur dis juste bonjour. Par contre si ya des gens dans la journée et que moi je suis concentré dans ce que je fais, soit je zappe et parfois je suis surpris par un gars qui me tend la main alors que je l'avais pas vu/entendu arriver, soit si je tâche de relever les yeux quand je vois/sens du mouvement quoi, et je tente d'être à l'écoute un minimum de ce qui se passe pour réagir.Benoit a écrit :dans le cadre d'un rituel quotidien, je ne vois pas de soucis pour saluer les gens (sans se broyer les paluches), mais devoir faire attention à tous les gens que je pourrais croiser dans une journée c'est pas faisable, il y a des moments où mon corps et mon esprit sont vraiment pas au même endroit (Ca arrive aussi au NT il me semble...) et dans ce cas là je ne doute pas que les gens qui me croisent risque de se sentir snobbé (même si j'utilise des ruses pour tenter de montrer que je suis ailleurs).
Après, tous les gens que tu croises dans la journée te disent bonjour ? Ya aussi des tas de gens qui le font pas (si par exemple ils bossent dans le même immeuble mais pas dans le même service, ya de grandes chances qu'ils ne se disent pas bonjour, ou juste un signe de tête s'ils se sont déjà vu et reconnus)
Ha pour l'étranger, (rassure-toi je ne prends pas mal du tout ton message) je n'utilisais pas la comparaison pour comparer autiste/étranger mais pour les comportements d'adaptation (ou de choix de non effort).
Et j'ai bien précisé : qqn qui vient VIVRE dans le pays, et non le visiter. Ce qui n'a rien à voir dans les comportements adoptés et attendus ^^'. Notamment du point de vue de l'échange et d'enrichissement... Et tu sais il n'y a pas besoin de se limiter à la France pour observer cela hein. Les Japonais adoooooorent les visiteurs étrangers (surtout les Français!) mais tant qu'ils ne viennent pas y vivre.... (et leur voler leur travail...ha ouais, impression de déjà-vu :p)
D'ailleurs je ne parlais même pas de la France dans mon exemple hihi. Justement car je n'avais pas envie que cela soit interprété comme une remarque "de français vis à vis d'immigrants". Et tu remarqueras je pense que les français n'attendent pas comme "dû" que des touristes adoptent les us et coutumes du pays. Ils l'attendent de ceux qui ont décidé de vivre dans le pays, de s'y installer mais sans en respecter les lois, les règles, les us et coutumes. Là c'est un tout autre débat -et je précise qu'il n'y a absolument pas l'once d'une quelconque xénophobie de ma part, je suis à 200% pour la mixité, le métissage et la multiculture, mais je considère aussi que quand on fait un choix (de vivre dans un pays où les coutumes sont différentes de chez soi), on l'assume, et on prend l'ensemble, pas uniquement ce que l'on veut (et de plus je ne suis pas super pro-ghettos... quels qu'ils soient, et où qu'ils soient).
Bref bref, on dérive (mais c'est intéressant).
Cela dit tu as surement raison (ou du moins en partie) :
Benoit a écrit : L'Asperger est (à mon avis) une forme de culture étrangère, et la 'spécificité' du rapport français à autrui contribue à la 'spécificité' du rapport français aux autistes.
Tout à fait, sauf que ce n'est - il me semble - pas applicable à tous les aspies donc c'est vite compliqué d'établir ce genre de "décret" automatique. Le mieux est encore de voir si avec la personne c'est ok ou pas...Benoit a écrit : On peut aussi décréter que demander à un collègue Aspi ce qu'il a fait de son week end ou ce qu'il a regardé à la télé (voire pire ce qu'il a pensé du dernier match de foot) est un truc qui ne se fait pas parce que ça va lui demander de préparer sa réponse la veille au soir (en recherchant des infos sur internet au besoin). Il y a plein de trucs qui se font pas, par exemple par respect des convictions religieuses d'autrui, voire respect d'autrui tout court, pourquoi ne pas faire pareil ?
Tu sais ya des tas de gens qui ne gène pas pour demander à quelqu'un si c'est un mec ou une fille. On pourrait aussi déclarer que ça ne se fait pas, par respect (si tu sais pas, ben est-ce que t'as vraiment besoin de savoir ? Est-ce que ça doit modifier ton comportement avec cette personne ?) Sauf que ben, certain(e)s préfèreront qu'on le leur demande, plutôt que l'on leur attribue d'emblée une étiquette F ou M qui peut ne pas leur correspondre et donc leur être désagréable/blessante/vexante/etc ^^'