Sortir de l'autisme est un concept qui part du principe que l'autisme n'est pas inné, mais acquis. C'est le concept psychanalytique. L'autisme étant une différence neuronnale, je ne vois pas comment cela serait possible. Avec une "prise en charge" adaptée, nous espérons au mieux, une adaptation au monde NT.
C'est encore incroyable qu'il y ait encore des soignants en retard à ce point là.
"Les Paradoxes de l'autisme" CAUSSE - REY-FLAUD
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Re: "Les Paradoxes de l'autisme" CAUSSE - REY-FLAUD
"Ne le secouez pas, cet homme est plein de larmes." Charles Dickens.
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Re: "Les Paradoxes de l'autisme" CAUSSE - REY-FLAUD
Attention Jean c'est moi qui ai formulé comme cela à la place de Rey-Flaud.Jean a écrit :Cependant, je ne suis pas du tout d'accord avec la position de Rey-Flaud : "Avec une prise en charge précoce judicieuse et respectueuse tant de l'enfant que de ses parents nous pourrions espérer un évitement de l'autisme."
Parce que "non engagement" veut dire "évitement" selon moi.
Et, toujours selon moi, même si il y a l'épigénétique, il y a aussi maturation du cerveau après la naissance. Nous fabriquons de nouvelles cellules nerveuses jusqu'à 14 ans. Un accompagnement de qualité de l'enfant et des parents, ne pourrait-il permettre et favoriser d'autres circuits neuronaux plus adaptés ? (La formule "prise en charge" n'est pas bonne ! Un dépistage précoce serait mieux !)
Parce que, pour moi, à certains moments difficiles, j'ai eu fortement l'impression à 65 ans que des circuits neuronaux tentaient encore de se mettre en place. Avec douleur, c'était pour ça mon impression. C'était ma sensation ! J'ai mis longtemps à repérer où ça se passait. Et il est fort possible que les autistes qui s'en sortent le mieux sont ceux qui ont réussi très jeunes à "forcer" certains circuits ou bien à contourner l'endroit où ça fait mal ?
Si le contournement se fait (si le bébé le fait), ce serait un évitement minimal, si on "force", si la personne autiste (le bébé) le décide elle-même, il y aurait véritable évitement. C'est une hypothèse que je lance. A cause de ce qu'il s'est passé pour moi, en moi.
Le "forçage" ne pouvant se faire par autrui. Sans doute faut-il pour cela des conditions minimales dans l'environnement.
Mais cela n'est peut-être que du B. A. BA !
Je suis, je reste une optimiste résolue.
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Re: "Les Paradoxes de l'autisme" CAUSSE - REY-FLAUD
Un évitement de l'autisme ?Kaki a écrit :Attention Jean c'est moi qui ai formulé comme cela à la place de Rey-Flaud.Jean a écrit :Cependant, je ne suis pas du tout d'accord avec la position de Rey-Flaud : "Avec une prise en charge précoce judicieuse et respectueuse tant de l'enfant que de ses parents nous pourrions espérer un évitement de l'autisme."
Parce que "non engagement" veut dire "évitement" selon moi.
Et, toujours selon moi, même si il y a l'épigénétique, il y a aussi maturation du cerveau après la naissance. Nous fabriquons de nouvelles cellules nerveuses jusqu'à 14 ans. Un accompagnement de qualité de l'enfant et des parents, ne pourrait-il permettre et favoriser d'autres circuits neuronaux plus adaptés ? (La formule "prise en charge" n'est pas bonne ! Un dépistage précoce serait mieux !)
Parce que, pour moi, à certains moments difficiles, j'ai eu fortement l'impression à 65 ans que des circuits neuronaux tentaient encore de se mettre en place. Avec douleur, c'était pour ça mon impression. C'était ma sensation ! J'ai mis longtemps à repérer où ça se passait. Et il est fort possible que les autistes qui s'en sortent le mieux sont ceux qui ont réussi très jeunes à "forcer" certains circuits ou bien à contourner l'endroit où ça fait mal ?
Si le contournement se fait (si le bébé le fait), ce serait un évitement minimal, si on "force", si la personne autiste (le bébé) le décide elle-même, il y aurait véritable évitement. C'est une hypothèse que je lance. A cause de ce qu'il s'est passé pour moi, en moi.
Le "forçage" ne pouvant se faire par autrui. Sans doute faut-il pour cela des conditions minimales dans l'environnement.
Mais cela n'est peut-être que du B. A. BA !
Je suis, je reste une optimiste résolue.
Je ne comprends pas très bien ta formulation Kaki.
Voudrais-tu dire qu'on peut être autiste sans l'être, du moins sans en avoir les symptômes ? Cela me semble complètement contradictoire. Car l'autisme est un nom global que la médecine a donné à une série de symptômes qui sont liés entre eux. Donc s'il n'y a pas de symptômes visibles, il n'y a pas d'autisme, donc pas d'autistes. Ou alors il s'agirait toujours de la même histoire de compensation, ce que de nombreux aspergers font déjà, non ?
Modifié en dernier par Syberia le vendredi 4 janvier 2013 à 21:18, modifié 1 fois.
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Re: "Les Paradoxes de l'autisme" CAUSSE - REY-FLAUD
Je parle au conditionnel. Je dis que c'est une hypothèse. Je reprends la formule de Rey-Flaud qui espère éviter un "engagement" dans l'autisme. En plus simple c'est un évitement. Non ? Et il parle de précocité de "prise en charge" pour ça.
Je ne crois pas à une sortie de l'autisme. Je témoigne que "non" plus haut.
Si cela est possible il serait (conditionnel) bien de l'éviter.
Je sais ce qu'est l'autisme depuis 60 ans de ma vie.
Je sais qu'il y a eu des moments où j'aurais pu basculer vers d'autres voies.
Je ne dirais pas que je compense. Mais plutôt que je contourne les difficultés.
A l'heure actuelle mes symptômes ne se voient pas. Même par des cliniciens. Ou bien il faudrait qu'ils soient très avertis et très pointus dans leur sens clinique. Les tests par contre sont probants.
Je ne crois pas à une sortie de l'autisme. Je témoigne que "non" plus haut.
Si cela est possible il serait (conditionnel) bien de l'éviter.
Je sais ce qu'est l'autisme depuis 60 ans de ma vie.
Je sais qu'il y a eu des moments où j'aurais pu basculer vers d'autres voies.
Je ne dirais pas que je compense. Mais plutôt que je contourne les difficultés.
A l'heure actuelle mes symptômes ne se voient pas. Même par des cliniciens. Ou bien il faudrait qu'ils soient très avertis et très pointus dans leur sens clinique. Les tests par contre sont probants.
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Re: "Les Paradoxes de l'autisme" CAUSSE - REY-FLAUD
Voir par exemple : "Invisibles à l'extrémité du spectre".
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: "Les Paradoxes de l'autisme" CAUSSE - REY-FLAUD
Merci Jean ! Le fil est très intéressant.
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Re: "Les Paradoxes de l'autisme" CAUSSE - REY-FLAUD
Je serais à l'extrémité du spectre parce que je suis adulte et parce que cela ne se voit pas à l’œil nu ? Je ne crois pas tout à fait parce lorsque j'étais enfant cela se voyait. Il fallait même sans doute que ça se voit beaucoup pour que je sois diagnostiquée en 1953 dans une petite ville de province.
Mais depuis j'ai beaucoup travaillé sur moi, sur ma place parmi les autres.
Et il y avait beaucoup d'autres autour de moi puisque je suis née dans une famille nombreuse qui est devenu encore plus nombreuse avec les suivants.
J'ai eu la chance aussi sans doute d'être d'une autre époque.
J'ai une idée de ce que je peux devenir. Mon père l'était. Il est décédé récemment à 98 ans.
Kaki
Mais depuis j'ai beaucoup travaillé sur moi, sur ma place parmi les autres.
Et il y avait beaucoup d'autres autour de moi puisque je suis née dans une famille nombreuse qui est devenu encore plus nombreuse avec les suivants.
J'ai eu la chance aussi sans doute d'être d'une autre époque.
J'ai une idée de ce que je peux devenir. Mon père l'était. Il est décédé récemment à 98 ans.
Kaki
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Re: "Les Paradoxes de l'autisme" CAUSSE - REY-FLAUD
Effectivement, c'est intéressant.
Je dirais même : très copieux et très intéressant ...
Je dirais même : très copieux et très intéressant ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: "Les Paradoxes de l'autisme" CAUSSE - REY-FLAUD
Jean, Merci pour le fil, je le lirai à tête reposée. Ca m'intéresse fortement pour comprendre mon cas et celui de ma mère et de mon fils
Pour avoir comme amie une apie qui a réussi énormément de paris sur la vie et qui peut passer pour des personnes non averties pour "normale" quelques heures, sortir de l'autisme, éviter, tout ça, ça me fait sortir de mes gonds. On nait autiste et on le reste. On a juste la possiblité ou pas d'avoir une éducation suffisamment adaptée pour que ses difficultés soient moins présents au quotidien.
Je me pousse aussi la question de l'évolutivité de l'autisme mais "conditionnelle". Ca a déjà été évoqué sur un autre post. Je suis dans la sphère autistique, où, je ne sais pas (encore).
Jusqu'à l'adolescence, j'étais une extraterrestre pour les autres et je me sentais extratrestre. La fac et son fonctionnement plus autonome m'ont aidée à me sentir plus à l'aise avec la vie. De grosses difficultés à tenir mes premiers postes mais j'ai appris et mes capacités de travail aisni que ma grande mémoirem'ont aidée à ce que ça se passe "correctement' même si toujours, la relation avec les collègues était plus une façade qu'autre chose.
Mariée, un mari dont j'ai dû m'occuper beaucoup, un enfant, puis la solitude, j'ai géré pour mon gamin, au radar sans m'occuper de moi.
La relation qui s'est finie avec le père de ma fille, mon licenciement et la découverte de la différence de celle ci ont tout chamboulé. Vivre seule et être seule à la maison à longueur de journée me remet dans mes "démons" et une grande partie de mes efforts pour être le plus possible dans le norme a fondu comme neige au soleil.
La solitude, trop à gérer, l'âge ? En tout cas, je régresse,je m'en rends compte au quotidien et je n'arrive pas à ramener les bribes qui se sont éparpillées
Pour avoir comme amie une apie qui a réussi énormément de paris sur la vie et qui peut passer pour des personnes non averties pour "normale" quelques heures, sortir de l'autisme, éviter, tout ça, ça me fait sortir de mes gonds. On nait autiste et on le reste. On a juste la possiblité ou pas d'avoir une éducation suffisamment adaptée pour que ses difficultés soient moins présents au quotidien.
Je me pousse aussi la question de l'évolutivité de l'autisme mais "conditionnelle". Ca a déjà été évoqué sur un autre post. Je suis dans la sphère autistique, où, je ne sais pas (encore).
Jusqu'à l'adolescence, j'étais une extraterrestre pour les autres et je me sentais extratrestre. La fac et son fonctionnement plus autonome m'ont aidée à me sentir plus à l'aise avec la vie. De grosses difficultés à tenir mes premiers postes mais j'ai appris et mes capacités de travail aisni que ma grande mémoirem'ont aidée à ce que ça se passe "correctement' même si toujours, la relation avec les collègues était plus une façade qu'autre chose.
Mariée, un mari dont j'ai dû m'occuper beaucoup, un enfant, puis la solitude, j'ai géré pour mon gamin, au radar sans m'occuper de moi.
La relation qui s'est finie avec le père de ma fille, mon licenciement et la découverte de la différence de celle ci ont tout chamboulé. Vivre seule et être seule à la maison à longueur de journée me remet dans mes "démons" et une grande partie de mes efforts pour être le plus possible dans le norme a fondu comme neige au soleil.
La solitude, trop à gérer, l'âge ? En tout cas, je régresse,je m'en rends compte au quotidien et je n'arrive pas à ramener les bribes qui se sont éparpillées
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..