boulot passion

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
Avatar du membre
Benoit
Intarissable
Messages : 8889
Enregistré le : lundi 28 septembre 2009 à 13:55
Localisation : オルセー

Re: boulot passion

Message par Benoit »

Murielle a écrit :Hi,hi,hi.!!! Si Benoît.!!!
Dans l'IDEAL.....je suis parfaitement d'accord.!
Mais tu le sais bien, nous sommes tous confrontés à ces difficultés....Trouver du travail.! Rien que ça, c'est déjà une sinécure.! Alors trouver un travail qui nous plaise ou qui soit en rapport avec nos passions....gloup's.! :mryellow:
Mais si c'est possible: c'est formidable.! C'est encore une fois l'idéal.! :bravo:
Disons que même pour un Aspi qui se serait persuadé de faire un travail alimentaire (et prendrait soin de ses obsessions par ailleurs), il se rajoute de menus problèmes consistant à le trouver, ce travail.

Par exemple, il est indispensable de faire passer son enthousiasme pour le poste en entretien d'embauche. Lorsqu'on est déjà occupé à jouer à être neurotypique (rien qu'en tentant de suivre le fil de l'entretien, qui est codé comme chacun sait), je trouve que c'est impossible. J'ai tendance à penser que les neurones nécessaires sont déjà occupés (par la fameuse mascarade neurotypique) et donc aux abonnés absent...

Après, je comprends bien dans quelle situation est "le marché du travail" mais je pense que pour un Asperger le problème se pose aussi simplement que "ce travail va t il me faire plus de bien que de mal ?"
J'ai écris plus de bien, pas entièrement du bien, mais il faut un gros minimum de sources de plaisir asperger au boulot pour tenir le coup, sinon ça risque de très mal finir je pense (d'expérience moi aussi).

C'est là une des différences fondamentales entre aspi et neurotypique, je pense. Un aspi fonctionne de façon plus binaire, marche/arrêt qu'un neurotypique. Là où un neurotypique va pouvoir régler le curseur de l'intérêt et de l'efficacité au travail, (de 4 à 10 sur une échelle de 10 on va dire), l'Asperger lui n'aura accès qu'aux valeurs limites de l'efficacité, disons 1 et 11 :D

Entre parenthèse, l'argument de la crise, je ne le considère pas comme recevable.
D'expérience toujours, je n'ai pas l'impression que les Asperger soient équipés pour "tirer les fruits de croissance" quand l'économie va bien (en gros) et je ne vois pas pourquoi il faudrait qu'ils "fassent plus d'efforts" quand elle va mal, c'est une stricte question de logique et d'équité pour moi.
skyl
Occasionnel
Messages : 21
Enregistré le : jeudi 1 novembre 2012 à 9:48
Localisation : brest

Re: boulot passion

Message par skyl »

En fait j'ai dans l'idée de crée mon propre boulot dans le milieux touristique, ma partie a moi serai a l’écart des clients, mais disponible tout de même pour ceux qui souhaiterais me voir
seulement voila
il y a au moin deux ans de préparation minimum
et il faudrait que je quitte la fonction public, par les temps qui cour ce n'est peut être pas top
Avatar du membre
Loup
Intarissable
Messages : 7614
Enregistré le : jeudi 9 août 2012 à 21:11
Localisation : Entre les ombres de la pluie

Re: boulot passion

Message par Loup »

Personnellement, j'ai la chance d'avoir trouvé ce qui me correspondait le plus, le lycée m'ayant fait comprendre que je n'arriverais pas à faire des études classiques (fac et tout le tintouin),et que de toute façon, je gribouillais sur les marges des cahiers, je ne voyais pas autre chose que le dessin. Et c'est quelque chose qui me colle à la peau depuis que je suis toute petite.
Bon, j'ai eu beaucoup d'hésitations, hein, j'ai essayé des mises à niveau, bts, mais c'est trop appliqué, sage... Finalement, la prépa m'a aidé à choisir les beaux-arts, qui me correspondent beaucoup plus.

Nous étions tombés d'accord avec le Dr C, sur la place de la création dans ma vie, un terrain commun pour aller vers les autres, ça dispense d'un échange verbal sur certains aspects, et donc ça m'arrange bien.
J'ai même un projet en ce moment, un travail de pyrogravure sur branche, où je crée mon propre langage avec des signes graphiques. J'ai un monde qui se construit depuis des années, et c'est récemment, que j'apprends à la partager et le faire découvrir aux autres.
La place du spectateur (et donc me mettre à la place de l'autre) m'a énormément posé problème lors de l'année du premier diplôme par ailleurs, j'ai bien galéré. Mon prof m'ayant sorti que j'avais un comportement autistique dans mon travail, "ça tourne bien, mais on y arrive pas à y rentrer..." :roll:
J'ai compris quelques trucs pour pouvoir le faire, et j'ai eu mon diplôme avec mention. Maintenant, j'en ai un autre dans un peu plus d'un an et demi.

Et après?
Après, j'aimerais conjuguer l'enseignement, à travers des ateliers avec des enfants, adultes, personnes handicapés... Et un travail artistique à côté, voire éditer des choses quand j'aurais dépassé mon manque de confiance en moi maladif... :oops:
Enfin, ça reste vague, hein. Mais... Je vivrais de ma passion, et c'est le plus important. Je ne suis pas capable d'assurer autre chose, j'ai un sens du pratique, euh... Déplorable. Et je m'ennuie rapidement. :mrgreen:

Je remercie ma prof de français pour m'avoir dégoûté des études plus classiques. ^^
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"

En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
Avatar du membre
Madu
Prolifique
Messages : 1454
Enregistré le : mardi 5 juin 2012 à 22:50
Localisation : Nantes

Re: boulot passion

Message par Madu »

D'un point de vue NT, le fait de ne pas avoir d’intérêts restreints permet à l’individu de s’épanouir dans de multiples directions. Je comprends très bien qu’un Aspie ne peut pas faire ça. Mon compagnon et moi sommes capables de nous intéresser à quasi-tout sauf à des sujets un peu trop « léger » de notre point de vue par exemple la mode ou les dernières tendances en décoration d'intérieur. C’est juste notre point de vue – je ne veux blesser personne sur le forum, tout le monde a droit à ses centres d’intérêts.
D’un point de vue professionnel personnel, cela signifie que dans chaque poste que j’ai intégré, j’ai fais évoluer le poste vers ce que je voulais de manière assez naturelle en fin de compte. A noter que je ne connais pas le milieu professionnel français classique car je n’ai travaillé que pour deux grosses multinationales et je n’ai jamais eu de responsable hiérarchique français. Dans le cadre de mes missions au travail, le coté répétitif m’ennuie, au bout de quelque mois je cible une mission qui m’intéresse plus et dans laquelle je vois une possibilité de faire mieux que ce qui existe déjà. Bon je continue de faire les autres missions, mais surtout je m’enthousiasme de plus en plus dans le secteur que j’ai visé. Un an plus tard, en général, on me propose de modifier ma position pour intégrer le secteur qui m’enthousiasme de manière prioritaire dans mes fonctions. Là normalement je devrais être contente mais en fait non parce que je recommence à m’ennuyer et donc je vais de nouveau trouver un aspect spécifique pour me stimuler intellectuellement etc … etc …
Bref la routine ne semble pas faite pour moi, mais d’un autre coté on peut dire que je fais de mon métier ma passion au moins pour quelques mois. J’ai un coté assez « nerd ». Je ne sais pas du tout comment cela passerait si j’étais dans une entreprise vraiment culturellement française mais j'ai l'impression que ma personnalité est un peu bizarre pour mes collègues français parfois.
Maman d'un seul petit gars né en 2005, autiste.
"By giving away what we want most (love, money, gratitude), we create a greater abundance of the very commodity we seek. What goes around comes around." ~ Barry Neil Kaufman
Guy
Prolifique
Messages : 615
Enregistré le : mercredi 5 août 2009 à 6:42
Localisation : France

Re: boulot passion

Message par Guy »

Je découvre tardivement ce sujet.

La seule chose que je sais, c'est que mes intérêts spécifiques m'ont bien aidés à trouver mon premier travail, à réussir d'être embauché malgrés certains avis disont plus méfiants.
Puis à évoluer dans ce même contexte pendant des années.

Je sais aussi que c'est une chance certainement rare.

Cette embauche a eu lieu au milieu des années 70 avant que le SA soit connu et diagnostiqué.