Mumbhz a écrit : TROUBLES = MALADIE implique : MALADIE =MÉDICAMENTS.
Liane, ce n'est pas vrai? ils sont formatés pour ça.
Coucou les ami(e)s.

Je me sens interpellée là !

Honnêtement je suis perplexe, pour ne pas dire perdue

devant tous ces témoignages. Mon avis ne tiens que en tant que maman-médecin généraliste, travaillant à tant partiel, et dont la vie personnelle a été bouleversée comme la votre.
Je discute aussi beaucoup avec mon mari et associé qui lui bosse à temps plus que plein depuis toujours.
On traîne nos guêtres dans le milieu médical depuis 30 ans, début de nos études.
C'est vrai que l'on a le réflexe ( quasi vital !) de rechercher le médicament adéquat dès qu'un patient vient avec une plainte. Depuis "quelques années" ( 10 à 20 !!) pourtant les notions sur toutes les pratiques qui peuvent soulager ou stimuler sont connues en gériatrie, pédiatrie, soins palliatifs, centre anti-douleurs ... Bon parfois elles ont du mal à faire leur place. Parfois je trouve que les médecins ont compris : "ne pas prescrire" (sollicités par des notions économiques

) mais sans proposer d'autres moyens pour soulager.
Ne rien prescrire ça peut-être très dangereux aussi.
En fait, ce qui est stupide c'est d'être systématique. Même le fameux "les antibiotiques c'est pas automatique" , un anti-réflexe qui en est devenu un, est idiot. Car ça dépend du patient.
Stupide aussi de vouloir travailler seul sans écouter la famille ou l'équipe soignante. ("Je fais à ma prescription, "ils" se débrouillent"). Et en même temps dangereux de n'écouter que l'entourage ou les besoins de l'équipe et de la structure qui ont parfois des exigences opposées au besoin du patient.
Dangereux aussi de foncer tête basse dans de nouvelles notions ou techniques sans réfléchir ou se renseigner.
Mais ce travail, ce discernement demande du temps. Or le temps est devenu une denrée rare. Pourquoi, ça je ne sais pas, enfin j'ai des idées mais ça nous entraîne vers une discussion de société...
Je ne sais pas si les médecins perdent leur capacité de réflexion sur les bancs de la fac ou dans leur pratique, trop débordés et se laissant aller...perdus dans les rouages d' une grosse machine de soins, rouillée...

Comme beaucoup la réalité économique actuelle nous dépasse. Pas assez de gens formées. Trop de techniques informatiques mal maîtrisées.
C'est pas des excuses, ce sont quelques explications.
On essaie cependant de continuer à pratiquer notre métier avec bonheur et bonhomie.

Il faut toujours avoir le réflexe de se concentrer sur le patient et ses besoins, à chaque nouvelle consultation ou dossier.
Des médecins à l'écoute du patient je pense qu'il y en a beaucoup ( on est quand même pas les irréductibles gaulois dans notre petit cabinet de campagne !!

) Mais on a pas toujours la solution, il faut avoir l'humilité de le reconnaître.
Pour ma propre expérience j'ai toujours ressenti la psychiatrie comme un secteur méprisé, méprisable, ainsi que ceux qui y travaillent et ceux qui y sont soignés.
Les psychiatres considérés comme pas tout à fait médecins, ( il y a tout de même 6 ou 7 années d'études en commun !) . Certains d'entre-eux mettent en valeur leur différence, en sont fiers.
C'est la gué-guerre. Ceux qui soignent le corps, ceux qui soignent la tête. Certains psy refusent de soigner le moindre bobo et hôpital se décharge de tous les risques (violence, auto-agressivité, suicide) qu'un "trouble psy" "pourrait" provoquer dans ses murs en appelant le psy de garde, qui se doit d'intervenir ...et parfois refuse.
A mon époque aussi certains ont choisi cette spécialité par défaut au vue de leur rang au concours de l'internat ( qui permettait alors d'accéder à une spécialité). La psychiatrie étant une des spécialités la moins valorisante et la moins choisie.
Je sais c'est triste. Ce n'est pas le cas de tous les psychiatres bien-sûr, certains ayant une forte vocation au contraire. Et je crois que le rang de choix des spécialités a changé depuis quelques années.
Et puis ont est tous baignés dans cette ambiance, culture, "pseudo-psychanalytique", avec des idées reçues, des soi-disant notions vides de sens.
En tant que MG ont fait appel au psy très légitimement dès que l'on sent que les soucis du patient dépassent nos compétences. Seulement assez souvent la prise en charge proposée se révèle ,au mieux, inefficace ; on se retrouve à improviser, à démêler la situation, psychologique, somatique, neurologique, familiale, sociale, comme on peut...( et on peut pas tout faire...)
La psychiatrie est un secteur aussi ou la notion de secret et très importante. Les psychiatres adressent rarement un courrier au MG de suivi de patient. (comme cela se fait lorsque l'on va voir le cardio, le rhumato, le gastro, le dermato...)
Nous avons donc été extrêmement déçus de ne rencontrer personne pour nous aider avec notre fils . ( par contre notre métier nous a servi pour savoir qui ne pas aller consulter car on refusait d'emblée les neuroleptiques).
Je ne sais plus non plus à qui adresser certains patients, qui conseiller, et ça c'est très très dur ...
Voilà pour mon avis. Désolée pour la "tartine".le sujet est complexe.
meï a écrit :sinon, le Dr C*** je pense prend sans doute conscience avec tous ces adultes qui passent ds son bueau, et lui disent les mems choses et les mem parcours, ..que quelque chose doit changer, ou au moins est en train de changer sur le SA, enfin, j'espère!!
C'est aussi que ce que je ressens depuis plusieurs mois que je viens lire tous ces témoignages, c'est toujours la même histoire !!!

Le diagnostic n'est pas bien compliqué...Reste à avoir un bon suivi. Je crois qu'il y a un espoir du côté des Sessad pour les jeuns.