Pour lui, il ne s'agit pas juste d'une difficulté à se mettre à la place de l'autre ou à s'émouvoir en même temps que l'autre.
Il se demande s'il ressent vraiment des émotions.
On les a passées en revue : joie, il dit qu'il y a des choses qui lui font plaisir, mais sans que cela déclenche chez lui quelque chose d'intense.
Colère : c'est plutôt quand il est face à l'injustice que ça l'énerve.
Tristesse : même avec des exemples concrets (décès), il dit qu'il sait que la personne n'est plus là et qu'il y a un vide, mais il n'est pas sûr d'être triste (du moins, pas comme les autres autour de lui qu'il voit très affectés).
Amour filial : pas sûr, il sait que ce sont ses enfants, mais ça pourrait être d'autres. Il ne comprend pas mon besoin de câlins avec le bébé, ni le plaisir que ça m'apporte.
Amour tout court : il dit qu'il ne sait pas ce que c'est. Quand je lui ai rappelé que c'est lui qui m'avait dit je t'aime pour la première fois, il m'a répondu "c'est parce que tu voulais l'entendre" (sympa au bout de 10 ans de vie commune et 2 enfants...

Bref, après cette discussion (et pour ceux qui sont nés dans les années 70/80), je lui ai dit que j'avais l'impression d'être Cobra, flanqué de son Harmanoïde : un cyborg à visage humain, un compagnon fidèle prêt à le suivre jusqu'au bout, mais pas un être affectif. Il a trouvé l'image assez juste.
Qu'en pensez-vous ? Est-ce qu'on peut ne pas ressentir ? Est-ce que c'est de la difficulté à identifier l'émotion ou à la décrire ?
Est-ce que le fait qu'il a vécu dans une famille pourrie (parents alcooliques, mère qui le laissait livré à lui-même) a joué sur le fait qu'il n'a pas eu de "modèle" positif de sentiments ?
Aidez-nous à comprendre (ça nous aide bien l'un et l'autre de lire ce forum) ! Merci.