Ne rien ressentir
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Ne rien ressentir
Voilà, on a eu une discussion avec mon mari (probablement Asperger) à propos des émotions.
Pour lui, il ne s'agit pas juste d'une difficulté à se mettre à la place de l'autre ou à s'émouvoir en même temps que l'autre.
Il se demande s'il ressent vraiment des émotions.
On les a passées en revue : joie, il dit qu'il y a des choses qui lui font plaisir, mais sans que cela déclenche chez lui quelque chose d'intense.
Colère : c'est plutôt quand il est face à l'injustice que ça l'énerve.
Tristesse : même avec des exemples concrets (décès), il dit qu'il sait que la personne n'est plus là et qu'il y a un vide, mais il n'est pas sûr d'être triste (du moins, pas comme les autres autour de lui qu'il voit très affectés).
Amour filial : pas sûr, il sait que ce sont ses enfants, mais ça pourrait être d'autres. Il ne comprend pas mon besoin de câlins avec le bébé, ni le plaisir que ça m'apporte.
Amour tout court : il dit qu'il ne sait pas ce que c'est. Quand je lui ai rappelé que c'est lui qui m'avait dit je t'aime pour la première fois, il m'a répondu "c'est parce que tu voulais l'entendre" (sympa au bout de 10 ans de vie commune et 2 enfants... )
Bref, après cette discussion (et pour ceux qui sont nés dans les années 70/80), je lui ai dit que j'avais l'impression d'être Cobra, flanqué de son Harmanoïde : un cyborg à visage humain, un compagnon fidèle prêt à le suivre jusqu'au bout, mais pas un être affectif. Il a trouvé l'image assez juste.
Qu'en pensez-vous ? Est-ce qu'on peut ne pas ressentir ? Est-ce que c'est de la difficulté à identifier l'émotion ou à la décrire ?
Est-ce que le fait qu'il a vécu dans une famille pourrie (parents alcooliques, mère qui le laissait livré à lui-même) a joué sur le fait qu'il n'a pas eu de "modèle" positif de sentiments ?
Aidez-nous à comprendre (ça nous aide bien l'un et l'autre de lire ce forum) ! Merci.
Pour lui, il ne s'agit pas juste d'une difficulté à se mettre à la place de l'autre ou à s'émouvoir en même temps que l'autre.
Il se demande s'il ressent vraiment des émotions.
On les a passées en revue : joie, il dit qu'il y a des choses qui lui font plaisir, mais sans que cela déclenche chez lui quelque chose d'intense.
Colère : c'est plutôt quand il est face à l'injustice que ça l'énerve.
Tristesse : même avec des exemples concrets (décès), il dit qu'il sait que la personne n'est plus là et qu'il y a un vide, mais il n'est pas sûr d'être triste (du moins, pas comme les autres autour de lui qu'il voit très affectés).
Amour filial : pas sûr, il sait que ce sont ses enfants, mais ça pourrait être d'autres. Il ne comprend pas mon besoin de câlins avec le bébé, ni le plaisir que ça m'apporte.
Amour tout court : il dit qu'il ne sait pas ce que c'est. Quand je lui ai rappelé que c'est lui qui m'avait dit je t'aime pour la première fois, il m'a répondu "c'est parce que tu voulais l'entendre" (sympa au bout de 10 ans de vie commune et 2 enfants... )
Bref, après cette discussion (et pour ceux qui sont nés dans les années 70/80), je lui ai dit que j'avais l'impression d'être Cobra, flanqué de son Harmanoïde : un cyborg à visage humain, un compagnon fidèle prêt à le suivre jusqu'au bout, mais pas un être affectif. Il a trouvé l'image assez juste.
Qu'en pensez-vous ? Est-ce qu'on peut ne pas ressentir ? Est-ce que c'est de la difficulté à identifier l'émotion ou à la décrire ?
Est-ce que le fait qu'il a vécu dans une famille pourrie (parents alcooliques, mère qui le laissait livré à lui-même) a joué sur le fait qu'il n'a pas eu de "modèle" positif de sentiments ?
Aidez-nous à comprendre (ça nous aide bien l'un et l'autre de lire ce forum) ! Merci.
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Re: Ne rien ressentir
Je suis pas asperger ni autiste pourtant moi non plus j'arrive pas a comprendre la tristesse des gens, aux enterrements.
Maman bizarroïde d'un grand ado de 16 ans (EIP TDA) et d'un ado de 14 ans Asperger TDAH.
Tous différents , tous humains!
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Re: Ne rien ressentir
Les sentiments, c'est quelque chose qui m'a toujours interpellée chez ma fille aspie.
On en a parlé, pas beaucoup car ce genre de discussion la met mal à l'aise et elle clôt elle-même le sujet rapidement, donc je n'insiste pas.
Je n'ai pas de souvenirs précis mais juste quelques explications qui m'ont marquée :
- Vis à vis de ses parents, soeur, grands-parents : "vous ne me manquez pas quand je ne vous vois pas". Ca ne me choque pas car elle ne me manque pas non plus (je n'aurais pas dit la même chose quand elle nous a quittés pour ses études ou lorsqu'elle s'est "installée pour de bon" quand elle a trouvé un travail à temps plein).
Je me suis juste demandé si ce détachement pouvait être définitif à la longue (du genre : vous ne demandez plus de mes nouvelles donc je vous oublie). Pour l'instant, elle prend parfois l'initiative de demander des nouvelles et elle n'oublie pas les cadeaux pour Noël ou les anniversaires... cadeaux plutôt bien choisis d'ailleurs.
- Elle est très généreuse vis à vis de tout le monde (y compris les inconnus), elle dit que c'est pour avoir une bonne image d'elle-même et non pas altruisme. Ca m'a fait m'interroger sur cette notion d'altruisme.
- Entre les relations qu'elle entretient avec ses animaux (des rats actuellement) et les êtres humains, je me suis toujours demandée s'il y avait une différence.
Face à ce type de questions, elle a souvent une réponse très "rationnelle", c'est à dire très franche et très détachée de toute émotion. Cela ne veut pas dire qu'elle n'en éprouve pas mais c'est toujours troublant.
Je ne développe pas plus. Je crois que j'ai, moi-même, pas mal évolué dans ma façon d'analyser les émotions et les sentiments. Disons que je suis moins troublée que lorsque j'ai découvert le fossé qui pouvait exister entre sa façon de ressentir et la mienne.
On en a parlé, pas beaucoup car ce genre de discussion la met mal à l'aise et elle clôt elle-même le sujet rapidement, donc je n'insiste pas.
Je n'ai pas de souvenirs précis mais juste quelques explications qui m'ont marquée :
- Vis à vis de ses parents, soeur, grands-parents : "vous ne me manquez pas quand je ne vous vois pas". Ca ne me choque pas car elle ne me manque pas non plus (je n'aurais pas dit la même chose quand elle nous a quittés pour ses études ou lorsqu'elle s'est "installée pour de bon" quand elle a trouvé un travail à temps plein).
Je me suis juste demandé si ce détachement pouvait être définitif à la longue (du genre : vous ne demandez plus de mes nouvelles donc je vous oublie). Pour l'instant, elle prend parfois l'initiative de demander des nouvelles et elle n'oublie pas les cadeaux pour Noël ou les anniversaires... cadeaux plutôt bien choisis d'ailleurs.
- Elle est très généreuse vis à vis de tout le monde (y compris les inconnus), elle dit que c'est pour avoir une bonne image d'elle-même et non pas altruisme. Ca m'a fait m'interroger sur cette notion d'altruisme.
- Entre les relations qu'elle entretient avec ses animaux (des rats actuellement) et les êtres humains, je me suis toujours demandée s'il y avait une différence.
Face à ce type de questions, elle a souvent une réponse très "rationnelle", c'est à dire très franche et très détachée de toute émotion. Cela ne veut pas dire qu'elle n'en éprouve pas mais c'est toujours troublant.
Je ne développe pas plus. Je crois que j'ai, moi-même, pas mal évolué dans ma façon d'analyser les émotions et les sentiments. Disons que je suis moins troublée que lorsque j'ai découvert le fossé qui pouvait exister entre sa façon de ressentir et la mienne.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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- Prolifique
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Re: Ne rien ressentir
Moi aussi, je n'arrive pas à être triste aux enterrements. J'y suis "heureuse" de rencontrer des personnes que je n'ai pas vu depuis longtemps. Je sais que la tristesse arrivera plus tard, un peu chaque jour, quand je me réaliserai l'absence...
Pour le reste, j'aurais tendance à m'appuyer plutôt sur les choses positives qui ont été écrites.
D'abord, réfléchir sur ce qu'est un sentiment et une émotion (j'ai l'impression que tu emploies l'un ou l'autre indifféremment; ce n'est pourtant pas tout à fait la même chose).
Emotion: trouble intense de l'affectivité, réaction immédiate, incontrôlée ou inadaptée, à certaines impressions ou certaines représentations.
Sentiment: tendance affective lié à des émotions, des représentations, des sensations; état qui en résulte.
Donc des sentiments peuvent naître d'émotions mais pas seulement. Et on peut très bien avoir des émotions, des sentiments et ne pas savoir mettre de mots dessus.
Les choses positives:
- il se demande s'il a des émotions, preuve que ça ne lui est pas indifférent (sinon il ne se poserait même pas la question). Est-ce que ça le rend malheureux ? (parce que ça, c'est un sentiment)
- il peut éprouver de la joie mais ça ne lui semble pas aussi intense que chez les autres (au fait, qu'est-ce qu'il en sait de l'intensité de la joie chez les autres? peut-il la mesurer? non, il ne fit qu'aux manifestations extérieures de cette joie...
- il ressent de la colère face aux injustices (ben ça, c'est aussi un sentiment)
- il dit qu'il ne sait pas ce qu'est l'amour; alors, qu'est-ce qui l'a poussé à dire "je t'aime" (parce que c'est ce que tu attendais, je sais, alors posons la question autrement: pourquoi tenait-il à te dire ce que tu attendais, ou plus simplement, pourquoi tenait-il à te faire plaisir?)
L'amour pour ses enfants: là, je sais que ce n'est pas vraiment possible à faire, mais s'il pouvait, pour quelques jours, échanger ses enfants avec d'autres et qu'il soit obligé de se réadapter à d'autres, il se rendrait compte des liens qu'il a tissé avec ses enfants et qu'il lui permette de les comprendre, de les aimer sans paroles souvent et sans démonstration voyante.
De plus, avoir grandi dans une famille à problème sans avoir été bien entouré, ça n'aide vraiment pas à exprimer ses sentiments; on aurait plutôt tendance à se forger une cuirasse.
Il est possible enfin qu'il soit un peu déprimé en ce moment, ce qui expliquerait qu'il a tendance à tout voir un peu plus sombre que ça ne l'est en réalité.
Pour le reste, j'aurais tendance à m'appuyer plutôt sur les choses positives qui ont été écrites.
D'abord, réfléchir sur ce qu'est un sentiment et une émotion (j'ai l'impression que tu emploies l'un ou l'autre indifféremment; ce n'est pourtant pas tout à fait la même chose).
Emotion: trouble intense de l'affectivité, réaction immédiate, incontrôlée ou inadaptée, à certaines impressions ou certaines représentations.
Sentiment: tendance affective lié à des émotions, des représentations, des sensations; état qui en résulte.
Donc des sentiments peuvent naître d'émotions mais pas seulement. Et on peut très bien avoir des émotions, des sentiments et ne pas savoir mettre de mots dessus.
Les choses positives:
- il se demande s'il a des émotions, preuve que ça ne lui est pas indifférent (sinon il ne se poserait même pas la question). Est-ce que ça le rend malheureux ? (parce que ça, c'est un sentiment)
- il peut éprouver de la joie mais ça ne lui semble pas aussi intense que chez les autres (au fait, qu'est-ce qu'il en sait de l'intensité de la joie chez les autres? peut-il la mesurer? non, il ne fit qu'aux manifestations extérieures de cette joie...
- il ressent de la colère face aux injustices (ben ça, c'est aussi un sentiment)
- il dit qu'il ne sait pas ce qu'est l'amour; alors, qu'est-ce qui l'a poussé à dire "je t'aime" (parce que c'est ce que tu attendais, je sais, alors posons la question autrement: pourquoi tenait-il à te dire ce que tu attendais, ou plus simplement, pourquoi tenait-il à te faire plaisir?)
L'amour pour ses enfants: là, je sais que ce n'est pas vraiment possible à faire, mais s'il pouvait, pour quelques jours, échanger ses enfants avec d'autres et qu'il soit obligé de se réadapter à d'autres, il se rendrait compte des liens qu'il a tissé avec ses enfants et qu'il lui permette de les comprendre, de les aimer sans paroles souvent et sans démonstration voyante.
De plus, avoir grandi dans une famille à problème sans avoir été bien entouré, ça n'aide vraiment pas à exprimer ses sentiments; on aurait plutôt tendance à se forger une cuirasse.
Il est possible enfin qu'il soit un peu déprimé en ce moment, ce qui expliquerait qu'il a tendance à tout voir un peu plus sombre que ça ne l'est en réalité.
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- Prolifique
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Re: Ne rien ressentir
bonjour
moi je trouve que ton homme a une lucidité sur ce qu'il ressent qui manque a bcp de "NT" , et c'est positif.
Homme est surement aspie. et il a ce type de comportement. je 'n attends pas de mots de lui, ni de gestes, meme si il en fait de tps en tps "'parce qui'il croit que j'attends ça, on en parle parfois. oui, ca fait plaisir mais il 'n apas besoin de ca pour que je l'aime et inversement.
il a du mal a verbaliser le mien, donc je trouve que c'est positif ds votre cas.?..
le mien tente de savoir si c'est a cause de lui (et son "comportemnt" spécial) que je suis triste parfois il s'inquiete de ca.
je lui dis que non, souvent.et il repart "rassuré".
il est idem droit, sensible aux injustices, mis ne sait pas adapter son discours par ex, il parle en flots, pour sortir le max d'info,(et très vite) et si l'interlocuteur a cessé d'ecouter il ne "sait" pas. il a du mal a adapter la forme de son discours aussi.)
bref, je conçois que ça soit destabilisant mais on le vit ici aussi et bon, on reussi a avoir de bons moments aussi ce que je prends volontier!! (on a bcp de bons moments.la complicté s'installe autrement, par les centres d'interets communs (chez nous la musique, certaines series anciennes..) etc...il est aikidoka a l'extreme, mais je suis contente qu'il ait toruvé ca ds sa vie pour s'equilibrer car il le dit lui mem sinon il etait vraiment isolé ds son fonctionnment.
ça l'a bcp ouvert.
et puis son coté froid (sang froid aussi..à) a du bon, enc as d'urgence par ex....et il est parfait avec les enfants, les miens comme d'autres, il a un truc rassurant et droit.
il ya des cotés negatifs ("affectifs", ) et positifs (securité, droiture.)
(je prefere ca de loin a un "NT" . qui peut mentir ou vivre ds le non dit.)
bonne chance.
moi je trouve que ton homme a une lucidité sur ce qu'il ressent qui manque a bcp de "NT" , et c'est positif.
Homme est surement aspie. et il a ce type de comportement. je 'n attends pas de mots de lui, ni de gestes, meme si il en fait de tps en tps "'parce qui'il croit que j'attends ça, on en parle parfois. oui, ca fait plaisir mais il 'n apas besoin de ca pour que je l'aime et inversement.
il a du mal a verbaliser le mien, donc je trouve que c'est positif ds votre cas.?..
le mien tente de savoir si c'est a cause de lui (et son "comportemnt" spécial) que je suis triste parfois il s'inquiete de ca.
je lui dis que non, souvent.et il repart "rassuré".
il est idem droit, sensible aux injustices, mis ne sait pas adapter son discours par ex, il parle en flots, pour sortir le max d'info,(et très vite) et si l'interlocuteur a cessé d'ecouter il ne "sait" pas. il a du mal a adapter la forme de son discours aussi.)
bref, je conçois que ça soit destabilisant mais on le vit ici aussi et bon, on reussi a avoir de bons moments aussi ce que je prends volontier!! (on a bcp de bons moments.la complicté s'installe autrement, par les centres d'interets communs (chez nous la musique, certaines series anciennes..) etc...il est aikidoka a l'extreme, mais je suis contente qu'il ait toruvé ca ds sa vie pour s'equilibrer car il le dit lui mem sinon il etait vraiment isolé ds son fonctionnment.
ça l'a bcp ouvert.
et puis son coté froid (sang froid aussi..à) a du bon, enc as d'urgence par ex....et il est parfait avec les enfants, les miens comme d'autres, il a un truc rassurant et droit.
il ya des cotés negatifs ("affectifs", ) et positifs (securité, droiture.)
(je prefere ca de loin a un "NT" . qui peut mentir ou vivre ds le non dit.)
bonne chance.
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
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- Prolifique
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Re: Ne rien ressentir
Ce que semble vivre ton mari est mon quotidien depuis 40 ans.
Je savais déjà à l'adolescence que je ne ressentai pas ce que les autres semblaient ressentir mais ça m'a toujours fait souffrir. je pensais que je n'étais qu'une sorte de psychopathe ou sociopathe, uniquement centrée sur mes propres intérêts.
J'ai souvent demandé à mes différents therapeutes pour quoi j'avais la sensation de n'aimer les gens qu'en surface, donc ça ne date pas d'hier.
Il y a des périodes où je ne ressens rien, ça me plongeait dans des désarrois pas possibles. Avec le temps, et aussi du fait de mon diag' tardif, ça va un peu mieux mais je n'accepte toujours pas, je le reconnais. J'aimerai avoir la clé de l'armoire aux sentiments.
Je suis certainement "trop dans mon bocal" pour être suffisement connectée aux gens et avoir de véritables sentiments d'attachements. J'ai un neveu de 7/8 ans, que je reçois chaque année pour les vacances d'été, une semaine, mais ça pourrait être n'importe quel petit garçon. je suis une bonne tata, je fais tout pour qu'un petit garçon de cet âge ne s'ennuie pas, mais niveau "ressentis", ça ne suit pas.
Je passe de cdds en cdss dans le même établissement depuis 3 ans (crèche), et le décalage entre moi et les collègues est grand, souvent. L'une d'elle a perdu son père d'une manière tragique, les autres collègues se lamentaient pour elle, souhaitaient se rendre à l'enterrement du monsieur : au milieu de tout ça, il y avait un ovni qui ne ressentait rien à part une frustration par rapport à l'heure des dodos, des goûters et le désordre que "tout cela" allait faire dans le timing de la journée des petiots.
J'ai appris par contre à me comporter de manière plus sociale, à demander des nouvelles de certaines quand je savais qu'elles n'étaient pas au mieux de leur forme etc... mais ce n'est pas inné chez moi.
Autant la plupart des gens ne me manquent pas, autant parfois je souffre d'une solitude meurtrière. Paradoxal.
La colère, je connais et pareil, c'est souvent par rapport à l'injustice.
Les sentiments que je peux avoir me viennent de mes interêts spécifiques : mes chats, la photographie, la cuisine ou d'objets (l'achat d'un beau moule en silicone me rendra heureuse toute une journée, par exemple). Il y a des musiques qui me donnent des bonheurs plus grands que les êtres humains souvent.
Je savais déjà à l'adolescence que je ne ressentai pas ce que les autres semblaient ressentir mais ça m'a toujours fait souffrir. je pensais que je n'étais qu'une sorte de psychopathe ou sociopathe, uniquement centrée sur mes propres intérêts.
J'ai souvent demandé à mes différents therapeutes pour quoi j'avais la sensation de n'aimer les gens qu'en surface, donc ça ne date pas d'hier.
Il y a des périodes où je ne ressens rien, ça me plongeait dans des désarrois pas possibles. Avec le temps, et aussi du fait de mon diag' tardif, ça va un peu mieux mais je n'accepte toujours pas, je le reconnais. J'aimerai avoir la clé de l'armoire aux sentiments.
Je suis certainement "trop dans mon bocal" pour être suffisement connectée aux gens et avoir de véritables sentiments d'attachements. J'ai un neveu de 7/8 ans, que je reçois chaque année pour les vacances d'été, une semaine, mais ça pourrait être n'importe quel petit garçon. je suis une bonne tata, je fais tout pour qu'un petit garçon de cet âge ne s'ennuie pas, mais niveau "ressentis", ça ne suit pas.
Je passe de cdds en cdss dans le même établissement depuis 3 ans (crèche), et le décalage entre moi et les collègues est grand, souvent. L'une d'elle a perdu son père d'une manière tragique, les autres collègues se lamentaient pour elle, souhaitaient se rendre à l'enterrement du monsieur : au milieu de tout ça, il y avait un ovni qui ne ressentait rien à part une frustration par rapport à l'heure des dodos, des goûters et le désordre que "tout cela" allait faire dans le timing de la journée des petiots.
J'ai appris par contre à me comporter de manière plus sociale, à demander des nouvelles de certaines quand je savais qu'elles n'étaient pas au mieux de leur forme etc... mais ce n'est pas inné chez moi.
Autant la plupart des gens ne me manquent pas, autant parfois je souffre d'une solitude meurtrière. Paradoxal.
La colère, je connais et pareil, c'est souvent par rapport à l'injustice.
Les sentiments que je peux avoir me viennent de mes interêts spécifiques : mes chats, la photographie, la cuisine ou d'objets (l'achat d'un beau moule en silicone me rendra heureuse toute une journée, par exemple). Il y a des musiques qui me donnent des bonheurs plus grands que les êtres humains souvent.
Luna TMG
http://www.flickr.com/photos/lunatmg/?details=1 / détails
https://www.flickr.com/photos/lunatmg// vue d'ensemble
"Dans la photographie, il y a une réalité si subtile qu'elle devient plus vraie que la réalité" - Alfred Stieglitz
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https://www.flickr.com/photos/lunatmg// vue d'ensemble
"Dans la photographie, il y a une réalité si subtile qu'elle devient plus vraie que la réalité" - Alfred Stieglitz
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- Prolifique
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Re: Ne rien ressentir
Comme nous sommes en congé nous faisons le tour de la famille.
Hier c'est face à un nouveau-né que mon fils(16 ans) a eu une réaction qui peut étonner si on est pas averti !Il ne s'est pas levé de son fauteuil pour s'extasier devant la petite merveille comme tout le monde.
Il a juste dit " c'est bon je l'ai vu". Heureusement il était parmi des gens tolérants.
Je ne crois pas que ce soit de l'indifférence. Mais je ne sais pas exactement ce qu'il ressent. Comme Mars j'ai appris à ne pas trop insister, à relativiser mes réactions habituelles.
Je sais ( parce qu'il me l'a dit) que mon fils s'inquiète de la santé de sa cousine,la maman du bébé. Mais il ne lui dit pas à elle!
De plus les relations de famille pour lui c'est compliqué. Il a eu du mal jusque là à situer qui est qui, par rapport à qui, où ils habitent ...Savoir que son oncle est un de mes frères, donc le fils de ses grands- parents, et qu'il est maintenant lui même grand-père!! Connaître les prénoms a été très difficile aussi.
Et puis il y a des périodes qui vont trop vite pour lui. Quand il y a du nouveau, que des couples se forment, se cassent ...
A peine le temps de s'habituer ( environ 2 ans pour lui) et sa soeur change de petit ami!
Il a des "principes", sur les ruptures par exemple, il peut être "choqué". A nous de lui expliquer petit à petit les nuances.
La contre partie c'est qu'il apprécie les gens pour ce qu'ils sont et non par obligations familiale.
C'est très long. Hier c'était une des premières fois qu'il adressait spontanément la parole à ses oncle et tante...pour parler de ses centres d'intérêt à lui, mais cela a entraîné une discussion et c'est déjà ça. Et il a commencé à se sentir à l'aise quand il était le moment de partir!
Je lui ai juste dit au retour que j'étais contente qu'il soit en confiance avec d'autres adultes que nous 2, ses parents.
Je crois que le pire serait de conforter notre fils dans l'idée qu'il ne s'intéresse pas à la famille donc qu'il "n'aime pas"et de ne pas l'emmener avec nous ( ce qu'on fait parfois avec les ados typiques en période de "crise"), le laisser devant ses vidéos. Je pense qu'il faut beaucoup plus le stimuler qu'un autre, sans devenir rigide non plus.
A mon avis c'est ce que des parents peuvent ( doivent ??) faire quand ils vont bien ( mais on ne choisit pas !)Et puis il faut parler, expliquer, revenir en arrière, anticiper. Malheureusement on est souvent trop fatigués pour tout faire.
Pour ton mari c'est génial de se poser des questions ( ce serait bien que les maris NT se remettent en questions aussi!).
Pour moi c'est bien ça qui "prouve" ses
" sentiments ".
Encore une dizaine de st valentin comme celle là et il se comportera "presque" en amoureux transi !!
Bon courage. Bises à vous deux et vos enfants.
Ps : j'ai mis du temps à écrire. Je vois qu'il y a eu plein d'autres messages entre temps. J'espère que suis bien en phase avec la discussion du coup. Je t' envoie quand même mon opinion, une parmi d'autres.
Hier c'est face à un nouveau-né que mon fils(16 ans) a eu une réaction qui peut étonner si on est pas averti !Il ne s'est pas levé de son fauteuil pour s'extasier devant la petite merveille comme tout le monde.
Il a juste dit " c'est bon je l'ai vu". Heureusement il était parmi des gens tolérants.
Je ne crois pas que ce soit de l'indifférence. Mais je ne sais pas exactement ce qu'il ressent. Comme Mars j'ai appris à ne pas trop insister, à relativiser mes réactions habituelles.
Je sais ( parce qu'il me l'a dit) que mon fils s'inquiète de la santé de sa cousine,la maman du bébé. Mais il ne lui dit pas à elle!
De plus les relations de famille pour lui c'est compliqué. Il a eu du mal jusque là à situer qui est qui, par rapport à qui, où ils habitent ...Savoir que son oncle est un de mes frères, donc le fils de ses grands- parents, et qu'il est maintenant lui même grand-père!! Connaître les prénoms a été très difficile aussi.
Et puis il y a des périodes qui vont trop vite pour lui. Quand il y a du nouveau, que des couples se forment, se cassent ...
A peine le temps de s'habituer ( environ 2 ans pour lui) et sa soeur change de petit ami!
Il a des "principes", sur les ruptures par exemple, il peut être "choqué". A nous de lui expliquer petit à petit les nuances.
La contre partie c'est qu'il apprécie les gens pour ce qu'ils sont et non par obligations familiale.
C'est très long. Hier c'était une des premières fois qu'il adressait spontanément la parole à ses oncle et tante...pour parler de ses centres d'intérêt à lui, mais cela a entraîné une discussion et c'est déjà ça. Et il a commencé à se sentir à l'aise quand il était le moment de partir!
Je lui ai juste dit au retour que j'étais contente qu'il soit en confiance avec d'autres adultes que nous 2, ses parents.
Je crois que le pire serait de conforter notre fils dans l'idée qu'il ne s'intéresse pas à la famille donc qu'il "n'aime pas"et de ne pas l'emmener avec nous ( ce qu'on fait parfois avec les ados typiques en période de "crise"), le laisser devant ses vidéos. Je pense qu'il faut beaucoup plus le stimuler qu'un autre, sans devenir rigide non plus.
A mon avis c'est ce que des parents peuvent ( doivent ??) faire quand ils vont bien ( mais on ne choisit pas !)Et puis il faut parler, expliquer, revenir en arrière, anticiper. Malheureusement on est souvent trop fatigués pour tout faire.
Pour ton mari c'est génial de se poser des questions ( ce serait bien que les maris NT se remettent en questions aussi!).
Pour moi c'est bien ça qui "prouve" ses
" sentiments ".
Encore une dizaine de st valentin comme celle là et il se comportera "presque" en amoureux transi !!
Bon courage. Bises à vous deux et vos enfants.
Ps : j'ai mis du temps à écrire. Je vois qu'il y a eu plein d'autres messages entre temps. J'espère que suis bien en phase avec la discussion du coup. Je t' envoie quand même mon opinion, une parmi d'autres.
Liane, maman de trois enfants géniaux dont un ado avec "un petit plus"
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Re: Ne rien ressentir
Arduinna, je n'ai pas fait référence à ton message dans ma réponse mais, comme les autres, je trouve positif que ton mari s'interroge sur ses sentiments et émotions.
La liste que tu as transmise correspond bien à la façon rationnelle qu'a ma fille de s'exprimer sur son ressenti.
La liste que tu as transmise correspond bien à la façon rationnelle qu'a ma fille de s'exprimer sur son ressenti.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Re: Ne rien ressentir
D'accord avec Mars.!
Chez nous aussi, pour ma part, ce manque "apparent" de sentiment a été dur à vivre avec mon fils qui ne "rend" pas comme on pourrait s'y attendre les sentiments qu'on peut avoir pour lui....Au début, ça a été un vrai crève-coeur pour moi, mais maintenant, je fais avec puisque je sais que c'est différent.
A l'enterrement de mon grand-père Léo n'a pas non plus manifesté de tristesse...Juste le fait qu'il sait qu'on ne le verra plus....
Pour notre chien , partie au paradis des toutous après 14 ans 1/2 de vie avec nous, il m'a vue triste et m'a dit "tu es triste maman?", j'ai répondu oui et je lui ai dit "et toi?" il a semblé réfléchir et m'a dit "oh, oui moi aussi....on fait une VS papa?" (VS....jeu avec la nitendo DS en réseau.....) .....Etonnant, et en même temps à l'époque, je me suis dit que pour lui c'était peut-être un moyen de gérer cette disparition...Il a fallu plus d'un mois après pour qu'un jour (alors qu'il n'y avait aucun rapport...enfin apparent) il me dise" tu sais Maman, Métisse (notre chienne) me manque...
Je crois que chez nos aspis, c'est vraiment différent tous ces sentiments dans le sens où ce n'est pas "visible" comme chez la plupart des NT.
Chez nous aussi, pour ma part, ce manque "apparent" de sentiment a été dur à vivre avec mon fils qui ne "rend" pas comme on pourrait s'y attendre les sentiments qu'on peut avoir pour lui....Au début, ça a été un vrai crève-coeur pour moi, mais maintenant, je fais avec puisque je sais que c'est différent.
A l'enterrement de mon grand-père Léo n'a pas non plus manifesté de tristesse...Juste le fait qu'il sait qu'on ne le verra plus....
Pour notre chien , partie au paradis des toutous après 14 ans 1/2 de vie avec nous, il m'a vue triste et m'a dit "tu es triste maman?", j'ai répondu oui et je lui ai dit "et toi?" il a semblé réfléchir et m'a dit "oh, oui moi aussi....on fait une VS papa?" (VS....jeu avec la nitendo DS en réseau.....) .....Etonnant, et en même temps à l'époque, je me suis dit que pour lui c'était peut-être un moyen de gérer cette disparition...Il a fallu plus d'un mois après pour qu'un jour (alors qu'il n'y avait aucun rapport...enfin apparent) il me dise" tu sais Maman, Métisse (notre chienne) me manque...
Je crois que chez nos aspis, c'est vraiment différent tous ces sentiments dans le sens où ce n'est pas "visible" comme chez la plupart des NT.
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
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Re: Ne rien ressentir
ce qui m'interpelle dans cette discussion:
le pourquoi toujours en référer aux troubles divers que sont l'autisme, asperger...
Nous vivons dans une société (qui bouge un peu me semble-t-il) où on ne doit absolument jamais au grand jamais montrer ses sentiments.
J'habite en France depuis 8 ans, je venais de Belgique donc pas un grand écart tout de même, chaque jour je me dis quand même, quelles réactions ici!
Dire franchement nos sentiments joie, tristesse, peur, inquiétude même à des personnes qui vous connaissent et vous côtoient tous les jours, semble ici tellement énorme.
Le nombre de fois où je me dis, pourquoi ne suis-je pas muette et/ou ne parlons plus que des discussion de toilettage, point barre.
A l'inverse, je ne comprends absolument pas pourquoi, dans des situations courantes, ses coups de gueules incompréhensibles pour moi.
Deux mondes qui se cognent, où on ne doit jamais s'éfeuiller d'une mini couche de sentiment et où pour une lenteur de file dans un magasin on se prend méchamment la tête, à s'en rendre ridicule.
Vos garçons ados, vos hommes...n'avez-vous jamais lu (pour rigoler un peu) Les Hommes viennent de Mars, les Femmes de Vénus!
mon homme m'aime, il ne le dit qu'au moment du bidou du soir, à moitier endormit alors que je tente de finir mon chapitre...mais il le montre et il fait (banalement) ce que fait un homme qui aime.
Il ne montre pas sa peine quand quelqu'un s'en va (pour de bon) mais il n'est pas insensible.
Un gamin, montrer des sentiments, alors qu'on est dans une époque de klinex, et des jeux débiles où quand on fait "reset" tout recommence à zéro.
Je ne dis pas que se que vous constatez est faux, je ne veux pas minimaliser vos peines, vos peurs, vos inquiétudes, ceci dit les gens dit" normaux" sont comme vous les décrivez pour les gens dit "non-normaux".
Bien que comme vous je me pose la question de où est la normalité, et quelles sont ses références.
le pourquoi toujours en référer aux troubles divers que sont l'autisme, asperger...
Nous vivons dans une société (qui bouge un peu me semble-t-il) où on ne doit absolument jamais au grand jamais montrer ses sentiments.
J'habite en France depuis 8 ans, je venais de Belgique donc pas un grand écart tout de même, chaque jour je me dis quand même, quelles réactions ici!
Dire franchement nos sentiments joie, tristesse, peur, inquiétude même à des personnes qui vous connaissent et vous côtoient tous les jours, semble ici tellement énorme.
Le nombre de fois où je me dis, pourquoi ne suis-je pas muette et/ou ne parlons plus que des discussion de toilettage, point barre.
A l'inverse, je ne comprends absolument pas pourquoi, dans des situations courantes, ses coups de gueules incompréhensibles pour moi.
Deux mondes qui se cognent, où on ne doit jamais s'éfeuiller d'une mini couche de sentiment et où pour une lenteur de file dans un magasin on se prend méchamment la tête, à s'en rendre ridicule.
Vos garçons ados, vos hommes...n'avez-vous jamais lu (pour rigoler un peu) Les Hommes viennent de Mars, les Femmes de Vénus!
mon homme m'aime, il ne le dit qu'au moment du bidou du soir, à moitier endormit alors que je tente de finir mon chapitre...mais il le montre et il fait (banalement) ce que fait un homme qui aime.
Il ne montre pas sa peine quand quelqu'un s'en va (pour de bon) mais il n'est pas insensible.
Un gamin, montrer des sentiments, alors qu'on est dans une époque de klinex, et des jeux débiles où quand on fait "reset" tout recommence à zéro.
Je ne dis pas que se que vous constatez est faux, je ne veux pas minimaliser vos peines, vos peurs, vos inquiétudes, ceci dit les gens dit" normaux" sont comme vous les décrivez pour les gens dit "non-normaux".
Bien que comme vous je me pose la question de où est la normalité, et quelles sont ses références.
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Re: Ne rien ressentir
Merci à tous pour vos réponses qui sont très éclairantes.
Ce qui le préoccupe en ce moment, c'est pourquoi. Pourquoi lui ? pourquoi il est "fabriqué" comme ça ? Un rapport avec l'alcoolisme de sa mère pendant la grossesse ? Un grand-parent aspie aussi ? Bref, je ne suis pas sûre qu'il y ait de réponse.
Il me dit que je serais mieux sans lui (c'est vrai qu'en ce moment, je vais super mal). Mais quelque part, j'ai eu l'impression quand il a été question d'Asperger qu'enfin, tous ses comportements bizarres, voire blessants avaient un sens, une explication. (et aussi beaucoup de choses que j'interprétais de travers car je ne pouvais analyser les choses que de manière NT, n'ayant aucune conscience jusqu'alors qu'une autre façon de fonctionner existait).
Il me dit aussi que si je reste avec lui, ça va me couper de ma famille, qu'ils ont peur de lui (on en a parlé quand il a été question du diagnostic pour notre fils).
Tout cela est bien compliqué. Mais pour l'instant, je ne vois pas en quoi je serais mieux seule, et je ne me projette absolument pas avec un hypothétique prince charmant NT. (mais ça, ça dépasse mon mari qui ne comprend pas ce que je peux lui trouver, il pense qu'il ne peut m'apporter que du malheur).
Ce qui le préoccupe en ce moment, c'est pourquoi. Pourquoi lui ? pourquoi il est "fabriqué" comme ça ? Un rapport avec l'alcoolisme de sa mère pendant la grossesse ? Un grand-parent aspie aussi ? Bref, je ne suis pas sûre qu'il y ait de réponse.
Il me dit que je serais mieux sans lui (c'est vrai qu'en ce moment, je vais super mal). Mais quelque part, j'ai eu l'impression quand il a été question d'Asperger qu'enfin, tous ses comportements bizarres, voire blessants avaient un sens, une explication. (et aussi beaucoup de choses que j'interprétais de travers car je ne pouvais analyser les choses que de manière NT, n'ayant aucune conscience jusqu'alors qu'une autre façon de fonctionner existait).
Il me dit aussi que si je reste avec lui, ça va me couper de ma famille, qu'ils ont peur de lui (on en a parlé quand il a été question du diagnostic pour notre fils).
Tout cela est bien compliqué. Mais pour l'instant, je ne vois pas en quoi je serais mieux seule, et je ne me projette absolument pas avec un hypothétique prince charmant NT. (mais ça, ça dépasse mon mari qui ne comprend pas ce que je peux lui trouver, il pense qu'il ne peut m'apporter que du malheur).
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Re: Ne rien ressentir
j'ai bcp de mal a ressentir des emotions comme je les" vois ressenties " par d'autres par contre.
mais je els comprends intellectuellement très bien.(toujours ce coté analyse, exterieur.)
je me souviens m'etre fais la reflexion enfant sur le fait que je n'etais aps comme els autres sur ces sujets. et ado, j'ai utilisé des subterfuges pour me declarer forceemnt insensible ou rebelle.(pratique.)
pour les sentiments, je ne sais pas trop.je ne pense pas etre obligée de "montrer "mais savoir que 'lautre est la me suffit, et lui aussi.
je sais que je suis en decalage sur ces choses la en ecoutant mes amies sur le sujet. mais ca ne 'mennuie pas.
mais je els comprends intellectuellement très bien.(toujours ce coté analyse, exterieur.)
je me souviens m'etre fais la reflexion enfant sur le fait que je n'etais aps comme els autres sur ces sujets. et ado, j'ai utilisé des subterfuges pour me declarer forceemnt insensible ou rebelle.(pratique.)
pour les sentiments, je ne sais pas trop.je ne pense pas etre obligée de "montrer "mais savoir que 'lautre est la me suffit, et lui aussi.
je sais que je suis en decalage sur ces choses la en ecoutant mes amies sur le sujet. mais ca ne 'mennuie pas.
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
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Re: Ne rien ressentir
de mon point de vue d'asperger,je dirais que j'ai des émotions mais que ça
ne me parle pas et ne peut me les expliquer,donc que çà donne l'illusion de ne rien ressentir,mais c'est que ça me passe juste au dessus de la tête.
luciole80
ne me parle pas et ne peut me les expliquer,donc que çà donne l'illusion de ne rien ressentir,mais c'est que ça me passe juste au dessus de la tête.
luciole80
sur le même monde,mais pas sur la même longueur d'onde
luciole80(Ted diagnostiqué)
luciole80(Ted diagnostiqué)
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Re: Ne rien ressentir
A force de parler sentiments (ou absence de), voilà qu'on parle de divorce...
Mon mari me dit que je ne dois pas gâcher ma vie avec quelqu'un comme lui qui ne peut pas m'apporter ce que j'attends (un échange et un soutien affectif).
J'ai l'impression d'avoir épousé un mirage. Hormis la phase découverte l'un de l'autre, on a toujours été dans les problèmes (extérieurs au couple) à résoudre, donc dans l'action. Ou dans le concret (achat d'un maison), bien que je comprenne seulement maintenant que pour lui il n'y a pas non plus de projection affective dans un lieu de vie commun (et du coup un manque total d'implication dans l'amélioration du lieu de vie).
Il y a toujours des sentiments de mon côté, enfin je crois. Sinon, ce serait simple.
Mais je ne supporte plus certaines choses au quotidien. Je me suis souvent demandée (le grand a 6 ans) quel effet les remarques "à côté de la plaque" de son père pouvait avoir sur lui. Apparemment, vu qu'il a des difficultés de compréhension de tout ce qui n'est pas concret, ça n'a pas eu l'air de le traumatiser (enfin, j'espère...)
Je me pose les mêmes questions avec le petit qui est NT.
Par exemple, quand il pleure car il est fatigué, mon mari au lieu de lui faire un bisou pour aller le coucher, sort un truc du genre "allez, évacuation du parasite" (parce qu'à ce moment-là, le petit lui parasite effectivement la vie en hurlant).
D'un point de vue NT, c'est super rejetant !
Idem avec moi, quand je veux me lancer dans un projet, j'ai droit à des remarques du style "de toute façon, tu ne finis jamais rien". C'est peut-être une constatation, mais c'est surtout très blessant quand on attend les encouragements dont on a manqué dans son enfance et qu'on a besoin d'être porté par son conjoint.
Bref, le quotidien est super compliqué, parce qu'il est souvent fatigué, ne supporte pas l'agitation (normale) des enfants, leur crie dessus ou fait des remarques complètement déplacées.
Parce qu'il ne me soutient pas et que je me débats seule pour presque tout.
Parce que je porte la famille à bout de bras, lui compris et qu'au milieu je ne compte pour rien.
Au départ, je croyais que tout cela venait de son passé abandonnique, sa mère ne s'étant jamais occupé de lui et que ça s'arrangerait avec le temps.
Maintenant, il me dit qu'il n'y a aucun espoir qu'il s'améliore parce qu'il est "câblé comme ça", "qu'il lui manque des neurones à la base". Dans son raisonnement, je serais mieux avec quelqu'un d'autre qui pourrait m'apporter ce que lui ne peut pas et comme il souhaite que je sois heureuse, il pense que la meilleure solution serait qu'on se sépare.
Bref, je ne sais plus où j'en suis.
Mon mari me dit que je ne dois pas gâcher ma vie avec quelqu'un comme lui qui ne peut pas m'apporter ce que j'attends (un échange et un soutien affectif).
J'ai l'impression d'avoir épousé un mirage. Hormis la phase découverte l'un de l'autre, on a toujours été dans les problèmes (extérieurs au couple) à résoudre, donc dans l'action. Ou dans le concret (achat d'un maison), bien que je comprenne seulement maintenant que pour lui il n'y a pas non plus de projection affective dans un lieu de vie commun (et du coup un manque total d'implication dans l'amélioration du lieu de vie).
Il y a toujours des sentiments de mon côté, enfin je crois. Sinon, ce serait simple.
Mais je ne supporte plus certaines choses au quotidien. Je me suis souvent demandée (le grand a 6 ans) quel effet les remarques "à côté de la plaque" de son père pouvait avoir sur lui. Apparemment, vu qu'il a des difficultés de compréhension de tout ce qui n'est pas concret, ça n'a pas eu l'air de le traumatiser (enfin, j'espère...)
Je me pose les mêmes questions avec le petit qui est NT.
Par exemple, quand il pleure car il est fatigué, mon mari au lieu de lui faire un bisou pour aller le coucher, sort un truc du genre "allez, évacuation du parasite" (parce qu'à ce moment-là, le petit lui parasite effectivement la vie en hurlant).
D'un point de vue NT, c'est super rejetant !
Idem avec moi, quand je veux me lancer dans un projet, j'ai droit à des remarques du style "de toute façon, tu ne finis jamais rien". C'est peut-être une constatation, mais c'est surtout très blessant quand on attend les encouragements dont on a manqué dans son enfance et qu'on a besoin d'être porté par son conjoint.
Bref, le quotidien est super compliqué, parce qu'il est souvent fatigué, ne supporte pas l'agitation (normale) des enfants, leur crie dessus ou fait des remarques complètement déplacées.
Parce qu'il ne me soutient pas et que je me débats seule pour presque tout.
Parce que je porte la famille à bout de bras, lui compris et qu'au milieu je ne compte pour rien.
Au départ, je croyais que tout cela venait de son passé abandonnique, sa mère ne s'étant jamais occupé de lui et que ça s'arrangerait avec le temps.
Maintenant, il me dit qu'il n'y a aucun espoir qu'il s'améliore parce qu'il est "câblé comme ça", "qu'il lui manque des neurones à la base". Dans son raisonnement, je serais mieux avec quelqu'un d'autre qui pourrait m'apporter ce que lui ne peut pas et comme il souhaite que je sois heureuse, il pense que la meilleure solution serait qu'on se sépare.
Bref, je ne sais plus où j'en suis.
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- Prolifique
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Re: Ne rien ressentir
Est-ce qu'il a un suivi psychologique ? (il a une image très négative de lui-même et il m'a l'air dépressif; dans ce cas, quelqu'un qui va aussi mal ne peut pas être tourné vers les autres, les comprendre, il est complétement centré sur lui)
Quelqu'un qui puisse l'aider et t'aider aussi par la même occasion ?
Quelqu'un qui puisse l'aider et t'aider aussi par la même occasion ?