Les Relations Sociales (Y Compris Familiales) :

[Nic' AuDHD]

Bonjour à vous ! J'espère que vous vous portez bien ! Je voulais ouvrir un topic ce soir en rapport avec les relations sociales, notamment familiales, bien que j'ai été diagnostiqué avec le Syndrome D'Asperger (Autisme) anciennement appelé comme tel et le TDAH dans l'enfance, avec des re-confirmations récentes, j'ai pu probablement apprendre pas mals de codes, ayant encore quelques difficultés avec certains aujourd'hui, mais lorsque je suis confronté aux relations sociales (familiales aussi la plupart du temps), je peux tenir la conversation quelques minutes, mais après j'ai l'impression de ne plus savoir quoi dire, et du coup ça m'amène à retourner assez rapidement sur mes activités, bien que j'aime mes proches / ma famille de tout cœur, je me livre habituellement jamais énormément sur tout ce qui est familiale et autres, mais je me sentais parler à cœur ouvert très honnêtement à ce propos, je voulais savoir si vous ressentiez également les mêmes choses que moi et connaître aussi vos expériences aux niveaux des relations sociales, une fois de plus

[Hydrean]

Pareil pour ce qui est de mettre de la distance entre mes activités et ma famille etc alors qu’enfant je pouvais être plus bavard sur cela.

[Nic' AuDHD]

J'étais tout à fait pareil également

[Soline34]

Est ce que c’est le TSA ou bien l’évolution probable des relations familiales lorsqu’on devient adulte?

[Nic' AuDHD]

Peut-être un peu des deux, je ne saurais pas vraiment ce qu'une personne qui n'a pas mon fonctionnement pense à 100 %, c'est pourquoi j'aimerais avoir l'avis d'autres personnes qui ont ce dont j'ai.
Je remarque souvent les mêmes différences et non que familiales honnêtement, la durée des conversations : j'adore communiquer avec les gens, mais il y'a toujours un moment où je suis en difficulté pour les maintenir, et j'ai l'impression d'entrer en contact d'une manière plutôt différente des autres, disons que souvent je vais avoir tendance à peut-être trop détailler, trop parler ou pas assez, trop rire ou pas assez lol, par exemple, moi qui adore la musique, la plupart des gens avec qui je discute vont me dire qu'ils aiment bien tel album d'un tel artiste, et moi souvent je donne mon accord dessus et détaille sur les autres albums de l'artiste en question, le nombre de pistes sur l'album, les producteurs, et des fois je ne remarque pas que je développe peut-être un peu trop, je le ressens + maintenant, après si c'est lié à l'autisme, je ne saurais, mais je pense, je suis fatiguable assez rapidement : au niveau du bruit et autres stimulis comme la lumière j'ai l'impression, comme si je n'arrivais plus à réfléchir correctement + une sensation d'inconfort intérieur jusqu'à ce que "je revienne à un état de base" disons, j'adore pratiquer l'humour si je peux dire, mais des fois j'ai des problèmes là-dessus, comme si mon cerveau identifiait / traitait tout premièrement au premier degré, ce qui est de certains codes sociaux, je le maîtrise peut-être un peu plus que dans l'enfance, j'ai juste l'impression de ne pas être moi-même en les mettant en œuvre, comme par exemple, une fois que la personne me confie certaines choses, prononcé des petits : "ah ouais ?", "à d'accord", alors que moi je sais que c'est vrai, je n'aurais peut-être pas en étant moi-même là-dessus eu besoin de dire "c'est vrai ?", ou "ah ouais ?" pas méchamment , le contact visuel est toujours un peu dûr pour moi, car je suis partagé entre tellement de pensées lorsque je l'établis et je me sens jamais vraiment à l'aise, des fois j'arrive à ne pas y penser, comme si à chaque interactions je bloquait mon cerveau "en mode" concentration, ex : je dois bien regarder dans les yeux, je ne pense qu'à ce que la personne me dit, comme je le fais naturellement parler avec le cœur, avoir l'air "d'avoir l'air" pour la personne en face compréhensif de ses dires, mais tout ça, ça ne se voit pas je pense, mais au fond de moi, je le ressens, et souvent je vais assez rapidement retourner à mes intérêts (c'est-à-dire la musique), je dirais au final que je m'y prends un peu plus lorsque les discussions parlent de choses "qui mènent à quelque chose, si je peux dire" pas méchamment, et un peu plus de mal sur les discussions comme "il fait beau aujourd'hui ! Tel aliment coûte tel prix" les discussions un peu bâteaux comme une de mes proche disait

[ikh]

par exemple, moi qui adore la musique, la plupart des gens avec qui je discute vont me dire qu'ils aiment bien tel album d'un tel artiste, et moi souvent je donne mon accord dessus et détaille sur les autres albums de l'artiste en question, le nombre de pistes sur l'album, les producteurs, et des fois je ne remarque pas que je développe peut-être un peu trop,

Ça me fait ça aussi. Je ressors particulièrement des anecdotes qui sont rangées dans mon cerveau dans la « boîte mentale » de l'œuvre (pop-)culturelle (musique, mais également films).

j'adore pratiquer l'humour si je peux dire, mais des fois j'ai des problèmes là-dessus, comme si mon cerveau identifiait / traitait tout premièrement au premier degré,

Pareil. J'ai tendance à rebondir sur tout ou presque pour faire un jeu de mot. On dit que les gens n'écoutent pas tant pour comprendre que pour savoir quoi répondre. Moi, mon « temps de cerveau disponible » est accaparé par la blague à sortir.

ce qui est de certains codes sociaux, je le maîtrise peut-être un peu plus que dans l'enfance, j'ai juste l'impression de ne pas être moi-même en les mettant en œuvre,

Pas exclu que les neurotypiques jouent également leur rôle et que ça puisse leur peser.

je dirais au final que je m'y prends un peu plus lorsque les discussions parlent de choses "qui mènent à quelque chose, si je peux dire" pas méchamment, et un peu plus de mal sur les discussions comme "il fait beau aujourd'hui ! Tel aliment coûte tel prix" les discussions un peu bâteaux comme une de mes proche disait

Ce type de conversation avec peu de signal et beaucoup de bruit; tant les gens peuvent parler souvent pour meubler le silence plus que pour vraiment échanger de l'information pertinente.
Ces sujets sont également normalement peu clivants.

Ben non, le soleil qui cogne n'est pas mon ami avec ma peau porcelaine. Et puis cette pluie que la majorité qualifie volontiers de « mauvais temps » fournit un peu l'irrigation nécessaire à la nourriture qui nous maintient en vie, tout autant que le soleil pour la photosynthèse.
Et là, j'ai généralement des yeux exorbités qui se tournent vers moi pour avoir cassé l'ambiance, ou bien des personnes qui se mettent à défendre — parfois avec une ferveur quasi religieuse — l'idée qu'on ne puisse qu'appeler un ciel sans nuage « beau temps ». Je ne réponds pas l'attendu, je ne fais pas montre de panurgisme, je suis le problème.
D'où le fait que je me restreigne à l'humour systématique qui, s'il peut lasser assez rapidement, est en tout cas plus acceptable socialement en plus d'avoir une utilité potentielle sur le moral d'une petite minorité. L'autre avantage c'est que lorsqu'on nous range dans une case connue, on nous laisse plus facilement en paix, on cesse un peu d'être une énigme; pour ne pas dire une anomalie.

[Jeannot]

j'ai un copain que je propose souvent de boire un café avec et l'inverse souvent aussi (aujourd'hui il m'avais proposé de jouer sur sa console chez lui), après je me sens confortable avec lui, il m'a présenté ses anciens collègues tout à l'heure, l'un des deux ma proposé un café à moi, à lui et à mon copain, là maintenant j'essaye de garder mes distances avec ce collègue à lui j'essaye de voir si je peux lui faire confiance.

Mais il a une femme qui est venu lui faire coucou apparemment donc pour l'instant ça à l'air d'aller, avec ce collègue, il m'a montré ses musiques genre david bowie et johnny hallyday, il m'a beaucoup parlé de leurs décès comme si il pleurais sa nostalgie, et moi je lui ai montré un groupe qui s'appelait ceolskog un truc légèrement métal mais normal et "folk" (mon préféré c'est la musique sur la hongrie médiévale), ont a bien partagé.

C'était à la fin une bonne surprise mais le coup où il m'a presque direct demandé les contacts (mais mon copain et lui se connaissaient déjà depuis des années) c'était bizarre pour moi et ça m'a fait sursauter, mais c'était par rapport à un petit accord financier entre nous trois, après le deuxième collègue ça se voyait qu'il regrette d'être là un peu, j'imagine les voir se chamailler un peu.

Mon copain d'habitude on se parle souvent du même sujet, il ramène toujours son histoire sur la lozère et parfois on se suit pas mais ont s'entend bien, il dit qu'il veux partir en lozère et je lui dit que je voudrais aller à caen (je vis à nîmes mais je suis de manche de base) pour mes projets de formation et d'avoir un bon travail au lieu de me faire chier en industriel avec un directeur con et insouciant.

Il a tendance à me demander beaucoup d'aller boire un autre café ailleurs, je contre ça un peu mais après il me dit que c'est lui qui paye ou qu'on aille marcher un peu comme ça rien a trop payer, il a pas beaucoup de sous et il m'a demandé d'acheter une montre pour lui avec un gars qui passait nous vendres des trucs, je lui ai acheté une montre pour moi et mon copain m'a demandé de lui en acheter une aussi, je lui ai dit plus tard et heureusement que son collègue était là, à la place c'est lui qu'il a payé.

Le seul hic c'est que j'avais pas grand chose à dire comme d'hab, dans ma tête ça circule beaucoup et mon copain c'est pas mieux en plus qu'il parle d'autre chose, qu'il veux partir en lozère, qu'il change d'avis, et après qu'il reveux partir en lozère, comme moi qui n'arrive pas à faire des choix comme situer une histoire sur une carte et fixer une personnalité pour mes personnages.

Je connais pas grand chose sur la culture mais c'est pas les même sujets que j'expertise donc je parais comme cultivé. Après je suis plus curieux de vous tous que les gens comme mon copain ou ses collègues. Donc c'est vraiment un paradoxe d'être diagnostiqué autiste, et d'être plus confus sur comment sont les autistes que des gens qui ne le sont pas...

[Chimera]

Modération (Curiouser) : Début des messages déplacés

Me faire dire que je suis égoïste une fois de plus, car je ne pose pas assez de questions sur la vie de la personne. Et que ça fait des années que cette personne pensait ça de moi, sans me le dire.

Je le vis mal et ça me rend triste. Je fais déjà pas mal d'efforts pour prendre en considération les émotions des autres, mais je galère vraiment trop avec le "small talk", ça me vient vraiment pas naturellement. C'est pas que je m'en fous de l'autre... c'est que je pars automatiquement du principe que s'ils veulent partager des choses avec moi, ils le feront d'eux mêmes. Or, ce n'est pas toujours le cas J'implore ma cervelle d'intégrer cet automatisme un jour...

[seul]

Me faire dire que je suis égoïste une fois de plus, car je ne pose pas assez de questions sur la vie de la personne. Et que ça fait des années que cette personne pensait ça de moi, sans me le dire.

Je le vis mal et ça me rend triste. Je fais déjà pas mal d'efforts pour prendre en considération les émotions des autres, mais je galère vraiment trop avec le "small talk", ça me vient vraiment pas naturellement. C'est pas que je m'en fous de l'autre... c'est que je pars automatiquement du principe que s'ils veulent partager des choses avec moi, ils le feront d'eux mêmes. Or, ce n'est pas toujours le cas J'implore ma cervelle d'intégrer cet automatisme un jour...

Je vis le même problème mais sur tous genres de discussions, pas que sur le small talk.

[ikh]

Je fais déjà pas mal d'efforts pour prendre en considération les émotions des autres, mais je galère vraiment trop avec le "small talk", ça me vient vraiment pas naturellement. C'est pas que je m'en fous de l'autre... c'est que je pars automatiquement du principe que s'ils veulent partager des choses avec moi, ils le feront d'eux mêmes. Or, ce n'est pas toujours le cas J'implore ma cervelle d'intégrer cet automatisme un jour...

Ça résume assez bien mon fonctionnement également.
Du coup, j'imagine que des personnes m'ont trouvé égoïste aussi.
Ça pourrait expliquer certains éloignements vécus par le passé.

[Chimera]

Du coup, j'imagine que des personnes m'ont trouvé égoïste aussi.
Ça pourrait expliquer certains éloignements vécus par le passé.

Pareil oui, normalement la réaction des autres est de s'éloigner sans un mot, pas de dire franchement ce qu'ils pensent de nous. Dans un sens c'est bien de le savoir (même si je m'en doutais déjà...).

Je me demande à quel point je dois me battre pour accommoder les autres. Expliquer mon fonctionnement n'aide pas vraiment (c'est perçu comme une 'excuse'). Si j'en faisais qu'à ma tête, je ne parlerais que de ce qui m'obsède en ce moment, ou de mes intérêts spécifiques.

J'imagine que ça ne mange pas de pain de poser une question de temps en temps, mais est-ce que ça leur plairait de savoir que je fais ça par obligation et qu'au fond je m'en fiche ? C'est un peu le problème sempiternel du masking, on se contente de reproduire bêtement ce qu'on attend de nous et au final c'est ça qui porte préjudice plus que l'absence du comportement voulu.

Je me dis que je devrais me contenter des personnes avec qui je peux partager un sujet ou une activité, et ne pas m'attendre à ce que la connexion perdure au-delà de ça (mais si c'est le cas, ben tant mieux). Peut être que tout ça c'est parfaitement normal et que je cogite juste trop dessus car je galère à forger des amitiés. Je demanderai à ma psy, c'est ma référente de normalité dans les relations humaines.

[ikh]

Pareil oui, normalement la réaction des autres est de s'éloigner sans un mot, pas de dire franchement ce qu'ils pensent de nous. Dans un sens c'est bien de le savoir (même si je m'en doutais déjà...).

Cela m'est arrivé de laisser des relations se déliter ou d'y couper court. Parfois consciemment, pour me protéger de tiers m'ayant blessé. Parfois à mon corps défendant, parce que je ne suis guère du genre à prendre l'initiative de la conversation pour prendre des nouvelles (ni même d'ailleurs pour en donner). Je me contente de fournir ou glaner des informations factuelles; parfois pour partager un vécu.

Je me demande à quel point je dois me battre pour accommoder les autres. Expliquer mon fonctionnement n'aide pas vraiment (c'est perçu comme une 'excuse').

« Une excuse pour faire aucun effort » m'a-t-on une fois mis dans les dents. :–(
[Attendu que je le rabâche à l'envi, j'ai conscience du trauma.]

Si j'en faisais qu'à ma tête, je ne parlerais que de ce qui m'obsède en ce moment, ou de mes intérêts spécifiques.

Ça aussi, j'ai pratiqué. Sauf à tomber sur une personne très patiente ou véritablement intéressée par le sujet, on lasse malheureusement rapidement son public.

J'imagine que ça ne mange pas de pain de poser une question de temps en temps, mais est-ce que ça leur plairait de savoir que je fais ça par obligation et qu'au fond je m'en fiche ?

Je crois que trop souvent, peu importe l'authenticité des questionnements; seules comptent l'opportunité de parler de soi (même sans réelle écoute) et les convenances. Apparences parfois ostensiblement fallacieuses, par exemple dans un courriel se terminant par la formule « Cordialement. » incluse par défaut dans la signature et conservée malgré la teneur outrancière et rageuse du message.

Je me dis que je devrais me contenter des personnes avec qui je peux partager un sujet ou une activité

Ce que j'appelle « le liant ». Je crois arriver à m'accointer (sans doute trop superficiellement) avec les gens en fonction des intérêts communs (mais pas forcément restreints). J'ai par contre beaucoup de mal à les faire parler de leur vie autrement que par un vague « Quoi de neuf ? »
La machine sait qu'elle est une mauvaise machine.

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