Qu'est-ce que la procrastination ? (pour vous)

[Comte_Pseudonyme]

Avant de créer ce sujet, j'ai fait quelque effort pour m'assurer qu'il n'y en avait pas déjà un consacré à la question.

J'ai comme un sentiment de déjà vu. Avant de créer un sujet sur cette question, je voulais m'assurer que ça n'avait pas déjà était fait. Et qui voilà que je croise ? Moi.

Ma vie est donc un cycle sans fin où je vais vers le mémoire, puis le fui en me disant que ce sera jamais bien, et puis que ça sert à rien parce que j'aurai pas de prix ou ne serait jamais lu, que sais-je, ou encore que je ne vais pas produire de connaissance, etc.

La joie du sur place.

C'est déprimant.

[daphnée]

Modération (Curiouser) : Fusion de deux sujets

Bonjour,

Que pensez-vous de la procrastination ?

Quel lien pouvez-vous établir dans la vie d'un personne autiste ? Quelles notions différentielles d'autre part ?

Merci.

( Désolée pour mes questions sorties de nulle part, si elles n'ont aucun sens , n'hésitez pas les modérateurs à les supprimer j'essaie régulièrement de résoudre des énigmes dans ma vie merci de votre compréhension... Et les gens qui veulent juste critiquer merci de vous abstenir également j'ai pas besoin de critiques gratuites en ce moment, vous connaissez pas toute ma vie merci).

[PetitNuage]

Bonjour,

J'ai emprunté à ma bibliothèque un livre " Je m'y mets dans 5 minutes, Motivation ou procrastination, la méthode pour choisir le bon camp ! " de Robin Tyonnel.

Je l'ai à peine commencé ( je procrastine !! ) mais il semble intéressant et surtout plein de schémas et donc facile d'accès.

Pour ma part, je précise non diagnostiquée, je pense que c'est le manque de temps, ou plutôt la mauvaise gestion du temps qui me pousse à reporter les choses qui me pèsent.

[daphnée]

Ok super merci

[Curiouser]

Il y a une fiche d'Igor Thiriez sur la procrastination :

La procrastination est la tendance à différer, à remettre au lendemain une décision ou l’exécution de quelque chose. Il ne s’agit pas d’une maladie mais d’un comportement. Si ce comportement est parfois le symptôme d’un trouble psychiatrique, il n’est la plupart du temps associé à aucune maladie.

Version pdf à télécharger


Il indique également une mention bibliographique :

• Bruno KOELTZ : Comment ne pas tout remettre au lendemain (Odile Jacob, 2006)

[seul]

Je ne fais presque jamais de procrastination, sincèrement. J'en faisais à l'époque de l'école où je disais, demain, révise ! Mais je ne le faisais pas.

[Curiouser]

J'ai fusionné avec un ancien sujet. Il y a différentes ressources déjà citées dans les messages précédents, dont une vidéo du psychologue PsykoCouac :

Après vérification, PsykoCouac a fait une vidéo sur le sujet :

[Curiouser]

De même, de manière plus globale, j'ai trouvé rapidement ce petit article, qui date de 2019 :

procrastinationinfographie_2019.jpg

Les Français sont-ils adeptes du "tout remettre à demain"? Un sondage publié [le 25 mars 2019] tend à répondre par la positive: 58% affirment en effet procrastiner. A défaut de faire du rangement, le ménage ou de l'administratif, ils privilégient le plaisir de regarder des vidéos, la télé ou une série (47%), la navigation sur Internet (46%), ou encore la sieste (32%).

Pour près de six Français sur dix (59%), le manque de motivation est la première raison de procrastiner devant la pénibilité de la tâche à accomplir (52%) et la fatigue (38%).

Résultat: 44% décident de s'y coller dans l'urgence, 19% ont des difficultés à se concentrer et 16% bâclent les tâches importantes.

Edit : de façon plus poussée, un compte rendu sur une étude datée de 2022 :

• La procrastination et ses mécanismes (Institut du cerveau)

La procrastination : un comportement courant, mais incompréhensible

La procrastination est une habitude qui affecte de nombreuses personnes, quel que soit leur âge ou leur situation professionnelle. Son mécanisme est paradoxal : bien que nous sachions que remettre une tâche à plus tard peut avoir des conséquences négatives, nous persistons dans ce comportement. Ce phénomène n'est pas seulement une question de paresse ou de mauvaise gestion du temps. En réalité, des recherches récentes montrent que la procrastination est liée à des processus cérébraux complexes et à une gestion interne du temps et des efforts.

L'étude réalisée par Raphaël Le Bouc et ses collaborateurs à l'Institut du Cerveau se penche précisément sur les processus cérébraux qui sous-tendent ce comportement, en mettant l’accent sur une région spécifique du cerveau : le cortex cingulaire antérieur.

Les mécanismes cérébraux de la procrastination
Le calcul coût-bénéfice dans le cerveau

Selon les conclusions de l’étude, la procrastination serait fortement influencée par un calcul interne qui oppose le coût de l’effort à la récompense anticipée. Ce calcul se déroule dans une zone du cerveau appelée le cortex cingulaire antérieur. Cette région cérébrale est impliquée dans les décisions complexes, où les avantages immédiats sont mis en balance avec les bénéfices à long terme.

Lorsque nous devons décider si nous allons faire une tâche ou la repousser, notre cerveau évalue les efforts nécessaires pour accomplir cette tâche et compare ces efforts à la récompense ou aux conséquences que nous en attendons. Si l'effort semble trop élevé par rapport à la récompense immédiate, notre cerveau choisit alors de repousser la tâche à plus tard.

L'influence des procrastinateurs sur la perception de l'effort

Ce qui est fascinant dans cette étude, c’est que les procrastinateurs semblent avoir une perception modifiée de l'effort. Lorsque ces individus évaluent une tâche à accomplir, le signal de l’effort — c’est-à-dire la sensation que cette tâche sera difficile ou contraignante — s’affaiblit rapidement dans leur cerveau, notamment au niveau du cortex cingulaire antérieur. En d’autres termes, les procrastinateurs ont une moindre perception de l’effort nécessaire pour réaliser la tâche dans le futur, ce qui rend plus facile pour eux de la remettre à plus tard.

Ce phénomène a une explication neurologique profonde : les procrastinateurs semblent percevoir l’effort comme étant moins lourd à mesure que le délai de la tâche s’éloigne. Le résultat est que cette perception diminuée de l’effort rend plus difficile pour eux de s’engager immédiatement dans la tâche. Ce mécanisme explique pourquoi ces individus ont tendance à repousser systématiquement leurs obligations.

Comprendre la procrastination pour mieux la contrôler

Les découvertes sur les mécanismes cérébraux de la procrastination ouvrent des pistes intéressantes pour lutter contre ce comportement. Comprendre qu’il s’agit d’un phénomène lié à une gestion du temps et de l’effort dans le cerveau pourrait mener à des stratégies de modification comportementale et des interventions thérapeutiques.

Par exemple, des programmes d’entraînement visant à modifier la perception de l’effort ou à améliorer l’évaluation des récompenses pourraient être développés pour aider les individus à combattre la procrastination. Ces approches pourraient être particulièrement utiles dans des contextes professionnels ou académiques, où la procrastination est souvent un frein à la productivité et à la réussite.

[daphnée]

Merci pour les pistes.

Tout ça me parrait vaste dans mon état actuel pour cibler le truc qui me correspond

Je crois que le plus probable c'est que mon corps ait dis stop à force de sur adaptations constantes...

[Comte_Pseudonyme]

Avant de créer ce sujet, j'ai fait quelque effort pour m'assurer qu'il n'y en avait pas déjà un consacré à la question.

J'ai comme un sentiment de déjà vu. Avant de créer un sujet sur cette question, je voulais m'assurer que ça n'avait pas déjà était fait. Et qui voilà que je croise ? Moi.

Ma vie est donc un cycle sans fin où je vais vers le mémoire, puis le fui en me disant que ce sera jamais bien, et puis que ça sert à rien parce que j'aurai pas de prix ou ne serait jamais lu, que sais-je, ou encore que je ne vais pas produire de connaissance, etc.

La joie du sur place.

C'est déprimant.

Je reçois une notification me disant qu'il y a eu post sur ce sujet. « Tiens, ça à l'air intéressant ! Et le sujet n'est pas long. » Et je me rends compte que c'est moi qui est l'origine... et je me rends compte que j'avais déjà rédouvert mon propre sujet une fois par le passé.

Eh bien. Je ne sais pas trop ce que ça dit de moi, mais je sais que mon côté tête en l'air, oubliant beaucoup pour penser à autre chose amuse beaucoup au taff.

Je continue de procrastiner pour tout un tas de trucs. Permis, écriture, lecture... Mais bon. La vie sera fini avant que j'ai eu le temps de dire zwapiti.

[daphnée]

Haha désolée d'avoir relancé le sujet et t'avoir rappelé ton sujet fantôme

Il avait disparu depuis 2022 aussi

T'inquiète c'est normal je pense avec la surcharge mentale et l'intérêt que tu as pour de nombreuses choses à la fois, je te comprends très bien...

Pour le permis, perds pas espoir. J'ai commencé à le tenter après le bac ( avant 20 ans) et viens de l'obtenir à 32 ans (presque 33...). Après une centaine d'heures de conduite et 5 présentations à l'examen en tout donc tu sais... Faut se lancer. Mais pour ça faut pouvoir aussi : temps et argent. Ça coûte mon dieu...

[Meruqra]

Autant me poser la question "quel votre rapport à la respiration"

Plus sérieusement, pour moi ça survient dans les cas suivants :
- tâches qui ne m'apportent aucune satisfaction, ni immédiate ni après leur fin
- quand j'ai trop de choses à faire / idées en tête en même temps
- quand cela implique des interactions sociales non nécessaires et / ou conflictuelles
- en cas de surcharge sociale / sensorielle / émotionnelle
- en cas de choix à faire, pire quand le choix en question a une incidence mineure
- quand la tâche a été demandée de manière agressive et / ou va engendrer des propos désobligeants quoi qu'il arrive

Etrangement, malgré tout, je ne m'en plains pas vraiment, c'est que ça ne doit pas me causer de tort dans mon quotidien.

Heureusement, dans le cadre du travail, j'arrive à gérer et au contraire je procrastine bien moins que mes collègues. C'est même plutôt l'inverse, j'ai une grosse productivité (malgré mes temps de pause quotidiens très élevés).

[daphnée]

J'ai entendu parler d'un truc par rapport à l'autisme qui est d'avoir un gros mal-être dans une situation où une tâche à faire parraît trop importante.
Par exemple: trop de choses à faire / faire du ménage...

Moi j'ai un soucis c'est que j'ai du mal à fragmenter. J'aime tout ranger, ou tout laver, ou avancer suffisamment dans les choses que j'ai à faire. J"ai du mal avec le conseil "commence par un petit truc", mon cerveau beug là-dessus. Ca me motive pas assez lol... Donc je me stresse de ouf avant de commencer à faire ce que j'ai envie de faire. En gros je crois que je suis encore un peu dans le déni par rapport à mes capacités.

J'arrive pas à me placer. Je fais à l'intuition. J'ai besoin que telle chose soit faite en entier et correctement car c'est important pour moi et je veux pas être stoppée là-dedans, ou du moins je peux faire des pauses, mais je veux pas qu'on m'en empêche, et voilà voilà, c'est important.
Car si qqun me retarde quand j'ai un truc en tête ça me frustre et me rend mal.

Pour autant, je peux littéralement m'effondrer avant, me sentir mal, être chiante, etc... Tant que j'aurais pas franchi le pas de le faire.

Si ça parle à quelqu'un, je vous écoute

Mes questionnements juste avant l'étape 2nd avis diagnostic sont franchement en train de me remuer sévèrement, mais vraiment, ça quitte pas ma tête, ça me boulverse, je suis même en train de diminuer mon antidépresseur d'un cran, je me sens mal, j'ai l'impression que cet anti-dépresseur n'est pas ce qu'il me faut, c'est la dernière ligne droite avant d'arriver devant la psychiatre qui enfin me dira ce qu'elle pense de mon cas, et sachez que franchement c'est comme arriver au bout d'un marathon, j'ai un espèce d'essoufflement dans ma vie là. Allez savoir pourquoi, mais ça va pas trop.

Ca fait un an et demi que je suis en burn out et pour mon cas je parlerais pas de procrastination mais de figement, et je reprends le dessus, un tout petit peu. Ou beaucoup puis plus du tout. Le sujet de la procrastination reste intéressant.

Pardon si mon texte n'est pas clair y'a autant de bordel dans ma tête actuellement que dans ma vie et je vais essayer de m'endormir, même avec deux Seresta je suis éveillée là. J'ai même plus de rythme.

[Bubu]

Bonne question. Pour moi, la procrastination, c'est le quotidien.
En tout cas, cette conférence m'a épuisé. Je m'en vais me reposer.

[daphnée]

J'ai trouvé ce sujet qui décrit mieux ce que je ressens que la procrastination actuellement :

https://www.letemps.ch/societe/sciences ... une-prison

Et je pense qu'au-delà de fuir des problèmes en particulier, je fuis le " trop".

D'ailleurs j'avais trouvé un livre passionnant sur ce sujet j'ai archivé le titre quelque part je vous le donnerai si ça vous intéresse.

Mais ici c'est un sujet subtil car évidemment je pense que c'est distinct des intérêts restreints. A moins que ces derniers soient dans ce cas précis utilisés à cette fin.

Il me semble qu'un intérêt restreint ( ou intérêt spécifique) est sensé apporter du bien-être. C'est du bien-être sur le moment ? Ou après ? Ou les deux ? Et est-ce que lors d'une dépression on peut ressentir du mal-être lorsque que l'on est sur un intérêt spécifique?

Là ce sont des questionnements en cascade que j'ai et je veux pas tout mélanger désolée mes ressentis sont complexes et lointains ( ancrés dans le temps) et ont évolué c'est difficile de tout démêler.