Hydrean a écrit : ↑vendredi 31 janvier 2025 à 19:55
Comme ce cliché appartient à l'univers sexiste, j'émets l'hypothèse que les personnes qui se servent de ce cliché ont une vision plus stéréotypée des genres, sont potentiellement plus souvent des hommes (cliché circulant dans les milieux sexistes même si ça ne veut pas dire qu'une femme ne peut y adhérer), et donc sont peut-être, par conséquent, attachées à l'idée qu'une vie de couple est indispensable et qu'on ne peut trouver son épanouissement autrement, qu'on ne peut partager et être vulnérable avec personne d'autre, par exemple un animal.
C'est pas qu’une question hommes (en vrai ça le dépasse)mais aussi d'éducation/culture souvent lié à une croyance religieuse qui touche aussi bien les hommes que les femmes.
Ne serait-ce que sur Internet je comptes plus le nombres de femmes/ado qui se se propulsent comme des mères alors qu’elles savent à peine s’occuper d’elles-mêmes
Quant des religions instruisent qu'en étant une une femme du devrait te préserver quitte à te mettre en tête une image perverse que tu renverrais/dont tu es coupable ils faut pas s’étonner qu’une certaine dynamique pas forcément saine devient une généralité plus qu’une option.
C'est vrai que la religion, ou plutôt le degré de conservatisme religieux pour être exacte, exacerbe les attentes sociales sur ce que la personne "devrait" faire de sa vie. Comme tu dis, on ne peut même plus vraiment parler d'
option, c'est plus une sorte de
trajectoire.
Cela dit, c'est plus étendu encore.
Disons que, oui, le conservatisme religieux pose des normes sociales très rigoureuses
(pour peu qu'elles soient réellement suivies dans l'intimité des personnes). J'avoue aussi être assez larguée concernant l'imbrication de la religiosité dans les cultures plus laïques.
Mais les normes existent de toute façon plus globalement. Dans ce cas, elles sont peut-être moins "extrêmes", par exemple pas d'injonction au sexe après mariage hétéro uniquement ; mais quand même présentes, par exemple jugement d'une femme pour sa sexualité, parfois sans même la connaître, en se basant sur sa tenue.
Quant aux hommes (on en a un exemple dans l'article que tu as partagé), si leur genre leur vaut une place privilégiée par rapport aux femmes dans le patriarcat, global (et pas juste religieux ou d'une culture précise), ils apprennent néanmoins aussi, dès l'enfance, des normes genrées et pouvant leur nuire.
En fait, bien qu'il y ait des inégalités en défaveur des femmes, c'est un système qui ne réussit à personne...
Et puis de façon plus globale encore, donc au-delà de la question des inégalités de genre, une personne qui fait ce qu'elle veut dans sa vie, à partir du moment où ça n'est pas ce qui est considéré comme normal
(parce qu'on peut aussi avoir des désirs qui correspondent à la norme et c'est complètement légitime), elle dérange.
C'est donc plus facile, afin d'apaiser ce dérangement, de le rationaliser en mode "non mais la personne est pas vraiment heureuse en fait ou alors elle croit l'être, mais un jour elle va réaliser et ce sera trop tard".
(D'ailleurs le "un jour elle va réaliser et ce sera trop tard", on le retrouve dans une vision religieuse conservatrice, pour le jugement divin d'une personne qui se rendrait coupable de ce qu'on considérerait comme péché(s) ; mais c'est plus que ça.)
Du coup, concernant le cliché de la femme célibataire à chats sans enfants, souvent associée au féminisme ou au progressisme de façon générale, vue comme "compensant l'absence de partenaire (souvent homme) et d'enfants" :
Il me semble probable que les personnes qui en usent soient des personnes qui ne peuvent s'admettre que le couple n'est finalement, réellement pas obligatoire. Donc probablement que ce sont une bonne partie d'hommes, adhérant plus ou moins aux idées masculinistes, vu que c'est l'adhésion aux normes qui rend le couple "indispensable" pour pas mal d'hommes, que ces normes privent du partage émotionnel hors-couple qui leur ferait pourtant beaucoup de bien. D'où l'"incapacité" à concevoir, de peur de devoir s'avouer qu'on peut trouver son équilibre hors-couple si on déconstruit ces normes, qu'une femme, ou plutôt
figure clichée — quoiqu'elle existe

— qui les dérange de par son manque de partenaire et d'enfants, soit vraiment heureuse comme ça. Sinon, qu'est-ce que ça dit sur eux ?
Après ça peut être repris par des femmes, bien sûr.