En soi, une fraude n'est pas impossible, mais cette théorie me fait surtout penser à un refus de croire que le résultat de l'élection soit réellement possible... D'ailleurs, ç'avait été la même chose lors de la défaite de Trump la dernière fois : fraude suspectée car une partie de l'électorat ne pouvait croire qu'il eût perdu, en plus de Trump lui-même.*
J'avoue ne pas avoir creusé le sujet pour cette fois, parce que je peine à accorder du crédit à une théorie qui me fait tant penser au scénario d'il y a 4 ans (enfin, certain·es y croient toujours).
Et aussi parce que... ben, il n'y a rien d'étonnant au résultat de cette élection.
Rien d'étonnant vu le système électoral aux USA, d'une part.
D'autre part, vu la banalisation grandissante des idées allant à l'encontre des droits humains.
Cela va bien plus loin que la scène politique, même si rien que là on voit bien que ça grimpe
(Marine LePen au second tour des deux dernières élections françaises avec un plus gros pourcentage de voix la deuxième fois et Emmanuel Macron comme autre choix le plus favorisé — ça en dit long —, plus globalement la dédiabolisation volontaire du RN ne serait-ce que par le nom, l'extrême-droite qui monte en Europe, etc.).
Ça concerne aussi le peuple, le dialogue général.
Les prises de conscience concernant les diverses populations opprimées, l'accès grandissant à l'information que ce soit pour soi-même ou pour apprendre sur autrui, l'élargissement de la compréhension de l'espèce humaine ayant été facilité par le boom d'Internet puis des réseaux sociaux (donc les luttes sociales avec), sont perçus
(bien qu'il reste énormément de chemin avant d'arriver à une égalité) comme une menace pour les privilèges en place, qu'il est donc nécessaire d'abandonner. Une menace pour le confort cognitif, car il faut remettre en question ses schémas de pensée afin d'inclure des personnes qui, pour le moment, n'y ont pas leur place s'il faut faire plus que juste les tolérer de loin, parce que cela revient à devoir se mettre à jour.
Et dans le climat actuel malheureusement, pour un bon paquet de personnes,
"se mettre à jour", ça n'est pas une nécessité humaine, c'est une "exigence d'une pensée sectaire wokiste, de la cancel culture, une perte de valeurs, un danger pour nos enfants, etc.".
J'en avais parlé sur le topic du complotisme
(ouais je m'auto-cite, go cry about it )
Deoxys a écrit : ↑dimanche 12 janvier 2025 à 21:17[...]
Il y a aussi, de façon plus large, pas juste sur ce sujet, un [plus ou moins pseudo-]complotisme, créant un mythe de "la gauche", du "wokisme", qui chercherait à semer la pagaille dans le monde par intérêt personnel et perverti, décadent, qui aurait un "agenda" comme on dit en anglais.
Et c'est très dangereux. Car on en arrive à politiser (et politiser négativement), voire à complotiser sur des choses qui n'ont de base rien de politique, mais relèvent uniquement du bon sens, de la justice, du droit. De faits ; avec des réalités, des conséquences, sur des personnes, humaines ou non.
[...]
Et oh, tiens, mais c'est qu'il a des idées très arrêtées sur cette fameuse "gauche", le Musk !
Il me semble être un bon exemple de cette distorsion dangereuse de la pensée. Lui, mais aussi et surtout en fait, ses défenseureuses (qui donc adhèrent à sa vision — ou au minimum sont "neutres" mais la neutralité est complice car elle ne change rien).
La défense de cet homme parmi les plus puissants au monde par tant de personnes comme première — voire unique — réponse, plutôt que de se soucier des populations déjà en souffrance et mises à mal par la symbolique de ce geste (portant profondément atteinte à la dignité humaine), représente très bien la banalisation grimpante de visions qui devraient plutôt nous alerter fortement.
Voulu ou non, le geste de Musk est de toute façon raccroché à une idéologie dont sa vision à lui, mais aussi l'acceptation du peuple, se rapprochent dangereusement... On ne peut pas négliger le parallèle.
D'ailleurs, le nazisme ne visait pas que les Juifves (bien que victimes priorisées durant le régime nazi et qu'Elon Musk ait déjà été épinglé pour antisémitisme par le passé). C'était aussi une idéologie raciste, anti-connaissance et ouverture sur le monde, homophobe, transphobe, sexiste... [voir par exemple ici, ici et ici].
Ça ne rappelle rien, ni personne, VRAIMENT ?
*
Attention à ne pas voir le parti démocrate (et sa candidate finale contre Trump Kamala Harris) comme l'extrême opposé du parti républicain (et de Trump), une gauche très progressiste... Moins pire c'est clair, un programme plus ouvert dans l'ensemble oui, mais c'est loin d'un progressisme franc (genre si je prends le soutien à Israel dans le programme).
PS - Au passage, je suis autiste (et très maladroite en plus) et personnellement je ne fais pas de saluts nazis par erreur, mais après c'est peut-être juste moi. Bon je suis une sale woke aussi donc la comparaison est possiblement injuste chais pas.