[Index Psy] L'inceste et la maltraitance en chiffre

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
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Deoxys
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Re: [Index Psy] L'inceste et la maltraitance en chiffre

Message par Deoxys »

Aujourd'hui à la caisse (je n'écoutais pas spécialement, c'est parvenu à mes oreilles), une personne a dit tout haut avoir mis une "tarte" à son enfant.
[Tarte ici veut bien dire coup, gifle.]

Heureusement que j'étais plus loin, je ne sais pas si j'aurais réussi à contenir mon indignation sinon. J'ai réussi.

Cette personne a expliqué que l'enfant n'obéissait pas. La "tarte" est survenue car la personne était dépassée.

Ce que je trouve révoltant, ce n'est pas tant qu'une personne ait cette réaction (bien que cela soit profondément problématique et je vais y revenir).
C'est qu'une telle réaction soit banalisée ; qu'on en parle au gré d'une discussion à la caisse avec des personnes extérieures ; qu'au lieu de dire "j'avoue, je n'aurais pas dû, je me suis emporté·e", on minimise en disant ensuite "bon ça allait, ce n'était pas trop violent"...


J'ai l'impression que l'on mélange encore beaucoup de choses...
Spoiler : Je spoile pour alléger : 
:arrow: Confusion entre 1. l'explication et 2. la justification :
  1. Les émotions/pensées négatives sur le moment/réactions chimiques dans le corps, et leur caractère relativement ordinaire. En tout cas, c'est humain ; une émotion souvent jugée négative comme la colère par exemple, est en réalité normale, et si on en ressent le besoin, l'exprimer est en fait très sain (tout dépend comment).
  2. Les actions faites ou non sur autrui (ici les enfants) en réponse à cela. Et c'est là qu'est le problème : ce n'est pas parce que les ressentis existent (et sont relativement ordinaires), que les actions commises ensuite sont justifiées. Ressentir un accès de colère (et le rediriger afin de pouvoir l'exprimer), rien de problématique à cela ; si la colère est là, elle est là. Agir en réponse à cet accès de colère sur son enfant (en dehors de situations où l'on se défend — et proportionnellement —), c'est problématique car on instaure un rapport de domination.

:arrow: On perd de vue la notion de rapport et on réfléchit surtout en actes (eux-mêmes), en intensité de ceux-ci, en conséquences physiques (douleur, traces...)...
On décide arbitrairement d'un seuil d'acceptabilité, par exemple : une gifle qui fait mal à l'enfant n'est pas acceptable, une qui ne fait pas mal mais humilie l'est. En plus de la difficulté à mettre en pratique des gifles parfaitement calibrées, on aborde le problème du côté qui impose (parent) plutôt que de celui qui subit (enfant).
Concrètement, ça veut dire que si selon soi, parent, X acte envers son enfant n'est pas grave, alors il ne sert à rien de creuser la question de la gravité pour l'enfant. Ce qui pose forcément problème, car contraindre son enfant à quelque chose que l'on pense sincèrement pas grave et même l'inverse (ex : faire des bisous, manger un bon repas), peut être un calvaire (ex : enfant autiste ne supportant pas les bisous, ou le repas en question).

:arrow: Si mes exemples ci-dessus paraissent trop extrêmes car trop spécifiques, ils permettent pourtant de montrer que l'on ne peut pas considérer l'impact sur l'enfant en ne regardant que du côté parental. C'est aussi miser sur l'idee que, dès qu'en tant que parent on sait que quelque chose dépasse les limites (selon soi), on s'abstient... mouais, comme si dans de nombreux cas d'inceste, les parents ignoraient faire quelque chose d'interdit... :roll:
De manière plus large, comment on détermine concrètement ce qui est violent, en ne sortant pas de ce prisme parental ?
Les actes physiques et dans ce cas, seulement ceux qui font mal, laissent des traces physiques ? Quid des actes incestueux ""délicats"" ?
Quid de la soumission/l'humiliation par des contacts jugés donc non-violents, ou des postures intimidantes, des attitudes contrôlantes, sans contact ? Des situations incestueuses sans contact ?
Quid de tout ce qui n'entre pas dans le physique : les paroles, et comment on fait le tri dedans ; est-ce que c'est une question de ton, volume employé, de mots, les trois ? Et les mots, doit-on les considérer insultants, ou sexualisants, seulement s'ils le sont explicitement ? Et les sous-entendus, les répétitions "anodines", l'entretien des ambiances de merde, ou prédatrices (mais sans passage à l'acte) ?
Et les restrictions, lacunes et/ou carences éducatives, les négligences, le rejet de certains aspects de son enfant (LGBTQIA+ par exemple), les différences de traitement avec d'autres membres de la fratrie, ...?
Tout cela, si on ne regarde pas du côté qui subit (enfant), n'a de gravité que celle que le côté qui impose (parent) veut bien attribuer, à supposer que ça mette un stop... Et donc, pas de limites objectives, on fait à sa sauce...
Par contre, si on sort du cas par cas, acte par acte, et qu'on regarde cela sous l'angle du rapport injuste, on réfléchit alors en conséquences, en implications pour l'enfant (et en devoir, en responsabilité côté parent).

:arrow: Il peut aussi y avoir une confusion avec le statut de parent. Ben oui, après tout, en tant que parent on a autorité sur l'enfant (plus ou moins selon l'âge, jusqu'à ne plus en avoir sur l'enfant adulte), donc on est forcément dans un rapport de domination.
Pas exactement : on ne "domine" pas son enfant, pas plus que l'on ne domine son chien (dans une relation saine j'entends car sinon c'est pas ça qui manque). On prend à sa place diverses initiatives et décisions car l'enfant (selon l'âge), tout comme le chien dans cet exemple, est dans l'incapacité temporaire (ou définitive), et à des degrés variables, de vivre sans que l'on n'en assume la responsabilité.
Nous sommes effectivement en position de force par défaut, et les limites que nous devons imposer à ces êtres — moins autonomes que nous dans le monde au sein duquel nous évoluons — font partie des bases leur permettant de vivre de la façon la plus sécurisée et sécurisante possible (pour le monde qui les entoure également). Limites qui ne sont jamais QUE ça : on propose des alternatives, on éduque, on fait comprendre, on essaye de faire au plus juste, de comprendre ce qui explique une opposition, ...

:arrow: En suivant cette logique de responsabilité sur l'enfant, il apparaît encore une fois que réfléchir en termes d'actes seulement, en les sortant de leur contexte, n'est pas pertinent : par exemple, si on se base seulement sur l'acte, attraper brutalement son enfant et læ ramener vers soi en læ faisant tomber au sol, c'est maltraitant ; si on replace dans un contexte où c'est pour lui éviter de se faire écraser par une voiture ou de chuter dans un vide, ça s'inscrit dans la responsabilité que l'adulte a sur l'enfant (qui n'est pas en mesure de gérer sa sécurité). On pourrait éventuellement arguer qu'il faudrait éviter de se retrouver dans cette situation à la base... mais la vraie vie n'est pas prévisible à 100%.
Je vais peut-être choquer avec cette comparaison, mais ça suit le même raisonnement : si je tue mes chats "juste comme ça", c'est maltraitant, même si j'emploie une méthode douce ou instantanée donc sans aucune souffrance (ou que je le fais faire en clinique "dans les règles") ; si je les fais euthanasier sur conseil vétérinaire pour abréger des souffrances, c'est ce que je peux faire de plus juste pour eux. L'acte en lui-même est pourtant identique.

Que des gens craquent, ça ne me surprend pas vraiment en fait...
Mais qu'il n'y ait pas de remise en question, de demande d'aide quand on se retrouve en difficulté avec son enfant et qu'on rentre dans un rapport de domination avec (ou même sans ça d'ailleurs), qu'il y ait encore toute cette banalisation et cette hiérarchisation de la gravité, et tout et tout... :innocent:

Et je sais bien qu'il y a des ex-enfants ayant pris des "tartes" (et bien d'autres choses), qui n'y voient pas spécialement de souci, n'en ont "pas souffert"...
Mais, d'une part, ce serait négliger toustes celleux qui en ont souffert — voire ont péri que ce soit par homicide ou suicide.
D'autre part, ce n'est pas parce qu'on ne reconnaît pas l'impact d'un problème que celui-ci n'en a pas — sur soi-même y compris —, ni que ça n'est pas un problème.

J'ai aussi l'impression que l'impact léger, lorsqu'il l'est vraiment, devient secondaire non pas parce qu'il relève d'un problème familial moins urgent que d'autres, mais parce que faire le max pour réduire autant que possible notre impact négatif global sur le monde — a fortiori sur des êtres vulnérables et dépendant de nous —, ce n'est toujours pas communément reconnu comme du bon sens. En tout cas pas en pratique.
Je veux bien que ce soit du boulot, de s'améliorer et tenter d'améliorer le monde, mais dans le cas des enfants, si on ne veut pas assumer ce boulot, rien n'oblige à en avoir. (...Oh wait... ce serait pas une p'tite injonction à devenir parent que j'aperçois au loin ? 👀 Bon, ça, c'est un autre sujet.)
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Cracotte...
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Re: [Index Psy] L'inceste et la maltraitance en chiffre

Message par Cracotte... »

C'est de la violence verbale, j'ai eu comme toi un jour un père qui parlait à son fils d'environ 8 ans comme si c'était un adulte en le menaçant.
C'est très humiliant pour l'enfant en plus dans un espace public.
J'étais choquée !
Je pense que certains reproduisent des shémas.
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Deoxys
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Re: [Index Psy] L'inceste et la maltraitance en chiffre

Message par Deoxys »

J'ai oublié de préciser que l'enfant n'était pas là, la personne racontait après coup (ah ben, même pas fait exprès).

Très rude ce que tu rapportes...
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Ostara
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Re: [Index Psy] L'inceste et la maltraitance en chiffre

Message par Ostara »

C'est terrible ce que vous racontez mais vous avez raison de le dénoncer,

Mes parents étaient experts en la matière,ma sœur et moi on a connu ça,on a vécu en craignant de se faire tabasser.oui c'est le mot tabasser.ma mère nous soulever de tout notre poids par les cheveux et on avais régulièrement des bleus,elle savait frapper où ça se voyait pas,elle nous mettais des pulls ou des pantalons quand on avait des bleus pour aller a l'école,et elle faisais comme si c'étais normal,elle disais qu'elle avait pas peur qu'on la dénonce (m'enfin elle avait assez peur pour cacher les bleus cette pourriture),mes parents se battaient s'insultaient,j'ai même vu mon père avec l'arcade ouverte,y'a eue les flics une fois,

Quand on avait des crises ma soeur et moi,mon père nous étouffait jusqu'à ce qu'au moment critique et il lâchait (il avait pas peur de nous tuer mais d'aller en prison )

Résultats: en plus de ma condition,a l'adolescence j'avais des gros troubles du comportement et je suis devenue agressive envers les autres,ça a été dur pour moi de me construire.et pour ma sœur aussi sans doute.

Bref c'est écoeurant la violence banalisée comme ça.
c'est vrai que c'est très efficace comme éducation waw,super bien dans mes baskets j'étais je respirais l'adolescence pleines de joie de vivre.

Franchement si c'est pour faire ça autant ne pas faire de gosses,et je l'ai déjà dit à mes parents,

Mais bon mes parents me répondait que j'étais une ingrate,ils ne savait dire que ça,que je devais la reconnaissance éternelle pour m'avoir donner la vie et changer ma couche que voulez vous,au prix de notre corps tuméfié c'est cher payé.

Ma mère traitait mon père de petite b*te et d'impuissant,devant nous normal,

Et le chantage affectif aussi a base de "si tu pars de la maison pour faire ta vie,je deviens anorexique et je pars me suicider" :bravo:

un des premiers mots les plus lointains dont je me rappelle c'est ma mère entrain de taper sur mon père a la salle a manger devant le porte fenêtre en le traitant de salaud et j'avais trois ans.je savais pas a ce moment là ce que ça voulais dire je savais pas que c'étais une insulte,mais j'étais angoissée parce que ça criait fort.

Du coup ben le tout premier mot dont je me suis souvenue de toute ma vie d'enfant c'est :salaud.

J'avais aussi très mal au crâne,j'avais peur de hausser les sourcils parce qu'à force de se faire soulever par les cheveux,ben j'avais très mal quand je bougeais mon front.
Diagnostic TSA avec suspicion de TDA associé,trouble anxio-dépressif de type épuisement.
Ma page perso fragrantica: https://www.fragrantica.fr/members/58816

Savoir,Vouloir,Oser,
Se taire.
Cracotte...
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Re: [Index Psy] L'inceste et la maltraitance en chiffre

Message par Cracotte... »

Ostara a écrit : samedi 23 novembre 2024 à 18:33 C'est terrible ce que vous racontez mais vous avez raison de le dénoncer,

Mes parents étaient experts en la matière,ma sœur et moi on a connu ça,on a vécu en craignant de se faire tabasser.oui c'est le mot tabasser.ma mère nous soulever de tout notre poids par les cheveux et on avais régulièrement des bleus,elle savait frapper où ça se voyait pas,elle nous mettais des pulls ou des pantalons quand on avait des bleus pour aller a l'école,et elle faisais comme si c'étais normal,elle disais qu'elle avait pas peur qu'on la dénonce (m'enfin elle avait assez peur pour cacher les bleus cette pourriture),mes parents se battaient s'insultaient,j'ai même vu mon père avec l'arcade ouverte,y'a eue les flics une fois,

Quand on avait des crises ma soeur et moi,mon père nous étouffait jusqu'à ce qu'au moment critique et il lâchait (il avait pas peur de nous tuer mais d'aller en prison )

Résultats: en plus de ma condition,a l'adolescence j'avais des gros troubles du comportement et je suis devenue agressive envers les autres,ça a été dur pour moi de me construire.et pour ma sœur aussi sans doute.

Bref c'est écoeurant la violence banalisée comme ça.
c'est vrai que c'est très efficace comme éducation waw,super bien dans mes baskets j'étais je respirais l'adolescence pleines de joie de vivre.

Franchement si c'est pour faire ça autant ne pas faire de gosses,et je l'ai déjà dit à mes parents,

Mais bon mes parents me répondait que j'étais une ingrate,ils ne savait dire que ça,que je devais la reconnaissance éternelle pour m'avoir donner la vie et changer ma couche que voulez vous,au prix de notre corps tuméfié c'est cher payé.

Ma mère traitait mon père de petite b*te et d'impuissant,devant nous normal,

Et le chantage affectif aussi a base de "si tu pars de la maison pour faire ta vie,je deviens anorexique et je pars me suicider" :bravo:

un des premiers mots les plus lointains dont je me rappelle c'est ma mère entrain de taper sur mon père a la salle a manger devant le porte fenêtre en le traitant de salaud et j'avais trois ans.je savais pas a ce moment là ce que ça voulais dire je savais pas que c'étais une insulte,mais j'étais angoissée parce que ça criait fort.

Du coup ben le tout premier mot dont je me suis souvenue de toute ma vie d'enfant c'est :salaud.

J'avais aussi très mal au crâne,j'avais peur de hausser les sourcils parce qu'à force de se faire soulever par les cheveux,ben j'avais très mal quand je bougeais mon front.
Qu'est ce que je te comprends, j'ai eu similaire ma sœur et moi sortions de la chambre mon père était entrain d'étrangler ma mère en l'insultant de pute, j'entends encore ma mère et ce bruit de gorge serrée. Elle nous a embarqué dans la voiture et mon père tapait sur le capot nous étions en pleine nuit. J'avais pas plus de 3 4 ans.

Il menaçait ma mère qu'il voulait la tuer moi avec et mettre ma sœur au trottoir.

Mon père était très doué pour nous humilier en public, un jour il nous a insulté et nous criait dessus dans une galerie marchande et les gens étaient autour de nous personne est intervenu.

Ma psychiatre l'a classifié avec un trouble de psychopathie soit anti social je pense qu'il était aussi misogyne.

Quand ma sœur était petite il mettait de la drogue dans sa couche pour passer la douane.

Ma mère étant elle même avec des troubles elle était d'une fragilité aucune possibilité de se et nous protéger.

J'espère ne pas choquer..

Il y a des matins je me lève très tôt et j'ai pleins de choses en ruminations c'est fou comme les adultes autour n'ont jamais fait quelque chose. De plus avec mes spécificités ils m'ont enfoncé plus qu'autre chose. Même ma sœur qui présente également des troubles c'est mis à être violente avec ma mère et moi.
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