lucius a écrit : ↑dimanche 17 novembre 2024 à 21:49Deoxys a écrit : ↑dimanche 17 novembre 2024 à 18:14Quant à dire que ce n'est qu'une question de perception, on en revient donc à la carte joker du
point de vue, qui ne peut fonctionner dès lors que l'on observe des dynamiques sociétales
factuelles. Un événement donné ne peut donc pas être analysé en dehors de cela, où alors il faudrait qu'il se produise dans un vide total, sans aucun rapport ni ressemblance — indépendamment des intentions — avec des inégalités
réelles et
constatées (et
vécues,
tout comme toi tu en vis).
Sauf que vous avez décidez qu'il était coupable juste à partir d'un article. La justice doit être neutre et nr pas avoir des idées préconçues.
Et surtout avoir du recul.
[...]
Je sais que vous trouvez ces propos honteux mais j'ai demandé à deux femmes de ma famille qui elles ne fut pas choquées. Vous allez peut-être dire qu'elles n'ont pas conscience du patriarcat et des discriminations qu'elles ont vécu.
Je vais surtout dire que je n'ai décidé nulle part qu'il était coupable, pas plus que je ne trouve ses propos honteux ni qu'ils m'ont choquée. Dans ma première réponse, je dis entre autres :
Deoxys a écrit : ↑vendredi 15 novembre 2024 à 18:02L'article n'a donc rien d'amusant, il est le rappel que la justice n'est pas toujours du côté des victimes et peut même les enfoncer. Et aussi qu'un événement a priori "pas si grave que ça" peut être symptomatique d'une réalité fortement inégalitaire en toile de fond.
Parce que bien sûr que l'idée derrière ce que je dis, c'est pas "OH CIEL QUEL SCANDALE IL FAUT ENFERMER CE SINISTRE PERVERS !". Ce ne serait pas adéquat. En revanche, l'inverse (voir ça comme amusant) est tout aussi contreproductif car on
omet énormément de choses, un contexte bien plus vaste.
Autrement dit,
faire preuve de recul est ce que je m'efforce à faire depuis ma première réponse.
Lorsque l'on doit faire face à un jeu de séduction de la part d'une vendeuse ou d'un vendeur (il ne faut pas les oublier), les gens ne se demandant pas si c'est vrai ou faux.
Il faudrait en fait partir du principe que ce n'est que professionnel. Les abus, clients qui se font des films (bien qu'il puisse y avoir des cas plus rares de réelles rencontres), les commentaires de trop à la caisse, sont hélas monnaie courante.
En principe, la possibilité que ce soit de la "vraie" séduction ne devrait même pas venir à l'idée des hommes (ni de qui que ce soit) dans un tel contexte. Sinon, c'est bien qu'il y a un problème dans les limites. Et justement, bah... ce problème existe.
Non là c'était un problème de phénomène de groupe. Les gens en groupe perdent souvent toutes mesures. là, il y a une perte de limites mais aussi de vivre ensemble. Il y a quelques semaines, un groupe de jeunes filles sont entrées dans le métro et l'un a étendu ses jambes sur le siége de l'autre côté et a collé ses pieds sales contre mon sac.
Alors, premièrement je suis d'accord que les humains en groupe peuvent devenir beaucoup plus cons, avec des comportements de renforcement des liens sociaux pouvant passer par des idioties, de l'irrespect, etc.
Par contre, tu as dit en parlant de ton exemple dans les transports :
Je vois souvent dans les transports des jeunes rigolaient de manière très connotées ou avoir des gestes déplacées. Je leur recommandais de se calmer et que l'on devrait par respect envers les autres du groupe, ne pas se comporter ainsi car cela pouvait dégénérer. Les filles disaient qu'ils rigolaient et que c'est des copains (dans le sens amis). Je me dis que cela va mal finir pour elles si elles n'ont pas conscience de cette perte de limites.
Donc il ne s'agissait pas que d'un phénomène de groupe, mais bien de comportements posant question vis-à-vis des filles, dans un exemple filles/garçons, donc différent de ce que tu dis ici sur un groupe uniquement composé de filles (l'élément de groupe est en commun cela dit, et se retrouve bien dans les deux).
Et quant à l'oppression patriarcale, je l'ai vu changer avec des pères très rétrogrades avec leurs épouses mais plus permissives avec leurs filles et qui soutenaient leurs carrières.
Et tant mieux.
Encore heureux que les gens puissent évoluer individuellement. Mais globalement, on en est loin...
Ma mère m'a appris la galanterie pour me rappeler qu'il faut respecter les femmes surtout dans le monde actuel. Je vois comment des gens (surtout jeunes hommes et femmes) se comportent entre eux alors qu'ils sont du même sexe.Cela m'affole. Ils s'insultent pour rigoler, hurlent...
Il y a des mois, j'étais dans un train en train de lire un livre technique. Là, des étudiantes (qui avaient un tarif pour le train) se sont assises à côté d emoi et m'ont fait des reproches sur ce que je lisais car cela ne correspondait pas à leurs opinions. Moi je voulais juste la paix. C'est elles qui se sont adressées à moi alors que je lisais et prenais des notes.
Cela a dû être vraiment désagréable, rien que si je me retrouve à côté de gens dans les transports sans intéractions, je ne suis pas bien...
Sauf que le monde a changer mais l'idée était surtout dire aux hommes de savoir mieux se comporter envers les femmes. malgré le monde qui change, le principe de base n'aurait pas dû évoluer et être dévoyé.
Sur le principe de base on est d'accord, au-delà de la galanterie, tout être humain devrait avoir droit à la même considération.
Mais le fait est que le principe de base a évolué, ne s'inscrit plus dans le même contexte, et est repris à des fins pas désintéressées par beaucoup de monde, ou dans une vision inégalitaire des genres.
Et cela n'est pas toujours sexuel.
Cela peut tout simplement être le fruit de règles apprises. Je me souviens d'un commentaire sur le Net : la personne expliquait que son père se précipitait pour ouvrir la porte aux femmes de sa famille, et refusait catégoriquement de passer si les rôles étaient inversés.
Cet exemple n'est cependant pas représentatif du monde en général dans son intensité (par contre il donne une bonne idée de l'aspect "relations codées des genres").
Un autre alors, serait de trouver normal de porter les valises, sacs d'une femme quand on est un homme... On peut vouloir sincèrement bien faire, mais le fait qu'il y ait encore cette règle de "c'est à l'homme de porter les choses lourdes" pose question, quand bien même ce serait — et je n'en doute pas — fait dans le but sincère de faire en sorte que la femme ne s'embête pas...
Au final, l'idée ce serait de faire comme tu le fais, de faire dans la "galanterie pour tout le monde", l'entraide quoi... Mais le monde n'en est pas encore à ce stade.
Dans ce cas là, si chacune de nos actions sont mal interprétées. On fait quoi?
Tout d'abord, ce n'est pas
"chacune". Personnellement je ne tique pas quand un homme qui est devant moi me tient la porte, je dis merci et je trace (ou j'en fais de même si je vois qu'il y a des gens juste derrière).
S'il s'arrête, se met de côté et me tire sa révérence en disant "après vous, madame", là je vais remarquer et pas forcément dans le bon sens...
Mais c'est sûrement "certaines d'entre elles". Parce que pour UNE action mal interprétée, il y en a PLUSIEURS AUTRES qui ne le sont pas
(c'est comme les compliments, si tu veux retourner sur la page d'avant où je donne des exemples personnels).
Et même celles mal interprétées, si elles le sont, ce besoin ne sort pas de nulle part ; faut bien comprendre que ça arrangerait toutes les femmes de ne pas constamment être sur le qui-vive
parce qu'elles sont des femmes.
Je dirais plutôt que du côté de cette femme, il y a une absence d'analyse de la situation. J'aurai très bien pu rentré en premier et l’empêcher de passer quelques secondes. Comment aurait-elle réagit dans ce cas?
Je serai resté à côte de la porte ne attendant qu'elle l'ouvre et puis je fais quoi? Je garde la porte ouverte une fois qu'elle l'a ouverte? je la laisse se refermer pour la rouvrir?
Il se peut qu'elle ait interprété ton action comme de la galanterie délibérée, de ce que j'ai compris c'était une ouverture de porte un peu comme les portiers ?
Mais en fait, ça ce n'est pas ce qui est vraiment intéressant pour tenter d'analyser le problème... Il convient surtout de replacer sa méfiance dans un cadre où la "gentillesse pas désintéressée des hommes", elle connaît sûrement.
Il faut sortir de l'anecdote seule et réfléchir plus grand (parce que ce qu'elle a pensé elle précisément ben...
).
Deoxys a écrit : ↑samedi 16 novembre 2024 à 15:51Plutôt que de se demander "que pensait vraiment le gars ?", il faudrait se demander "à quel climat ça participe (indépendamment de ce qu'il pensait) ?". Regarder ce que ça a comme conséquences, dans quoi ça s'inscrit, vis-à-vis de la receveuse (puisque c'est elle que le climat pénalise, ainsi que la moitié de la population terrestre en ce qui concerne le genre féminin).
Là c'est une interprétation exagérée. Je réplique avec votre conception. Et moi en tant que personne handicapée, elle aurait très bien pu me laisser passer en premier. Elle ne s'est pas posée la question que moi en tant qu'handicapé, je doive la laisser et ce que cela implique.
Mon handicap est visible. Employer des termes "pas intéressée" à l'encontre d'une personne handicapée est aussi discriminant (surtout que la personne handicapée, moi, voulait juste faire ses courses et était pressée).
Sauf que tu dis lui avoir ouvert la porte toi, pour la laisser passer. Elle aurait pu reculer et te laisser passer, à la rigueur, sauf que si tu t'étais mis de façon à la laisser passer cela me semble être un signal de "je vous cède le passage"...
Sur le plan de la politesse, si elle n'a pas remercié, ça me paraît tout de même abrupt, d'autant que tu t'es donné du mal en étant normalement prioritaire selon des principes d'entraide de base...
Par contre, pour le
"pas intéressée", peut-être que c'était "pas intéressée PAR TOI" à cause de ton handicap... mais ça sous-entendrait que d'autres hommes auraient pu être considérés "intéressants" par elle et retenir son attention... alors qu'elle sort d'un magasin et trace juste sa route...?
J'ajoute par ailleurs qu'il n'est pas rare en tant que femme de se faire "cueillir" à la sortie d'un magasin par des hommes. Moi-même ça m'est arrivé plusieurs fois et deux d'entre eux n'étaient pas "inintéressants" physiquement, pourtant laisse-moi te dire que ça ne fait aucune différence.
Sans compter les innombrables moments où on se fait enquiquiner alors qu'on est dans la rue.
En soi penser à l'handiphobie n'est pas idiot, mais ça me paraît difficilement applicable car les contrexemples ne fonctionnent pas non plus...
C'est elle qui a provoqué un climat qui pénalise les personnes handicapés du monde entier.
Euh... quoi ? Là c'est toi qui exagères parce que ça n'a jamais été mon propos ni la réalité.
Participer à un climat sous-entend qu'on y ajoute sa contribution. Le
provoquer c'est en être responsable, une seule personne... et si tu veux relire mes réponses (je te l'accorde c'est long
), c'est à l'opposé de la vision globale que j'explique...
Deoxys a écrit :Rien à voir avec des "pensées", c'est un constat, de phénomènes de société dûment étudiés et pour lesquels il existe un nombre incalculable d'expériences (tu en as un petit florilège rien que ces dernières pages, dont ce que tu as partagé dans le message auquel je réponds).
Le monde a toujours été raciste et cela aux 4 coins du monde. Prenons le cas de la destruction de Babylone par l'Assyrie, de la destruction de Cham, du sort des hmongs, des invasions mongoles qui ont fait des milliers de morts, du sort des tutsis, des génocides de la guerre du darfour...
Eh bien oui... mais alors on est bien d'accord, puisque mon paragraphe que tu as cité était en réponse à :
lucius a écrit : ↑dimanche 17 novembre 2024 à 13:55Deoxys a écrit : ↑samedi 16 novembre 2024 à 15:51En réalité, y'a pas les sexistes d'un côté et les non-sexistes de l'autre. Le monde
est sexiste (pour l'instant). Le monde
est raciste (pour l'instant). Etc. Ça relève de l'ordre établi. De biais. On s'y inscrit à des degrés divers, mais ce qu'il faut comprendre c'est que ce sont des paramètres globaux, des normes quoi.
Avec ce genre de pensées, on vit dans un monde anxiogène ou quoique l'on fasse, on sera toujours en tort et on aura toujours un truc à reprocher aux autres. C'est une vision du monde très clivante qui peut amener à des excès car on peut aller de plus en plus loin.
Deoxys a écrit : ↑samedi 16 novembre 2024 à 15:51Nous n'avons pas toustes les mêmes droits à l'heure actuelle. Ce n'est pas clivant de dire cela, c'est
factuel.
Ce qui est acquis d'office pour certains groupes (et à raison puisque constituant des droits basiques), recquiert une bataille continue pour d'autres groupes, et les confrontent à divers obstacles (obstacles à une considération que d'autres n'ont jamais eu à obtenir car acquise d'office, et qui leur est parfois refusée férocément sous prétexte que ce serait ce qui fait sens).
Maintenant, je comprends aussi l'aspect anxiogène de devoir se mettre à jour (et ce constamment).
Il me semble également qu'au vu du champ lexical que tu emplois (
"reprocher, tort, quoique l'on fasse, excès"), tu sois au prise avec ceci
(initialement une réponse à Hydrean plus tôt) :
Vous parlez à une personne qui a vécu une discrimination toute sa vie. Je me mets à jour. Je me remets en question sans cesse. j'ai eu peur, j'ai été harcelé, j'ai été blessé, j'ai été isolé, j'ai été rabaissé, j'ai été ignore, j'ai été infantilisé... donc je sais parfaitement ce que vivent les femmes car je suis aussi entouré de femmes qui ont vécu toutes leurs vies des souffrances et des discriminations. J'ai mené plus de combat que certains gentiment devant leurs claviers comme fournir à des pays d'Afrique du Nord des médicaments que leurs pays refusaient de payer et étaient prêts à sacrifier des personnes malades (dont des enfants) pour faire des économies.
Là vous êtes blessante.
Je ne vois pas ce qu'il y a de blessant à ce passage, qui faisait suite au tiens :
Avec ce genre de pensées, on vit dans un monde anxiogène ou quoique l'on fasse, on sera toujours en tort et on aura toujours un truc à reprocher aux autres. C'est une vision du monde très clivante qui peut amener à des excès car on peut aller de plus en plus loin.
Est-ce ce morceau, qui n'apparait pas dans ta citation, qui est blessant ?
Deoxys a écrit :Par association, il est difficile de reconnaître le rapport oppressif de notre groupe, envers un (ou plusieurs) autre(s) groupe(s), parce que ça ferait de soi un oppresseur. Et cela peut être très désagréable, j'en conviens.
Mais c'est un mal pour un bien.
Dans ce cas je ne vois pas en quoi, il est le rappel que tu es aussi un homme. Ce qui ne veut pas dire que tu n'as jamais connu de discriminations (j'entends bien que si, et d'ailleurs je dis bien plusieurs fois que cela n'est — évidemment — pas incompatible avec le fait de faire partie d'une population marginalisée également), mais qu'il peut être plus difficile d'imaginer le sexisme ambiant au-delà des souffrances que tu as constatées chez des femmes, de constater le sexisme ordinaire dans une situation a priori pas grave voire bienveillante, d'en user comme d'un prisme pour pouvoir appréhender le plus justement possible une situation comme les commentaires faits à l'ancienne sous-préfète, ou encore la gentillesse masculine en extérieur (côté femmes)... Et plus largement, pour reconnaître les normes sexistes qui animent notre société et te placent donc dans une position où tenter de mieux comprendre la société = se sentir visé, pris pour le méchant, l'oppresseur.
Tu as bien dis :
On vit dans un monde où on surinterprète les choses et si on est pas en accord, on est dans le camps opposé pour certains.
Et je comprends (vraiment) que ce soit pénible, encore plus sur des actes a priori anodins. Et qui le sont, en fait, parfois (commentaire maladroit, ouverture délibérée de porte), mais ils s'inscrivent dans une réalité qui fait que, eh ouais, qui dit population privilégiée (de par son genre) = priviligiée (toujours de par son genre) en toutes circonstances (dans le cadre du genre).
PAR CONTRE, et peut-être est-ce ça qui est blessant alors :
Cela ne veut pas dire que tu es toi, personnellement, privilégié comparé à une femme (compte tenu des autres discriminations dont tu es la cible). L'idée n'est pas que tu leur serais supérieur. Mais en ce qui concerne ton genre, tu as bel et bien des acquis qu'elles n'ont pas. Et que donc, dans les rapports liés au genre, les dynamiques existent bien. Les privilèges —
genrés je le répète — aussi.
Mais tout comme moi, femme, handicapée, aromantique asexuelle (tout ce qui peut me valoir discrimination), ayant été victime de moqueries à l'école, j'ai pourtant aussi des privilèges vis-à-vis de personnes subissant d'autres types de discriminations : privilège cis, privilège blanc...
Imaginez de vivre avec une pathologie lourde plus un TSA. Je me suis battu pour m'en sortir (aussi grâce énormément à ma mère).
Même maintenant, cela serait un combat pour se faire soigner, étudier... J'ai milité dans un parti d'handicapés et j'ai vu que les partis qui devraient nous soutenir nous fermaient les portes.
Ce que je reproche, c'est que l'on s'invente des barrières et des camps sans arrêt. pro-éoliennes, anti-éoliennes, pro-nucléaires, anti-nucléaires... Maintenant na des anti-éoliennes, pro nucléaires qui refuse de discuter avec les pro-éoliennes pro--nucléaires qui eux refusent de discukter avec des anti-éoliennes anti-nucléaires qui eux aussi refusent de discuter avec les pro-éoliennes anti-nucléaires. On passe plus de temps à se disputer ou à se positionner qu'à défendre des droits car on est incapable de s'entendre.
Les exemples s'éloignent de ce dont il est question ici, mais ta dernière phrase me semble en plein dedans : tu as raison, il faut défendre des droits, c'est ça le but.
Et pour le sexisme, puisque c'est le sujet du fil, ça passe entre autres par une réflexion sur ce qui a pu faire qu'une femme poursuive un gars qui lui a fait des "compliments" en justice, en réfléchissant au statu quo vis-à-vis d'elle, au lieu de se placer du côté du gars en lui cherchant des excuses et en essayant pas plutôt, sans l'inculper personnellement lui, de réfléchir à sa place dans la société et donc vis-à-vis de la plaignante dans l'histoire.
Ne pas creuser du côté de la (des) victime(s), c'est ne jamais faire avancer les consciences. Parce que le sexisme est aussi ordinaire. Et quand bien même CE cas serait juste une bêtise, rien de plus... OK, mais en supposant ça, on le fait donc avec tous les autres cas (sauf vraiment graves) ?
Concrètement, ça impliquerait quoi, par exemple pour toutes les ""gentilles attentions"" que j'ai reçues et dont je parle dans mes messages précédents ? Comment on détermine si un "gentil compliment" n'était que ça, si on se contente de laisser le bénéfice du doute au gars et qu'on adopte jamais un regard féministe, donc qui regarde du côté qui subit ?
Se remettre en question, se mettre à jour, c'est mon quotidien.
Très bien. C'est le moment si tu veux nous faire une démonstration :
Deoxys a écrit :Ah ? Si ça avait été toi, tu n'aurais pas trouvé que c'était une faute, que ce monsieur dise de toi sur les réseaux que tu es
"délicieux et charmant" ?
Je te demande pas si tu aurais trouvé ça HONTEUX TERRIBLE MON DIEU. Je ne pense pas.
Seulement si ça ne t'aurait pas semblé, pour utiliser un qualificatif plus neutre,
hors-propos ?
C'est vrai que cela ne m'aurait pas dérangé car je n'aurai au final pas vu de sous-entendus.
Et maintenant que tu les as, les sous-entendus ? Tu n'y vois toujours rien de dérangeant ? Anormal ? Hors-propos ?
C'est 100% professionnel selon toi comme commentaires ? Sûr sûr ?
Tu te verrais le faire, toi ? (Pas tellement toi personnellement, comme quelque chose que tu aurais envie de faire ; mais au sens "trouverais-tu acceptable/normal de le faire" ?)
Mon anedcote c'était que la personne âgée n'avait aucune vue sur moi et était plus préoccupée par faire sortir son petit chien.
Elle a balancé un compliment car je lui avais rendu service à plusieurs reprises (à sa demande).
Anecdote pour laquelle tu as fait un mélange avec la situation de l'article...:
Deoxys a écrit : ↑samedi 16 novembre 2024 à 15:51Je suis d'accord qu'il ne faut pas tout mélanger, mais c'est ce que tu as fait lorsque tu as parlé de cette anecdote juste en-dessous de l'article que tu as partagé...
lucius a écrit : ↑vendredi 15 novembre 2024 à 16:19[...] J'ai déjà été traité de "charmant" par une dame de 80 ans.
dois-je l'attaquer pour "outrage sexiste"? Je me suis senti embarrassé car je ne savais pas comment réagir à ce gentiment compliment.
Cela m'embêterait de le faire.
(La phrase en gras tend à prouver que tu ne rebondissais pas que sur le terme charmant stricto sensu, qu'il y avait bien un mélange des deux contextes.)
Mais tu as le droit de t'être planté, après, c'est pas la fin du monde.
je ne joue pas à un jeu, je dis que chacun et chacune à une interprétation différentes des choses. il y a une pluralité des points de vues.
Les dynamiques de pouvoir ne sont pas des points de vue.
À moins que l'handiphobie que tu subis ne dépende aussi que de la pluralité des points de vue ?
En parlant de ça, d'ailleurs...
Deoxys a écrit : ↑samedi 16 novembre 2024 à 15:51
Tu vois peut-être mieux où est le problème ?
Tu dis toi-même plus haut :
il y a beaucoup de similarités entre ces deux types de discriminations
Ce devrait être clair comme de l'eau de roche, là ?
C'est vous qui surinterprétez les choses. Je crois que vous mélangez les choses et ne faites pas assez de distinctions.
Pas assez de distinctions ? Pourrais-tu alors s'il-te-plaît, me dire quelles distinctions il y a à faire
(car donc je ne vois pas), entre ton message initial :
lucius a écrit : ↑vendredi 15 novembre 2024 à 16:19Un article amusant sur un
procès perdu par la plaignante.
Un chef d'entreprise avait écrit que l'ancienne sous-préfète de Château-Chinon était "délicieuse" et "charmante"
[...]
Et ma "simulation" en reprenant ton expérience :
Deoxys a écrit : ↑dimanche 17 novembre 2024 à 18:14"Un article amusant sur un procès perdu par le plaignant.
Des camarades d'études avaient utilisé sa photo sur le trombinoscope pour rigoler."
(Dans ce contexte, ces camarades pétendent avoir l'habitude d'utiliser de tels procédés et termes pour rigoler de leurs potes, rien de méchant et sujet à interprétation donc.)
Quelles distinctions seraient à faire, donc ? D'autant que tu as dit avant :
il y a beaucoup de similarités entre ces deux types de discriminations
[liées au genre et au handicap]
On pourrait affirmer qu'un cas est amusant et pas l'autre ? Si oui, en quoi un cas aurait-il plus droit à la compassion ?
Ou alors... il n'y a pas de distinctions, dans l'illégitimité d'en dire que c'est "amusant", du fait des contextes oppressifs respectifs. Et le faire, et le maintenir, pour le second cas (mais comme pour le premier) c'est ne pas aider à faire avancer le dialogue sur l'handiphobie, voire enfoncer la victime.
(Vraiment, si tu t'es rendu compte entre-temps que tu avais fait erreur, ce n'est pas grave, ce serait en fait une super bonne chose. Mon but n'est pas de te coincer mais te faire voir ce que tu as du mal à voir pour le moment.)
Sauf que l'article dit qu'il emploie les termes de charmant et délicieux aussi envers ses amis. Donc rien ne dit qu'il ne le dirait pas envers un homme.
Rien ne dit qu'il le fait vraiment, mais quand bien même, un patron qui emploie envers une représentante d'État les mêmes termes qu'avec ses amis, c'est de toute façon déplacé.
Quant à le faire aussi envers des hommes, c'est possible, mais ce serait négliger des paramètres très importants... Je constate encore une fois hélas que tu évinces cette partie :
Deoxys a écrit :Dans le même contexte pro', si le prévenu avait qualifié un sous-préfet de "délicieux et charmant", c'eût été de l'ordre du décryptage excessif ou pas, de le relever, de s'en plaindre ?
On ne trouverait pas ça très inadapté, si les commentaires avaient été au masculin ; si madame Yosr Kbairi avait été un homme ?
Là le truc qui me vient, ce serait qu'"un homme ne dirait pas ça d'un autre sauf en cas d'attirance, ou alors ce serait compris comme s'il y avait attirance, en termes de conventions sociales ; donc ça marche pas comme comparaison"... sauf que du coup, ça correspond bien à ce qui lui est reproché.
Qu'il le fasse ou non avec des hommes de façon totalement amicale n'a pas d'importance dans la RÉCEPTION qu'une grosse partie de la société aura de tels commentaires sur les réseaux...
Alors ?
Je vais t'aider : crois-tu sincèrement que dire à un homme dans la rue qu'il est délicieux et charmant, ne va pas au mieux l'importuner, au pire te valoir des insultes homophobes ?
Qu'il y ait des hommes qui aient déconstruit les normes virilistes, oui, certainement. S'imaginer que la société trouve ça normal... ah, si seulement.
Et encore, même là ça nécessite un certain contexte. Donc même là pour notre article, ça ne marche toujours pas.
Voici ce que dit le
Larousse pour le terme "délicieux".
[...]
On peut y voir la 3éme définition plus tendancieuse mais aussi on peut y voir la 4éme définition.
[...]
Et pour "charmant":
[...]
La première définition du terme pourrait être problématique mais moins la seconde selon moi.
C'est la grande difficulté de nos jours ou un mot peut avoir plusieurs sens.
Ah... et tu détermines comment quelle définitions c'étaient ? Et dans toutes les autres expériences vécues chaque jour par des millions de femmes ?
Tu penses sincèrement que dans un contexte d'objectification de la femme, les mots
délicieuse et charmante n'ont pas de fortes chances d'être utilisés ainsi ?
Ce n'est pas forcément pervers. On peut ramener une femme à son physique en voulant sincèrement la complimenter sur sa beauté. Sauf que faire ça, ça rentre dans le sexisme, dans un contexte où elle fait son travail, de sous-préfète ici.
Et si ce n'était vraiment pas pensé comme compliment physique... peu importe. Là, tu te bases encore une fois sur les intentions, les connotations, les pensées du gars, ce qui limite forcément la compréhension des implications côté receveuse (cf. tout ce que j'ai pu dire là-dessus avant).
Je vais malgré tout te donner un exemple de situation : un homme après m'avoir tapé la discute, me dit "vous êtes délicieuse/charmante/mignonne/une très belle personne/à croquer/etc.". Bah parfait, que des trucs qui peuvent ne pas du tout être physique ! Qu'est-ce qui prévaut :
- Son intention pas objectifiante qui serait THE paramètre décisif ?
- La réception que moi j'en fais, compte tenu de toutes les autres fois où j'ai été objectifiée, et tout plein d'autres femmes ? Est-ce que tout ce cumul est oublié soudainement dès lors que le gars me dit que c'est rien de physique ? Ah, et je dois le croire sur parole ?
De plus, penser en termes d'intentions revient à ne pas décourager les actions qui seraient vraiment sans arrières-pensées, mais qui sont de nature à renvoyer les femmes au sexisme qu'elles subissent.
Franchement, à partir du moment où on sait que quelque chose MÊME DE BIENVEILLANT À 100%, a de fortes chances de ne pas être la bienvenue... qu'est-ce qui justifie de continuer ? On sait, on peut arrêter, mais on continue...?
Et ça ne veut pas dire "interdiction de faire le moindre compliment à une femme ou de l'aider à partir de maintenant". Ça veut dire qu'il y a un moment pour tout et qu'il y a des limites à observer.
Mais on va jouer le terme de l'insulte (navré je déteste la vulgarité).
Si il avait dit à un sous-préfet masculin le terme de "c*n" suite à un échange, il aurait été poursuivi (bien évidement) pour injure
Mais si il avait dit à une sous-préfete le terme féminin de "c***e" suite à un échange similaire, il aurait été aussi poursuivi en justice mais cela aurait qualifié d'injure sexiste.
Y'a peut-être, je sais pas je dis ça comme ça, un contexte plus général ou une insulte pour une femme cache souvent quelque chose de sexiste contrairement à pour un homme (car pas d'oppression à ce niveau).
N'as-tu jamais remarqué
(désolée pour toi qui n'aimes pas la vulgarité), qu'il n'y avait pas tellement d'équivalents masculins pour
pute, ou
salope, ou
trainée?
Pas uniquement en terme de mots, mais de
concepts : des "hommes qui ne se respectent pas" ? Des "gros chaudards qui aiment prendre des bites" ? Des garçons "putes du lycée" ? Qui ont "l'orifice béant à force de se la faire mettre" ?
À part des insultes homophobes, on constate que la femme, dans "l'univers insultant de la société", n'a pas du tout la même place, au point qu'elle ait droit à des concepts d'insultes auxquels les hommes cis hétéros n'ont pas le droit, en ce qui concerne leur sexualité...
Une insulte faite à une femme, bien qu'elle ne soit pas forcément sexiste, s'appréhende en revanche selon ce prisme, car faisant partie d'un contexte général.
Deoxys a écrit : ↑samedi 16 novembre 2024 à 15:51
Ce n'est pas parce que beaucoup de gens font X que X est une bonne chose, et je doute que la flatterie de type
"délicieuse et charmante" ait un quelconque rapport avec le travail desdits potentiels clients ou fournisseurs.
Devenez patronne pour faire bouger les choses.
Vous seriez étonné des flagorneries que j'ai pu voir il y a quelques années pour se faire bien voir et espérer bien se positionner pour un contrat. N'ayant pas d'éléments, je me demande surtout quelles sont les activités de ce chef d'entreprise pour participer à cette réunion avec des représentants de l'Etat. J'ai lu la thématique de la réunion.
En attendant que je mène à bien cette ascension socioprofessionnelle (le SAVS m'aidera peut-être en ce sens, ça me changerait de l'AAH
), rien ne nous empêche de nous recentrer sur ce que je dis dans le paragraphe cité.
Alors, un quelconque rapport, ces compliments ?