Détestez-vous les non-autistes ?
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Détestez-vous les non-autistes ?
Je pose cette question en précisant que je ne parle pas de tous les « non-autistes ». J’ai conservé le terme quand même, car :
1. je ne pouvais pas le remplacer par « détestez-vous les connards? » puisque le concept de connard implique déjà sa détestation. Au sens de Kant, si vous répondiez que vous détestez les connards quels qu’ils soient, ça ne serait pas pertinent, car ce serait un jugement analytique (le prédicat est déjà contenu dans le sujet, autrement dit on n'apprend rien de nouveau) alors que j’attends un jugement synthétique (le prédicat n'est pas dans le sujet, donc on apprend quelque chose). Par corollaire, cela signifie que je considère que le concept de non-autiste n'implique pas nécessairement qu'ils méritent d'être détestés (je suis vraiment très généreux ).
2. ma question est orientée autour du fait de vivre en tant que personne autiste dans une société très majoritairement non-autiste, qui impose unilatéralement son mode de fonctionnement aux autistes.
Je pose cette question, car j’ai dû mal à reconnaitre, accepter et exprimer ce sentiment de haine et de colère que j’éprouve. Lancer ce sujet est une étape pour le dépasser.
Enfin, je pose la question, car votre réponse m’intéresse, positive, négative ou les deux à la fois.
*
Ma propre réponse : je les déteste, parce que je ne les comprends pas, ce qui fait que je les trouve souvent stupides, et qu’ils me font vivre dans l’exclusion.
Je les déteste quand je suis en colère.
Quand je ne le suis pas, il m’arrive d’en apprécier de très nombreux et chaque fois qu’un d’entre eux m’aide, je l’adore immédiatement. Tout ce qui m’arrive de positif m’apparait comme une sorte de miracle.
Mais la colère revient toujours, car c’est impossible de ne pas être confronté à eux à un moment ou à un autre, à eux et leur mode de fonctionnement qu’ils m’imposent en me désignant comme le problème.
Pour donner deux exemples :
1. Je les déteste, car ils refusent de me recruter pour un emploi alors que je serais capable de le tenir, mais pas avec leurs exigences sociales que ce soit au recrutement ou une fois en poste, alors que ces exigences me paraissent inutiles, ce qu’ils refusent de convenir.
2. Récemment, une relation avec un non-autiste s’est arrêtée, car j’ai probablement (hypothèse) pris trop au sérieux ce qui n’était pour lui qu’un jeu (parce que je croyais que c'est ce qu'il voulait)… qui lui-même avait lieu dans un contexte de jeu de séduction où on ne doit pas dire explicitement ce qu’on pense, ce qui favorise les malentendus et en même temps rend possible une phase d’approche. Je ne le déteste pas, mais je déteste que des malentendus se soient installés à cause de ce "jeu" de la séduction que j’essaie de jouer… mal visiblement. Je ne sais plus quoi faire sur le plan relationnel.
Je n’en peux plus des quiproquos et d’être incompris, de ne pas correspondre aux attentes alors que je veux juste faire quelque chose d'extrêmement simple (travailler, voir une personne).
Même s’ils disent ça des autistes, moi, je les trouve extrêmement compliqués et imprévisibles.
Dans la littérature scientifique, c’est toujours l’autiste le coupable. Je trouve que cette vision est biaisée par le fait que cette littérature est faite essentiellement par des non-autistes.
Par exemple, est-ce que les autistes ont un problème de compréhension littérale, ou est-ce que les non-autistes ne savent tout simplement pas s’exprimer clairement mais refusent de le reconnaître, parce qu’ils arrivent généralement à se comprendre entre eux malgré cette imprécision ?
Si je pose cette question, est-ce que je suis dans le déni de mon trouble ou est-ce que je propose avec pertinence un argument contre l’interprétation unilatérale des quiproquos autistes/non-autistes ?
On pourrait continuer avec de nombreuses caractéristiques de l’autisme.
Parfois, je songe à me défouler en faisant une vidéo sur les non-autistes. Ils méritent de prendre cher !
* *
En résumé : Est-ce que vous les détestez au sens est-ce qu’il vous arrive d’en détester ? De les détester tous même si c’est injuste, par colère ? Ou non ? Ou un autre sentiment vous domine-t-il ?
Est-ce que vous avez surmonté cette colère si vous l’avez connue ?
Comment vous faîtes pour vous intégrer à une société non-autiste et à intégrer les quiproquos/échecs relationnels que vous vivez parfois sans basculer dans la colère ?
La divulgation du diagnostic vous a-t-elle aidé à interagir avec la drôle d’espèce pas-en-voie-d’extinction des non-autistes ?
Est-ce que certains d'entre vous ont parfois l'impression que ce sont les non-autistes qui sont bizarres, et pas vous-mêmes ?
C’est à vous de parler !
1. je ne pouvais pas le remplacer par « détestez-vous les connards? » puisque le concept de connard implique déjà sa détestation. Au sens de Kant, si vous répondiez que vous détestez les connards quels qu’ils soient, ça ne serait pas pertinent, car ce serait un jugement analytique (le prédicat est déjà contenu dans le sujet, autrement dit on n'apprend rien de nouveau) alors que j’attends un jugement synthétique (le prédicat n'est pas dans le sujet, donc on apprend quelque chose). Par corollaire, cela signifie que je considère que le concept de non-autiste n'implique pas nécessairement qu'ils méritent d'être détestés (je suis vraiment très généreux ).
2. ma question est orientée autour du fait de vivre en tant que personne autiste dans une société très majoritairement non-autiste, qui impose unilatéralement son mode de fonctionnement aux autistes.
Je pose cette question, car j’ai dû mal à reconnaitre, accepter et exprimer ce sentiment de haine et de colère que j’éprouve. Lancer ce sujet est une étape pour le dépasser.
Enfin, je pose la question, car votre réponse m’intéresse, positive, négative ou les deux à la fois.
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Ma propre réponse : je les déteste, parce que je ne les comprends pas, ce qui fait que je les trouve souvent stupides, et qu’ils me font vivre dans l’exclusion.
Je les déteste quand je suis en colère.
Quand je ne le suis pas, il m’arrive d’en apprécier de très nombreux et chaque fois qu’un d’entre eux m’aide, je l’adore immédiatement. Tout ce qui m’arrive de positif m’apparait comme une sorte de miracle.
Mais la colère revient toujours, car c’est impossible de ne pas être confronté à eux à un moment ou à un autre, à eux et leur mode de fonctionnement qu’ils m’imposent en me désignant comme le problème.
Pour donner deux exemples :
1. Je les déteste, car ils refusent de me recruter pour un emploi alors que je serais capable de le tenir, mais pas avec leurs exigences sociales que ce soit au recrutement ou une fois en poste, alors que ces exigences me paraissent inutiles, ce qu’ils refusent de convenir.
2. Récemment, une relation avec un non-autiste s’est arrêtée, car j’ai probablement (hypothèse) pris trop au sérieux ce qui n’était pour lui qu’un jeu (parce que je croyais que c'est ce qu'il voulait)… qui lui-même avait lieu dans un contexte de jeu de séduction où on ne doit pas dire explicitement ce qu’on pense, ce qui favorise les malentendus et en même temps rend possible une phase d’approche. Je ne le déteste pas, mais je déteste que des malentendus se soient installés à cause de ce "jeu" de la séduction que j’essaie de jouer… mal visiblement. Je ne sais plus quoi faire sur le plan relationnel.
Je n’en peux plus des quiproquos et d’être incompris, de ne pas correspondre aux attentes alors que je veux juste faire quelque chose d'extrêmement simple (travailler, voir une personne).
Même s’ils disent ça des autistes, moi, je les trouve extrêmement compliqués et imprévisibles.
Dans la littérature scientifique, c’est toujours l’autiste le coupable. Je trouve que cette vision est biaisée par le fait que cette littérature est faite essentiellement par des non-autistes.
Par exemple, est-ce que les autistes ont un problème de compréhension littérale, ou est-ce que les non-autistes ne savent tout simplement pas s’exprimer clairement mais refusent de le reconnaître, parce qu’ils arrivent généralement à se comprendre entre eux malgré cette imprécision ?
Si je pose cette question, est-ce que je suis dans le déni de mon trouble ou est-ce que je propose avec pertinence un argument contre l’interprétation unilatérale des quiproquos autistes/non-autistes ?
On pourrait continuer avec de nombreuses caractéristiques de l’autisme.
Parfois, je songe à me défouler en faisant une vidéo sur les non-autistes. Ils méritent de prendre cher !
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En résumé : Est-ce que vous les détestez au sens est-ce qu’il vous arrive d’en détester ? De les détester tous même si c’est injuste, par colère ? Ou non ? Ou un autre sentiment vous domine-t-il ?
Est-ce que vous avez surmonté cette colère si vous l’avez connue ?
Comment vous faîtes pour vous intégrer à une société non-autiste et à intégrer les quiproquos/échecs relationnels que vous vivez parfois sans basculer dans la colère ?
La divulgation du diagnostic vous a-t-elle aidé à interagir avec la drôle d’espèce pas-en-voie-d’extinction des non-autistes ?
Est-ce que certains d'entre vous ont parfois l'impression que ce sont les non-autistes qui sont bizarres, et pas vous-mêmes ?
C’est à vous de parler !
Diagnostiqué TSA et TDAH. Sans emploi. Sous Ritaline. "À ceux qui, nourris de grec et de latin, sont morts de faim" (Jules Vallès, Le Bachelier)
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Re: Détestez-vous les non-autistes ?
Non je ne déteste pas les non autistes,
Parce que même si on est différents,on est complémentaires et tous le monde a quelques chose à apporter aux autres,
Je suis bien contente quand ils volent à mon secours avec bienveillance sans me juger pour m'aider à me dépatouiller d'une situation sociale ou je sèche comme dans un examen oral non révisé,et certains je sais que je peut leur passer la main ils seront bien plus habiles que moi pour cela,
J'ai été harcelée a l'école pour ça,mais de toute façon j'aurais aussi été harcelée si j'avais une autre différence visible où supposée,
Ça serait comme si on me demandait "détestez vous les non porteurs de schizophrénie,les non porteurs de bipolarité,ect" ben non.même si c'est très très fatiguant et pas simple tous les jours,ils ne sont pas plus responsable de leurs non autisme,que je le suis de mon autisme,
Ce qui compte pour moi c'est les valeurs de la personne c'est la prioritée number one,et le non jugement et le respect des différences en général,
Je trouve autant détestable une personne fermée d'esprit non autiste que autiste,
Moi tant qu'ils respectent mon besoin de solitude et sont pas trop collants je m'en fous,pour les difficultées sociales et les gaffes bah j'ai l'habitude je fais avec,et pleins de personnes non autistes ne m'en tiennent pas rigueur du tout même si elles me le disent sur le moment,souvent on me le dit gentiment,
Et qu'on est un fonctionnement similaire ne la ferais pas devenir plus sympathique à mes yeux.
Je ne vois pas a quoi servirais une vidéos pour déverser sa colère sur les non autistes à part inciter a la haine et renforcer des clivages qui n'ont pas lieu d'être,
Il y a bien assez de batailles dans le monde,qui fais des dégâts n'en rajoutons pas une énième.
J'avoue que j'ai du mal a comprendre cette séparation en groupes autistes/NT,c'est vraiment un phénomène qui revient parfois dans les blogs/forums sur l'autisme,
J'ai jamais entendu une personne atteinte de troubles bipolaire dire "ah les non bipolaires vraiment des relous ils comprennent rien a rien" pourtant eux aussi ont des difficultées qui impactent leurs vies sociales même si elles sont d'une autre nature,je prend l'exemple de la bipolarité mais c'est valable pour pleins d'autres troubles bien sûr.
J'ai vraiment du mal avec ce raccourci "ils comprennent rien des personnes autistes c'est tous des nuls" bon je force le trait de mes dires,mais parfois on est pas loin de ça.
Bien oui c'est vrai il y en a qui ne feront pas l'effort de s'adapter et de comprendre, mais faut pas mettre tous le monde dans la même case.
Parce que même si on est différents,on est complémentaires et tous le monde a quelques chose à apporter aux autres,
Je suis bien contente quand ils volent à mon secours avec bienveillance sans me juger pour m'aider à me dépatouiller d'une situation sociale ou je sèche comme dans un examen oral non révisé,et certains je sais que je peut leur passer la main ils seront bien plus habiles que moi pour cela,
J'ai été harcelée a l'école pour ça,mais de toute façon j'aurais aussi été harcelée si j'avais une autre différence visible où supposée,
Ça serait comme si on me demandait "détestez vous les non porteurs de schizophrénie,les non porteurs de bipolarité,ect" ben non.même si c'est très très fatiguant et pas simple tous les jours,ils ne sont pas plus responsable de leurs non autisme,que je le suis de mon autisme,
Ce qui compte pour moi c'est les valeurs de la personne c'est la prioritée number one,et le non jugement et le respect des différences en général,
Je trouve autant détestable une personne fermée d'esprit non autiste que autiste,
Moi tant qu'ils respectent mon besoin de solitude et sont pas trop collants je m'en fous,pour les difficultées sociales et les gaffes bah j'ai l'habitude je fais avec,et pleins de personnes non autistes ne m'en tiennent pas rigueur du tout même si elles me le disent sur le moment,souvent on me le dit gentiment,
Et qu'on est un fonctionnement similaire ne la ferais pas devenir plus sympathique à mes yeux.
Je ne vois pas a quoi servirais une vidéos pour déverser sa colère sur les non autistes à part inciter a la haine et renforcer des clivages qui n'ont pas lieu d'être,
Il y a bien assez de batailles dans le monde,qui fais des dégâts n'en rajoutons pas une énième.
J'avoue que j'ai du mal a comprendre cette séparation en groupes autistes/NT,c'est vraiment un phénomène qui revient parfois dans les blogs/forums sur l'autisme,
J'ai jamais entendu une personne atteinte de troubles bipolaire dire "ah les non bipolaires vraiment des relous ils comprennent rien a rien" pourtant eux aussi ont des difficultées qui impactent leurs vies sociales même si elles sont d'une autre nature,je prend l'exemple de la bipolarité mais c'est valable pour pleins d'autres troubles bien sûr.
J'ai vraiment du mal avec ce raccourci "ils comprennent rien des personnes autistes c'est tous des nuls" bon je force le trait de mes dires,mais parfois on est pas loin de ça.
Bien oui c'est vrai il y en a qui ne feront pas l'effort de s'adapter et de comprendre, mais faut pas mettre tous le monde dans la même case.
Diagnostic TSA avec suspicion de TDA associé,trouble anxio-dépressif de type épuisement.
Ma page perso fragrantica: https://www.fragrantica.fr/members/58816
Savoir,Vouloir,Oser,
Se taire.
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Re: Détestez-vous les non-autistes ?
Sujet très vaste mais intéressant.
Il est sûr qu'après un traumatisme par rejet, surtout si en groupe, j'en veux un monde entier, puis je boucle les propos pour pouvoir comprendre (je dort très peu dans ces moments et je doit faire les 100 pas), puis souvent j'arrive à relativiser en me mettant à leur place, il arrive aussi souvent que je m'en veuille à moi-même juste après (comme si je me disait, après tout je suis pas "normal").
A force de devoir comprendre, j'ai développé une assez bonne compréhension sociale, même si je trouve ce monde trop superficiel, matérialiste et critique (surtout en groupe, par phénomène de masse). J'ai appris à connaître nos différences et comprendre le point de vue neuro-typique.
Toujours est-il que je m'épuise vite, souvent en société,
Que je flippe des groupes inconnus, des gens qui me regardent, des gens derrière moi....
De plus étant hypersensible à la lumière, au bruit et à touché (nuque et goûte de transpiration), je remarque beaucoup de regard et discussions... Mais je m'y suis fait, je ne parle plus qu'au personne qui me crois, je n'hésite plus à dire qui je suis, pourquoi je ressens et réagis comme ça, et sa va mieux depuis (même si la culture sur l'autisme en France est assez moyenâgeuse.)
Voilà voilà
Avis personnel
Pardon pour ma disorthographie
Force à vous
Il est sûr qu'après un traumatisme par rejet, surtout si en groupe, j'en veux un monde entier, puis je boucle les propos pour pouvoir comprendre (je dort très peu dans ces moments et je doit faire les 100 pas), puis souvent j'arrive à relativiser en me mettant à leur place, il arrive aussi souvent que je m'en veuille à moi-même juste après (comme si je me disait, après tout je suis pas "normal").
A force de devoir comprendre, j'ai développé une assez bonne compréhension sociale, même si je trouve ce monde trop superficiel, matérialiste et critique (surtout en groupe, par phénomène de masse). J'ai appris à connaître nos différences et comprendre le point de vue neuro-typique.
Toujours est-il que je m'épuise vite, souvent en société,
Que je flippe des groupes inconnus, des gens qui me regardent, des gens derrière moi....
De plus étant hypersensible à la lumière, au bruit et à touché (nuque et goûte de transpiration), je remarque beaucoup de regard et discussions... Mais je m'y suis fait, je ne parle plus qu'au personne qui me crois, je n'hésite plus à dire qui je suis, pourquoi je ressens et réagis comme ça, et sa va mieux depuis (même si la culture sur l'autisme en France est assez moyenâgeuse.)
Voilà voilà
Avis personnel
Pardon pour ma disorthographie
Force à vous
tsa (tda, mpi, inside?) pré-diag, à 34 ans, après 2 burnout.
1er rdv psychologique spécialiste fait et unité mobile, Trouble Tsa confirmé en attente de signature du médecin pour entamer le diagnostic. disorthographique désolé
1er rdv psychologique spécialiste fait et unité mobile, Trouble Tsa confirmé en attente de signature du médecin pour entamer le diagnostic. disorthographique désolé
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Re: Détestez-vous les non-autistes ?
Il m'arrive aussi de me dire que je les déteste tous, ce qui n'est d'ailleurs jamais vrai (même si j'en aime pas certains). Je ne fais que rendre le mépris dont je suis victime, en fait. Mais c'est un peu un cercle vicieux, et j'espère un jour en sortir.
Diagnostic TSA à 22 ans
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Re: Détestez-vous les non-autistes ?
Non car il y a autant de différences entre Y et Z non autiste et A et B autiste.
Et au final ça revient à essentialiser les non autistes tout en critiquant l'essentialisme de certains non autiste.
Et au final ça revient à essentialiser les non autistes tout en critiquant l'essentialisme de certains non autiste.
TSA confirmé le 01/05/24.
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Re: Détestez-vous les non-autistes ?
J'ai également développé une excellente compréhension sociale... des situations de maltraitance, des gens qui souffrent, etc. Comme tu le dis, si ça paraît contre-intuitif pour un autiste mais je crois que c'est lié à l'histoire de vie. "Devoir comprendre" est la bonne expression. Il faut insister sur "devoir". Peut-être que ce désir et ce besoin de compréhension rationnelle ne sont pas si étrangers à l'autisme.DreamMaker a écrit : ↑mardi 16 juillet 2024 à 22:19 A force de devoir comprendre, j'ai développé une assez bonne compréhension sociale, même si je trouve ce monde trop superficiel, matérialiste et critique (surtout en groupe, par phénomène de masse). J'ai appris à connaître nos différences et comprendre le point de vue neuro-typique.
J'ai longtemps cru qu'à force de comprendre, je finirai par être aimé et compris à mon tour. Mais ça n'est pas arrivé.
Paradoxalement, cette compréhension sociale, limitée à des situations de souffrance, ne m'aide pas pour la compréhension plus générale, quotidienne ou au travail. Ce qui fait que je comprends mieux des situations extrêmes que des situations quotidiennes. D'ailleurs, je me sens plus proche des personnes avec un passé difficile et je me retrouve systématiquement avec les personnes ayant des problèmes. J'aime bien dire que c'est mon peuple. Partout où je vais, je finis toujours avec eux. Je les aime bien. Ils me rassurent. Je les trouve normaux.
Les autres, ceux qui ont les codes pour fonctionner socialement ou qui font semblant d'aller bien en jouant ce code (mais ceux là je ne peux pas les détecter), je ne les comprends pas. Pour moi, c'est comme s'il leur manquait quelque chose : le manque, précisément. Il leur manque de manquer, il leur manque une faille. C'est par là que l'essentiel passe et c'est par là que je fais lien. Mais ils aiment cacher leur faille, donc c'est difficile de nouer un lien. Et comme je ne cache pas systématiquement les miennes, ça donne à certains l'occasion de me rabaisser. Je crois qu'ils ont un problème avec l'apparence et la réalité.
En revanche, contrairement à toi, je ne suis pas parvenu à "comprendre le point de vue neuro-typique". Je ne comprends pas leur logique. Leurs choix et leurs réactions me paraissent irrationnels. C'est l'origine de mes difficultés.
En lisant ton message, je prends conscience que j'avais attendu du diagnostic de TSA qu'il change ma position dans les relations sociales, alors que j'ai toujours sur que ça ne changerait jamais. Je dois reprendre mon bâton de pèlerin et continue ma vie telle qu'elle a toujours été. J'ai eu des amis en empruntant ce chemin par le passé.
Quand j'ai commencé la philosophie, j'ai choisi d'emblée l'existentialisme. Ce n'est sûrement pas un hasard.
Je suis comme ça aussi. Sur ce plan, c'est la Ritaline qui m'aide. Elle fait baisser ce que moi j'appelle "paranoïa" et que les psychiatres considèrent comme de la phobie sociale. Tu sais si tu as un TDAH ? Cette méfiance est liée au vécu, mais aussi à l'hyperactivité mentale. La Ritaline diminue (sans faire disparaître) mon hypersensorialité et mon anxiété. Je peux être dans l'espace public sans avoir peur en permanence et surveiller mes arrières. C'est un soulagement.Toujours est-il que je m'épuise vite, souvent en société,
Que je flippe des groupes inconnus, des gens qui me regardent, des gens derrière moi....
Certes, mais j'ai fait valoir deux éléments dans l'introduction : la colère créée par une personne tend à se diriger vers "tout le monde" de façon injuste ; il s'agit de parler des problèmes rencontrés en tant qu'autiste, et non en tant qu'homme/femme, jeune/vieux, pauvre/riche par exemple. D'où le fait d'interroger le rapport aux "non-autistes" comme s'il s'agissait d'un tout.
Tu dirais donc que tu n'as aucune colère envers les "non-autistes" ?
D'ailleurs, je me rends compte que ça revient presque à la question d'être en colère contre son propre autisme, ou contre l'autisme, ou contre la différence autiste/non-autiste.
Je te comprends et je te le souhaite.aspi_rateur a écrit : ↑mercredi 17 juillet 2024 à 17:15 Il m'arrive aussi de me dire que je les déteste tous, ce qui n'est d'ailleurs jamais vrai (même si j'en aime pas certains). Je ne fais que rendre le mépris dont je suis victime, en fait. Mais c'est un peu un cercle vicieux, et j'espère un jour en sortir.
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Re: Détestez-vous les non-autistes ?
Bien d'accord avec le devoir, quitte a y passer des nuits à comprendre, surtout dans les situations d'incompréhension.MrMétaphysique a écrit : ↑lundi 22 juillet 2024 à 13:12 J'ai également développé une excellente compréhension sociale... des situations de maltraitance, des gens qui souffrent, etc. Comme tu le dis, si ça paraît contre-intuitif pour un autiste mais je crois que c'est lié à l'histoire de vie. "Devoir comprendre" est la bonne expression. Il faut insister sur "devoir". Peut-être que ce désir et ce besoin de compréhension rationnelle ne sont pas si étrangers à l'autisme.
Je comprend, comme dit plus haut, c'est surtout les situations humiliante ou incompréhensible qui me déclenche de longue réflexion.J'ai longtemps cru qu'à force de comprendre, je finirai par être aimé et compris à mon tour. Mais ça n'est pas arrivé.
Paradoxalement, cette compréhension sociale, limitée à des situations de souffrance, ne m'aide pas pour la compréhension plus générale, quotidienne ou au travail. Ce qui fait que je comprends mieux des situations extrêmes que des situations quotidiennes. D'ailleurs, je me sens plus proche des personnes avec un passé difficile et je me retrouve systématiquement avec les personnes ayant des problèmes. J'aime bien dire que c'est mon peuple. Partout où je vais, je finis toujours avec eux. Je les aime bien. Ils me rassurent. Je les trouve normaux.
Personnellement, les film/serie a voie off, ainsi que les anime (dessin animé tiré de manga) m'on bien aidé, ainsi que les programmes ados qui souvent explique des mentalités....
Les torturés ons souvent une fragilité qui me touche aussi, même si certains parte au quart de tour, je n'aime pas les laisser dans leur problèmes seul, comme je l'ai parfois été...
Je pense que les neuro-atypique ont beaucoup plus de mal a masquer comme les autres , et que les autres ont besoin de ce masque pour protéger leur image et ne pas être rejeter...
Les autres, ceux qui ont les codes pour fonctionner socialement ou qui font semblant d'aller bien en jouant ce code (mais ceux là je ne peux pas les détecter), je ne les comprends pas. Pour moi, c'est comme s'il leur manquait quelque chose : le manque, précisément. Il leur manque de manquer, il leur manque une faille. C'est par là que l'essentiel passe et c'est par là que je fais lien. Mais ils aiment cacher leur faille, donc c'est difficile de nouer un lien. Et comme je ne cache pas systématiquement les miennes, ça donne à certains l'occasion de me rabaisser. Je crois qu'ils ont un problème avec l'apparence et la réalité.
Moi, être accompagné de qqun qui comprenne ou la bière et des bouchons d'oreilles m'aide. Je ne suis pas sur du tdah, mais l'angoisse social est pour sur un signe du tsa, je le vois comme une capacité de survie animale.En revanche, contrairement à toi, je ne suis pas parvenu à "comprendre le point de vue neuro-typique". Je ne comprends pas leur logique. Leurs choix et leurs réactions me paraissent irrationnels. C'est l'origine de mes difficultés.
En lisant ton message, je prends conscience que j'avais attendu du diagnostic de TSA qu'il change ma position dans les relations sociales, alors que j'ai toujours sur que ça ne changerait jamais. Je dois reprendre mon bâton de pèlerin et continue ma vie telle qu'elle a toujours été. J'ai eu des amis en empruntant ce chemin par le passé.
Quand j'ai commencé la philosophie, j'ai choisi d'emblée l'existentialisme. Ce n'est sûrement pas un hasard.Je suis comme ça aussi. Sur ce plan, c'est la Ritaline qui m'aide. Elle fait baisser ce que moi j'appelle "paranoïa" et que les psychiatres considèrent comme de la phobie sociale. Tu sais si tu as un TDAH ? Cette méfiance est liée au vécu, mais aussi à l'hyperactivité mentale. La Ritaline diminue (sans faire disparaître) mon hypersensorialité et mon anxiété. Je peux être dans l'espace public sans avoir peur en permanence et surveiller mes arrières. C'est un soulagement.Spoiler :
Modifié en dernier par DreamMaker le lundi 22 juillet 2024 à 18:07, modifié 1 fois.
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Re: Détestez-vous les non-autistes ?
Bien d'accord avec le devoir, quitte a y passer des nuits à comprendre, surtout dans les situations d'incompréhension.MrMétaphysique a écrit : ↑lundi 22 juillet 2024 à 13:12 J'ai également développé une excellente compréhension sociale... des situations de maltraitance, des gens qui souffrent, etc. Comme tu le dis, si ça paraît contre-intuitif pour un autiste mais je crois que c'est lié à l'histoire de vie. "Devoir comprendre" est la bonne expression. Il faut insister sur "devoir". Peut-être que ce désir et ce besoin de compréhension rationnelle ne sont pas si étrangers à l'autisme.
Je comprend, comme dit plus haut, c'est surtout les situations humiliante ou incompréhensible qui me déclenche de longue réflexion.J'ai longtemps cru qu'à force de comprendre, je finirai par être aimé et compris à mon tour. Mais ça n'est pas arrivé.
Paradoxalement, cette compréhension sociale, limitée à des situations de souffrance, ne m'aide pas pour la compréhension plus générale, quotidienne ou au travail. Ce qui fait que je comprends mieux des situations extrêmes que des situations quotidiennes. D'ailleurs, je me sens plus proche des personnes avec un passé difficile et je me retrouve systématiquement avec les personnes ayant des problèmes. J'aime bien dire que c'est mon peuple. Partout où je vais, je finis toujours avec eux. Je les aime bien. Ils me rassurent. Je les trouve normaux.
Personnellement, les film/serie a voie off, ainsi que les anime (dessin animé tiré de manga) m'on bien aidé, ainsi que les programmes ados qui souvent explique des mentalités....
Les torturés ons souvent une fragilité qui me touche aussi, même si certains parte au quart de tour, je n'aime pas les laisser dans leur problèmes seul, comme je l'ai parfois été...
Je pense que le neuro-atypique ont beaucoup plus de mal a masquer comme les autres , et que les autres ont besoin de ce masque pour protéger leur image et ne pas être rejeter...
Les autres, ceux qui ont les codes pour fonctionner socialement ou qui font semblant d'aller bien en jouant ce code (mais ceux là je ne peux pas les détecter), je ne les comprends pas. Pour moi, c'est comme s'il leur manquait quelque chose : le manque, précisément. Il leur manque de manquer, il leur manque une faille. C'est par là que l'essentiel passe et c'est par là que je fais lien. Mais ils aiment cacher leur faille, donc c'est difficile de nouer un lien. Et comme je ne cache pas systématiquement les miennes, ça donne à certains l'occasion de me rabaisser. Je crois qu'ils ont un problème avec l'apparence et la réalité.
Moi, être accompagné de qqun qui comprenne ou la bière et des bouchons d'oreilles m'aide. Je ne suis pas sur du tdah, mais l'angoisse social est pour sur un signe du tsa, je le vois comme un capacité de survie animale.En revanche, contrairement à toi, je ne suis pas parvenu à "comprendre le point de vue neuro-typique". Je ne comprends pas leur logique. Leurs choix et leurs réactions me paraissent irrationnels. C'est l'origine de mes difficultés.
En lisant ton message, je prends conscience que j'avais attendu du diagnostic de TSA qu'il change ma position dans les relations sociales, alors que j'ai toujours sur que ça ne changerait jamais. Je dois reprendre mon bâton de pèlerin et continue ma vie telle qu'elle a toujours été. J'ai eu des amis en empruntant ce chemin par le passé.
Quand j'ai commencé la philosophie, j'ai choisi d'emblée l'existentialisme. Ce n'est sûrement pas un hasard.Je suis comme ça aussi. Sur ce plan, c'est la Ritaline qui m'aide. Elle fait baisser ce que moi j'appelle "paranoïa" et que les psychiatres considèrent comme de la phobie sociale. Tu sais si tu as un TDAH ? Cette méfiance est liée au vécu, mais aussi à l'hyperactivité mentale. La Ritaline diminue (sans faire disparaître) mon hypersensorialité et mon anxiété. Je peux être dans l'espace public sans avoir peur en permanence et surveiller mes arrières. C'est un soulagement.Spoiler :
tsa (tda, mpi, inside?) pré-diag, à 34 ans, après 2 burnout.
1er rdv psychologique spécialiste fait et unité mobile, Trouble Tsa confirmé en attente de signature du médecin pour entamer le diagnostic. disorthographique désolé
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Re: Détestez-vous les non-autistes ?
Modération (Lilas) :
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse là).
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse là).
Lilas - TSA (AHN - Centre Expert - 2015)
Mes romans :
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Re: Détestez-vous les non-autistes ?
Bonjour,
Tout d'abord merci d'aborder ce sujet ici, je peux comprendre qu'il soit difficile de communiquer correctement entre autiste et non-autiste (mon mari est autiste et moi neurotypique...) mais pas de là à nous détester les uns les autres (je l'aime mon mari et il m'aime aussi) ; ce que nous pouvons détester c'est de parfois ne pas nous comprendre tout simplement.
Je réponds à présent, à une de tes questions qui est : "est-ce que les non-autistes ne savent tout simplement pas s’exprimer clairement mais refusent de le reconnaître, parce qu’ils arrivent généralement à se comprendre entre eux malgré cette imprécision ? ".
Ce n'est pas tout à fait ce que tu supposes : il y a des paramètres supplémentaires dans nos échanges, comme les postures, le regard, les gestes, les intonations qui font que cela engendre une foule de détails supplémentaires et précisions essentielles pour nous comprendre mieux et plus rapidement. Disons que les mots pour nous deviennent secondaires (sauf au téléphone, mais là il nous faut discerner les différentes d'intonation qui sont d'autres précisions utiles pour nous les neurotypiques). Nous pouvons nous comprendre souvent sans prononcer un mot, rien que par nos comportements et mimiques.
Exemple : une personne avec une tenue extravagante )limite vulgaire) arrive dans un magasin, je peux comprendre ce qu'en pensent les autres en regardant leurs expressions du visages, en observant leurs postures, et en entendant leurs toussotements ou soupirs. Ce n'est pas de la transmission de pensée c'est comme un langage des signes avec un langage des bruits entre nous les neurotypiques ; mais chaque autiste peut apprendre à décrypter ce langage voir même à l'utiliser comme un acteur le ferait.
Je suis neurotypique, avec hyper émotivité (HPE), j'ai un niveau d'empathie au-dessus de la moyenne, je lis les attitudes, les expressions des visages de manière automatique, naturelle, c'est une capacité qui me sert à comprendre le langage que l'on désigne comme étant non verbal, le non verbal représente un gros pourcentage de la compréhension dans la communication des neurotypiques (les mentalistes sont très forts pour décrypter les micro-expressions des visages et ils en ont fait leur métier). J'ajoute que les mentalistes ne peuvent pas bien deviner ce que pensent les autistes puisque ceux-ci ne laissent pas transparaitre leurs émotions et pensées sur leur visage.
En fait pour t'expliquer c'est comme si toi tu ne recevais que le son depuis toujours (aveugle) et que moi je recevais en plus du son la réception de l'image depuis ma naissance.
Imagines.., tu regardes la télévision et au lieu de l'image tu regardes un écran est noir, tu entends des bruits et des gémissements que tu interprètes selon tes connaissances, tu peux croire que c'est quelqu'un qu'on maltraite et qui gémit de douleur, mais quand l'image apparait tu te rends compte qu'il s'agit d'une personne qui pousse une brouette lourdement chargée et qui gémit de fatigue... Moi je n'ai pas eu besoin de réfléchir à ce que c'était car j'avais l'image en plus du son (autrement dit la communication non verbale).
J'espère ne pas avoir été trop confuse pour toi ? Bonne soirée !
Tout d'abord merci d'aborder ce sujet ici, je peux comprendre qu'il soit difficile de communiquer correctement entre autiste et non-autiste (mon mari est autiste et moi neurotypique...) mais pas de là à nous détester les uns les autres (je l'aime mon mari et il m'aime aussi) ; ce que nous pouvons détester c'est de parfois ne pas nous comprendre tout simplement.
Je réponds à présent, à une de tes questions qui est : "est-ce que les non-autistes ne savent tout simplement pas s’exprimer clairement mais refusent de le reconnaître, parce qu’ils arrivent généralement à se comprendre entre eux malgré cette imprécision ? ".
Ce n'est pas tout à fait ce que tu supposes : il y a des paramètres supplémentaires dans nos échanges, comme les postures, le regard, les gestes, les intonations qui font que cela engendre une foule de détails supplémentaires et précisions essentielles pour nous comprendre mieux et plus rapidement. Disons que les mots pour nous deviennent secondaires (sauf au téléphone, mais là il nous faut discerner les différentes d'intonation qui sont d'autres précisions utiles pour nous les neurotypiques). Nous pouvons nous comprendre souvent sans prononcer un mot, rien que par nos comportements et mimiques.
Exemple : une personne avec une tenue extravagante )limite vulgaire) arrive dans un magasin, je peux comprendre ce qu'en pensent les autres en regardant leurs expressions du visages, en observant leurs postures, et en entendant leurs toussotements ou soupirs. Ce n'est pas de la transmission de pensée c'est comme un langage des signes avec un langage des bruits entre nous les neurotypiques ; mais chaque autiste peut apprendre à décrypter ce langage voir même à l'utiliser comme un acteur le ferait.
Je suis neurotypique, avec hyper émotivité (HPE), j'ai un niveau d'empathie au-dessus de la moyenne, je lis les attitudes, les expressions des visages de manière automatique, naturelle, c'est une capacité qui me sert à comprendre le langage que l'on désigne comme étant non verbal, le non verbal représente un gros pourcentage de la compréhension dans la communication des neurotypiques (les mentalistes sont très forts pour décrypter les micro-expressions des visages et ils en ont fait leur métier). J'ajoute que les mentalistes ne peuvent pas bien deviner ce que pensent les autistes puisque ceux-ci ne laissent pas transparaitre leurs émotions et pensées sur leur visage.
En fait pour t'expliquer c'est comme si toi tu ne recevais que le son depuis toujours (aveugle) et que moi je recevais en plus du son la réception de l'image depuis ma naissance.
Imagines.., tu regardes la télévision et au lieu de l'image tu regardes un écran est noir, tu entends des bruits et des gémissements que tu interprètes selon tes connaissances, tu peux croire que c'est quelqu'un qu'on maltraite et qui gémit de douleur, mais quand l'image apparait tu te rends compte qu'il s'agit d'une personne qui pousse une brouette lourdement chargée et qui gémit de fatigue... Moi je n'ai pas eu besoin de réfléchir à ce que c'était car j'avais l'image en plus du son (autrement dit la communication non verbale).
J'espère ne pas avoir été trop confuse pour toi ? Bonne soirée !
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Re: Détestez-vous les non-autistes ?
Bonjour Utopia80,
Peux-tu mettre à jour ta signature (dans ton profil) avec ton
statut quant au diagnostic (voir notre charte, chapitre 1.2) ?
Peux-tu mettre à jour ta signature (dans ton profil) avec ton
statut quant au diagnostic (voir notre charte, chapitre 1.2) ?
D'avance merci...Spoiler : Pour modifier la signature :
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Détestez-vous les non-autistes ?
Dans ton exemple, Utopia, en effet le langage non-verbal neurotypique peut être décrypté par certains autistes.
Car c'est une langue étrangère comme une autre et l'envie, le besoin et les dispositions individuelles pour l'apprendre varient tout pareil.
Ce qui sera très difficile à comprendre en revanche, c'est la pertinence de la "culture" sous-jacente portée par ce langage (pour continuer avec la métaphore):
former un groupe social instantané contre l' "intrus", une alliance hostile à la différence
le juger sur son apparence et selon les codes/normes en vigueur, se moquer ouvertement de lui et tenter de l'humilier
participer activement à perpétuer les discriminations (dans cet exemple: sexistes et/ou classistes)
Bref: jouer au jeu du pouvoir et mettre cette personne en position de dominée, dans le but de la rejeter hors du clan ou de la forcer à s'assimiler, ce qui dans les deux cas renforcera l'identité de clan (dans l'exemple c'est le clan des consommatrices gardiennes du "bon goût" vestimentaire et plus globalement, de la place de la femme dans la société: discrète et conforme, existant avant tout par son apparence physique)
"Difficile à comprendre" ne veut pas dire "difficile à concevoir"!
J'ajouterai encore que ces paramètres (ceux du langage non-verbal) ne sont pas absents dans les échanges interpersonnels autistes. Ils sont différents. Les autistes sont des animaux comme les autres
C'est bien difficile tout ça et on fait tous les efforts qu'on peut...
Je m'en veux de faire remonter ce topic épineux, mais je ne pouvais pas laisser passer.
Perso, il me semble qu'on a tous intérêt à apprendre les uns des autres, parce que l'inconnu engendre la peur engendre (parfois) la haine engendre la souffrance engendre (parfois) la haine etc...
Je crois n'avoir jamais détesté personne.
Je crois qu'une grande partie des discriminations à l'égard des autistes vient du fait que par définition, on ne forme pas de clan et que ça fait de nous des proies faciles. Dans ce message pourtant je l'ai un peu fait (c'est l'occasion de glisser des excuses pour Utopia, que je félicite d'essayer de s'intéresser depuis sa place) dans le but de démontrer que cet apprentissage est possible mais qu'il cause des souffrances morales et une sensation de malhonnêteté envers soi-même (mon coeur bat très vite à l'instant et les regrets viendront).
Oulala... très très confus tout ça! comprenne qui voudra bien!
Car c'est une langue étrangère comme une autre et l'envie, le besoin et les dispositions individuelles pour l'apprendre varient tout pareil.
Ce qui sera très difficile à comprendre en revanche, c'est la pertinence de la "culture" sous-jacente portée par ce langage (pour continuer avec la métaphore):
former un groupe social instantané contre l' "intrus", une alliance hostile à la différence
le juger sur son apparence et selon les codes/normes en vigueur, se moquer ouvertement de lui et tenter de l'humilier
participer activement à perpétuer les discriminations (dans cet exemple: sexistes et/ou classistes)
Bref: jouer au jeu du pouvoir et mettre cette personne en position de dominée, dans le but de la rejeter hors du clan ou de la forcer à s'assimiler, ce qui dans les deux cas renforcera l'identité de clan (dans l'exemple c'est le clan des consommatrices gardiennes du "bon goût" vestimentaire et plus globalement, de la place de la femme dans la société: discrète et conforme, existant avant tout par son apparence physique)
"Difficile à comprendre" ne veut pas dire "difficile à concevoir"!
J'ajouterai encore que ces paramètres (ceux du langage non-verbal) ne sont pas absents dans les échanges interpersonnels autistes. Ils sont différents. Les autistes sont des animaux comme les autres
C'est bien difficile tout ça et on fait tous les efforts qu'on peut...
Je m'en veux de faire remonter ce topic épineux, mais je ne pouvais pas laisser passer.
Perso, il me semble qu'on a tous intérêt à apprendre les uns des autres, parce que l'inconnu engendre la peur engendre (parfois) la haine engendre la souffrance engendre (parfois) la haine etc...
Je crois n'avoir jamais détesté personne.
Je crois qu'une grande partie des discriminations à l'égard des autistes vient du fait que par définition, on ne forme pas de clan et que ça fait de nous des proies faciles. Dans ce message pourtant je l'ai un peu fait (c'est l'occasion de glisser des excuses pour Utopia, que je félicite d'essayer de s'intéresser depuis sa place) dans le but de démontrer que cet apprentissage est possible mais qu'il cause des souffrances morales et une sensation de malhonnêteté envers soi-même (mon coeur bat très vite à l'instant et les regrets viendront).
Oulala... très très confus tout ça! comprenne qui voudra bien!
diagnostic sauvage dans l'enfance
depuis peu je vis enfin avec l'autisme et non plus contre
actuellement en cours de diagnostic officiel
depuis peu je vis enfin avec l'autisme et non plus contre
actuellement en cours de diagnostic officiel